AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782081347243
472 pages
Flammarion (25/02/2015)
4.32/5   41 notes
Résumé :
Charles Ephrussi, qui inspira à Proust le personnage de Swann, fut le patriarche d'une des plus grandes familles de la bourgeoisie juive du XIXe siècle. Amis de Schnitzler, d'Hofmannsthal, mécènes des impressionnistes, les Ephrussi menèrent grand train entre Paris et Vienne jusqu'à ce que le pillage nazi et la guerre les précipitent dans la tragédie De leur splendeur, égale en son temps à celle des Rothschild et des Camondo, rien ne survivra, sinon une étonnante col... >Voir plus
Que lire après Le lièvre aux yeux d'ambreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
4,32

sur 41 notes
5
5 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Parfois les pépites se cachent derrière une couverture anodine, un auteur inconnu et il faut l'intervention d'une présence amie dans les allées d'une librairie pour qu'elle aboutisse entre vos mains. Petit miracle et infinis remerciements car j'ai passé l'un de mes meilleurs moments de lecture à parcourir ce récit incroyable, érudit, passionné, d'une richesse folle, qui réunit Histoire, arts et littérature.
L'auteur est un descendant d'une des plus illustres familles de la bourgeoisie juive du 19ème siècle, la famille Ephrussi. Financiers, hommes d'affaires, mécènes et collectionneurs, les Ephrussi furent des témoins et acteurs privilégiés des mouvements artistiques de la fin du 19ème et début du 20ème siècle, parfois immortalisés dans les livres des auteurs qu'ils côtoyaient. Charles Ephrussi, le patriarche fut ainsi l'un des modèles qui inspirèrent Proust pour le personnage de Swann. de cette splendeur saccagée par la seconde guerre mondiale il ne reste que des ruines, un emblème encore gravé dans une pierre du fronton de l'un des hôtels particuliers de Paris ou de Vienne. Et une formidable collection de miniatures japonaises, les netsuke, figurines sculptées d'une rare finesse. C'est d'ailleurs le point de départ de ce récit, alors que l'auteur en hérite à son tour et qu'il entreprend de retracer leur parcours et la façon rocambolesque dont elles ont échappé aux razzias nazies.

"La transmission des objets contient toujours des histoires. (...) Je me demande ce qui m'a été légué en même temps que ces petits objets japonais."

Le moins que l'on puisse dire c'est que Edmund de Waal a bien fait de se poser la question et encore mieux d'investiguer et de raconter. Son récit nous promène d'Odessa (berceau de la famille) à Tokyo en passant par Paris et Vienne les deux bases arrière des Ephrussi dont l'histoire se confond avec celle de l'Europe et fait même écho à des événements très récents. Les investigations de l'auteur empruntent des chemins classiques, albums photos, correspondances familiales, archives mais passent également par la littérature, Proust ou Rilke ayant largement dépeint la bourgeoisie et ses acteurs. L'auteur fait revivre chaque époque et ses protagonisL'auteur fait revivre chaque époque et ses protagonistes au caractère bien trempé, de la magnificence des salons à la violence des pillages et des expropriations. Ce que l'auteur met au jour c'est aussi l'existence d'un antisémitisme latent et assumé à travers les portraits littéraires de la famille Ephrussi, reflet de la réalité de tout un pan de la société. de cela, le destin de la famille et les questionnements de l'auteur sont indissociables.

Cet ouvrage se lit comme le plus addictif des romans, à la fois enquête historique, exploration artistique, passionnante saga familiale et hommage à l'art ancestral de la fabrication des netsuke. Un régal de bout en bout, et de quoi faire le bonheur de tout amoureux des arts, des lettres et du 19ème siècle.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          130
Épopée historique à la poursuite d'objets mystérieux, cet ouvrage sobre et riche semble réunir les mêmes vertus que les objets qui en forment le coeur, les netsuke. Par une narration intelligente et créative, l'auteur nous fait revivre des séquences d'une histoire éparse et universelle, celle de l'intelligentsia aristocratique qui se développe à la fin du XIXème siècle et qui fait face aux bouleversements d'un siècle en pleine transition.
Commenter  J’apprécie          120
L'auteur est le descendant d'une famille de commerçants, puis de banquiers qui s'illustra du milieu du XIXème siècle à la seconde guerre mondiale, les Ephrussi. Originaires de Russie, ils devinrent vers 1850 riches grâce au commerce du blé à Odessa. Pour les affaires, les générations suivantes allèrent à Paris, Londres, Vienne et Francfort. Un des descendants, Charles, qui sera immortalisé plus tard par le personnage Swann de Marcel Proust, se mit à collectionner des tas d'objets et de peinture, et notamment des netsuke, des petits personnages en ivoire qui servaient à tenir les cordons des bourses sur les kimonos. Il fit donc plus tard de sa collection à ses cousins d'Autriche. Au fil de ce livre, nous allons à vivre à Paris fin du XIX ème siècle, puis en Autriche jusqu'à 1938, et en fin au Japon de 1947 à aujourd'hui en suivant le déplacement de ces petits personnages, une occasion de retracer la vie des cette famille qui a survécu aux guerres, mais a perdu sa richesse. C'est une fresque à la fois familiale, historique, sociétale et artistique qui nous fait découvrir Paris, Londres et Tokyo à trois époques différentes.
Aujourd'hui les netsuke, propriété de l'auteur sont en Angleterre. A quand la suite des aventures ?
Commenter  J’apprécie          40
Le lièvre aux yeux d'ambreEdmund de Waal

Edmund de Waal est le dernier détenteur de la collection de sculptures miniatures de sa famille, les netsukes.
Sensible à l'histoire des objets, il va décider de retracer le parcours de cette collection (264 éléments) et par là même celui de sa famille, la très riche famille Ephrussi.
Partie d'Odessa, les jeunes hommes de la famille Ephrussi ont développé les activités commerciales et bancaires aux quatre coins de l'Europe.
Charles, qui servit de modèle à Proust pour le personnage de Swann, s'installe à Paris et constitue la collection de Netsukes qui va traverser l'Europe tout au long du siècle.
A travers le destin du famille, Edmund de Waal retrace l'Histoire si bouleversée de notre XXe siècle.
Une enquête qui se lit comme un roman tant cette histoire est romanesque.
Commenter  J’apprécie          40
l'auteur nous emmène dans une aventure, le parcours d'une collection d'objets d'art depuis son acquisition jusqu'à aujourd'hui. Cette lecture m'a beaucoup marqué, il est difficile de passer à un autre livre.
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je me rappelle aussi si un objet invitait à être touché avec toute la main, ou seulement du bout des doigts, ou s'il vous priait de ne pas l'approcher. Car prendre une chose dans sa main n'est pas en soi meilleur que s'en abstenir.

Page 31.
Commenter  J’apprécie          100
Le bruissement d'un écran en papier de riz en train de se refermer, le clapotis de l'eau sur les galets dans le jardin d'une maison de thé étaient pour moi autant d'épiphanies, tout comme les snacks Dunkin' Donuts, avec leur éclairage au néon, suscitaient une moue de contrariété.

Page 13.
Commenter  J’apprécie          30
Quoi qu'il en soit, j'appréciais la manière dont la répétition finit par aplanir les choses, et les histoires d'Iggie étaient polies comme des galets.

Page 18.
Commenter  J’apprécie          20
I tell Sasha why we've come, that I am writing a book about - I stumble to a halt. I no longer know if this book is about my family, or memory, or myself, or is still a book about small Japanese things.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Edmund de Waal (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edmund de Waal
Quand Proust crée le personnage de Swann
autres livres classés : lineVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (114) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1704 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..