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Cafu (Illustrateur)
EAN : 9781682151112
112 pages
Valiant Entertainment LLC (22/03/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
SPY VS. SUPERHUMAN! AS “THE VINE IMPERATIVE” BOILS OVER!

Toyo Harada’s war to save humanity by taking over the world roars on against the only enemy this planet cannot contain…a sinister network of undercover alien spies! A deadly chess game between Harada and the alien visitors called the Vine has been unfolding for decades. The Vine once even created the living weapon called LV-99 to assassinate their enemy, but failed. Today, as Harada executes his... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Broken angels (épisodes 5 à 8) qu'il faut avoir lu avant. Dans la mesure où la présente série constitue le prolongement de celle consacrée aux Harbingers, il vaut mieux avoir commencé par Omega rising. Il contient les épisodes 9 à 12, initialement parus en 2015, tous écrits par Joshua Dysart. CAFU (pour Carlos Alberto Fernandez Urbano) a dessiné et encrés toutes les séquences se déroulant au présent, Juan José Ryp a dessiné et encré les séquences se déroulant dans le passé (épisodes 2 à 4). La mise en couleurs a été réalisée par Brian Reber pour les épisodes 1 & 2, par Ulises Arreola pour les épisodes 3 & 4.

L'entreprise Rising Spirit fait diffuser des spots publicitaires pour ses casques anti-psiots (individus disposant de pouvoirs parapsychiques), permettant de neutraliser leur influence, ainsi que d'installation pour la maison. Depuis la chambre de l'assemblée de l'union africaine, Toyo Harada s'apprête à prononcer un discours. Dans le premier tome, il avait créé un nouveau pays en prenant des terres à la Somalie, qu'il avait appelé Zone Fondation. Il explique aux quelques représentants présents qu'il ne se laissera pas intimider. Pour prouver qu'il ne plaisante pas, il a organisé une démonstration d'intervention militaire simultanément en Russie, en Arabie Saoudite et en République Démocratique du Congo. Ingrid Hillcraft procède au débriefing des équipes, agent par agent, après ces coups de force.

Les réfugiés continuent d'affluer dans la zone de la Fondation, nécessitant le développement rapide d'infrastructures sanitaires. Pour faire face aux besoins énergétiques, Toyo Harada délivre lui-même le prix exigé à Broken Angel (l'entité qui habite le corps d'Angelina Peace Baingana). Il se prépare également à entrer dans sa phase mensuelle de période de sommeil, d'une durée de 24 heures. Mech Major (Sunlight on Snow, un robot doté d'intelligence artificielle) continue de prendre soin de Sasha Solomon (Bad Planet) à bord du porte-avions occupé par une partie des forces d'Harada. En parallèle, Pinter a contacté Tess Solomon (la mère de Sasha) pour réactiver l'armée de libération des Vine (des créatures extraterrestres de type végétale, Vine Planting Liberation Army), estimant qu'il est temps d'éliminer Toyo Harada qui est devenu trop dangereux.

Joshua Dysart continue son récit qui mêle politique-fiction (création d'un nouvel état jugé illégal), anticipation (existence d'individus dotés de capacités extraordinaires), avec une touche de science-fiction (présence d'extraterrestres), et d'horreur. Il bénéficie pour ces 4 épisodes de 2 artistes de bon niveau. La répartition du récit sur 2 époques différentes (temps présent et 1968) justifie que toutes les séquences ne soient pas dessinées par un seul et même artiste. CAFU dessine de manière réaliste avec un bon niveau de détails. Il modèle chaque surface avec des ombrages comme réalisés au crayon à papier, adouci par un léger ponçage (vraisemblablement obtenu avec l'outil infographique). Cet ombrage grisé apporte une touche plus concrète aux dessins, ainsi qu'un léger poids qui les rend plus palpables.

CAFU dessine des individus aux proportions normales, sans accentuation de la musculature des hommes, ou des rondeurs des femmes. Il n'hésite pas à dessiner des rides sur les visages pour leur donner une apparence conforme à leur âge (en particulier pour Toyo Harada qui apparaît comme un quadragénaire, ou pour Tess Solomon qui apparaît avoir dépassé la soixantaine). Cette approche contribue grandement à rendre le récit plus crédible, à l'ancrer dans un environnement très proche du lecteur. Ce n'est pas si facile que ça que de garder un sens de la mesure quand un récit repose sur des pouvoirs fantastiques, et des créatures extraterrestres. La retenue utilisée pour les scènes normales confère de la crédibilité au discours de Toyo Harada devant quelques dignitaires africains, aux individus voyant débouler sur eux des personnes dotées de pouvoirs extraordinaires.

En outre, CAFU soigne les décors et les arrière-plans, évitant de les laisser vides, évitant de se reposer sur des formes trop génériques. Il est visible qu'il a bien effectué son travail de recherches sur les matériels militaires, ou même sur les coursives d'un porte-avions, ou encore sur l'urbanisme d'une ville de fortune. du coup, les manifestations des pouvoirs des psiots conservent tout leur caractère exceptionnel, en s'exprimant dans un monde normal. Cela permet également au lecteur de plus facilement accepter l'apparence de Lord Vine-99, toujours un peu trop lisse. Avec les dessins de CAFU, le lecteur plonge dans un monde concret et plausible, proche du sien, où les manifestations de pouvoir n'en sont que plus terribles en s'appliquant dans un environnement réaliste.

Pour les scènes se déroulant en 1968, les dessins de Juan José Ryp deviennent beaucoup plus détaillés, mais sans l'ombrage. La densité d'informations visuelles augmente notablement, mais il est redescendu d'un cran par rapport à des travaux précédents, ne donnant plus l'impression de vouloir être Geoff Darrow à la place de Geoff Darrow. Les représentations des éléments normaux perdent un peu proximité avec le lecteur du fait d'un encrage plus classique pour délimiter les formes, tout en restant dans le domaine du réalisme. Par mouvement de balancier, les éléments plus fantastiques (à commencer par Lord Vine-99) gagnent en consistance et deviennent plus terrifiant. Dans la mesure où les 2 artistes interviennent sur 2 périodes différentes, il n'y a pas de dissonance cognitive.

Le lecteur peut apprécier les planches plus brutales de Juan José Ryp, sans que cela n'altère le réalisme de CAFU. Il se rend même compte que chacun à sa manière transmet le sentiment d'horreur avec force, quand l'intrigue le requiert. le réalisme de CAFU rend le traitement réservé à la pauvre femme enceinte insupportable du début à la fin, parce qu'elle apparaît comme un être humain normal. La fougue de Juan José Ryp insuffle une vitalité extraordinaire à Lord Vine-99 qui emporte les réserves du lecteur, balayées par sa force et sa rapidité.

Joshua Dysart poursuit son récit d'anticipation, semble-t-il en toute liberté, sans avoir à se soucier d'être raccord avec le reste de l'univers partagé Valiant, ou du moins pas totalement. Il doit visiblement établir la présence des Vines, la race extraterrestre dont provient l'amure revêtu par Aric Dacia dans la série X-O Manowar, ainsi que les plantlings, les agents de cette race sur Terre. D'une certaine manière l'intrigue principale du récit rappelle d'ailleurs celle du tome 3 de la série Harbinger où le scénariste expliquait comment le Projet Rising Spirit et Toyo Harada avaient pu coexister pendant des décennies, sans s'affronter jusqu'alors. Ici il explique comment les Vine et Toyo Harada ont pu coexister sur la même planète, sans s'affronter à grande échelle jusqu'alors.

Mais l'intrigue est loin de se limiter à un simple affrontement entre Harada et l'armée des agents des Vine (VPLA). Tout d'abord, le scénariste montre que ces 2 ennemis ont des intérêts opposés, mais partent de situation différente, avec des contraintes propres. Ainsi l'armée VPLA n'a pas juste à rassembler ses forces pour attaquer Harada. En outre, leur histoire commune trouve ses racines en 1968. Enfin l'utilisation des Vine permet au scénariste de mettre Toyo Harada dans une position d'individu agissant pour le bien commun, alors même que le reste du récit continue à montrer que ses méthodes restent sujettes à caution.

Depuis le début de la série Harbinger, Joshua Dysart a joué habilement sur l'ambigüité du positionnement d'Harada, laissant au lecteur le choix de décider s'il s'agit d'un despote éclairé, ou s'il s'agit d'un visionnaire aveuglé par ses objectifs. le scénariste continue de jouer sur cette ambigüité, avec le prix à payer. Il montre que les actions d'Harada sont condamnables, en particulier le sort de cette femme enceinte. Il rappelle les faits établis dans le premier tome d'Imperium : Harada s'est allié avec des monstres aux actes condamnables. Mais en face de lui, les gouvernements représentant les nations ne sont pas très compréhensifs. Ils ont prouvé qu'ils souhaitaient utiliser les psiots pour servir leurs propres intérêts, les utilisant comme des instruments sans les considérer comme des êtres humains. Toyo Harada s'étant résolu à passer à l'action en créant une nation refuge pour les psiots et d'autres opprimés, le premier réflexe des nations est de l'anéantir, ce qui justifie rétrospectivement Harada dans ses choix. Mais pour pouvoir faire face aux nations constituées, il se retrouve contraint à s'allier avec des individus aux valeurs répréhensibles. le lecteur ne peut pas cautionner les compromissions d'Harada du fait de leurs conséquences, mais il ne peut pas non plus le condamner totalement car il se trouve dans une situation de double contrainte inextricable, où chaque décision est mauvaise quelle qu'elle soit.

À nouveau, Joshua Dysart propose un tome haletant de politique fiction d'une grande noirceur, mais aussi d'une grande honnêteté. Toyo Harada n'est qu'un despote, sauf qu'il n'a rien à gagner personnellement et qu'il se retrouve en situation de pouvoir, faute d'une alternative. Face à lui, plusieurs factions cherchent à l'abattre, chacune pour un motif qui lui est propre, mais pas plus altruiste que ceux d'Harada (plutôt moins même). CAFU et Juan José Ryp mettent en images ce drame, chacun avec leurs particularités graphiques, chacun convaincant à sa manière, se mettant au service de l'intrigue, lui apportant de la plausibilité et de la consistance, y compris dans les éléments les plus fantastiques.
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