Finalement, il semblerait que cette pleine indépendance ait constitué à la fois la force et la faiblesse de l'institution : force, car c'est grâce à sa liberté de ton que le Défenseur des enfants a acquis, notamment aux yeux des associations, une légitimité ; faiblesse, car le gouvernement ne semble pas avoir supporté d'avoir subi des critiques de la part d'une autorité qu'il avait lui-même nommée. Au terme de ce bilan, il est donc permis de se demander si les autorités indépendantes peuvent vraiment l'être et si, finalement, le secret de longévité de certaines d'entre elles ne se situerait pas paradoxalement dans une obligation de loyalisme vis-à-vis des pouvoirs publics.
(p. 367)