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EAN : 9782246831105
64 pages
Grasset (16/03/2022)
3.65/5   31 notes
Résumé :
Traduit de l'italien par Myriem Bouzaher

À l'ère des fake news et autres faits alternatifs , il est revigorant de relire ce qu’Umberto Eco avait à dire sur le sujet. Avec sa clarté, et son gai savoir habituels, le grand écrivain italien déconstruit les notions de mensonge, de faux et de falsification, dont il a si souvent joué dans ses fictions. L’humaniste emprunte autant à l’histoire de la logique, à la philosophie du langage qu’à la littérature, po... >Voir plus
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Umberto Eco dans ce texte court mais dense balaie quelques façons de reconnaître le faux, parlant de vérité et d'éthique, de contrefaçon et d'ironie pour distinguer, avec une érudition teintée d'une espièglerie plaisante, entre dire le faux, mentir et falsifier. Un thème qui a souvent fait partie de ses romans, lui qui ne considère pas que la fiction narrative soit un mensonge.
À une époque où beaucoup s'ingénient à diffuser le faux et à remettre en question des vérités intangibles, c'est un vrai plaisir de suivre la brillante pensée d'Umberto Eco, déconstruisant les notions de falsification et de complot.
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Depuis que j'ai découvert Netgalley France il y a quelques mois, je prends plaisir à découvrir des essais culturels, plus particulièrement ceux traitant de l'art. C'est donc tout naturellement que je me suis tournée vers "reconnaître le faux : Dire le faux, mentir, falsifier" d'Umberto Eco, auteur connu pour son célèbre roman "Le nom de la Rose".
Les Éditions Grasset nous propose ici un texte d'une trentaine de pages qui reprend les propos introduits par Umberto Eco en 2011 lors un festival culturel à Milan portant sur le thème du mensonge et de la vérité. Même s'il s'agit d'un texte relativement court, celui-ci est très riche et extrêmement bien documenté.
J'ai beaucoup apprécié le plan suivi par l'auteur pour introduire ses propos qui structure bien l'essai ainsi que ses anecdotes qui rendent plus vivant le récit.

Je tiens à remercier les Éditions Grasset et Netgalley pour la découverte de ce texte qui pousse à la réflexion. Même si Umberto Eco nous a quitté il y a quelques années, la maison d'édition Grasset offre un bel hommage à l'auteur dont elle a publié tous les romans en proposant en 2022 dans son catalogue "reconnaître le faux"...
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Petit essai d'un discours à l'intérêt tout relatif mais intéressant qu'Umberto Eco a fait il y plus de 10 ans. Se servant de la philosophie, de l'histoire, de la littérature, etc. il présente ce qui fait le faux, chez les hommes d'abord, les mensonges, les non-dits, les fausses vérités, la mauvaise foi, l'ironie même ; puis sur les choses (contrefaçons par exemple). Tant de distinctions simplement présentées, à l'heure où les "fake" (news) sont légions.
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Dans cet essai, Umberto Ecco nous convie à un petit voyage à travers les notions de mensonge, de faux et de falsification en passant par la simulation et la dissimulation, la fiction narrative, la mauvaise foi, l'ironie et la contrefaçon. A notre époque, où pour exister tout doit être vu et partagé, ce petit livre, par son traitement succinct, nous permet juste de réactiver notre vigilance et notre esprit critique.
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A noter la précision de l'éditeur en préambule et qui permet de contextualiser l'édition de cet opuscule.
"Le texte "Reconnaître le faux" a été écrit par Umberto Eco en 2011 pour le festival culturel de Milan, La Milanesiana, dont le thème était « Mensonge et vérité ». Il fut prononcé, telle une leçon inaugurale, par le professeur Eco avant d'être publié en volume dans l'ouvrage Sur les épaules des géants, traduit en France en 2018.
Le sujet des faux et des falsifications traverse toute l'oeuvre de l'auteur italien comme un leitmotiv et témoigne de son attention ininterrompue à cette question.
Dans un contexte sociétal et politique où la vérité est partout contestée, cédant le pas aux fake news et aux faits alternatifs, qui de mieux placé que le grand humaniste italien pour nous parler de vérité et d'éthique, de contrefaçon et d'ironie, et établir une distinction entre dire le faux, mentir et falsifier ?"

Umberto Eco est pluriel : romancier, médiéviste, sémiologue, philosophe… Et on retrouve toutes ses/ces influences dans ce livre.
Cet essai aborde la gêne suscitée par le mensonge, la falsification, les fake news, les réécritures de l'histoire qui nous laissent dubitatifs et parfois démunis.
L'actualité très récente nous le prouve : "ne pas nommer la guerre, cela signifie t-il qu'elle n'existe et que sa réalité même soit effacée ? Proclamer le faux fait-il disparaître le vrai ?

D'où la nécessité de reconnaître le faux.
Umberto Eco a souvent traité le sujet dans ses romans, il en parle d'ailleurs lui même : "Si vous vous occupez outre mesure du mensonge ou, mieux encore, de divers cas de falsifications – ainsi que cela fut le cas dans mon roman le Cimetière de Prague –, certains idiots vous opposent aussitôt que puisque vous représentez le monde empli de faussaires et l'histoire elle-même comme le règne du mensonge, alors vous soutenez qu'il n'existe aucune vérité, et êtes donc un relativiste. Gigantesque ânerie, à ne pas accepter même de la part de qui n'aurait jamais fait de philosophie au lycée ou au séminaire."

Umberto Eco examine l'éthique ou l'absence d'éthique du menteur et convoque pour ce faire des esprits éclairés :
Pour Platon, il est légitime de raconter des histoires, de forger des fables pour éduquer l'esprit aux paradoxes ;
Pour Machiavel le Prince peut prendre la voie du mal si cela est nécessaire au prince ; Francis Bacon rappelait que "la dissimulation n'est qu'une fausse image de la politique ou de la prudence, car il faut avoir tout à la fois beaucoup de force dans l'esprit et dans le caractère, pour savoir quand il est à propos de dire la vérité, et pour oser la dire" ;
Thomas d'Aquin pardonne le mensonge qui ne cause de tort à personne ;
Alors que Saint Augustin le refuse en bloc ;
Pour Kant la vérité est un devoir inconditionné ;
Aux temps baroques, il évoque Mazarin qui "passait son temps à scruter sur les traits du visage les mensonges des autres mais aussi à dissimuler ce qu'il lisait ou écrivait au même moment, qui organisait des festins élaborés où la viande devait sembler du poisson et le poisson de la viande, les fruits des légumes et vice versa, parce que l'apparence mensongère suscitait l'émerveillement", les Dom Juan et Tartuffe de théâtre, et écrivains italiens.

Néanmoins, il reste une perspective optimiste qui vient clore cet ouvrage qui bien qu'il se lise facilement nous replace face à la complexité du monde actuel.
Umberto Eco de finir sa démonstration en citant, "Du mensonge à la violence" d'Hannah Arendt, et Jonathan Swift, l'auteur de "L'art du mensonge politique".
Subtil Jonathan Swift et subtil Umberto Eco qui ne seront jamais lus par ceux, qui ne se laissent duper par rien, ni par personne, sauf par eux-mêmes.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Nous mettons en doute l'authenticité socialement acceptée d'un objet ou d'un document seulement quand une preuve contraire vient troubler nos croyances établies. Sinon, il faudrait examiner La Joconde chaque fois que l'on va au Louvre, car nous n'avons aucune preuve que La Joconde vue aujourd'hui est celle que nous avons vue la veille et n'a pas été remplacée pendant la nuit.
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Il y a un point essentiel où un menteur politique diffère des autres de la faculté, qu’il ne doit avoir qu’une courte mémoire, qui est nécessaire, selon les diverses occasions qu’il rencontre à chaque heure, de différer de lui-même, et de jurer des deux côtés d’une contradiction, comme il trouve les personnes disposées avec qui il a affaire.

Jonathan Swift.
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Pour prouver qu’un faux est un faux, on doit fournir une preuve d’authenticité de l’original supposé.
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On peut être un menteur indépendamment du fait que l’on dise ou pas la vérité.
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La véracité n’a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques.

Hannah Arendt, Du mensonge à la violence, Paris, Pocket, 2002, traduit par Guy Durand.
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