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EAN : 9782072875861
480 pages
Gallimard (09/04/2020)
3.97/5   184 notes
Résumé :
La Barbade, 1830. À onze ans, Washington Black n’a d’autre horizon que le champ de canne à sucre de la plantation où il travaille avec d’autres esclaves. Quand le destin frappe à sa porte, c’est sous les traits de Titch, un scientifique anglais, jeune frère de son maître qui le choisit comme serviteur. Wash montre un talent inné pour le dessin et une curiosité d’esprit telle qu’il est promu assistant pour le projet fou de l’extravagant inventeur: construire un ballo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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"J'avais 10 ou 11 ans, je ne sais pas exactement, à la mort de mon premier maître". "Je le vois plutôt à présent comme un spécimen préservé dans un flacon". Ces quelques mots ponctuent le début du livre d'Esi Edugyan, ce sont les mots de Washington Black le narrateur.
Dans cette plantation à la Barbade, la mort était une libération. Big Kit une vieille esclave noire implorait la mort, amèrement, satisfaite de chaque nouvelle mort. Dans sa croyance, les morts renaissent indemnes dans leurs terres natales et repartaient libres. "L'homme blanc était comme une goutte de poison versée dans un puits."


Le bon Titch est effrayé par ce maître sanguinaire, son frère Christopher, capable avec une assiette de casser le nez de la pauvre Kit. « Oh zut je me suis coupé, se lamente t-il page 34. Aussi quand Titch propose à Wash, "ton véritable travail sera de m'assister", le jeune Washington ne le croit pas, et reste effrayé sous le coup des paroles de Kit.


Cependant Washington révèle un talent inné pour le dessin et une curiosité d'esprit qui lui permet de saisir au vol des scènes utiles à la mise au point du prototype , un ballon dirigeable. Il se voit traité comme un assistant pour le projet fou de l'extravagant pionnier. Washington Black devient au fil des pages le titre du roman hors normes d'Esi Edugyan, à découvrir aussi pour ses autres livres.
Fils d'un savant explorateur du pôle sud, Titch caresse l'espoir de combler son propre père. Paradoxe évangélique c'est la plantation de la Barbade qui finance les projets altruistes du père.


Lorsqu'un vent mauvais les oblige à quitter précipitamment l'île de la Barbade par les airs, l'aventure prend un cours inattendu, et c'est au pied d'un mat, d'un bateau anglais navigant en pleine mer qu'ils auront la vie sauve.
De caravelles en goélettes c'est l'aventure, vers le pôle Nord qui va bientôt s'ouvrir à eux. C'est dans le froid glacial que le jeune esclave va gagner chaudement ses galons d'homme libre.


Une histoire comme un parcours initiatique fait d'embûches, de romances, de fièvres. Un vrai roman dans le style du Comte de Monte-Cristo , avec ses bienfaiteurs et ses tortionnaires ou ses chasseurs d'esclaves, en fuite les esclaves souvent mis à prix pour des petits ou démesurés pactoles.


L'ouverture tardive des archives des plantations de la Barbade, permettra au jeune émancipé de se réapproprier son enfance et découvrir qui était sa mère.
Le récit d'une très belle qualité littéraire, et un sens de l'intrigue se conjuguent pour un roman qui émerge du lot par sa puissance évocatrice son originalité et sa documentation.


Une étonnante incursion dans les sciences et les découvertes du XIX ème siècle. La mise en perspective de l'esclavage est construit entre les excès de uns et l'altruisme des autres, la ligne noire de l'intolérable est totalement fixée, une immense leçon d'histoire.


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George Washington Black - Wash-, onze ans est esclave sur la plantation de cannes à sucre à la Barbade dont Erasmus Wild a hérité de son père, un explorateur qui a disparu dans le Grand Nord. Quand Christopher dit Titch, le frère cadet du propriétaire arrive, il repère le gamin et demande à son frère, la possibilité de se l'attacher pour élaborer son Fendeur-de-nuages, un aerostat - le poids du jeune garçon semblant idéal pour effectuer des tests -. Au fil de leur collaboration, Titch remarque les dons de dessinateur et d'observation de Wash, et lui apprend à lire et écrire. Profitant de conditions climatiques idéales, le Fendeur-de-nuages prend son envol mais s'écrase rapidement sur un navire qui les dépose à Norfolk aux Amériques. Apprenant que son père est toujours vivant, Titch part pour le Grand Nord avec Wash, mais disparaît dans l'enfer blanc. Abandonné à lui-même, Wash devra faire preuve de d'intelligence et de force de caractère pour affronter sa nouvelle vie, armé uniquement de ses apprentissages, avec toujours en tête de retrouver son maître à penser.

Roman d'apprentissage, roman d'aventure, Washington Black est une véritable épopée dans laquelle on suit le jeune Washington, un gamin promis à l'esclavage mais qui, avec Titch qui le prend sous son aile, va changer son destin. Grâce à son intelligence et des dons exceptionnels, il partira à la recherche de son Pygmalion quand celui-ci disparaît, toujours partagé par des sentiments tantôt d'admiration, tantôt emprunt de doutes quant à l'altruisme véritable de Titch, qui lui a laissé entrevoir un avenir de liberté mais l'a abandonné sans raison.
Un roman que j'ai adoré même si les aventures se succèdent, les hasards sont souvent heureux, et peut-etre des passages peu credibles, j'ai été emportée par le parcours intime et les recherches du jeune Washington, qui, après avoir entrevu son avenir qu'au travers de Titch, réussit à s'émanciper et mûrir.
Un roman d'apprentissage dépaysant.
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"Tu es comme un rebondissement dans un roman, Wash. L'évènement qui change le cours des choses. Comme une chute de grêle."

Né esclave en 1818 dans l'exploitation de canne à sucre Faith à la Barbade, il est nommé George Washington Black par le maître de la plantation.
Il a onze ans quand ce dernier meurt, bien vite remplacé par un autre, Erasmus Wilde, qui rend la vie encore plus difficile aux esclaves de Faith.

Cependant, George Washington Black va échapper à sa terrible destinée grâce à une rencontre improbable : le frère d'Erasmus Wilde, Christopher, arrive d'Angleterre afin de construire un ballon dirigeable et de profiter de l'espace, des moyens et des bras que le maître de Faith peut mettre à sa disposition dans ce but.

Christopher Wilde, dit Titch, prend Wash à son service, et découvre que le jeune garçon, intelligent et vif, est également très doué pour le dessin.
Il l'encourage, lui apprend à lire et à écrire, se repose sur lui pour toutes sortes de tâches, de la collecte de plantes à herboriser aux calculs pour la conception du Fendeur-de-nuages.

Bientôt, les évènements à la plantation vont obliger Titch et Wash à fuir pour des années d'errance qui mèneront l'adolescent au Pôle Nord, puis en Europe et jusqu'au Maroc.

Esi Edugyan enserre en six années la longue quête de Wash vers la liberté, dans une succession sans répit de rencontres, de lieux et d'aventures.
Nombre de péripéties renvoient Wash à sa condition d'esclave, de fugitif, d'homme noir, dans la première moitié d'un XIXe siècle peu porté à l'émancipation, et le confrontent aux préjugés, à la brutalité, au rejet, comme à ses propres a priori.

La liberté a un prix, elle peut peser lourd par les choix et les renoncements qu'elle impose.

Malheureusement, une sorte de distance permanente entre le narrateur et son récit m'a empêchée d'être complètement emportée par ce roman écrit à la première personne.

La succession de péripéties, plus invraisemblables les unes que les autres, jusqu'à des hasards si douteux que je n'ai pu les lire que comme servant à sortir Wash d'impasses narratives, n'ont pas balayé mes réserves.

Hormis la colère naturelle éprouvée à la lecture des conditions de survie des esclaves et du racisme que subit Wash, je suis restée sur le quai pour ce qui est de son parcours et de ses questionnements, peu marqués par ses sentiments dont je ne pourrais pas dire grand-chose, faute d'avoir pu pleinement les saisir.

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Nous sommes en 1830 dans une île de la Barbade. Lorsque Christopher Wilde, surnommé Titch, arrive dans la plantation familiale où son frère règne en tyran absolu, il n'a qu'une idée en tête : faire voler son ballon dirigeable, le Fendeur-de-Nuages. Ses yeux remarquent alors la silhouette d'un jeune esclave, Georges Washington Black, appelé Wash. « Tu as exactement la taille qu'il me faut. le poids, vois-tu, c'est la clé du Fendeur-de-nuages. »
Bien que dès les premières pages, nous soyons submergés par la brutalité qui règne sur la plantation, l'auteure fait le choix de l'espoir. Elle scelle un pacte entre les deux hommes. L'un aspire à quitter l'enfer quand l'autre rêve des étoiles. le premier offre son poids comme balancier, le second, la protection à celui qu'il va instruire. S'appuyer l'un sur l'autre dans un même chemin vers la liberté, y parviendront-ils ? Les caprices du ciel et de l'aéronef vont en décider au cours d'un long voyage. (...) "
Elisabeth Dong dans Double Marge (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/wash..
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Oh quel livre atypique que voici !
Outre le fait qu'il nous soit présenté comme le livre de chevet de Barack Obama himself, sa lecture m'a rendu perplexe à plus d'un titre.

Je l'ai beaucoup apprécié mais je vais bien avoir du mal de vous dire pourquoi.
La raison ? Impossible de le mettre dans une case.
Je sais, ça ne vous aide pas mais au moins ça vous intrigue. Et puis un livre qui évite les cases, c'est plutôt bon signe, non ?

Comment vous le présenter alors ? En vous disant ce qu'il n'est pas !

Ce n'est pas qu'un simple livre d'aventures comme pourrait le laisser croire la couverture. Pourtant, il est truffé de péripéties vécues par le héros. Cela m'a rappelé Jules Verne et son rocambolesque tour du monde en 80 jours. Je m'imaginais Washington Black dans la peau de Passe-partout.

Ce n'est pas non plus qu'un plaidoyer contre l'esclavage même si l'esclavage, son abolition et la période qui a suivi sont déterminants pour l'avenir de Washigton Black.

C'est encore moins une histoire d'amour bien qu'il soit présent sous plusieurs formes.

J'ai trouvé cette épopée incroyable, loufoque sans pour autant me relever la nuit pour le finir au plus vite.
Et pourtant, maintenant que je l'ai terminée, je ne peux m'empêcher de penser au destin incroyable de Washington Black.

Je crois au final que c'est une histoire de résilience, de quête d'identité et d'affranchissement.

Oh et puis zut ! Quand je vous dis que j'ai beaucoup de mal à en parler !
Vous savez quoi ? Lisez-le ! Il le mérite, ses nombreuses distinctions l'attestent.
Et c'est encore la meilleure manière de vous faire une idée, non ?
Lien : https://belettedusud.wixsite..
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critiques presse (2)
Culturebox
03 juillet 2020
Esi Edugyan ne se contente pas de raconter une magnifique épopée humaine, elle la met en mots avec des phrases chaloupées qui nous entraînent dans un récit rythmé par ses accélérations - comme si nous étions spectateurs de ce qui est en train de se passer
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeJournaldeQuebec
03 juin 2019
Un vrai plaisir de lecture, l’auteure de 3 minutes 33 secondes nous conviant à un inoubliable voyage initiatique.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Telle était l’époque. Je me vois m’endurcir, devenir amer, acquérir une fébrilité qui me privait de sommeil. Un après-midi que je marchais dans la rue, je ramassai un bout de métal et, y examinant mon reflet, je vis dans mon regard une absence de lumière, un désir de violence systématique. Je sus alors qu’il fallait que je parte de là, sinon je tuerais ou je serai tué.
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"Est-il naturel de séparer des êtres inférieurs de leur véritable et juste destin? De la raison même pour laquelle ils sont nés ? De leur donner une fausse idée de leur rôle ? Comme si certaines créatures n'étaient pas ici-bas pour en servir d'autres. Comme si les vaches n'existaient pas pour être mangées. (Il fit tourner son verre entre ses doigts.) Rien n'est accidentel dans les œuvres de la nature. Savez-vous qui a dit ça ? Aristote. Il a dit que rien n'est le fruit du hasard, que tout, absolument, est conçu pour le bien d'autre chose."
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Il dit seulement : " Nous la regardions, Erasmus et moi, l'après-midi quand elle prenait ses leçons d'italien. Elle était la plus belle créature que nous connaissions.
- Vous étiez des enfants, dit son père. Vous ne saviez rien de la beauté.
- Les enfants savent tout de la beauté, répliqua doucement Titch. Ce sont les adultes qui ont oublié."
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"En racontant ma vie à un groupe d'insulaires, je leur ai parlé de sa disparition. Eh bien, à ma grande consternation, ils ont tous éclaté de rire. J'étais stupéfait. J'ai pensé qu'ils m'avaient mal compris. J'ai donc encore essayé d'expliquer et ils ont ri encore plus fort.
"C'était moi qui n'avais pas compris, voyez-vous. La vie revêt pour eux un caractère tellement sacré que nous avons peine à l'imaginer. Cela leur semblait donc absurde que quelqu'un choisisse d'y mettre fin. Un acte insensé, ridicule. En tout cas, j'ai dû reconnaître alors que mes valeurs - celles qui me sont chères en tant que sujet britannique - ne sont pas les seules, ni les meilleures qu'on puisse avoir dans l'existence. J'ai compris qu'il y a de nombreuses manières d'être au monde, et que privilégier un ensemble rigide de croyances plutôt qu'un autre, c'était perdre quelque chose. Tout peut sembler bizarre, et tout a de la valeur. Ou du moins, tout mérite d'être étudié."
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Oh, ce que je vis alors ! La lune était énorme, aussi orange que le jaune d'un œuf d'oie. Et clairement dessinés dessus étaient les profonds cratères et les crêtes dont monsieur Wilde avait parlé. C'était, penserais-je plus tard, une terre sans arbre, ni buisson, ni lac, une terre sans habitants. Une terre avant que le Seigneur commence à la remplir, une terre du troisième jour.
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