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Critique de Soleney


Je me demande parfois pourquoi La Belgariade n'est pas plus connue du public. Certes, les fans du genre connaissent au moins de nom, voire même par coeur ; mais à côté du Seigneur des Anneaux, y a pas photo : ça passe presque inaperçu. Pourquoi donc ? Parce qu'il n'y a pas eu de films ? En tout cas, c'est dommage pour ceux qui n'en ont jamais entendu parler : ils ratent quelque chose !

Pour simplifier, EN GROS (mais vraiment très très gros), La Belgariade ressemble au Seigneur des Anneaux, mais avec une sacrée dose d'humour (et sans Elfes, ni Nains, ni Anneaux…). L'auteur passe son temps à se moquer de ses personnages et à les tourner en bourrique. Il les fait tomber dans des situations cocasses, gênantes, ou leur met en bouche des répliques cinglantes (de vraies pépites :D) et ce, jusque dans la scène finale du dernier livre (qui m'a faite bien rire) ! Ça casse toute la dimension épique qu'il pourrait y avoir dans une saga de high fantasy. Rien que pour ça, j'ai largement préféré cette oeuvre à celle de Tolkien (non, pas les tomates, s'il vous plaît, PAS LES TOMATES ‼).

Ce que j'ai préféré par-dessus tout ? Les personnages !
Mon chouchou : Silk. C'est un antihéros sournois et mesquin ; un prince, mais également un voleur et un espion. Il prend tout à la légère, se gausse même des pires situations, et ses répliques sont délicieusement drôles ! Mais il y a aussi Polgara, une femme entière, dans la colère comme dans l'amour. Les hommes la craignent, elle est puissante, elle est belle, elle est caractérielle, et elle a toujours une longueur d'avance sur Garion (elle le comprend avant lui-même, on dirait qu'elle lit dans sa tête Oo'). Barak et Merel sont touchants, Belgarath est drôle dans son costume de magicien (régulièrement ridiculisé par Pol quand il se prend un peu trop au sérieux), Mandorallen et Lelldorin sont pittoresques, mais adorables^^ Et Relg, lui, pousse à la réflexion sur le fanatisme religieux par son refus absolu de la souillure et sa misogynie. Sa vision de la femme m'a complètement révoltée, mais c'est malgré tout un personnage qu'on finit par apprécier – surtout grâce à sa romance avec Taïba.
Seul Hettar m'a laissée de marbre, car je l'ai trouvé trop cliché. Ses parents ont été tués par des Murgos quand il était petit, et depuis, il voue une haine incommensurable à tous les Murgos. Au point de mettre leur mission en péril juste pour en tuer un ou deux. Au point de faire un large détour pour couper une tête. C'est trop, même si l'exagération est une caractéristique d'Eddings (j'ai remarqué que chaque peuple a sa propre caractéristique : les Arendais, l'impulsivité, les Tonedrains, le sens du commerce poussé à l'extrême, les Thulls, la passivité, les Nyissiens, la roublardise, etc.).
Les relations (amoureuses ou amicales) sont très crédibles – notamment celle qui uni Garion et Ce'Nedra. L'auteur a fait avancer les choses doucement, mais sûrement ; et même si on savait depuis le début qu'ils finiraient par se marier, leurs disputes, leurs atermoiements, leurs interrogations, leurs doutes, leurs coups de gueule nous les font rendre attachants. Ils s'interrogent sur leurs sentiments et ne les comprennent pas (contrairement à nous èé). C'est pareil pour Relg et Taïba : l'auteur leur en fait baver avant de les mettre ensemble (surtout Taïba, qui doit vaincre le caractère impossible de l'Ulgo).

Par ailleurs, la gestion des cartes est très bien faite, voire même (oserais-je dire) admirable. Une carte générale est présentée au début de chaque tome, et chaque partie est introduite par une carte régionale, plus détaillée, qui montre le lieu de l'action.
En même temps, c'est nécessaire parce que le monde est assez complet, il y a beaucoup de peuples et de pays. D'autant plus que l'univers s'agrandit encore avec la découverte de la Mallorée, un continent encore plus gros que celui sur lequel évoluait l'histoire jusqu'à présent.

Au niveau des défauts… Il va falloir que je cherche parce qu'il n'y en a pas tellement.
Le continent m'avait paru un peu petit pour atteindre le cercle polaire d'un côté et l'Équateur de l'autre. Les héros ne mettraient que quelques semaines à cheval pour rallier la Drasnie depuis la Nyissie s'ils le faisaient d'une traite. Mais peut-être leur planète est plus petite que la nôtre ? Si bien sûr c'est une planète…
Il y a quelques longueurs qui plombent la narration, et le scénario est très classique (en même temps, c'est une histoire qui date de plus de trente ans). La fin était déjà courue d'avance et il y a peu de surprises. Dans mon édition (parue en 1992, quand même), il y a pas mal de fautes de frappe. Pas assez pour que ce soit gênant, mais suffisamment pour qu'on les remarque. Et si je pousse le bouchon un peu trop loin, Maurice, beaucoup de nationalités commencent en A et je me suis mélangé les pinceaux plus d'une fois (enfin, surtout au début) : Algarois, Aloriens, Arendais, Asturiens…


Ça fait pas beaucoup de défauts. Et donc, vous l'aurez compris, c'est une série à découvrir ! Surtout si vous êtes sensibles à l'humour dans la littérature et que vous auriez voulu que le Seigneur des Anneaux soit plus fun :)
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