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Lecture jubilatoire que celle de ces textes courts de Jean Echenoz réunis sous le titre de l'un d'entre eux «Caprice de la reine»
Il dit lui-même qu'il a éprouvé un grand plaisir à les écrire et ce plaisir devient nôtre.
Perfection de ces récits concis, empreints d'élégance et d'une ironie discrète, d'une précision qui frise parfois la maniaquerie
Echenoz fidèle à lui-même. Plus il fait court, meilleur il est et je reste admirative à chaque lecture.
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Sur les conseils - toujours avisés - de mon libraire préféré, je suis partie à la découverte de Jean Echenoz, avec un recueil de nouvelles, Caprice d'une reine. Un titre fort engageant.

Sept récits, sept endroits où l'on passe de la Babylone visitée par Hérodote à la campagne mayennaise ou encore le Bourget.

J'avoue n'avoir pas toujours tout compris la volonté de l'auteur dans certaines histoires. Mais du reste, qu'importe? Je me suis régalé avec son style imagé, souvent décalé, plein de poésie. Il y a beaucoup de charme et d'humour dans ses textes. Ils s'avèrent assez surprenant et j'ai adoré sa manière d'insister sur de petits détails ou d'extrapoler sur le comportement de fourmis en leur inventant des mots de passe et de "subreptices baisers".

Alors même si dans l'oeuvre de Jean Echenoz, ce recueil n'est peut-être pas le plus accessible, il m'a néanmoins donné envie de le découvrir plus avant. En plus de m'avoir fait passer un très agréable moment de lecture.
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Jean Echenoz est un virtuose de l'axe syntagmatique. Il peut se lancer dans des phrases longues, complexes, qui plus est, descriptives, les combiner à l'envi et rien ne paraît pesant ou bancal. En plus, il sait ajouter une touche suffisante de facétie (j'ai hésité à écrire "ironie discrète") pour que le lecteur ne soit pas seulement pantois d'admiration devant tant de technicité ce qui pourrait éventuellement créer un peu de distance avec le texte.
Qui n'a jamais eu envie de lire un livre juste pour la beauté de son écriture et ce, peu importe (ou presque) le propos ? Pour cela, nous connaissons tous quelques valeurs sûres. Désirant lire un ouvrage des Editions de Minuit (dont je ne peux me lasser d'admirer la naissance toute clandestine), je découvre un auteur qui fabrique ses phrases comme je les aime, un collier de perles dont on pourrait croire à tort qu'elles sont interchangeables et dont la plus belle des mises en valeur procède d'un travail précis qui a la délicatesse de se faire oublier.
Cohérence oblige, la maison d'édition a cherché une thématique commune à ces récits écrits pour des occasions différentes. Ils nous emmèneront de lieu en lieu, nous affirme-t-on en 4ème de couverture. Oui, pourquoi pas... (historique et géographique alors le parcours). Pour ma part, ils auraient pu tout aussi bien mettre : "lisez quelques phrases et vous vous régalerez".


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Voici ma deuxième tentative d'approche de cet écrivain. Après avoir été plus que déçu par son roman « courir », j'ai voulu être magnanime et écouter les commentaires enthousiastes de certains d'entre nous. Mal m'en a pris.

J'y suis donc allé à contrecoeur et décidément oui, l'écriture de Jean Echenoz m'est totalement hermétique.
Il semble bien que je sois le seul à trouver cette écriture désespérément fade, insipide, sans intérêt et quasiment grotesque.
Un « style » direct, certes brillamment descriptif, mais surtout une fate transcription de la langue parlée, a la limite du disharmonieux, du barbarisme (*).
Quant aux sujets : sans aucun intérêt.
Les deux conjugués me donnent le sentiment, lorsque je le lis, d'écouter un raseur.

Tout ; Absolument tout m'échappe dans ce recueil.

Comment peut-on apprécier lire du mal-parler, Quel en est l'intérêt ?

Certes j'ai beaucoup apprécié l'aptitude d'Echenoz à décrire le paysage qu'il observe dans sa nouvelle « Caprice de la reine » ; de plus la chute amusante, légèrement décalée, à la façon d'un Boris Vian, de la nouvelle m'a réjoui….. Mais voilà ; c'est tout et c'est bien peu.

Comme, par politesse, je ne m'écarte pas d'un raseur, je me suis efforcé de finir la lecture du bouquin, alternant, pour m'y aider, avec d'autre choses plus agréables, c'est-à-dire n'importe quoi d'autre.

Mais cette fois est bien la dernière. Je place mes deux livres, dans un tout petit coin de ma bibliothèque, parce qu'un livre ça ne se jette pas. Ils se couvriront de poussière jusqu'à ce qu'un jour quelqu'un en trouve la clef qui m'échappe…ou pas.


(*) … il est équipé d'un radiateur surdimensionné d'où vient qu'il fait si chaud – page 88).
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Echenoz tel qu'en lui-même, c'est à dire inimitable. Avec 7 nouvelles, déjà parues pour la plupart et modifiées ou non par l'auteur. Caprice de la reine ressemble à un échantillon de l'art de miniaturiste d'Echenoz, un apéritif comparé à ses romans, certes toujours brefs mais dont les développements évitent un peu de frustration que l'on peut ressentir ici. Pour notre plus grand bonheur, tout est en place, l'ironie discrète, la précision des détails, le recul narquois de l'écrivain, le banal érigé au rang d'héroïque. Chaque lecteur aura une préférence pour tel ou tel récit selon sa sensibilité. Celui sur Babylone, à travers la "critique" de la vision donnée par Hérodote est réjouissant et érudit. Mais c'est dans son ouverture, avec le portrait du gland homme (non ce n'est pas une coquille) qu'était l'amiral Nelson, et dans sa dernière nouvelle au climat presque fantastique -ou comment un périple vers le Bourget devient une aventure humaine- que l'auteur nous enchante. Vite lu et savouré, ce livre parenthèse permet d'attendre le prochain avec sérénité. Comment pourrait-on être infidèle à Echenoz ?
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Véritable alchimiste, Jean Echenoz m'enchante une nouvelle fois avec cette « Reine des abeilles », recueil de nouvelles ou de textes courts très différents, où les lieux sont privilégiés à chaque fois et où l'auteur accorde de ce fait une grande place à la description.

Echenoz sait écrire sur tout et il le fait bien.
Il écrit « Nelson » qui lui permet de brosser un extraordinaire portrait de l'amiral Nelson,"manchot, borgne et fiévreux", à travers ses blessures, ses amputations, ses failles. Il nous entraine dans le Suffolk au début du 19ème siècle où l'amiral va planter des arbres dont les troncs serviront à construire la future flotte royale.
Avec "Caprice de la reine", qui donne son titre au recueil, Echenoz se livre à une description impressionnante et assez drôle du lieudit le Pirli, commune d'Argentré, circonscription de Laval, y compris des vaches et des abeilles.
Echenoz revisite l'histoire aux côtés d'Hérodote avec "A Babylone" et fait un traveling sur les statues des reines qui entourent un bassin du Luxembourg dans "Vingt femmes dans le jardin du Luxembourg et dans le sens des aiguilles d'une montre". Ce texte m'a donné envie d'y retourner pour encore mieux apprécier cette danse de nobles dames.
Il y a aussi "Nitrox", texte décalé avec une prostituée qui sévit en milieu sous-marin.

Mais, mes deux textes préférés sont "Génie civil" et "Trois sandwiches au Bourget".
Le premier est l'histoire d'un ingénieur des Ponts et Chaussées, récemment veuf, qui s'occupe en écrivant un Abrégé d'histoire générale des ponts, prétexte aux voyages, voire à rencontre amoureuse. La fin sera tragique mais se passera sur un pont. Je trouve que les descriptions techniques sont passionnantes sans être superficielles. Je crois d'ailleurs qu'Echenoz a un talent particulier pour vulgariser ce qui est complexe techniquement comme il l'a déjà montré dans un précédent roman « Comme des éclairs ».
Et puis, cerise sur le gâteau, il y a « Trois sandwiches au Bourget ». Ce texte excellent m'a fait penser au livre de François Maspero « Les passagers du Roissy-Express » tout en étant très différent. Cette triple excursion au Bourget en RER d'un écrivain en quête d'un sandwich sur fond d'observation sociologique et politique de la banlieue parisienne est un vrai régal.


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Au fil de 7 nouvelles, on navigue dans les eaux denses et sophistiquées de Jean Echenoz. C'est un bonheur mélancolique qui nous assaille. Avec lui chaque mot compte et la moindre virgule permet de respirer entre deux apnées ; il nous emmène habilement entre le rire et la tristesse, l'étonnement et la désolation. Attention, tout peut basculer d'un mot à l'autre.
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Je retrouve Jean Echenoz qui m'avait tant ravi avec "14", son écriture sobre, le mot dans son sens originel, la phrase bien construite, la précision du récit, l'utilisation du détail déterminant. Il met tout en oeuvre pour que le lecteur le suive avec plaisir et sans difficulté, même dans les descriptions les plus techniques. Chaque nouvelle est un évènement dense ou une tranche de vie comprimé en peu de pages. Pour certaines de ses textes, il se plaît à dérouler les liens de causalité de chacun des éléments de l'histoire.

C'est une série de nouvelles qui n'ont d'autre rapport entre elles que d'être des situations décalées que le lecteur ne connaîtrait pas si Jean Echenoz ne les avait pas écrites.

Elles sont au nombre de 7, chiffre symbolique. Une nouvelle à lire chaque jours de la semaine pendant 7 jours. Jean Echenoz aurait aimé connaître le Phare d'Alexandrie, 7ème merveille du monde après avoir vu Babylone, ou tenir la main du Petit Prince pour regarder les fourmies et les hommes s'agiter sur la Terre, 7ème planète.
Souvent enfant j'ai rêvé que chaussé des Bottes de 7 Lieues, j'atteignai le pied de l'arc-en-ciel aux 7 couleurs.
La rose aux 7 pétales, c'est celle que mon coeur préfère, à offrir à un autre coeur !

7 petites nouvelles à lire en silence ou à haute voix !
Nelson, ses glands de chênes, les barriques, l'alcool dans lequel on le ramène suite à Trafalgar. L'amiral est né le 9 septembre 1758. le mois 7 de l'année !
La colonie de fourmies qui rient du dernier caprice de la Reine dans un espace végétal cartographié et inventorié avec une précision d'anatomiste;
Hérodote, seul historiographe de Babylone, de l'architecture de la ville à la coutume des jeunes filles de se prostituer;
20 reines et princesses d'Europe du IIème au XVIIème siècle, 20 caractères différents, 20 façons de régner originales;
Gluck et l'histoire du pont. de la liane au béton;
Melle Celeste Oppenheim, sa bouteille de Nitrox et le sous-marin;
3 sandwichs au Bourget (brillant cette nouvelle sur un fait aussi anodin et plat !
A quand le prochain roman ?
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Petites nouvelles à déguster à faible dose.

Echenoz aime décrire des moments forts, la fin de Welligton, la Babylone d'Hérodote, la traversée sous-marine de Céleste Oppenheim une espèce de Mata-hari, Gluk, le constructeur de ponts, ou autres exercices de style s'essayant à décrire un paysage, les 20 femmes du jardin du Luxembourg ou les environs de la gare du Bourget.
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Son style faussement léger est porté par une méticulosité au niveau des descriptions, du détail, c'est l'art qui imite la nature, ou le contraire, une prose dont la mécanique précieuse, digne de l'horlogerie suisse, donne à ses sept récits, ou plutôt sept tableaux, ou cartes, ou ponts, ou livres, que sais-je encore, une formidable densité. La lecture de ce Caprice de la Reine est captivante, étonnante, instructive aussi. J'aurais pu choisir presque n'importe quel passage du livre tant il est bon du début à la fin, mais, s'il fallait faire un tri, alors je recommanderais avant tout Génie civil, formidable, et Caprice de la reine, court récit très echenozien si l'on peut dire...
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