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4,3

sur 5009 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il était taillé dans la pierre de mes dix commandements du lecteur, «Le nom de la rose » tu liras.
Et ainsi fut fait.
Guillaume de Baskerville, moine franciscain, accompagné de son secrétaire et narrateur Adso est envoyé par Louis de Bavière dans une Abbaye afin de résoudre une énigme qui voit les morts suspectes, au sein de la communauté, se multiplier.
Eco est un enlumineur, il cisèle son récit, il le met en relief, en couleur.
Avec un souci du détail parfois déroutant, en particulier dans la description de l'Abbaye, de sa bibliothèque et du labyrinthe dans lequel on finirait par se perdre rien qu'à lire.
Un roman dans lequel se croisent des personnages réels et d'autres nés de l'imagination de l'écrivain. Il y a l'enquête, bien sûr, mais pas que… Ce livre parle de livres anciens, de religions, de guerres fratricides, de rivalités, d'inquisition, d'orgueil.
Révisez votre latin, sortez vos dictionnaires de vieux français, (arder, patarins, penduda, et autres fraticelles par exemple…sont des mots que vous croiserez fréquemment) le langage pourrais vous troubler parfois, mais quel régal.
Je dois tout de même vous confesser, amis lecteurs, que j'ai éprouvé quelques difficultés à la lecture de ce roman. Ce fut tout de même une belle expérience.
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Un vieil homme raconte la terrible enquête qu'il a menée avec son maître des décennies auparavant. Alors qu'il était novice, Adso était le secrétaire de Guillaume de Baskerville, ancien inquisiteur. En 1327, les deux frères furent appelés dans une abbaye en Ligurie pour résoudre une mort étrange. Mais, rapidement, les morts se succèdent dans l'enceinte religieuse. Les suspects deviennent les victimes et tous les indices pointent vers la bibliothèque, lieu interdit aux hommes, territoire exclusif du vieux bibliothécaire aveugle, Jorge de Burgos.

Pendant sept jours, Guillaume et Adso suivent les traces d'un criminel et mettent au jour toutes les luxures de l'abbaye. Ils se heurtent au silence buté et à l'austérité des moines. Entre passages secrets, mystères et labyrinthe, l'enquête progresse laborieusement. Comment sont morts les moines ? Pourquoi ? Que cherche-t-on à cacher dans l'immense bibliothèque ? Guillaume ne se décourage pas et il sait obtenir les réponses qu'il attend. « Ne me demande pas de te confesser. Ne clos pas mes lèvres en ouvrant les tiennes. Ce que je veux savoir de toi, tu me le diras d'une autre manière. Et si tu ne me le dis pas, je le découvrirai par moi-même. Demande-moi miséricorde, si tu veux, ne me demande pas le silence. Vous êtes trop nombreux à vous taire dans cette abbaye. » (p. 149)

Guillaume de Baskerville est un fin observateur, il sait lire les codes et « les traces par lesquelles le monde nous parle comme un grand livre » (p. 36) et il use avec habileté d'une logique qu'il sait sans cesse remettre en question. Il ne néglige aucun indice et reste ouvert aux coïncidences. « Nous sommes ici en train de chercher à comprendre ce qui s'est passé entre des hommes qui vivent parmi les livres, avec les livres, des livres, et donc même les mots écrits dans les livres sont importants. » (p. 144) Un livre, plus que tous les autres, attise la convoitise des hommes depuis des siècles. Se pourrait-il qu'il se trouve dans cette abbaye et qu'il explique enfin le caractère licite du rire ? Pour trouver ce livre, il faut d'abord déchiffrer le secret de la bibliothèque et se tirer de son labyrinthe et de ses pièges. le lieu censé être ouvert à la connaissance et au partage du savoir se révèle être une place dangereuse, voire mortelle. « C'est une histoire de larcins et de vengeance entre moines de peu de vertu !, m'exclamai-je, plein de doute. / Autour d'un livre interdit, Adso, autour d'un livre interdit, répondit Guillaume. » (p. 496)

Ce polar historique mêle meurtre et enquête avec histoire de la papauté et de la foi. On assiste à un procès mené par l'Inquisition : les hérésies ravagent le Royaume de Dieu et les inquisiteurs entendent y mettre bon ordre. Se déroulent alors des joutes rhétoriques sur les textes saints et antiques, sur la question de la vérité et de la vraie foi. C'est tout un pan de l'histoire chrétienne qui est présentée. Si certains passages sont un peu longs, l'ensemble reste très intéressant. Que les non latinistes prennent leur courage à deux mains : les citations latines qui foisonnent à chaque page ne sont pas traduites (pas dans mon édition en tout cas), ce qui fait perdre un peu du sens. Mais, globalement, le roman se lit très vite. L'enquête est finement menée en la personne de Guillaume de Baskerville. Adso, qui semble n'être qu'un faire-valoir, est en fait un des éléments majeurs de la résolution de l'énigme. le roman de la rose est un très bon roman policier et historique. Il ne me reste qu'à revoir le film qui met en scène Sean Connery et Christian Slater dans la peau des deux frères enquêteurs.
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Voici un roman qui devrait faire partie des incontournables lectures, même si l'histoire ne passionne pas la majorité mais rien que pour sa richesse historique, sa construction, son mystère et bien sûr sa plume.
Livre que je m'étais toujours promise de lire après avoir vu le film, il y a déjà quelques années, le club de lecture de Babelio l'ayant retenu, l'occasion m'était offerte. Quelle offrande ! Certain que les premières pages déroutent un peu, bousculent nos lectures pépères, nos petites histoires bien rondouillardes, même l'auteur s'en explique dans l'Apostille : que signifie penser à un lecteur capable de surmonter l'écueil pénitentiel des cent premières pages ? Cela veut dire écrire cent pages dans le but de construire un lecteur adéquat pour celles qui suivront.
voilà qui est dit et tant pis pour ceux qui n'ont pas persévéré ni affronté l'épreuve des 100 pages. Quel festin, quel régal, ce roman de la rose d'ailleurs pourquoi ce nom, cela aussi Umberto Eco l'explique également. Je ne reproduis pas tout cela, ça serait trop long. Cette Apostille est fort intéressante, et j'aurais même du commencer par la lire. Je ne vais pas non plus raconter l'histoire somme toute fabuleuse car la majorité la connait souvent par le film. Je dirais certes que c'est une lecture ardue mais on finit par être pris au piège dans le labyrinthe de l'histoire.
Alors si vous hésitez encore à vous lancer dans l'aventure, prenez votre temps, choisissez le bon moment pour ouvrir ce livre majestueux, patientez un peu, le plaisir s'invite à petits pas et se répand pleinement de pages en pages pour exploser en apothéose.
Vous ne le regretterez aucunement.
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Lu en VO, à sa sortie il me semble. Ensuite, le film de Annaud est venu s'y superposer de manière quasi indélébile. Lu le roman une fois, vu le film je ne sais combien de fois. Tout le monde connait l'intrigue. Ce qui est présent dans le roman et omis dans le film, c'est L Histoire. Eco nous présente l'époque à la manière d'un historien, alors que Annaud se sert de l'Histoire pour l'intrigue. (Difficile peut-être de faire autrement avec le support cinéma). L'intrigue des meurtres prend tout son sens dans le foisonnement historique et culturel. Eco nous immerge dans la philosophie médiévale, les problématiques et questionnements qui en découlent. C'est ce qui donne l'intérêt au récit. le style reste alerte, vif, afin de faciliter la lecture. Et ça reste très accessible au profane. C'est magistral.
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Rosa, rosa, rosam, rosae, rosae, rosam. de bien modestes connaissances en latin m'ont souvent vu circonspect devant la masse d'informations que ce livre contient en latin.
Faut-il y voir une intention de son auteur de cacher des éléments au profane; alors que la résolution du mystère tient peut-être en ces quelques vers dans la langue de Sénèque que je n'ai pas lus et surtout que l'éditeur n'a pas fait traduire?

Que nenni, il ne faut pas être latiniste pour entrer dans le récit. C'est un roman policier qui obéit aux règles du genre. Mais Umberto Eco n'a pas un cursus universtaire long comme le bras pour rien, il en fait profiter largement ses contemporains:
Histoire, théologie, courants religieux concurrents, hérésies et herboristerie, ferronerie et un autre mot en ie: philosophie. En un mot c'est une Eco-graphie; celle d'une puissante abbaye en 1327.

La recherche de la vérité se mérite autant pour le lecteur que pour les protagonistes.

De la persévérance, des connaissances et de la chance permettront au moine Guillaume de Baskerville et au moinillon Adso de Melk de résoudre plusieurs énigmes autour des meurtres qui semblent en lien avec l'inaccessible bibliothèque de l'abbaye, la plus grande de la chrétienté.

Le film de Jean Jacques Annaud aura peut-être eu raison du suspense final mais le chemin vers la vérité, plus détaillé dans le roman, en vaut vraiment la peine.
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Un livre qui a ete et reste un best-seller. De quoi demolir tous mes prejuges sur les best-sellers. Et je crois bien que je dois demander pardon a tous les lecteurs de best-sellers que dans mon for interieur je denigrais un peu sans jamais avoir le courage de le dire. Parce qu'il est d'une lecture ardue, ce livre. Comment un livre qui presente tant de difficultes, qui demande tant d'efforts, tant de perseverance, devient si populaire? The answer, my friend, is blowing in the wind. Moi, en tous cas, je renonce a en donner une quelconque explication, mais le fait est la, il a conquis enormement de lecteurs.

On peut le classer dans le genre du polar, parce qu'il y a un suspense tres bien mene. Il y a beaucoup de morts, mais qu'est-ce qui leur a donne la mort, et qui les tue, et pourquoi?

En dehors de cette enigme policiere, le lecteur (oui, oui, je parle de moi a la troisieme personne; on me le pardonnera) a droit a une lecon d'histoire des idees. La grande controverse qui eut lieu au Moyen Age sur la pauvrete du Christ. Les attaques menees par des ordres monastiques contre l'ostentation de richesse de la papaute et des prelats catholiques. Et une lecon d'histoire relle. Sur les papes d'Avignon. Sur leur combat, tres seculaire, contre le Saint-Empire romain germanique. Sur les mouvements populaires animes autant par un desespoir social que par une opposition a l'Eglise du temps, prechant une certaine dissidence. Sur l'inquisition recemment creee, ses methodes et son reel pouvoir. Des citations s'imposent a moi: "Et puis ce que je vis a l'abbaye m'a fait penser que souvent ce sont les inquisiteurs qui creent les heretiques. Non seulement pour les imaginer quand ils n'existent pas, mais parce qu'ils repriment avec une telle vehemence la verole heretique que nombreux sont ceux qui l'attrappent par haine des inquisiteurs. Vraiment, un cercle concu par le demon, que Dieu nous en garde." "Apprends, me dit-il, sous la torture, ou menace de torture, un homme dit non seulement ce qu'il a fait mais aussi ce qu'il aurait voulu faire, meme s'il ne le savait pas."

Et nous sommes (j'en suis arrive au pluriel: c'est moi et mes vices) immerges dans la vie de tous les jours de moines en une abbaye montagnarde, et dans la dure vie des paysans qui les entourent, en fait leurs serfs.

J'ai beaucoup apprecie tout cela (voila: je laisse le nous aux rois et aux presidents regnant). J'ai apprecie les pages decrivant l'art de l'epoque, que ce soit une porte sculptee ou les enluminures d'un parchemin. J'ai souri au rappel d'avancees techniques (ah! les verres ponces qui permettent au heros, o miracle, de lire, tout comme moi aujourd'hui). J'ai aime saisir les clins-d'oeil de l'auteur (tous? surement pas!), en direction de Conan Doyle (le heros se nomme de Baskerville, et son aide Adso, qui sonne a l'oreille tout comme le Watson de Sherlock Holmes), de Borges et de nombreux autres. Avec Borges il mene une longue affaire, d'amour et de desamour, lui empruntant ses contes sur les labyrinthes et les bibliotheques, pour les detruire tout en les elargissant. Il pousse jusqu'a le mettre en scene, en bibliothecaire aveugle aimant les livres et haissant les lecteurs.

Bref, j'ai beaucoup aime ce livre. Un bon polar. Une bonne incursion dans l'histoire moyennageuse de l'Occident. Un livre sur des livres. Un livre sur des livres qui racontent d'autres livres. Un livre sur des livres qui se souviennent d'autres livres (Borges, encore). Et les nombreux passages en latin ne m'ont meme pas gene. J'ai savoure ma relecture peut-etre plus que ma premiere lecture. Cette relecture m'a permis de decouvrir les "apostilles" de l'auteur, publiees plus tard, ou il reflechit et essaie d'expliquer ses choix d'ecriture. La, il dit, entre autres choses, que les grandes oeuvres sont celles qui pretendent creer ses propres lecteurs, pas celles qui se conforment d'avance aux hypothetiques gouts du public. Voila qui m'expliquerait comment ce livre est devenu un best-seller. Ou, dans les mots de Guillaume de Baskerville: "Le bien, pour un livre, c'est d'etre lu." Ce livre a donc recu beaucoup de bien. Il le rend au centuple.

Et le titre du livre, son nom? Qui s'en souvient? Mais essayons... allons voir... allons voir si la rose qui ce matin avoit desclose sa robe de pourpre au soleil, a point perdu cette vespree les plis de sa robe pourpree, et son teint... allons voir... encore une fois...
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J'ai d'abord vu l'excellent film puis lu le livre.
Quelle différence!
Le film est excellent et le livre superbe mais chacun magistral dans sa catégorie.
Je m'explique: un livre fidèle au film aurait été un polar de plus, certes très bien ficelé, et un film fidèle au livre aurait été un long métrage théologique ardu et complexe.
J'ai appris énormément sur l'ordre des bénédictins, l'aspect polar étant relégué au second plan. C'est un précieux livre historique très érudit.
On est plongé dans la noirceur de l'âme humaine dû -t-elle être celle de pères fondateurs et on assiste à la naissance douloureuse de ces ordres qui depuis sont devenu des piliers de la foi.
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Il s'agit avant tout d'un roman historique, reconstituant scrupuleusement les controverses religieuses de l'époque. Sa forme, roman policier, est amusante. C'est bien un moine qui enquête, ce qui peut rappeler Ellis Peters. Sont dénoncés les excès (Inquisition), les erreurs (cf. les théologiens), la pureté trop hâtive, donc dangereuse de la religion.
Ce livre est aussi définitivement archi-progressiste.
Le rire est essentiel pour Eco (et pour Aristote ?) : il caractérise l'homme, le différencie de l'animal, lui est indispensable. Beaucoup de références littéraires, et de la littérature d'universitaire pour universitaire, prise de tête parfois, mais globalement un bon souvenir de lecture après tout ce temps (lu fin des années ‘90, en roumain).
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Un jeune novice bénédictin raconte son voyage avec un franciscain érudit Guillaume de Baskerville jusqu'à un monastère de son ordre. Celui-ci se révèle une arène de conflits et de secrets, cruelle et fermée. Les bénédictins vivent par et pour les livres. Six d'entre eux meurent successivement. Guillaume de Baskerville cherche à percer le secret de leur lutte intestine en trouvant et décryptant les signes de jalousie, désir et peur. Un passionnant polar médiéval .
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Comme beaucoup d'entre nous, lecteurs, j'ai adoré le Nom de la Rose, pour son dosage parfait des ingrédients : un scénario à couper le souffle, du suspense à revendre, des personnages hauts en couleur, un cadre historique savamment reconstitué, et moult réflexions érudites... tout cela au milieu des livres, dans une ambiance presque fantasy.

Je me suis ensuite attaqué au Pendule de Foucault, toujours intéressant et bien construit, mais déjà plus complexe à lire...
Et puis L'Ile du Jour d'Avant semblait m'avoir définitivement fâché avec Umberto Eco : trop abscons, même enjolivé d'humour et de voyages.

Mais non, finalement, nous nous sommes laissés une nouvelle chance, avec Baudolino. Pour moi, Eco y renoue malgré tout avec les scénarii imaginatifs du Pendule de Foucault et du Nom de la Rose ; mais pas au niveau du Nom de la Rose qui, seul, m'a semblé atteindre le point d'équilibre idéal entre le romancier à succès et le professeur de philo et de sémiologie.
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