Probablement l'un de derniers livres que je lirai dans le cadre du club-lecture consacré à la musique et auquel j'appartiens, je préfère rester sur une bonne, voire même une très bonne découverte. C'est l'impression que m'a donné cette lecture.
Jean Echenoz n'a pas eu le projet de faire une biographie de
Ravel, non simplement raconter les dernières années de sa vie en les remettant en mouvement, afin de permettre au lecteur de ressentir ce qu'à pu vivre et, surtout dans quel état d'esprit, le compositeur à la fin de sa vie. Tour=t commence pas un départ pour les États-Unis où une longue tournée attend notre héros. Cependant, il faut apprendre à casser ses habitudes et si cela peut paraître facile lorsqu'on est jeune, cela devient de plus en plus fatiguant lorsqu'on vieillit. Aussi, ai-je l'impression que ce que
Ravel retiendra de son séjour outre-atlantique, est que l'on y mange mal. Lui, ce qui lui faut, c'est de la viande et ce, à tous les repas ou presque. Il n'y a cependant, et heureusement, pas que cela, il y aura toutes les rencontres qu'il y fera, les nouvelles salles où on l'acclamera puis s'ensuivra une lente progression vers ce que l'on appelle "le début de la fin". Déjà distrait en temps ordinaire,
Ravel oubliera de plus en plus de choses, perdra tout intérêt pour ses loisirs habituels jusqu'à se retrouver dans l'incapacité d'écrire, ne serait-ce que son propre nom. S'il est une oeuvre qui me vient automatiquement à l'esprit lorsqu'on évoque
Ravel, c'est bien son célèbre "Boléro" et je suis ravie (il ne pouvait évidemment pas passer à côté) que
Jean Echenoz l'aborde à plusieurs reprises, indiquant dans quelles conditions (fictives ou réelles, chacun sera libre de juger) le compositeur de génie que fut
Ravel a composé cette oeuvre qui fera un succès immédiat sans qu'il ne comprenne réellement pourquoi. Il fait également allusion à plusieurs autres de ses compositions et à son talent, limité parait-t-il, en tant que pianiste, mythe ou réalité ? A vous de juger...
L'écriture d'
Echenoz coule de source et le lecteur ne peut que se laisser entraîner dans cet ouvrage, quitte à en perdre le sommeil (je plaisante, je faisais simplement allusion aux problèmes d'insomnie dont souffrait
Ravel et aux moyens qui sont indiqués ici afin de trouver plus facilement ce dernier. J'essaierai moi-même l'une de ces techniques dès ce soir !). Quant à vous, chers lecteurs, une lecture que je ne peux, une nouvelle fois, que vous recommander !