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Critique de kaerlyon


"Avec des si, on peut refaire le monde". Voilà une définition possible pour expliquer une uchronie. Il suffit de changer une donnée dans l'Histoire du monde et créer ainsi une dimension parallèle. Dans l'ouvrage qui nous intéresse, l'écrivain imagine qu'un profasciste (Lindberg, le héros de l'aviation) est élu président des États-Unis, à la veille de la seconde guerre mondiale. Cette élection implique de nouvelles alliances et nous plonge dans un monde inconnu des livres d'Histoire.

John est envoyé par les services spéciaux britanniques pour tuer le vice-président des États Unis en 1940. En effet, les européens craignent que le gouvernement ne s'allie avec l'Allemagne nazie. Si Lindberg est modéré, il n'en est pas de même pour son second, Stephenson, qui n'est autre qu'un des chefs du KKK. Dans cette ambiance fascisante, le paysage américain se transforme : des camps de concentrations s'ouvrent un peu partout. Y sont enfermés les juifs, les homosexuels, les catholiques et tout opposant au régime. La musique est censurée (jazz et blues sont jugés trop noires). L'esclavage est rétabli. C'est dans cette atmosphère de suspicion que John doit prendre contact avec la résistance locale puis avec un allié au sein même de l'entourage du président en la personne de la femme de Stephenson. John devient, aux yeux de tous le cousin de Laura Stephenson, un partisan actif de ce nouveau gouvernement et bientôt conseiller de Stephenson lui-même lorsqu'il devient président après l'assassinat de Lindberg. Les services secrets britanniques avaient prévu beaucoup de scénarios dans la préparation de cette mission. Mais ils ont négligé une donnée : le facteur humain : John doit il rester insensible à l'avenir d'une jeune violoniste ? Peut-il réprimer son amour pour Laura ? Doit-il mettre sa couverture en péril alors que les pièges des espions allemands et du FBIS, la police de l'état, se resserrent ?

Cela fait très longtemps que j'avais envie de lire une uchronie mais je n'en avais jamais eu l'occasion. Aussi, je ne peux pas dire si ce roman est représentatif. Ici, le premier mot qui me vient pour le représenter est : dérangeant. Bien sûr par son sujet mais surtout par sa forme narrative. L'impression d'étouffer, de se noyer. L'Amérique s'enfonce dans le chaos et nous avec. Les descriptions sont justes assez précises pour que le travail de sa propre imagination fasse le reste. Et ça marche très bien ! D'un point de vue personnel, j'ai eu un peu de mal à m'habituer à l'environnement inventé par l'auteur. Je suis habituée à lire des romans ou des essais historiques, basés sur des faits réels. Or, là, à certains moments, prise par l'intrigue, je ne savais plus ou j'étais (Europe ou USA) ni quand j'étais. Cela reste un très bon ouvrage qui fait réfléchir. Je ne peux que le conseiller aux personnes qui pensent que l'extrémisme est la solution à tous les problèmes !
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