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Critique de vincentf


Ambigu, troublant et mystérieux, presque mystique, ce texte à la première personne, celle d'Isabelle Eberhardt, jeune aventurière en quête de repos, est pourtant double. Un homme l'a retrouvé et l'a complété, réécrit peut-être, en pensant connaître « l'esprit de l'auteur », si bien que le lecteur ne sait jamais vraiment, quand il suit la pensée d'Isabelle Eberhardt, si celle-ci n'est pas déjà malaxée par Victor Barrucand, l'absent resté loin de la voyageuse solitaire.

Nous sommes aux confins de l'Algérie et du Maroc, au milieu de nulle part, dans des villages tranquilles bercés par le calme des vieux rites musulmans. Isabelle Eberhardt s'y sent bien, apaisée, vaguement heureuse, puis elle tombe malade. Elle observe les gens du pays et leurs esclaves noirs, sur lesquels elle (ou peut-être est-ce « il ») se laisse aller à quelques préjugés racistes qu'on souhaiterait évanouis chez quelqu'un qui s'est à ce point éloigné de la vieille civilisation d'Europe. Elle trouve dans les couchers de soleil et dans la prière du vendredi une paix qui efface le monde. Elle côtoie des hommes et des femmes pittoresques et touchants auprès desquels, toujours ambiguë, elle se fait passer pour un homme, afin de perdre à chaque fois plus sa vieille identité figée.

Le lecteur sait que tout cela est illusoire, qu'on revient toujours de ses voyages et que nos mots, même nouveaux, sont interchangeables avec les mots des autres.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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