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Les Pantins Marionnettistes tome 1 sur 2
EAN : 9781520487465
443 pages
Auto édition (05/02/2017)
4/5   12 notes
Résumé :
-Ecoutez bien. Je vous propose de partager ma vie, Andrea.

La jeune femme eut un geste de recul.

— Je ne comprends pas.

— C’est pourtant simple. Je vous garderai à mes côtés, un certain temps. Profitez de mon inhabituelle générosité, car je me livrerai à vous… Je vous dévoilerai ce que votre morale refusera de tolérer, je vous laisserai vous plonger dans ce cauchemar éternel et, chaque fois que vous découvrirez le moindr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Oubliez tout ce que vous pensez savoir sur la nature humaine. « Les pantins marionnettistes » vous fera vivre une expérience unique et délicieusement décalée. Accrochez-vous bien car le voyage sera rude et mouvementé, soyez prêt à affronter des flots d'hémoglobine, des torrents de violences - autant physiques que morales, à traverser des océans de douleurs et d'incompréhensions. J'espère que votre sac est fait, que vous êtes paré pour découvrir un univers fascinant et terrifiant, car l'aventure commence dès la première ligne.


A peine avais-je commencé la lecture de ce livre que j'ai été frappé par la plume de l'auteure, sa justesse mais surtout sa richesse. Je ne m'étais pas attendu à découvrir un style aussi développé, élégant et soutenu. N'essayez pas de lire ce livre dans les transports en commun, c'est peine perdue. La plume de Samantha Cortenbach force la concentration tant les mots sont recherchés, témoignant non seulement d'une parfaite maîtrise de la langue française et du vocabulaire, mais surtout, d'une recherche sourcilleuse du mot juste, de celui dont le sens sera le plus percutant. Un style singulier et presque poétique maniant aussi bien les phrases courtes que celles plus longues, même si je me dois d'admettre que j'en ai trouvé certaines un tantinet trop excessives, se perdant dans de trop nombreuses énumérations.


N'ayez pas peur de plonger au coeur de ce pavé de près de 700 paves, j'y suis venue à bout après des heures et des heures de lecture passionnées ; hypnotisée par la plume, happée par l'histoire, fascinée par les personnages. Je le répète, mais ce livre demande beaucoup de concentration, de par la plume de l'auteure, les propos tenus, les réflexions proposées ainsi que l'intrigue menée. Les Pantins Marionnettistes c'est un sublime mélange des genres, un premier tome inclassable et déstabilisant qui jongle à la frontière de multiples catégories : beaucoup d'horreur, du thriller en fil rouge, du fantastique pour agrémenter l'histoire et lui conférer une ambiance particulière, une bonne dose d'humour – l'auteure n'y est pas allé avec le dos de la cuillère – et pour couronner le tout : des réflexions d'ordre psychologique et philosophique.


L'histoire se déroule entre les années 1930 et 1960, j'ai immédiatement été séduite par le cadre ainsi que le contexte, une époque fascinante mais également terrifiante. La courbe du temps est loin d'être linéaire, l'auteure va nous faire voyager à travers les années, c'est toute la vie d'un personnage qui va être passée au peigne fin : de sa plus tendre (quoique...) enfance, jusqu'à ce qu'il est devenu… Un parcours atypique et détonnant, à l'image du roman en quelque sorte. Entre passion obsessionnelle pour le rouge sang, pour ce liquide carmin qui coule dans les veines des humains, et manipulation des plus perfides, le personnage principal de cette histoire apparaît comme énigmatique, entouré d'une énorme voile de mystère que de minces filets de lumière viennent éclaircir.

Des meurtres sordides et sanglants, vous en aurez, de la cruauté également, mais aussi une réflexion sur le comment, sur le pourquoi… Pourquoi tant de sauvagerie ? Pourquoi tuer ? Pourquoi ce sang ? Tout ce sang… C'est glauque, souvent gore, parfois cru mais jamais insoutenable. C'est ignoble, innommable, immonde, mais jamais totalement injustifié. Ce livre c'est un immense puzzle dont la violence et le goût du sang semblent être des clés de compréhension, quelques-unes parmi toutes celles nécessaires pour résoudre la grande énigme de l'histoire. A cet effet, le livre est divisé en quatre parties qui sont autant de façon de faire avancer l'histoire, de lui insuffler une dynamique nouvelle. Chacune d'entre elles représente un moment de l'histoire, et plus particulièrement un moment de la vie du personnage principal, de cet homme fascinant, fourbe et rusé, charismatique et malhonnête.


Une troupe de théâtre en perdition, un écrivain vaniteux, des membres de ce qui semble être une secte, autant de morceaux qu'il faut recoller ensemble. C'est à travers le personnage d'Andréa que nous allons nous familiariser non seulement avec le tueur en série, mais également avec l'atmosphère oppressante, presque suffocante, du livre. de nombreuses valeurs vont être interrogées et mises à mal, notamment par le biais des relations entre les protagonistes. Je pense notamment à la confiance, à ce qui unit deux individus par un lien invisible, par un pacte tacite. Peut-on accorder sa confiance à n'importe qui ? Qu'est-ce qui nous pousse à agir ainsi et pas autrement ? Chaque individu possède une manière de penser qui lui est propre, une façon de ressentir les choses que nulle autre ne peut comprendre. Ce que l'on appelle les « pulsions » peuvent choquer, mais relèvent parfois d'un besoin vital, d'une nécessité. En ce sens, ce livre nous interroge sur la nature de ces pulsions, sur les différences qu'elles font naître entre un individu lambda et un autre dont les envies seraient plus « raisonnables ». Qu'est-ce que la différence si ce n'est le rejet de ce que nous ne comprenons pas ?


Tout semble tourner autour d'un seul et même personnage, mais c'est sans compter sur les nombreux aimants qui viennent graviter autour, irrésistiblement attirés par un miel invisible. Je dois reconnaître qu'ils sont tous déjantés, que leur psychologie est fine et fouillée, aucun d'entre eux ne semble vraiment normal – étranges compagnons d'infortune le temps d'une lecture. J'ai vraiment essayé, je vous le promets, de m'attacher à eux, mais je crois que c'est (presque) impossible. Chaque fois que je sentais mon coeur faire un bond, un geste ou une parole venait briser l'illusion, un petit démon me soufflait à l'oreille que je ne devais me fier à personne, pas même à mon instinct, encore moins à mon coeur. Je devais ouvrir mon esprit et sans cesse me laisser surprendre par la tournure des événements, par la cohérence des pièces qui s'emboîtent, du puzzle qui prend forme.

Ce tome est bourré de rebondissements, des révélations et de réminiscences qui viennent nourrir le corps du texte à tel point que je ne savais plus où donner de la tête. Tout est minutieux, souvent méticuleux et machiavélique, nous prouvant à travers les actes des protagonistes que la fin justifie souvent les moyens. J'ai trouvé de nombreuses réflexions passionnantes qui véhiculaient des messages, permettaient de creuser la psychologie des personnages. Je ressentais le besoin de tourner les pages, de comprendre ce à quoi mener chaque réflexion, les tenants et aboutissants de telle ou telle conservation. Bien souvent, j'ai assisté à des joutes verbales croustillantes entre les personnages, j'ai savouré l'humour grinçant et la repartie cinglante, je me suis délectée de ces dialogues de sourds, sans queue ni tête… Plus que tout, c'est le cynisme à toute épreuve d'Abel qui m'a charmé.


Un château mystérieux, une île qui l'est plus encore… Des somnambules et des immolés… Une troupe de théâtre et une mystérieuse organisation… Dans cette histoire, rien n'est simple, rien n'est logique (en apparence), vous vous familiarisez avec les idées farfelues des uns et des autres, avec les excentricités de chacun. Vous comprendrez que l'intrigue est plantée dans un décor fascinant et que le titre de ce premier tome est très bien choisi, il prend réellement tout son sens au fil des pages. Et que dire des Pantins ? C'est un monde de manipulation, de sous-entendus et de tensions, chaque pion est avancé avec précaution, le sacrifice est loin d'être une pratique exclue, bien au contraire. Tout n'est qu'une immense toile dans laquelle les multiples fils se font et se défont au gré des humeurs et des stratégies. Comme le personnage d'André, avec lequel vous entrerez dans le récit, les pièces s'emboîteront au fil des pages, se fracasseront sans ménagement, réussissant l'exploit de vous faire douter de ce que vous croyiez définitivement acquis.


Je ne doute pas que l'écriture de ce premier tome, mais aussi celle du deuxième, a dû être éprouvante et surtout très prenante. En témoigne cette impression saisissante que ce livre est en réalité une immense photo de famille dont les membres se sont perdus de vue et se retrouvent dans de funestes conditions. J'attends énormément du tome 2, notamment car celui-ci me laisse avec énormément de question en suspens et j'avoue être curieuse quant à la tournure que vont prendre les événements. Je pense que de lourds secrets sont encore bien gardés et que le second tome les mettra sans doute en lumière (façon de parler).


En bref, c'est quoi les pantins ? C'est un univers sombre et violent dans lequel l'espoir semble peu présent, voire pas permis… Ce sont des réflexions sur de nombreux sujets, c'en devient souvent philosophique, on touche un peu à tout ; à la morale, l'éthique, la beauté, les goûts. C'est toujours bien amené et percutant. C'est aussi et surtout une bonne dose d'hémoglobine, de violence physique ou morale, une histoire sombre, cruelle mais fascinante… C'est un univers riche, terrifiant et complexe… Un style à part pour une plume à découvrir. J'ai adoré.
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Alors, cette chronique ne va pas être une sinécure. Pas parce que j'ai rien à dire, ça non. Mais parce que je ne sais pas trop par quoi commencer, ni comment ordonner mes idées pour parler de cet objet étrange.
En résumé, c'est long, c'est – très – original, c'est extrêmement foisonnant, c'est même parfois bien foutraque et ça oscille constamment entre horreur et humour absurde.
Le livre est découpé en deux grandes parties. La première se déroule dans les années 50, et la seconde dans les années 30. Pour ce qui est de la partie « fifties », je ne l'ai pas trouvée particulièrement bien contextualisée, à tel point que c'est seulement lorsque j'en suis parvenu à la fin que je me suis souvenu qu'on était dans les années 50 (l'auteure l'avait peut-être dit au début, mais je l'avais totalement zappé entre temps et je m'étais fait une image mentale quasi contemporaine). En revanche, la période années 30 est très bien retranscrite, en particulier grâce à une maîtrise quasi-érudite des évènements de cette période (j'ai été impressionné… et pour m'impressionner sur l'histoire, il en faut).
Ce parti pris du flashback – du très gros flashback, puisqu'il va durer 300 pages au bas mot, même s'il est difficile de chiffrer avec une liseuse – fonctionne ici très bien, car j'ai apprécié de retrouver progressivement les mêmes personnages 20 ans avant, de faire connaissance avec les personnages dont on parlait dans la première partie juste pour évoquer leur mémoire, et de comprendre progressivement ce qui avait pu mener certains de ces personnages aux violents (et parfois très violents) excès de la première partie.
Pour toutes ces raisons, il m'a été plus facile de lire la deuxième partie, ce qui, rétrospectivement, est bien normal puisque dans la première, on assiste à pas mal d'évènements sans bien comprendre encore leurs tenants et leurs aboutissants. Il a même fallu que je m'accroche un peu au début, car l'auteure donnait parfois l'impression de s'éparpiller et de ne pas trop savoir où elle allait, mais par la suite je n'ai pas regretté de l'avoir fait, car plus j'avançais, plus je me rendais compte qu'en fait, tout cela est diablement bien pensé et construit.
Les qualités intrinsèques du texte sont nombreuses. D'abord, une aisance de style remarquable, parfois même jusqu'aux limites de l'overdose (je me demande si à elle aussi son professeur de 5ème ne lui aurait pas dit : « de la facilité de style, même s'il faut parfois s'en méfier ! ») Entendez par là que parfois elle balance tellement la purée qu'il faut relire la phrase plusieurs fois pour être bien sûr de tout comprendre. Dans la même veine, cela amène également une certaine tendance à la digression… pas toujours désagréable dans l'absolu, mais qui peut parfois ralentir un peu le rythme de l'histoire. Je pense qu'il aurait fallu élaguer certaines zones et qu'à cet égard, mais je me répète souvent, il aurait fallu un travail éditorial sérieux pour aider Melle Cortenbach à tempérer ses excès d'hormones scripturales.
Autre chose à mettre au crédit de l'auteure : les dialogues. Une qualité assez rare, je dois le dire : ses dialogues sont vraiment crédibles et emportent facilement l'adhésion (et le rire, quand ils sont teintés d'absurde, ce qui arrive régulièrement). Il faut souligner que c'est une performance, car l'histoire en elle-même est absolument irréaliste.
J'ai souvent du mal avec les histoires irréalistes, en tout cas lorsqu'elles se déroulent dans un contexte connu et documenté. C'est peut-être aussi ce parti pris personnel qui fait que je n'ai peut-être pas « adoré » ce bouquin… Mais étant donné cette spécificité, le fait de m'avoir autant accroché est déjà en soi une performance. L'irréalisme est voulu et assumé, avec des phénomènes inexpliqués et a priori inexplicables, une île dans la Manche qui a développé des coutumes pour le moins étranges (et pour le moment, inexpliquées), certains personnages d'une telle absurdité qu'on a l'impression d'être dans une pantomime. La deuxième partie, qui se passe tout entière dans un château tenu par une secte meurtrière, accentue cette impression d'une sorte de « monde parallèle. » Des deux ex machina, comme ce brave Peter qui entre et sort du château selon son bon vouloir alors que normalement personne ne peut s'enfuir de cette citadelle, il y en a à la pelle, et finalement, dans ce monde étrange, ils passent comme des lettres à la poste.
Un dernier mot pour les personnages, incontestablement un point fort du roman. Je me suis perdu un moment dans leur foisonnement, au début de la deuxième partie, mélangeant un peu tous ces détraqués, mais je suis retombé sur mes pattes au fur et à mesure. Si l'on excepte quelques seconds rôles qui sont des purs chefs d'oeuvre d'absurdité, comme Barnes par exemple, et qui apportent un peu de frais dans toute cette noirceur, les rôles principaux sont diablement bien construits. Tour à tour désabusés, curieux, jaloux, calculateurs, vicieux, pervers, torturés, ils évoquent le large panel des tourments humains et leurs relations sont souvent riches et retorses… mais ils sont désespérément humains, bien qu'ils évoluent dans une sorte de théâtre. La bougresse réussit quand même à nous arracher quelques élans de sympathie pour un pédophile tueur en série, c'est dire si elle réussit bien son coup. Ces personnages nous vaudront quelques morceaux d'anthologie, comme par exemple les envolées lyriques de Laurent des Roches sur la définition de l'esthétisme.
Je relis ma chronique avant de l'envoyer, puis je vois le titre du bouquin, difficile à décrypter au premier abord, et là je me dis :
En fait, elle a fait exactement ce qu'elle a voulu faire, la taulière.
Rigolez pas, c'est pas si facile que ça en a l'air.
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Lorsque l'auteur m'a approché avec son résumé, j'ai dit un grand oui ! Imaginez un psychopathe qui propose un deal pareil (non pas l'auteur) juste l'homme qui vous raconte que vous allez mourir d'une manière ou d'une autre ! Un résumé alléchant qui m'a nargué jusqu'à ce que je puisse le lire (le surplus de pal en ce moment devient affolant) Je tiens à remercier Samantha pour m'avoir proposé cette lecture démentielle.

Nous suivons Andréa qui va devoir décider si elle doit mourir de suite, ou plus tard, une fois qu'elle aura tenter de comprendre la vie de Christian. Ce tueur en série qui ne se considère pas comme tel. Non, imaginez qu'il a juste beaucoup d'ennemis ! Forcément, il faut les éliminer. Ce choix, elle se doit de le faire, car d'une manière ou d'une autre elle y passera. Tôt, tard, qu'elle idée et puis au vu de sa vie déjà en perdition, elle n'a plus grand-chose à perdre.

Le livre est découpé en plusieurs parties, eux-même découpés en chapitres. J'ai adoré les moments entre Andréa et Christian. Leur rencontre qui est originale, tout comme la suite. Deux âmes en peine avec leur travers et leur envie de voir des gens mourir, ou pas. L'histoire est tout sauf banale. Les personnages sont fêlées à souhait, les situations deviennent absurde. Et puis nous passons à l'ile où tout n'est que folie ! des hommes et des femmes qui vivent en marge de la société, qui n'ont pas les mêmes dates, qui pensent qu'il n'existe qu'eux... ou presque. Vint enfin le château ! Ahhh celui-ci, j'avoue qu'au début j'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour comprendre et puis je me suis accrochée et j'ai adoré la suite et fin.

Une histoire originale, avec des dialogues absurdes, des situations burlesques, risibles. Des liens qui se montrent timidement, d'autres qui sont carrément en plein phare devant nous. Des personnages loufoques, même si je me répète tant pis ! Nous allons d'un point à un autre en passant par des chemins non tracés, dénué de sens, menés par un maître qui les tient au creux de sa main. Savoir user de mensonge, de force de persuasion, détourner la vérité pour en faire un simple but dans la vie de qui l'on veut. Être capable de... Christian est capable de tout, du meilleur comme du pire !

Suivre Barnes ou les bulles essentielles. Non pas les huiles, suivez un peu ! L'être humain est si parfait à tout point de vue que monter une société pareille où le sang est primordiale. à moins que ce ne soit le fils génétique, ou spirituel ou bien l'acte V, allez savoir... Mais revenons à la première partie qui est ma préférée, je dois le reconnaître. La violence est présente, mais pas dans le genre gore qui frappe, non, dans une forme de psychologie lente, suave et surprenante. Tout comme Christian, qui montre un panel d'émotions et de situations qui fait qu'on ne peut pas vraiment le prendre en grippe. C'est un homme complexe, qui tue, bon cela c'est un détail ! Il est près à tout pour réussir à s'amuser. Il ne cesse de mentir, avec panache et le montre avec brio. Andréa est naïve, crédule, oserais-je dire bête ? Oui, je le dis, pourtant elle avait cette innocence (oui un jour tout le monde l'a) qui se détruit au fur et à mesure.

J'ai aimé suivre les pas de la jeune femme, accompagnée de quelques personnages dont je laisse le soin de découvrir à la lecture, sur la fameuse ile. Des croyances si profondément ancrées que les habitants en sont imprégnés, totalement et irrévocablement. Quant au château avec Laurent et Abel (il ne manquait plus que Caïn) on plonge dans le côté horreur. Attention âmes sensibles s'abstenir ! Les fameux Actes V qui se dévoilent à nos yeux pour mon plus grand plaisir. Et la fin qui arrive bien trop vite à mon gout !

En conclusion, un roman qui appelle à lire la suite. de l'originalité, du sombre, de la psychologie humaine qui pars en c... pardon, du sang, de l'aventure, une envie irrépressible de découper mon voisin de droite, ou de gauche, à moins d'user d'un masque et de lames collées à mes doigts... Que d'émotions et de senteurs, de folie, tout simplement !

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/les-pantins-marionnettistes-vol-1-le-chateau-des-brasseurs-d-air-saman-a132085328
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Comment vous parler des Pantins marionnettistes…

C'est un ouvrage totalement inclassable, qui oscille entre horreur, humour, littérature, psychologie, histoire, philosophie et j'en oublie certainement.
Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ?
Situé dans une période visuelle que je situerais fin Fritz Lang début Jean-Pierre Jeunet, les Pantins nous emmène dans les méandres sombres et glauques d'un château étrange et d'une île qui ne l'est pas moins.
L'écriture de Samantha Cortenbach est riche, très, et dense, parfois trop. Si l'on ne peut lui reprocher ni son orthographe impeccable ni son vocabulaire soutenu, j'aurais, pour ma part, aimé pouvoir souffler de temps en temps quand certaines descriptions me paraissaient superflues mais surtout me faisaient perdre le fil de l'histoire. Il faut beaucoup de concentration pour suivre les personnages principaux et tous les individus qui gravitent autour, car chacun a sa particularité et son importance au cours du récit.
Il faut avoir l'esprit disposé à attaquer ce volume de près de 700 pages , ingurgiter ces atrocités et ces joutes verbales qui se succèdent sans aucun temps mort. Il faut avoir dépassé la lecture de certains écrivains populaires qu'on ne présente plus pour pouvoir apprécier la finesse pernicieuse dont fait preuve Samantha pour nous emmener aux confins du trash, du gore, de l'hémoglobine à tout va, comme s'il s'agissait d'une promenade de santé. Je ne suis pas aficionada de ce type de lecture, mais il y a du Manga dans certaines scènes qui m'ont fait mourir de rire, de cinglants échanges comme des baffes qui se perdent, des monstruosités qui vont crescendo et une causticité qui n'est pas pour me déplaire.
J'ai adoré la première partie qui m'a emmenée dans des recoins sépulcraux, dignes d'un Londres de Jack l'éventreur, entre pavés luisants, lumières vacillantes et brume oppressante.Un peu moins la seconde qui, pourtant, explique bien des choses. Christian, dans toute son horreur est un personnage fascinant, Abel est d'un cynisme décapant, Andrea qui nous mène à eux m'a parfois tapé sur le système mais j'ai presque admiré sa pugnacité. Et le melting-pot des personnages qui les entourent est truculent.
En fait, j'imaginais, en repensant à cette lecture, une Khâgneuse sous speed qui aurait décidé d'écrire un conte sordide, une saga fantastique et rocambolesque, avec quelques retours d'acide qui explosent la tête pour en extraire le sang poisseux qui imprègne quasi chaque page. C'est complètement barré, unique et avec, à mon humble avis, quelques coupes claires dans certains passages, ce serait brillant.
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Andrea est une jeune femme à la dérive et lorsque son chemin croise celui de Christian Hann, célèbre essayiste et accessoirement tueur en série elle fait un étrange pacte avec lui : elle va partager sa vie et essayer de comprendre ses crimes. C'est cette association qui va l'amener à découvrir l'île de Braham et ses étranges habitants, leurs croyances, leurs coutumes et surtout leur folie.. Cette quête va entraîner le lecteur à la découverte de l'adolescence de Christian passée dans un château abritant une secte sanguinaire dont le chef spirituel Laurent Des Roches entretient avec le jeune homme une relation plus qu'ambiguë..

A la lecture du résumé, je n'ai pas réussi à me faire une idée précise de ce qui m'attendait dans ce roman.. Un tueur, une enfance, une jeune femme, un pacte.. Des bases qui m'ont plutôt appâtée et donné envie d'en découvrir plus. Et bien, je dois dire que ces quelques indices sont loin de tout dévoiler..

Ce roman se décompose, à mon sens, en deux parties. La rencontre et le pacte entre Andrea et Christian puis les recherches sur l'île de Braham sont déjà une partie dense. On y découvre des personnages plutôt tordus et bizarrement attachants. Je n'ai pas réussi à trouver Christian totalement mauvais malgré l'accumulation d'atrocités qu'il commet.. Andrea, quant à elle, est une jeune femme si perturbée qu'on arrive à comprendre son attachement à son bourreau. Puis l'île de Braham révèle quelques pistes, indique une direction à prendre et cette direction est celle du passé..

Dans la seconde partie, on découvre l'adolescence du jeune homme qu'était Christian et son arrivée au château Des Roches où il va vivre sous la houlette de Laurent, maître des lieux et surtout chef spirituel d'une sorte de secte où l'atroce, le burlesque et le barbare se côtoient. Les personnages de cette seconde partie sont totalement barrés, perdus, fous,… Ils vivent dans leur propre monde où Laurent représente l'étoile à suivre, le maître absolu et l'arrivée du jeune Christian (enfin pas encore Christian d'ailleurs..) va être un véritable chamboulement.

Ce roman est une surprise énorme. Je suis surprise pas l'ambition de l'auteure qui n'hésite pas à livrer une histoire complexe mais parfaitement maîtrisée, par son style d'écriture que j'ai vraiment apprécié car totalement adaptée au contenu et surtout par l'histoire elle même. C'est captivant, sanguinolent, c'est loufoque, parfois drôle parfois difficile mais c'est surtout une aventure qui fait qu'on ne voit pas le temps passer. A chaque rebondissement, à chaque découverte je n'avais qu'une hâte en découvrir encore un peu plus ! Mon unique bémol sera sur l'écriture qui bien qu'excellente m'aurait encore plus plu avec un tout petit peu plus de simplicité et sur quelques longueurs.

Je vous ai parlé un peu plus haut des personnages, mais je voulais m'arrêter sur deux en particulier.. Christian, qui malgré sa facilité à tuer, torturer, malgré son esprit tordu, pervers m'a particulièrement touchée. J'ai aimé avoir cette vision d'un tueur de sang froid avant de commencer à soulever le voile du pourquoi… Et Laurent, qui est mon personnage préféré. Vous connaissez déjà mon amour des méchants mais celui-ci.. il est hors catégorie ! Non seulement parce qu'il est atroce dans sa façon d'être, de manipuler, de malmener mais également parce qu'il est doux, beau, charmant, drôle. Ces deux personnages ont tellement de facettes que j'ai hâte de lire la suite pour en savoir encore un peu plus sur eux..

Un roman qui plonge dans la folie humaine, dans la perversité et la manipulation sans aucun filtre. C'est souvent dur à lire mais l'erreur serait.. de ne pas le lire !

Lien : https://ettulisencoreemma.wo..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les moues d’incertitudes se changeaient lentement en sourires approbateurs.
— Et vous, miss Driver ! Le scénario était-il si différent ?
— Je dois avouer que vous n’avez pas tort, dit-elle. Tout ce que nous avions vu auparavant n’était pas de taille à affronter ce que la Grailleacht allait nous montrer. Le choc fut rude.
— Comme la lumière fait mal aux yeux après une éternité dans l’ombre ! Comme la mort endolorit l’Élu avant de le sublimer ! L’effroi, la douleur, la répulsion... si la vérité est précédée d’autant de sensations désagréables, et que l’erreur se pare des émotions les plus séduisantes, n’est-ce pas précisément, car leur prix de leur conquête se fixe aux proportions de leur qualité ? N’est-il pas logique que le trésor soit gardé et l’appât exhibé ? Comment pourrions-nous nous féliciter du trophée du savoir, si ses portes n’étaient pas gardées par quelques cerbères intimidants, qui nous somment de faire demi-tour, mais qui sitôt vaincus s’avèrent être le baromètre du vrai ? Nous ne pouvions pas accéder à des connaissances si sacrées sans en souffrir, comme on ouvre spontanément les bras pour étreindre un vulgaire préjugé ! Ce serait les déprécier que de leur faire pareil accueil !
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Qui porte la vie sur ses épaules calleuses n'a pas le temps de la retranscrire ; alors les acteurs d'une époque ne sont pas les auteurs de ses mémoires. Le peuple n'écrit pas. Il laisse aux intellectuels souffreteux, emmitouflés dans la chaleur d'un âtre, en éternel concubinage avec leur écritoire d'ébène, le soin de parler de lui à sa place.
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Andrea reprit conscience en entendant des supplications à peine audibles et le doux clapotis de l’eau d’une fontaine. Elle entrouvrit les yeux.
Du sang, Andrea. Rappelle-toi. Toujours du sang.
Le son d’hémoglobine qui s’égoutte avait faussé ses suppositions. Elle avait cru se trouver dans la demeure de Christian, dans la pièce à la fontaine sanglante. Elle s’était trompée. Elle ne reconnaissait pas cet endroit. L’air était humide et saturé d’odeurs organiques. Un parfum de viande froide lui occasionna un haut-le-cœur. Elle cligna des yeux. Des quartiers de bovins éviscérés encombraient l’espace, suspendus à des tringles solides qui parcouraient le plafond de long en large. Des têtes de porcs étaient alignées sur un tapis roulant à l’arrêt, relié à un réseau compliqué de tuyauterie qui serpentait le long des murs. À voir les engins qui s’enchevêtraient dans cette pièce sombre et malodorante, elle devait se trouver dans un abattoir. Des lignes de découpe et de désossage s’embranchaient dans l’ordre de leur fonction.
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J'ai toujours pensé que les aléas dont dépendent, soi-disant, le cheminement et l'accomplissement d'une vie ne sont qu'une imposture. Cette idée naît de l'obstination des hommes à nier la dimension inhérente de chaque événement, qu'il fasse écho à leur volonté ou non. Chaque fait, chaque phénomène sont indissociables et directement liés à la nature même de l'être qui le subit, c'est pourquoi tout ce qui arrive à un homme devait lui arriver, et n'est pas le fruit d'un hasard farceur.
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Ils savaient qu’à coup d’encensoir, de pourboire et de pragmatisme, le petit roquet finirait par rentrer dans la niche, la gorge rompue d’avoir trop aboyé, les dents frustrées d’avoir trop peu mordu, à l’instar de ces jeunes révolutionnaires férus de lutte des classes, pour qui les écrits de Marx et Engels passent de bible à papier toilette, à la première œillade enjôleuse que leur adresse l’opulence.
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