"Tu es comme un rebondissement dans un roman, Wash. L'évènement qui change le cours des choses. Comme une chute de grêle."
Né esclave en 1818 dans l'exploitation de canne à sucre Faith à la Barbade, il est nommé George
Washington Black par le maître de la plantation.
Il a onze ans quand ce dernier meurt, bien vite remplacé par un autre, Erasmus Wilde, qui rend la vie encore plus difficile aux esclaves de Faith.
Cependant, George
Washington Black va échapper à sa terrible destinée grâce à une rencontre improbable : le frère d'Erasmus Wilde, Christopher, arrive d'Angleterre afin de construire un ballon dirigeable et de profiter de l'espace, des moyens et des bras que le maître de Faith peut mettre à sa disposition dans ce but.
Christopher Wilde, dit Titch, prend Wash à son service, et découvre que le jeune garçon, intelligent et vif, est également très doué pour le dessin.
Il l'encourage, lui apprend à lire et à écrire, se repose sur lui pour toutes sortes de tâches, de la collecte de plantes à herboriser aux calculs pour la conception du Fendeur-de-nuages.
Bientôt, les évènements à la plantation vont obliger Titch et Wash à fuir pour des années d'errance qui mèneront l'adolescent au Pôle Nord, puis en Europe et jusqu'au Maroc.
Esi Edugyan enserre en six années la longue quête de Wash vers la liberté, dans une succession sans répit de rencontres, de lieux et d'aventures.
Nombre de péripéties renvoient Wash à sa condition d'esclave, de fugitif, d'homme noir, dans la première moitié d'un XIXe siècle peu porté à l'émancipation, et le confrontent aux préjugés, à la brutalité, au rejet, comme à ses propres a priori.
La liberté a un prix, elle peut peser lourd par les choix et les renoncements qu'elle impose.
Malheureusement, une sorte de distance permanente entre le narrateur et son récit m'a empêchée d'être complètement emportée par ce roman écrit à la première personne.
La succession de péripéties, plus invraisemblables les unes que les autres, jusqu'à des hasards si douteux que je n'ai pu les lire que comme servant à sortir Wash d'impasses narratives, n'ont pas balayé mes réserves.
Hormis la colère naturelle éprouvée à la lecture des conditions de survie des esclaves et du racisme que subit Wash, je suis restée sur le quai pour ce qui est de son parcours et de ses questionnements, peu marqués par ses sentiments dont je ne pourrais pas dire grand-chose, faute d'avoir pu pleinement les saisir.