Le café bleu ou le café de Zrirek, son fondateur, lieu aussi célèbre que "L'Almanach du Blaue Reiter", selon
Edmond Amran El Maleh, est à Asilah, au sud de Tanger, un café de pêcheurs, de peintres et de poètes. Mais dans ce livre, inclassable, ni essai, ni roman, il sert surtout d'allégorie, de lieu imaginaire où l'auteur évoque de nombreux écrivains. le style, très riche en images, suggère un certain désordre. Des poètes contemporains côtoient des mystiques de l'Espagne médiévale, Kabbalistes et Soufis, des philosophes de la renaissance, etc. Il y a aussi une part d'autobiographie dans ce café bleu, celle d'un auteur juif marocain écrivant en français, dont la culture judéo-arabe s'est perdue, victime d'une double aliénation : la politique d'assimilation sous le protectorat et l'exode massif ensuite. Cette lecture incite à découvrir ou redécouvrir certains auteurs :
José-Angel Valente,
Juan Goytisolo,
Khaïr-Eddine et
Jean Genet notamment.