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A tout seigneur tout honneur : merci aux bloggeurs Pat et Apophis aux excellentes critiques de m'avoir mis sur la piste de cette série américaine écrite à l'anglaise ô combien cool et fun ! Certains on parlé de mélange entre GRR Martin et Terry Pratchett, mais en fait on est pile-poil entre David Gemmell et Simon R. Green et c'est bien mieux ainsi ! Par contre je préviens pas avance que ce qui va suivre va être truffé de piques contre la chronique une fois n'est pas coutume pisse-froide voire à côté de la plaque des prétendus connaisseurs de la Fantasy d'Elbakin.net / ten.nikable… Pourquoi avoir confié à Merwin Tonnel qui n'a jamais eu d'atomes crochus avec la fantasy classique le soin de réaliser la critique d'un titre rendant hommage à la fantasy classique : le bon sens aurait dû prévaloir, mais Elbakin.net / ten.nikable n'avait jamais été riche de bon sens. Et on se serait bien passé des sous-entendus méprisants envers les lecteurs populaires, les livres populaire et les éditeurs populaire, en rappelant qu'Elbakin.net / ten.nikable est en froid avec les éditions Bragelonne depuis que leur gourou ne travaille plus pour eux...


Tout commence avec Clay Cooper ancien héros de légende rangé, usé et fatigué (héritage David Gemmell) qui est persuadé d'avoir réussi sa reconversion en père de famille tranquille avec sa femme Ginny et sa jeune fille Tally. C'est alors que son ancien coéquipier et leader Gabe le Magnifique encore plus héros de légende que lui, et encore plus usé et encore plus fatigué que lui (héritage David Gemmell), frappe à sa porte pour le supplier de l'aider… Sa fille adolescente Rose qui a fugué s'est engagée comme mercenaire pour défendre la République de Castia contre la Horde Sauvage, et après le massacre qui s'en s'ensuivit les survivants sont désormais assiégés derrière les murailles de la capitale. Pour Clay elle est morte comme tant d'autres sur le champ de bataille, mais Gabriel soutient mordicus lui qu'elle est encore vivante et qu'il faut la secourir elle et les autres survivants de la bataille pour défendre la cause de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Pour Clay Cooper s'est juste une mission suicide, mais peut-il vraiment enterrer le dernier espoir de celui qui a tout perdu certes mais qui est aussi celui qui lui a permis de tout gagné ? Pire, peut-il abandonner à son sort celui qui naguère l'a sauvé de lui-même ?
S'ensuit une phase de recrutement pour reconstituer l'ancien groupe de Gabe et Clay, alias « Saga » le groupe d'aventuriers le plus puissant de tous les temps (ah j'adore ces histoires de groupes qui se (re)forment), et cela prend mine de rien la moitié du roman. Voici donc « le groupe d'aventuriers assez classique, sans autre trait distinctif que d'être majoritairement de gros bourrins » tel que les présentent les commissaires littéraires d'Elbakin.net / ten.nikable :

Après tout cela ai-je d'expliquer que les prescripteurs d'opinions d'Elbakin.net / ten.nikable sans complètement bidons ?

Une fois les anciens membres de Saga réunis, c'est parti pour une opération de sauvetage sans espoir à savoir traverser le Wyld territoire maudit des créatures sauvages pour arriver à temps au siège de Castia pour affronter à 5 les 100000 monstres de la Horde Sauvage. On retrouve le plaisir le la ligne droite où une péripétie et sa résolution mène à une autre péripétie et sa résolution, et à une époque où moult auteurs se perdent en machinlogies de complots et d'intrigues qui ne mènent à rien c'est plutôt rafraîchissant (les pisse-froid d'Elbakin.net / ten.nikable déblatèrent sur d'affreuses redondances et répétitivités, ennuis et lassivités, mais bons comme ils sont bidons on va les laisser cracher contre le vent… oui mais non, quand il prennent de haut « la simplicité d'une recette de séquence d'aventure dans Wyld », cela relève du mensonge éhonté et je vais vite vous le prouver !). Les membres de Saga qui doivent réapprendre à vivre ensemble avec quelques invités surprises (dont je vous laisse la surprise : ah Kit l'Intuable et son accident de phénix !), sont dans l'obligation de rejoindre urgemment leur destination en traversant les dangers mortels du Wyld avec devant eux les sbires de Lastleaf le maître de la Horde Sauvage et derrière eux les sbires des Némésis qu'ils ont laissées derrière eux (qui leur envoient Sabbatha / Griffalouette la chasseuse de prime ailée et son vaisseau volant appelée L'Étoile Noire)… Ils font bien des rencontres qui mettent leur bravoure à rude épreuve, mais qui mettent aussi en doute leurs convictions : et s'ils avaient tort et que l'apprenti maître du monde et ses alliés avaient raison ? Au bout du bout, s'ils veulent réussir ils doivent accomplir un miracle : c'est ainsi qu'ils parviennent à prendre la Route du Rock et qu'en réunissant toutes les générations ils parviennent à ressusciter l'âme de Woodstock pour un « final countdown » !!!


L'univers de Wyld et son bestiaire rappellent rapidement "Les Royaumes Oubliés", célèbre univers d'Advanced Dungeons & Dragons. Mais là où certains tâcherons des années 80/90 se seraient contentés de peu, Nicholas Eames amènent beaucoup d'originalité :

* Premièrement, le système typiquement rôlistique des groupes d'aventuriers partant en quête pour récolter fortune, gloire et XP est remplacé par le système des « roquebandes »… Les aventuriers en quête sont entièrement dépeints comme des rockstars en tournées avec hordes de fans en délires, managers, imprésarios, et agents de communication appelés « bardes ». Évidemment c'est l'occasion de moult références (Beattles, Rolling Stones, Black Sabbath, Led Zeppelin, AC/DC, Kiss, Metallica, Yoko Ono, Freddie Mercury...), mais aussi l'opposition entre anciennes générations qui mouillaient le maillot lors des concerts (= qui partent en croisades contre les forces du mal), et nouvelles générations qui soignent leur maquillage pour leur clips (= qui se contentent de vaincre en arène des monstres d'élevage)…

* Deuxièmement, contrairement à la plupart des bouquins de fantasy américains témoignant d'un tolkienisme mal digéré (il existe officiellement des ateliers d'écriture qui apprennent à écrire comme JRR Tolkien pour avoir autant de succès que que JRR Tolkien, misère de misère), Nicholas Eames développe un vrai background. Autrefois les Druines quittèrent leur monde mourant pour rejoindre un nouveau monde où il fondèrent leur Dominion avant d'asservir les humains (héritage Michael Moorcock). Ils régnèrent des milliers d'années avant que ne débutent une longue et dure guerre civile, et leur faible fécondité les obligèrent à recourir à des armées d'humains, de monstres ou de golems qui les conduisirent à leur pertes… Les royaumes humains se réunirent en empire pour s'en débarrasser une fois pour toute, mais après le zigouillage du premier empereur pour cause de machisme et de fiscalisme l'humanité à pleine libérée et unifiée se divisa à jamais en multiples royaumes alors que le fils du premier empereur et sa cour traversèrent le Dominion pour fonder la République de Castia… Les Druines qualifiés d'« hommes-lapins » ne sont ainsi pas loin des Melnibonéens (héritage Michael Moorcock) !
Et pour ne rien gâcher Nicholas Eames fait comme Michael J. Sullivan de l'évhémérisme : l'histoire druine est devenue la mythologie puis la religion humaine, et les actions de Saga ont participé à l'une comme à l'autre mais je vous laisse le plaisir de la découverte...

* Troisièmement, et là je marre face aux inquisiteurs culturels qui parlent de basicité, de simplicité et de manichéisme, c'est la manière dont l'auteur remet peu à peu les convictions des personnages donc des lecteurs… Saga est dégoûté et écoeuré face aux nouvelles « roquebandes » massacrant des monstres d'élevage en arène, mais après leur rencontre avec le kobold receleur en deuil de son épouse, la gorgone femme d'affaire confrontée au plafond de verre, le mercenaire homme-araignée boute-en-train, le troll médecin hippie, la dive maltraitée dans son enfance, les barbares contraints pas misère au cannibalisme, l'ettin conteur qui réenchante le monde pour son jumeau aveugle, le vieux druine en quête de rédemption pour son peuple natal, et enfin et surtout Lastleaf le jeune druine et Ashatan la matriarche vouivre en quête de vengeance pour leur peuple d'adoption, ils se demandent si finalement ils ont vraiment défendu une juste cause… Car si Lastlefaf (Elric ou Max Zorin ?) est construit comme un méchant james-bondien, c'est-à-dire intelligent, puissant, vindicatif et charismatique, après tout il ne veut pas rétablir l'empire de ses ancêtres mais défendre la liberté de ceux qu'ils ont crées et ont laissés à leur triste sort, avant d'être génocidés, asservis ou réduits à l'état de sous-citoyens par les humains (oh on se croirait dans "Bestiarius", le Spartacus high fantasy epicness to the max de Masasumi Kakizaki !). Il veut libérer les monstres de la tyrannie des humains, de la même façon que les humains ont voulu se libérer de la tyrannie des Druines.

Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire : peut-être les nouvelles générations réussiront-elles là où les anciennes ont échoués ? Rose de Sang et Nuage Libre seront-il les héros d'un d'un monde nouveau ? Et c'est là que je marre encore face aux inquisiteurs culturels qui parlent de basicité, de simplicité et de manichéisme car après un tome 1 très masculin malgré un sacrée galerie de personnages féminins dont je vous laisse le plaisir de la découverte (ah Jain et les Silk Arrows !), l'auteur a réalisé un tome très féminin malgré une sacrée galerie de personnages masculins dont je vous laisserai le plaisir de la découverte : rendez-vous en VF au mois de janvier 2020 ! Oh oui quoi qu'en disent les pisse-froid il y a un bon public pour cela, et même que ceux qui ont trop lu dans les années 80-90 et qui sont passés à autre chose pourraient bien comme moi y trouver leur compte…

Nicholas Eames nous offre un premier roman bourré d'action et d'humour plein de grande aventure et de grosse déconne (après comme chacun devrait le savoir, il n'y a rien de plus subjectif que l'humour donc on ne peut pas plaire à tout le monde). Évidemment c'est un premier roman, et il manque çà et là de vista pour tout de suite aller concurrencer les cadors et les Grands Anciens, mais en l'état actuel des choses il n'a pas aucunement à rougir de la concurrence.
Je dirais que la phase de recrutement est assez longue et que la phase aventure est toute aussi longue car il y a beaucoup d'exposition, d'explication et que l'auteur cède souvent à son péché mignon du comique de répétition (un concept avec lequel visiblement les critiques d'Elbabin.net / ten.nikable ont beaucoup de mal, mais peut-être ne l'ont pas appris à l'école durant leurs cours de français). Tout ce qu'on fait avec Sabbatha / Griffalouette prend pas mal de place, l'Ettin Gregor / Dane est trop peu exploité pour être validé du coup on aurait pu s'en passer, on aurait pu enlever telle ou telle péripéties pour dynamiser le récit, ce qui nous aurait évité d'utiliser par deux fois le deus ex machina de la roquebande Vanguard venant sauver les fesses de la roquebande Saga avec leur vaisseau volant pile au bon moment…
Cela aurait mérité d'être un peu élagué pour laisser de la place au grand final qui est traité au pas de course : quand Matrick le voleur défie Akatung l'alter ego de Smaug c'est traité complètement hors-champ, et l'ultime bataille n'utilise pas assez de pages pour atteindre les hauts niveaux de l'epicness to the max (belle exposition pour une conclusion hâtive, c'est un peu la malédiction de la SFFF anglaise, et comme l'auteur nord-américain écrit à l'anglaise c'était peut-être écrit part avance).



Pour ceux qui ont déjà lu le livre, finissons par le fameux « mais ceci est une autre histoire » :

Lien : http://www.portesdumultivers..
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Dans l'univers médiéval-fantastique créé par Nicholas Eames (jeune auteur canadien qui publie là son premier roman), quand on s'engage dans la vie trépidante de mercenaire on "forme une roquebande" ; celles-ci ne partent pas en mission mais en tournée, leurs exploits sont suivis par des hordes de fans et leurs contrats négociés par des managers, qui les affublent de noms aussi évocateurs que The Screaming Eagles ou Sisters in Steel ; en plus de l'argent et de la gloire, le sexe, la drogue et l'alcool font partie intégrante du quotidien de ces groupes... On l'aura compris, le concept central du roman repose sur un parallèle entre les compagnies d'aventuriers inhérentes à la Sword & Sorcery et les groupes de rock de notre réalité. Après coup, l'idée paraît tellement évidente qu'on peut s'étonner qu'elle n'ait pas été exploitée auparavant. C'est cet aspect qui, en premier lieu, m'a donné envie de découvrir "Wyld – La mort ou la gloire". Deuxième élément qui m'attirait tout particulièrement : le roman s'attache aux pas d'anciennes vedettes, de vieux héros plus ou moins has been, retournés à une existence bien plus calme que celle qu'ils menaient autrefois. Mais le sorcier Moog, le voleur Matrick, les guerriers Ganelon, Gabe et Clay, devront repartir pour une ultime tournée à travers le redoutable Coeur du Wyld : les cinq mercenaires vont reformer Saga, le groupe qui les a rendus célèbres, afin de sauver la fille de l'un d'entre eux, enfermée dans une cité assiégée par une horde de créatures cauchemardesques...

Au premier degré, la fantasy de Nicholas Eames serait d'un classicisme soporifique, sauf qu'avec ses "papys du rock" l'auteur a trouvé le subtil décalage qui donne à l'ensemble une fraîcheur bienvenue, parvenant à faire de l'inédit avec des ingrédients usés jusqu'à la corde. L'humour est présent du début à la fin du roman sans que l'ensemble tourne pour autant à la pantalonnade. Saga n'est pas la Horde d'Argent du Disque-Monde et ses membres n'ont rien d'une bande de bras cassés : c'est qu'ils en ont encore sous la pédale, les vieux ! Aussi le côté épique est-il au bout du compte bien plus important que le côté parodique ou burlesque. C'est un peu comme une campagne de Donjons & Dragons entre copains : on sort des blagues, on rigole bien, mais trucider des monstres à la chaîne reste une affaire sérieuse. La dynamique de groupe est un aspect essentiel de ce type d'aventure, et pour le coup c'est très réussi. L'auteur a beaucoup d'affection pour ses personnages et celle-ci se transmet aisément au lecteur. On a payé son ticket d'entrée pour le rock et l'humour, on reste jusqu'au bout du spectacle pour la camaraderie. Car ce n'est évidemment pas le suspense que l'on recherche, on se doute dès le départ que nos héros, même fatigués, vont triompher des innombrables obstacles dressés sur leur route ! Pas de surprise, le récit est linéaire : il s'agit d'abord de rassembler les cinq anciens membres de la roquebande, puis de se rendre d'un point A à un point B afin d'accomplir la quête définie dès les premiers chapitres. Une fois que Saga s'est bel et bien reformé, un peu avant la moitié du roman, l'aspect "groupe de rock" très présent au début passe au second plan, cédant le pas à une aventure épique plus traditionnelle à mesure que la compagnie reçoit le renfort de membres sans liens avec la formation d'origine... Mais le rock fait un retour fracassant lors des dernières scènes (la Route du Roque de Kaladar, sorte de Woodstock med-fan, est tout bonnement géniale !) avec un grand finale explosif qui a de quoi scotcher à son fauteuil même le plus blasé des rôlistes et des lecteurs de Fantasy.

Le roman a beau faire près de 600 pages, c'est le genre de pavé finalement très léger, rythmé, facile à lire, qui s'avale tout seul. En bref, il s'agit d'une bonne lecture de divertissement : un qualificatif qui n'a rien de péjoratif, bien au contraire. Certes ce n'est pas avec des romans comme celui-ci que la Fantasy acquerra une "légitimité culturelle", on ne trouvera pas de critique élogieuse de "Wyld" dans les pages de Libé ou de Télérama... et on s'en fiche ! J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture et il semble que ce soit le cas de pas mal de geeks assumés dans mon genre... que demander de plus ? Par le passé, j'ai suffisamment ronchonné contre la politique éditoriale de Bragelonne pour saluer aujourd'hui la pertinence de leur choix. Après tout, si vendre du Goodkind à la tonne leur permet ensuite d'acquérir les droits et de publier de chouettes bouquins comme celui-ci, ça me convient tout à fait ! Merci aux éditions Bragelonne, donc, qui ont proposé cet ouvrage aux utilisateurs de Babelio dans le cadre de Masse Critique.
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Wyld c'est sauvage mais c'est aussi rafraîchissant, drôle et surtout rock !

Clay Cooper et son roqueband sont les meilleurs ! Ses quatre mercenaires passaient leur temps à arpenter les Terres du Wyld en quête d'aventures et de chasses aux monstres. Aujourd'hui à la retraite, chacun tente de vivre sa vie et de créer, avec plus ou moins de succès, une famille tout en tentant de ne pas trop s'approcher de la bouteille. Mais un jour, Gabe, l'ancien charismatique de la bande, sonne à la porte de notre taciturne Clay et l'aventure repart...

Ce premier tome de Wyld transpire l'aventure pure. J'ai apprécié mon voyage avec cette petite bande de mercenaires retraités. En reprenant des codes qui parleront autant aux férus de fantasy qu'aux fanas de MMORPG, Nicholas Eames nous propose une palette de personnage déluré qui parlera à beaucoup de lecteurs ! Avec des dialogues d'un comique qui sait être fin tout en étant souvent en dessous de la ceinture, l'auteur sait nous faire rire tout en nous proposant une ambiance dramatique et un univers politique crédible.

Cette première aventure sur les Terres du Wyld fût une très bonne surprise pour moi et j'ai déjà pris réservation pour la seconde tournée avec un roquebande plus féminin, vivement !
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Lu en VO.

Ce roman, unique en son genre, part du principe que dans un monde hautement épique et fantastique (et très, très inspiré par Dungeons & Dragons), les groupes d'aventuriers mercenaires sont structurés et adulés comme des groupes de Rock. Mêlant l'humour propre à la Light Fantasy à certaines des scènes les plus épiques qu'il m'ait été donné de lire, dialogues légers et psychologie (ou passé) parfois trouble des protagonistes ou antagonistes, ce livre très agréable, très réussi dans le dosage et le mélange uniques de ses différents éléments, propose aussi et surtout une magnifique histoire d'amitié entre cinq hommes et d'amour de deux pères pour leurs filles. C'est un des livres de Fantasy les plus agréables et enthousiasmants que j'ai pu lire depuis un gros moment. La fin, très, très réussie, propose une conclusion satisfaisante pour celui qui ne souhaiterait pas forcément poursuivre l'aventure (mais pourquoi feriez vous ça, hein ?). Bref, en un mot comme en cent, un must-read.

Ce qui précède n'est qu'un résumé : retrouvez la critique complète sur mon blog.
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Ils étaient grands, beaux, forts, et avaient le monde à leurs pieds… Mais c'était il y a longtemps : désormais, leurs journées sont rythmées par les maux de dos, les articulations douloureuses, mais surtout, surtout ! la volonté que rien ne se passe d'intéressant. Et pourtant, il faudra bien s'y recoller : la fille d'un des membres est en danger, et il n'y a qu'une chose qui puisse la sauver : reformer la bande de héros légendaires d'antan.

Riche idée que d'écrire un roman sur des gloires passées ! Les romans de fantasy décrivent plutôt un héros à la découverte de ses talents cachés en vue de sauver le monde. Ici, l'âge a fait son chemin : le souffle est court, les bras moins vigoureux, et la bedaine imposante. Et ça se ressent également sur le mental : les héros qui ont affronté des dragons légendaires tremblent désormais que leur petite fille se blesse sans que son papa soit là pour la consoler.

La bande fait d'ailleurs peine à voir : un petit garde de village vieillissant, un demi-vagabond qui a dû vendre ses armes légendaires pour payer ses dettes, un roi cocufié par tout ce que son royaume compte de sujets masculins, un magicien contraint de gagner sa vie avec des potions capables de sauver des virilités défaillantes… Plus à la mode, un peu dépassés par le monde moderne, tellement rouillés qu'au premier détour de chemin, ils se font détrousser les sandwiches au jambon affectueusement préparés par leur femme pour le voyage. Tout un symbole !

Et pourtant, qu'est-ce qu'ils deviennent vite attachants, ces héros malgré eux ! Arrachés contre leur gré à leur petite vie tranquille et bien rangée – une maison, une femme, des enfants – pour retomber dans ce tourbillon de dangers et de prise de risque qui n'est drôle que lorsqu'on a vingt ans.

Le fond du livre est très inspiré du jeu de rôle, tant avec les héros (on retrouve les rôles classiques du barbare, du voleur, du magicien, etc.) que dans le bestiaire. L'ambiance est elle très rock : les groupes de héros ont des managers qui font leur promotion et se produisent dans des stades, dans une ambiance qui ressemble furieusement à celle des concerts. le récit contient bien quelques deus ex-machina évitables, mais on les pardonne facilement, tant ces héros peu ordinaires nous apportent énergie et bonne humeur de la première à la dernière page.
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Salut tout le monde Vu le nombre de critiques , je ne vais pas la faire longue ,tout a sans doute déjà été dit . Je me suis bien amusé c est de l héroic-fantaisie comme je l aime sans message subliminal , ni tortures de méninges . ( tonton Sigmund est resté chez lui ) Les personnages sont carrés , bien tanqués dans leurs bottes l arme magique au poing , le mage faussement maladroit , le revenant délicieux , la dive attirante (et pour cause ) Et le bunny très méchant ( quoi de neuf docteur ? ) .Le monde plein de créatures plus que moins dangereuses et les rockbandes amusantes et originales , car j avais oublié il, y a aussi de l humour , parfois lourdingue , mais bon, on n est pas dans le cercle des poètes disparus Alors vous voulez vous vider l esprit de toute la grisaille de cette période lamentable ? oubliez tout et plongez vous dans ces fabuleuses aventures !!!
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Merci à Babelio et aux éditions Bragelonne pour le choix et l'envoi du livre.
Un livre Fantasy qui a tous les ingrédients pour plaire. L'idée était bonne de reconstituer une équipe de mercenaires pour retrouver la fille d'un des leurs dans une partie du monde ou personne ne veut se rendre, mais trop long pour rentrer dans l'histoire. J'ai trop eu l'impression que le premier tome ne sert qu'à reconstituer l'equipe.
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Ça commence comme une light fantasy parodiant les groupes de (Hard) Rock, et ça finit en une apothéose épique montrant la magnifique histoire d'amitié entre cinq hommes

Ce roman, unique en son genre, part du principe que dans un monde hautement épique et fantastique (et très, très inspiré par Dungeons & Dragons), les groupes d'aventuriers mercenaires sont structurés et adulés comme des groupes de Rock. Mêlant l'humour propre à la Light Fantasy à certaines des scènes les plus épiques qu'il m'ait été donné de lire, dialogues légers et psychologie (ou passé) parfois trouble des protagonistes ou antagonistes, ce livre très agréable, très réussi dans le dosage et le mélange uniques de ses différents éléments, propose aussi et surtout une magnifique histoire d'amitié entre cinq hommes et d'amour de deux pères pour leurs filles. C'est un des livres de Fantasy les plus agréables et enthousiasmants que j'ai pu lire depuis un gros moment, alors qu'on ne peut pas dire qu'il est précédé d'une réputation de blockbuster.

La fin, très, très réussie, propose une conclusion satisfaisante pour celui qui ne souhaiterait pas forcément poursuivre l'aventure. Car ce roman est le premier d'un cycle (The Band), le second ne reprenant pas les personnages principaux du premier, si j'ai bien compris. Il explorera un peu plus le monde de son prédécesseur, et nous montrera la prochaine génération d'aventuriers (et je suis à peu près certain de connaître l'identité d'au moins l'un d'entre eux). Inutile de dire que je serai du voyage dès sa sortie !

Vous trouverez la version complète de cette critique (nettement plus détaillée) sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Wyld, la mort ou la gloire est un livre sympathique.
Dans un univers bien décris (sauf que dans le format poche, la carte est tellement petite, qu'il faut une loupe pour réussir à lire les noms, c'est dommage !), des héros vieillissants entreprennent une quête personnelle.
Il s'agit ici de Fantasy (héroïque fantasy). Clay Cooper était un membre d'une des bandes de héros les plus redoutable du continent. Il s'est rangé et vit tranquillement avec sa femme et sa fille. Il est contacté par Gabe, un ancien compagnon qui le supplie de l'aider à sauver sa fille, Rose, en mauvaise posture à l'autre bout du monde, de l'autre côté du Coeur du Wyld, une forêt sombre et dangereuse peuplées de créatures maléfiques. Une mission suicide qu'il finit pas accepter. Il faut alors reformer la bande, retrouver Moog, le sorcier fantasque, Matrick, devenu roi (cocu) et Ganelon le guerrier invincible transformé en statut de pierre.
Ensemble, ils vont se lancer dans l'aventure.
Résumé comme ça, ça ressemble à beaucoup de romans du même genre ou au canevas de base de nombreux jeux de rôles. La grande différence, le plus de ce roman là, c'est son humour et son ton délibérément rock'n'roll. Les héros sont vieux, fatigués, parfois (souvent!) ridicules, en décalage constant avec la nouvelle génération de héros et en décalage avec leur propre légende. Ils sont pathétiques, mais ils sont drôles et puis, ils sont toujours courageux et encore redoutables , malgré tout.
Malgré les situations dans lesquelles ils se mettent, on s'attache à ces héros, à leurs faiblesses à leurs histoires personnelles. On s'attache aussi au grand méchant de l'histoire. Car, malgré tout, dans le fond, il y a aussi une sorte de désespoir chez ces monstres qui se battent pour ne pas disparaître.
L'humour est la grande force de ce livre, même si on est pas non plus chez Pratchett. le point faible, mais est-ce réellement un point faible, c'est une histoire parfaitement linéaire. La bande de héros se retrouve dans une situation difficile, s'en sort et tombe dans une autre situation difficile, etc. L'originalité n'est pas à chercher de ce côté.
Le style est dynamique, les chapitres se succèdent sans temps morts. Les références à notre époque sont foison (le star system, par exemple, jubilatoire, dans un monde de fantasy) et on rigole souvent. Et puis, on n'est pas déçu par la fin.
Une lecture très agréable, mais de là à rempiler pour un deuxième tome, il faut voir. Je trouve que cette histoire est un très bon one shot.
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Vous aimez la fantasy un peu bourrine et décalée ? Alors ce premier tome de « Wyld » signé Nicholas Eames est fait pour vous ! le roman met en scène un certain Clay Cooper, un colosse menant une petite vie bien tranquille mais qui appartenait autrefois à l'une des meilleures bandes de mercenaires au monde : Saga. Pendant des années, celui que l'on surnommait alors Main Lente n'a cessé d'arpenter, en compagnie de ses quatre compagnons, le Wyld, une immense forêt peuplée de monstres et de créatures toutes plus étranges et redoutables les unes que les autres. Son passé de guerrier est aujourd'hui loin derrière lui, ou du moins était-ce le cas avant que Gabriel, l'ancien leader du groupe, ne vienne frapper à sa porte : sa fille, Rose, a elle même embrassée une carrière de mercenaire, et est depuis peu prisonnière d'un des derniers bastions humains du Wyld, assiégé par la plus grosse armée de monstres jamais réunie. Or son père est bien décidé à venir la chercher, et pour cela, il a décidé de reformer Saga. Reste à convaincre les autres membres du groupe de participer à ce qui s'apparente à une mission suicide, ce qui n'est pas franchement gagné : l'un mène une brillante carrière dans la vente de remèdes aux troubles érectiles, l'autre est enfermé dans une des prisons les plus sécurisées du monde, et le dernier est carrément devenu roi. Et quand bien même tous les membres du groupe signeraient pour une nouvelle tournée, que peuvent espérer réaliser cinq vieux guerriers en surpoids, alcooliques et souffrants de douleurs lombaires ? A première vue, on a affaire à de la fantasy ultra classique : l'intrigue principale se résume à une quête impossible à mener et à une succession de combats plus spectaculaires les uns que les autres, le roman grouille de gros monstres et l'univers relève du médiéval-fantastique tout ce qu'il y a de plus classique. En gros, un a affaire à un mélange de la série « The Witcher » d'Andrzej Sapkowski et des romans de David Gemmell. Deux choses viennent toutefois contrebalancer cette apparente banalité : l'humour et le rock (si, si !).

Pourquoi le rock ? Parce que l'auteur a eu l'idée un peu barrée mais carrément géniale de calquer toute la « mythologie » des groupes de rock sur le mercenariat et la chasse aux monstres. Les guerriers se réunissent donc en « rockbande », sont chapeautés par un manager responsable de leur carrière et entreprennent des tournées pour se faire connaître. Des festivals rassemblent les meilleurs groupes, tous adulés par des foules hystériques : l'occasion de boire en bonne compagnie tout en partageant les exploits des stars les plus célèbres. Voilà une idée qui donne un ton sacrément décalé au roman et qui permet à l'auteur de jouer efficacement sur le registre de l'humour. Et il ne s'en prive pas ! Bon, c'est parfois un peu lourdingue, mais dans l'ensemble il faut avouer qu'on se marre bien à suivre les aventures de cette bande de héros décatis. Cet humour, il est avant tout décelable dans les dialogues : les héros échangent des (bonnes) vannes à longueur de trajet et le personnage principal fait preuve d'un sens de l'autodérision et d'une lucidité qui viennent renforcer le comique des situations. Certains aspects de l'univers dépeint viennent également renforcer le caractère humoristique du récit. C'est le cas notamment du bestiaire qui réunit une quantité absolument astronomique de créatures issues de tous les horizons (chimère, gorgone, centaure, géant, troll, dragon, vouivre… honnêtement je ne vois pas quelles sont celles que l'auteur pourrait avoir oublié), et une poignée inventée pour l'occasion (lutins de poubelle, singétincels, ou encore ours-hiboux). On dirait presque que l'auteur a pris tout ce qu'il trouvait fun dans la fantasy… avant de décider de réunir tout cela dans un seul et même roman, sans faire aucun tri. Cela donne parfois un côté brouillon au récit mais c'est aussi ce qui fait son charme tant l'enthousiasme de l'auteur est communicatif. N'allez cependant pas croire qu'on a affaire ici à un roman purement burlesque à la Pratchett, car Nicholas Eames sait aussi introduire de la gravité dans son propos. L'objet même de la quête entreprise est assez tragique, et d'autres aspects de l'univers soulèvent des problématiques intéressantes (par exemple le sort réservé à ces « monstres » que les mercenaires zigouillent à tour de bras). le regard nostalgique posé par le héros sur ce monde qu'il a du mal à reconnaître après tant d'années permet de rajouter une touche de profondeur et permet de questionner les nouvelles « modes » (notamment celle des combats en arène contre des monstres élevés en cage) et de s'interroger sur les paradoxes ou les limites de la « civilisation ».

Et l'émotion, alors ? A première vue il semble difficile de jouer sur la corde sensible lorsque les personnages enchaînent les situations plus rocambolesques les unes que les autres et qu'aucun véritable doute n'est entretenu sur leur survie. Pourtant, de l'émotion, il y en a. Comment s'y prend l'auteur ? En faisant de ce roman un peu bourrin, peuplé de personnages violents et inconséquents, une ode à la paternité. Avant d'être des guerriers redoutables et redoutés, Clay et Gabe sont aussi et surtout des pères de famille complètement béats d'amour et d'admiration devant leur petite fille. Cela pourrait paraître un peu niais (et, soyons honnête, on frôle parfois la mièvrerie lors de certaines scènes), mais la plupart du temps cela n'en rend les personnages que plus attachants et l'histoire plus touchante. Ces derniers possèdent d'ailleurs des personnalités très hétéroclites : Clay est un doux géant posé et peu loquace, Gabriel un leader charismatique (ou du moins qui l'était autrefois) hanté par le sort de sa fille, Ganelon une brute taiseuse mais redoutablement efficace, Matrick un vrai boute en train, tandis que Moog joue le rôle du magicien farfelu. Tous sont présentés sous un jour sympathique, même si certains parviennent plus rapidement à gagner le coeur du lecteur. Clay, évidemment, est le plus attachant puisque c'est de son point de vue que l'aventure est racontée et qu'il est difficile de ne pas être touché par sa volonté de mener une vie tranquille et de retrouver sa femme et sa fille. L'excentricité de Moog, le sorcier, a également tout pour plaire, tandis que, dans le cas de Ganelon, c'est l'aura de mystère l'entourant qui titille l'intérêt du lecteur. L'auteur nous livre également une belle galerie de personnages secondaires plus ou moins récurrents. J'avoue malgré tout avoir été un poil déçue par la place des femmes dans le roman. Elles sont certes au coeur de la vie et des motivations des deux principaux héros, mais celles qui sont mises en scène ont des rôles qui restent tout à fait conformes aux trois grands stéréotypes habituels : 1 : l'épouse gentille et pleine d'abnégation, 2 : la beauté castratrice et odieuse, 3 : la guerrière bad-ass. de ce côté là, l'auteur pouvait incontestablement faire mieux, mais je ne désespère pas de le voir se rattraper dans le prochain tome qui met justement en scène une femme.

Foisonnant, drôle, insolite… : les adjectifs pour qualifier ce premier tome de « Wyld » ne manquent pas tant le concept inventé par Nicholas Eames se révèle surprenant. le mélanger humour / fantasy classique / groupes de rock fonctionne cela dit à merveille et permet aux lecteurs de passer un très bon moment en compagnie de personnages excentriques et touchants. Un roman « fun » qui donne la pêche !
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