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Critique de cilijoya


J'ai vraiment été très déçue par Rendez-vous avec l'heure qui blesse. D'abord, le style de Gaston-Paul Effa m'a beaucoup perturbée. Des phrases très longues, hachées par un nombre incalculable de virgules, qui m'ont parfois perdues. N'est pas Proust qui veut...et d'ailleurs, doit-on vouloir devenir Proust...Bref, ça m'a gênée dans la lecture mais j'ai voulu persister parce qu'à l'origine le sujet est intéressant.

Rendez-vous avec l'heure qui blesse est un roman qui parle de Raphaël Elizé, ancien maire de Sablé-sur-Sarthe, et surtout, premier maire noir d'une ville en France. Raphaël Elizé (1891-1945), est un métis Martiniquais. Il arrive en France à l'âge de 11 ans et s'installe comme vétérinaire à Sablé-sur-Sarthe après la première guerre mondiale. Il devient maire de Sablé en 1929 et devient par la même occasion, le premier maire antillais en métropole. En 1943, il est destitué de sa fonction de maire par le régime de Vichy et entre dans la résistance. Il est arrêté sur dénonciation en septembre 1943. Il est, par la suite, déporté à Buchenwald où il meurt en février 1945 lors du bombardement du camp par les alliés. Sujet historiquement intéressant sur beaucoup de points, l'élection d'un maire noir en 1929, le racisme, la montée du nazisme, les restrictions de Vichy, la résistance, la déportation, la vie à Buchenwald, l'espoir de la libération, la mort...Tous ses sujets sont évoqués...mais juste évoqués, jamais creusés. Tout au long du livre, on suit le questionnement de Raphaël Elizé sur sa position en tant que descendant d'esclaves, sur la façon dont les noirs sont perçus dans la société française de l'époque puis sous le régime nazi. Mais à aucun moment on n'a vraiment le détail de ce que son élection a pu représenter. Alors qu'à l'époque, il a quand même été moqué dans de nombreux quotidiens qui l'avaient surnommés "le roi-nègre". On suit aussi son ressenti sur Buchenwald mais on y trouve rien sur sa détention à Angers, rien sur ses actes en tant que résistant....

Cette lecture a donc été pleine de déception. Comme si Gaston-Paul Effa nous montrait un sujet intéressant et nous disait "voilà, il est lié à ce fil là, puis à celui-là, puis à celui-là..." mais sans jamais en tirer aucun. Gros sentiment de frustration. Pour ceux que ce personnage intéresse, il existe un très bon documentaire de Philippe Baron "Le métis de la République".
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