AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lencreuse


Le pont, c'est cet instant entre l'enfance et l'âge adulte. le lieu de tous les possibles, celui des expériences, des premières fois mais aussi là où finissent certains rêves. Un passage où se mêlent les émotions exacerbées, où l'amour est infini, où la mort frappe parfois, où chacun se découvre, se donne et apprend ses forces et ses failles. le pont, c'est aussi celui de la première nouvelle, celui où le jeune Thomas livre sa douleur, pleure son amour mort. Un amour que l'intolérance des religions ne voulait pas accepter, un amour qui, même ici à la Réunion, n'avait pas le droit d'éclore. Sur le pont de l'adolescence, on croise aussi Marco qui, pour ne plus être seul, construit des prisons, Ariane qui choisit la résistance quitte à être différente, Lancelot, pauvre pantin sans âme, le lumineux et fascinant Babylone ou Justine, la curieuse amoureuse. On y croise la mort, l'amour, le handicap, la solidarité, des quêtes intérieures, des violences rentrées. Dans un talentueux et subtil jeu entre réalité et fantastique, Joëlle Ecormier livre ce qui fait la beauté de ces êtres en devenir : les doutes, les tâtonnements, les révoltes, les espérances. Ce qui fait que toujours l'adolescence résonne en nous.
Les amateurs de fantastique à la Maupassant ou à la Poe apprécieront sans nul doute comme moi ces nouvelles souvent à la frontière entre deux mondes. Mais la nouvelle la plus touchante reste pour moi "Babylone" – la plus réaliste du recueil : la rencontre entre une jeune femme écrivain venue animer un atelier d'écriture en prison et un très jeune détenu qui se punit de n'avoir pas su être aimé de sa mère. C'est sensible, touchant, plein de violences rentrées, troublant. Un vrai bijou.
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}