AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 89 notes
5
8 avis
4
16 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Première incursion chez Silène Edgar et certainement pas la dernière. J'ai apprécié la couverture, plutôt sobre et attirante, ainsi que ce titre mystérieux (surtout avec l'image de la loupe).

Pourtant, pour être honnête, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire au début. C'est assez flou même si l'on devine vite de quel climat mortifère Paris étouffe à ce moment. La partie dans le manoir transformé en pension pour malades de troubles de la personnalité offre des scènes assez drôles entre Néfertiti qui a perdu Bastet, Victor Hugo qui déclame ses poèmes à tue-tête et les deux Napoléon. Mais il y a aussi tous ces mystères qui amènent le très curieux Sacha, douze ans, à transgresser les règles établies par l'oncle Jean afin de découvrir de quoi il retourne.

Une fois le secret révélé, les événements s'enchaînent, l'histoire rejoignant l'Histoire de cette période terrible.
42 jours est à la fois un roman initiatique, historique, d'aventure. Dangers et amitiés, perfidie et solidarité s'y entremêlent pour tisser un récit très prenant et souvent fort en émotions.

Sans doute un excellent moyen pour amener les enfants, dès 8 ans en les accompagnant, à découvrir la vie sous l'occupation allemande, la collaboration comme la résistance, le quotidien et les persécutions des catégories jugées indésirables par le régime de Vichy soutenant Hitler. le roman montre également, en parallèle des périls et de la noirceur de cette époque, les valeurs du courage, de l'union, de l'amitié et de la nécessité d'expliquer certaines situations pour éviter, comme ce fut le cas pour Sacha, de grosses bêtises faisant courir des dangers funestes.

Je suis très contente d'avoir craqué sur cette couverture il y a peu. J'ai beaucoup apprécié l'écriture et la façon d'amener les choses de Silène Edgar - qui n'en est visiblement pas à son coup d'essai. Elle dépeint la réalité de la période avec véracité mais également de façon à être appréhendée par des enfants qui pourront s'identifier aisément aux divers jeunes personnages. Mais en tant qu'adultes, on y trouve son compte aussi dans le sens où l'auteure est une bonne conteuse et qu'on se prend au fil de son récit. En matière de protagonistes, je me suis évidemment sentie plus proche de Jean ou Maud, âge oblige.

Vivement ma prochaine lecture en compagnie de Dame Edgar!
Commenter  J’apprécie          342
Je remercie Babelio pour l'opération Masse Critique ainsi que les éditions Castlemore pour m'avoir permis de découvrir cette agréable lecture :-)

Voici le nouveau roman de Silène Edgar, une auteure que J'avais découvert avec l'excellent 14-14 qu'elle avait co-écrit avec Paul Beorn. Ici, elle est en solo, et c'est l'occasion de voir ce qu'elle vaut vraiment. Les romans écrits à quatre mains c'est très bien, mais il y a toujours des parties que l'on aime moins, et on ne sait pas quel auteur écrit quelle partie.

Comme le laisse présager le résumé en quatrième de couverture, nous avons une nouvelle fois un livre jeunesse qui nous plonge le quotidien de deux frères. Un peu comme Adrien et Hadrien dans 14-14, qui bien qu'ils n'étaient pas frères, étaient le duo du livre. Sauf qu'ici, Sacha et Jacob vont être tout le temps ensemble, et c'est Sacha qui va faire le plus de chose et porter l'histoire. Son petit frère n'aura que des rôles mineurs mais restera tout de même omniprésent.

L'ambiance de ce roman est assez particulière car l'on ressent les choses du point de vue de Sacha, et on ne comprends jamais trop ce qui se passe. Pourquoi subitement, ses parents décident de l'envoyer en vacances chez son étrange oncle qui dirige un pensionnat pour personnes ayant quelques soucis mentaux ? En effet, ce dernier veille sur des locataires qui se prennent pour Louis XIV, Nefertiti ou encore Napoléon, ce qui n'est pas très rassurant, surtout lorsque l'on est deux petits enfants sans aucun repères.

Mais surtout, la question est de savoir pourquoi les parents de Sacha et Jacob, décident de les envoyer en en vacances avant même la fin de l'année scolaire ? Pourquoi ne viennent-ils pas avec eux ? Quel est ce travail si important qui nécessite d'être loin d'eux pendant plusieurs semaines ?

Tous ces mystères et bien d'autres vont peu à peu être résolus par Sacha qui va n'avoir de cesse d'enquêter, visitant nuit après nuit, les différents couloirs du manoir, allant jusqu'à s'aventurer dans les chambres des étranges pensionnaires, ou pire, dans le grenier dont l'accès est défendu… Sans compter qu'ils n'ont pas le droit de quitter le manoir car des loups rôdent sans cesse…

À première vue, on a ici un roman jeunesse tout ce qu'il y a de plus basique, dans le digne héritage d'un premier tome d'Harry Potter par exemple. Et d'ailleurs, même si la lecture est sympathique, les 150 premières pages sont sympas, mais cela reste du déjà-vu.

MAIS ! Soudain, tout bascule. Au chapitre 20, page 157, le roman prends une tout autre tournure, que personnellement je n'avais pas vu venir. Sacha découvre enfin toute la vérité sur cet étrange manoir, et là, le livre prends un tout autre aspect. On reste dans du jeunesse, mais l'intrigue devient tout de suite plus réaliste, plus profonde et plus dure. On comprends tous les petits détails qui semblaient bizarres depuis le début, et surtout, on ne peut plus lâcher le livre.

Je ne peux pas vous en dire plus, car je vous gâcherais le plaisir, mais ce livre est très intelligent car il n'est pas juste un petit roman jeunesse comme il en existe tant. Il a un truc en plus, un truc qui fait qu'il peut être lu par les adultes et les enfants, et surtout, il est vraiment bien écrit. Il y a dans ce roman une certaine forme de pédagogie, pour apprendre aux enfants de choses très dures, mais enveloppé sous une belle couche de naïveté.

Cette naïveté, Sacha va la perdre au fil du livre et c'est la toute la force de Silène Edgar. Elle fait murir son personnage principal sans pour autant le renier. Il reste un enfant de douze ans, mais ces quelques semaines passées dans ce manoir, vont changer sa vie à tout jamais.

Vous l'aurez sans doute compris, j'ai adoré ce roman, qui, même s'il ne paye pas de mine au premier regard, se révèle particulièrement intelligent une fois que l'on arrive à la moitié du livre. Silène Edgar est une auteure vraiment talentueuse et je compte bien me procurer ses autres romans.

Attention, ne feuilletez surtout pas le livre après les 150 premières pages, car vous pourriez tomber sur des illustrations qui vous dévoileraient les tenants et aboutissants du récit.

Lien : https://chezxander.wordpress..
Commenter  J’apprécie          211
Sacha et son petit frère Jacob doivent soudainement quitter Paris pour se rendre à la campagne rejoindre leur oncle.

Ils apprécient la vie au manoir qui sert actuellement à abriter des fous sympathiques ainsi que de partager leur quotidien avec Eléonore et son frère Léandre qui sont les enfants du couple qui s'occupe des pensionnaires.

Cependant, leurs déplacements sont limités. Des "loups", à l'extérieur, représenteraient un vrai danger. Sacha décide alors d'enquêter sur les mystères qui entourent ce lieu...

Un roman avec un héros attachant, bon et naïf. Souvent très gentil avec les autres, il met du temps à se rendre compte du péril qui le guette.

C'est le personnage de l'oncle qui va décider de lui faire confiance et de lever le voile sur le monde dans lequel il vit et qui n'est pas exactement celui qu'il s'imagine car nous sommes en 1942 et le père de Sacha est juif.

Un récit d'aventure et d'Histoire qui lie le destin des handicapés mentaux, des gens du voyage et des juifs dans une même course pour la vie. Une histoire qui soude et pousse à l'entraide.

A la fin du livre, le lecteur découvre la chronologie des interdictions faites aux juifs et aux tsiganes de France.

A lire !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
Commenter  J’apprécie          190
En ce moment je prends plaisir à lire des ouvrages se déroulant pendant la seconde guerre mondiale.
Dernière lecture en date : 42 jours de Silène Edgar.
Eté 1942...
Sacha, douze ans, et Jacob, son petit frère, sont à la fois surpris et très contents de partir en vacances avant la fin de l'année scolaire. D'autant qu'ils auront la chance de séjourner dans la pension de leur oncle Jean, un manoir breton au bord de la mer !
Ils sont quand même étonné de ne pas partir avec leurs parents mais une colonie de vacances, cela ne se refuse pas ;)
Une fois sur place, ce n'est pas tout à fait la colonie qu'ils s'imaginaient : les pensionnaires sont de drôles d'adultes qui se prennent pour Victor Hugo, Louis XIV, Néfertiti…
Mais les garçons ne s'y ennuient pas une minute : le manoir est plein de secrets sur lesquels enquêter. Qui fait ces bruits étranges dans le grenier ? Et que sont ces mystérieux loups qui rôdent dans les parages ?
42 jours est un très bon roman jeunesse, avec des enfants qui n'ont pas compris la réalité de la guerre car leurs parents les ont énormément protégé. Les parents sont juifs, ce que nous lecteurs (du moins nous les adultes) comprenons rapidement mais Sacha l'ignore, malgré ses 12 ans. Ses parents refusent de lui parler de la guerre, de ce qui se passe pour les juifs. Alors le jeune garçon et son petit frère pensent aller en colonie de vacances...
La réalité est plus compliqué, le jeune garçon va découvrir la vérité sur cette seconde guerre mondiale peu à peu et de façon parfois un peu brutale.
42 jours est un roman très bien écrit, très bien ficelé et un peu différent dans sa façon d'aborder la guerre. On découvre ici le point de vue d'un jeune garçon qui sait qu'il y a la guerre mais qui ne comprends pas ce qui se passe pour les juifs, pourquoi ils doivent fuir.. Alors que de nombreux enfants doivent grandir vite pendant cette période, Sacha lui continue à être un enfant. C'est touchant, et c'est crédible. Évidemment à un moment il va connaître la vérité, cet été 1942 va le faire grandir très rapidement. Son histoire est touchante et même si Sacha est un enfant parfois agaçant (comme tous les pré ados savent l'être lol) il est hyper attachant, tout comme son petit frère Jacob.
J'avais bien évidemment deviné qui étaient les loups, c'était logique par contre cela fera réfléchir les jeunes lecteurs.
Il est intéressant de découvrir ce qui est arrivé aux juifs mais aussi aux gens du voyage, car mine de rien le sujet est peu abordé dans la littérature, surtout enfantine ; alors pendant cette période il n'y a pas que les juifs qui ont été exterminés !
J'ai passé un excellent moment de lecture, et je mets cinq étoiles.
Commenter  J’apprécie          120
Toute l'astuce de cette intrigue réside dans l'époque, au départ non précisée, dans laquelle l'histoire se déroule. le roman démarre à Paris, où l'on fait la connaissance de Sacha et sa famille. Les parents, artistes doreurs, gagnent modestement leur vie et leur fils aîné souffre de cette pauvreté qui les oblige à vivre très modestement et lui vaut les moqueries voire le rejet de ses camarades de classe le traitant volontiers de "pouilleux". Puis arrive le départ précipité pour la Bretagne, dans le manoir un peu hors du temps de l'oncle Jean, où l'on vit en autarcie, ne sort jamais, et qui abrite des pensionnaires aux troubles de la personnalité. Cependant ces derniers n'ont rien de dangereux, au contraire leurs réactions sont parfois très drôles, entre celui qui feule parce qu'il se prend pour Shere Khan et celle, surnommée Earl Grey, qui joue les théières ! Si l'on ajoute à cela les mystères autour du grenier interdit et des soi-disant loups qui rôdent, on obtient une atmosphère d'autrefois pétrie de croyances ancestrales. Cependant de menus détails intriguent : quelles sont les fameuses "affaires" de Jean qui l'obligent à s'absenter régulièrement ? Pourquoi les enfants n'ont-ils aucune nouvelle de leurs parents ? Pourquoi n'ont-ils pas le droit de sortir du domaine ?

C'est à mi-parcours que le voile se lève. La date des événements est révélée et tout prend sens. Cependant il semble peu crédible que du haut de ses douze ans, Sacha en sache aussi peu sur le contexte dans lequel il évolue : "Tu as vraiment grandi dans une bulle !", s'étonnent ses nouveaux amis Léandre et Eléanore. Certes le jeune garçon a des parents très protecteurs craignant pour sa vie, c'est justement la thématique principale de la seconde moitié du roman : "Il n'est plus un petit garçon et accepte difficilement que sa mère ne s'en aperçoive pas". Pire, Sacha va se révéler irresponsable, accumulant les bourdes mettant en péril tout son entourage parce qu'il cherche lui-même les réponses que les adultes refusent de lui apporter : "S'il avait conscience de la dangerosité de la situation, il ne réagirait pas comme un bébé !". Il devient d'ailleurs agaçant dans certains passages, faisant l'effet d'un "crétin pleurnichard". Heureusement la situation s'arrangera et Sacha développera des capacités d'entraide essentielles.

Ainsi on referme un livre un peu déstabilisant, où se sont côtoyés deux univers, deux atmosphères complètement différentes. L'idée n'est pas mauvaise mais son traitement peut surprendre. Par contre j'ai été touchée d'apprendre, dans les remerciements, que l'auteur s'est inspirée de sa propre histoire familiale !
Lien : https://www.takalirsa.fr/42-..
Commenter  J’apprécie          60
L'histoire et les personnages…

Un départ avant le début des vacances d'été dans le manoir breton au bord de mer où travaille oncle Jean ? Quand leurs parents leur annoncent cette nouvelle inattendue, Sasha, 12 ans, ne peut s'empêcher de trouver cela suspicieux quand, au contraire, son petite frère Jacob se montre ravi. Une fois arrivés au manoir, les deux jeunes garçons vont faire la connaissance du couple d'intendants, de leurs deux enfants et des pensionnaires du manoir que d'aucuns pourraient qualifier de gentils fous. Entre les tâches quotidiennes, les jeux et les bons repas, Sasha et son frère ne voient pas le temps passer d'autant que les différents mystères que semble receler ce manoir éveillent l'instinct d'enquêteur de Sasha et stimule son imagination déjà bien fertile…

Durant toute l'histoire, nous suivons plus particulièrement Sasha, son petit frère étant présent, mais plus dans le rôle classique du petit frère qui suit son aîné comme son ombre. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la complicité entre ces deux frères et la manière dont Sasha essaie au mieux de s'occuper de son cadet. Une grande responsabilité pour un enfant de 12 ans d'autant que lui et son frère n'ont jamais été séparés aussi longtemps de leurs parents. Même s'ils se sentent bien au sein de ce manoir, se sont fait des amis et apprécient de manger de bons petits plats, l'absence de leurs parents leur pèse, ce qui entraîne quelques crises de larmes.

Et puis Sasha, du haut de ses 12 ans, sent bien qu'on lui cache des choses ce qui n'est pas fait pour le rassurer. Pourquoi ses parents n'ont pas attendu le début des vacances ? Où travaillent-ils vraiment ? Quand les reverront-ils ? Toutes ces questions et ce sentiment d'être mis de côté le pousseront, tout au long du roman, à ne pas toujours respecter les demandes des adultes avec des conséquences plus ou moins importantes pour lui, sa famille et ses amis. On comprend parfois sa curiosité quand on frissonne d'autres fois anticipant les risques qu'il fait prendre à tous. Sasha se révèle cependant attachant malgré ses bêtises, car l'auteure a su le rendre très réaliste. Durant ces 42 jours, il évolue, il grandit, il apprend à s'adapter à un nouvel environnement, à de nouveaux amis, mais surtout à une nouvelle vie. Alors s'il fait preuve de maturité et d'un certain sens des responsabilités, il n'en demeure pas moins ce garçon de 12 ans qui n'est pas parfait et qui a encore besoin de ses parents malgré ses velléités d'autonomie bien naturelles à son âge. Un personnage réaliste auquel, je n'en doute pas, les jeunes lecteurs pourront s'identifier et comprendre.

wp-image-1555672617En plus de Sasha et de Jacob, Silène Edgar nous offre une galerie de personnages très attachants et, pour certains, très très originaux. Vous ferez ainsi la connaissance d'adultes qui se prennent pour quelqu'un ou quelque chose d'autre. Dites ainsi bonjour à Néfertiti, Louis XIV, Victor Hugo, Napoléon Ier et Napoléon Ier, Shere Khan et Earl Grey, une personne se prenant pour une théière. L'idée de l'auteure, en plus d'être complètement loufoque et d'apporter un peu de légèreté, permet aux lecteurs de se remémorer de grandes figures historiques. Cerise sur le gâteau, leurs portraits sont disséminés dans le livre.

J'ai pris un plaisir fou à découvrir chacun d'entre eux avec une petite préférence pour Victor Hugo qui m'a bien amusée notamment quand il avoue ne pas comprendre totalement « ses propres écrits ». Je confesserai néanmoins une certaine frustration. A part Louis XIV qui joue les trouble-fêtes, les autres personnages ne sont pas assez présents à mon goût. J'adorerais que l'auteure nous propose par la suite un autre roman basé sur la vie de ces fantasques personnages et sur les circonstances qui les ont poussés à s'engager dans un jeu de rôle permanent. Étaient-ils déjà « fous » ou est-ce la folie humaine qui les a rendus ainsi ? Et si finalement, Sasha et Jacob découvraient que les fous ne sont pas forcément ceux que l'on croit…

Une histoire qui en cache une autre et qui se fait poser de nombreuses questions…

Le lecteur est laissé, comme Sasha, dans l'ignorance quant aux raisons du brusque départ de Paris ou sur les mystères du manoir comme ces bruits qui proviennent du grenier. du moins, les jeunes lecteurs, car les lecteurs plus âgés liront assez rapidement entre les lignes pour entrevoir les raisons qui ont poussé un couple à faire partir leurs enfants de Paris, sans eux, pour un manoir en Bretagne. L'étrange comportement de Jean qui se montre parfois distant ou encore la présence mystérieuse d'un individu au grenier seront d'autres indices qui devraient rapidement vous faire comprendre le contexte de l'histoire. Je n'en dirai pas plus pour ne pas prendre le risque de vous spoiler. Je me contenterai de louer la capacité de l'auteure à aborder une période sombre de notre histoire et donc des thèmes durs, voire très durs, avec délicatesse les rendant ainsi accessibles à de jeunes lecteurs. J'ai trouvé, par exemple, l'utilisation d'un grand méchant des contes comme métaphore pour désigner un méchant bien plus réel juste parfaite.

Ce roman est destiné à la jeunesse, mais je pense qu'il pourra plaire à tous d'autant qu'il suscite même chez les adultes de nombreuses questions : est-ce que préserver des enfants des atrocités qui se déroulent à leur porte est vraiment les protéger ou, au contraire, les mettre en danger ? Auriez-vous été capables de vous rebeller contre des règles injustes et inhumaines malgré la peur ? Pourquoi certaines personnes qui sont supposées être vos semblables se transforment en monstres ? Pourquoi la différence fait-elle autant peur ? … Des questions qui, pour certaines d'entre elles, demeurent hélas d'actualité.

Une histoire qui offre un voyage riche en émotions…

42 jours est un roman que j'ai beaucoup aimé autant pour les personnages que l'histoire mais ce que j'ai préféré, c'est le voyage émotionnel qu'il m'a fait traverser. J'ai été intriguée, j'ai souri, j'ai eu peur, j'ai été émue, j'ai été révoltée, j'ai frissonné devant certains événements, j'ai eu envie de crier à l'injustice, j'ai eu envie de gronder un certain garçon, j'ai eu quelques bouffées de violence envers des figures d'autorité… Je lis pour plusieurs raisons, l'une d'entre elles étant cette envie de ressentir différentes émotions. Et à cet égard, je peux dire que j'ai été comblée. Je n'ai pas aimé toutes les émotions traversées, mais j'ai apprécié que l'auteure arrive à les susciter avec une telle facilité. Il faut dire qu'elle propose ici une histoire d'une grande sensibilité qui ne tombe jamais dans la sensiblerie.

A noter la présence de notes de bas de page et de quelques dates en fin d'ouvrage qui faciliteront la lecture des plus jeunes et rafraîchiront la mémoire des lecteurs plus âgés.

Pour conclure, Silène Edgar, à travers une plume simple, fluide et agréable, raconte une histoire dans l'Histoire. Un procédé qu'elle manie d'une main de maître et qui rend la lecture de son roman aussi passionnante qu'addictive. Si vous avez envie de découvrir des personnages attachants et originaux, des moments de joie et des moments plus durs, 42 jours est fait pour vous. Sans jamais tomber dans le pathos, l'auteure aborde des thèmes durs mais de manière assez imagée et sensible pour les rendre accessibles aux jeunes lecteurs. A lire et à relire pour que le passé ne se reproduise jamais.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Commenter  J’apprécie          40
Ce roman historique prend racine dans la période terrible de l'occupation française durant la Seconde Guerre mondiale. le pays est divisé en deux, le nord occupé par les allemands et le sud gouverné par Pétain. Autant dire que ce n'est pas tout rose. Mais c'est une période de l'histoire française importante et qu'il ne faut pas négliger à enseigner aux enfants afin qu'ils sachent. A travers la fuite d'une famille juive de Paris et de France, le lecteur découvre en même temps que le héro ce qu'il se passe, et la dangerosité de la situation. J'ai aimé cette façon douce et cruelle à la fois (réaliste finalement) d'amener l'enfant à comprendre ce qu'il se passe. le héro, d'abord traité comme un enfant, finit par montrer une terrible maturité (et un brin de témérité).
Lien : https://pauseearlgreyblog.wo..
Commenter  J’apprécie          40
Autant j'aime l'écriture de Silène Edgar, autant le récit dans 42 jours m'est passé au dessus. J'aime les récits sur la seconde guerre mondiale et j'aime ceux qui permettent une première approche par les plus jeunes mais là il y a un soucis pour moi. Des parents qui laissent les enfants dans le dénis pourquoi pas mais un gamin qui ne vit pas dans une grotte et va a l'école ne pouvait pas ne rien savoir du tout du contexte ça ne me parait pas crédible. On passe presque 70% du roman sans rien savoir de ce qui se passe sans aucun indice appréhendable par le jeune lecteur qui est la cible donc s'il ne sait pas qu'on est en pleine seconde guerre mondiale on ne le voit pas. J'ai aimé le fait de parler des fous et des manouches dans ce contexte de guerre mais le choix fait sur l'asile. Les fous sont des clichés de fous, ils se prennent tous pour des personnages historiques, des objets ou des animaux. Après, c'est quand même agréable d'avoir un texte à proposer pour les jeunes très sensibles grâce à un récit où on ne sent pas trop la guerre, où le départ est super léger (niveau récit et ton) mais avec un final qui décrit une situation plus critique. Donc en temps que 1ère approche pour les enfants ce roman peut marcher mais sinon on peut s'en passer.
Commenter  J’apprécie          30
Merci à Babelio et aux éditions Castelmore de m'avoir permise de découvrir ce livre et cette autrice (autrice que j'ai eu la chance de rencontrer pas loin de chez moi et qui est très sympathique)
Ce livre est classé dans la littérature jeunesse et pourtant le sujet est émouvant. Silène Edgar a su admirablement l'aborder à travers l'histoire de ces 2 petits garçons.
Les personnages sont tous très attachants, même les plus excentriques.
Le plus de ce livre tient dans le fait que, en tant que lecteur, nous ne savons pas à quelle époque se passe l'histoire et cela donne encore plus de force à ce récit, surtout quand nous comprenons le contexte historique, grâce à l'incursion de faits réels dans le récit.
Le style de l'auteur est très abordable et facile à lire. Il n'y a pas de fioriture, de vocabulaire compliqué, ni de description trop longue.
En bref, j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce livre et le recommande aux plus jeunes et moins jeunes.
Commenter  J’apprécie          30
Nous sommes en 1942, et le jeune Sacha, 12 ans, apprend qu'il va exceptionnellement partir en vacances avec son petit frère Jacob. Tous deux sont accueillis par leur oncle Jean, en Bretagne, dans un manoir qui sert aussi de pension à d'étranges personnes. Les premiers jours sont compliqués, et Sacha a du mal à s'habituer à ce nouveau cadre, d'autant plus qu'il sent que les adultes lui cachent quelque chose. Heureusement, il se lie d'amitié avec Eléanore et Léandre, deux jumeaux avec qui il va enquêter.

J'ai découvert Silène Edgar avec l'excellent 14-14, qui nous plongeait en pleine Première Guerre mondiale, cette fois-ci nous suivons toute une famille pendant la Seconde. Nous sommes peu à peu immergés cette période sombre qu'est l'occupation nazie de la France et la mise en place de la déportation. À travers l'histoire de Sacha, le jeune lecteur pourra découvrir la vie à l'époque, les restrictions, les contrôles, les persécutions et les arrestations, l'angoisse des lendemains.

Sacha est un héros particulier. Naïf, il enchaîne les bêtises et les bourdes car les adultes, voulant lui éviter la peur, refusent de lui expliquer ce qu'il se passe réellement. C'est un adolescent têtu, qui finit par comprendre et mûrir, et dont la vie va totalement basculer en un été.

42 jours est roman agréable à lire, bien ficelé, dont l'intrigue se durcit petit à petit quand Sacha prend conscience de l'horreur et de l'injustice de la guerre. le rythme s'accélère et les rebondissements s'enchaînent, et on ne lâche plus le livre tant qu'on ne connaît pas le dénouement. Si les thèmes abordés sont durs, cet ouvrage est un témoignage qui porte un beau message de solidarité et d'entraide, un hommage à toutes ces personnes qui ont su refuser l'inacceptable et se battre pour défendre leurs convictions.

Une très bonne lecture pour ma part !

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (183) Voir plus



Quiz Voir plus

Adèle et les noces de la reine Margot

Qui est l'auteur du roman d'inspiration, la Reine Margot ?

Silène Edgar
Alexandre Dumas
William Shakespeare
Emile Zola

7 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : Adèle et les noces de la Reine Margot de Silène EdgarCréer un quiz sur ce livre

{* *}