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EAN : 9780300218794
177 pages
Yale University Press (01/01/2016)
2/5   1 notes
Résumé :
One of our most brilliant minds offers a sweeping intellectual history that argues for the reclamation of culture's value

Culture is a defining aspect of what it means to be human. Defining culture and pinpointing its role in our lives is not, however, so straightforward. Terry Eagleton, one of our foremost literary and cultural critics, is uniquely poised to take on the challenge. In this keenly analytical and acerbically funny book, he explores how ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Eagleton se jette à l'eau et se met dare dare à rédiger sur le sujet "qu'est-ce que la culture ?"

La préface annonce que le sujet sera abordé sous différents aspects car il est dit affirmativement qu'il ne peut l'être d'un coup.

Le premier chapitre multiplie les évidences du quotidien afin de faire ressentir la différence entre civilisation et culture dont il est seulement expressément dit que les Allemands sont les meilleurs représentants de celle-ci tandis que les Français sont le porte-drapeau de celle-là. La civilisation serait une question de faits et la culture, de valeurs. Reste au lecteur à inférer ce qu'il peut sur cette différence. On rit parfois, mais on ne sait pas si l'auteur l'avait prévu.

Dans le second chapitre, il entend mettre en évidence que le postmodernisme aurait flétri la notion de culture en prétendant que tout se vaut. Wittgenstein est repris, semble-t-il avec l'assentiment de l'auteur, pour décréter que certaines évidences ne se justifient pas, c'est comme ça, il ne faut pas s'interroger. On dit : "c'est comme ça que je fais" (et puis c'est tout). En toute fin de chapitre, le scepticisme universel de Descartes est pointé (Eagleton n'a pas dû saisir ce projet de fonder, justement, une vérité ultime).

Le chapitre trois développe l'idée que la culture est une "inconscience sociale", à savoir que l'on agit sans savoir, par habitude, sans s'imposer les règles abrutissantes de la raison, comme l'écrivait, par exemple, Burke. Pour Herder, dans le même état d'esprit, la culture vient du peuple, du Volk et doit remonter vers l'élite. TS Eliot pense au contraire qu'une petite élite doit créer la culture des masses qui profiteront des restes qu'on leur aura préparés. Williams a fait la remarque qu'Eliot ne prend pas en compte le temps et que la culture peut évoluer, ce qui rend son projet très rigide invraisemblable. Burke, Eliot et Herder, les deux premiers par le haut, le troisième par le bas, font donc de la culture un soutien au pouvoir.

Oscar Wilde infuse le chapitre 4, qui défend l'art pour l'art, l'art gratuit, l'art qui provoque, qui clive et qui rend la culture arbitraire. En même temps, la culture devient le lieu de la critique de l'industrialisation et de la révolution industrielle, comme elle l'avait été (chez Burke) de la Révolution française. Elle sert aussi le colonialisme.

Dans le dernier chapitre, la culture du vingtième ne s'oppose plus à l'industrie, elle en devient une. La réflexion est générale et assez confuse sur les produits culturels, les hiérarchies culturelles, les postures identitaires, etc.

En conclusion, Eagleton reconnaît que le capitalisme a permis le mélange des culture en faisant que soit embauché celui qui propose ses services indépendamment de sa "culture", mais que le capitalisme mène plutôt au parochialisme (au local) et que le cosmopolitisme est une idée vide. Les dernières phrases sont surprenantes : les temps actuels ne seraient pas culturels, ce sont des questions de guerre, de famine, d'écologie qu'il faut régler et si on n'est pas capable de parler de culture sans emphase, on ferait mieux de se taire (dixit). Formulation très wittgensteinienne donc. Mais peut-on achever un sujet en en niant l'intérêt ? (au-delà du fait, bien sûr, que, peut-être, les questions de guerre ou de changements civilisationnels pourraient, sait-on jamais, trouver à se développer en abordant les questions de culture ?)

L'ensemble est franchement confus et les réflexions assez superficielles. Il faudrait que l'auteur dise à qui il s'adresse car, manifestement, le rejet ostensible du "scepticisme cartésien", de la révolution, de la raison, de la civilisation et du cosmopolitisme, évince tout un pan du concept de culture...

Mais Eagleton ne donne jamais son opinion, il se contente de faire rire ou de mettre les lecteurs de son côté par des évidences du quotidien, des "évidemment" et des "on n'a jamais vu"... Ce qui ressort est une promotion latente de la culture comme un phénomène qui ne se voit pas (typique de la pensée britannique), traité par un narrateur extérieur à son sujet (mais l'auteur lui-même est pourtant bien issu d'une culture et ne semble pas vouloir s'en rendre compte...), avec des arguments de qui est déjà par avance convaincu qu'il n'y a pas grand chose à dire sur le sujet (et reste donc enfermé dans sa propre culture qui pose ces principes mêmes...).

Intéressant donc à lire, mais à condition de dégager soi-même les arguments, depuis un environnement extérieur pour nourrir ses propres réflexions sur la question de l'enfermement culturel et l'intérêt qu'il peut y avoir à regarder de l'autre côté de la clôture ; et plaisant sans doute si on est déjà convaincu des idées empirico-sceptico-naturalistes, car on va retrouver tout ce que l'on sait déjà, sans surprise, ni sur le fond, ni sur la forme... et c'est peut-être le fait de se retrouver en terrain connu qui plaira alors aux lecteurs...

Et si l'on met en lien le début du texte (la civilisation est de l'ordre des faits, les Français sont les porte-drapeaux de la civilisation) et la fin du texte (les problèmes contemporains guerre, écologie, famine, etc. sont à régler en dehors de la culture), on pourrait en déduire que les problèmes contemporains sont à régler dans le cadre de la civilisation, donc...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
In modern civilisation, by contrast, it is hard to say what children are for. They don't work, for example, and some of them are not particularly decorative.
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Like many a literary émigré to British shores, Wilde set about the task of reinventing himself, becoming plus anglais que les anglais, mimicking his hosts at the same time as he mocked them.
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Language begins life as a kind of poetry, ripe, robust and richly flavoured, but grows enervated and anaemic the more civilisation declines into empty refinement - or, in a word, into Frenchness.
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