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Les smartphones et leurs applications vous horripilent ? Vous n'aimeriez certainement pas vivre dans le futur imaginé par Egan, dans lequel les êtres humains peuvent s'injecter directement des « mods », capables de booster les aptitudes intellectuelles, bloquer certaines émotions nuisibles, faire des recherches sur le réseau et recevoir les résultats immédiatement dans le cerveau, etc.

Le début du roman m'a un peu pris au dépourvu : la Terre soudainement isolée du reste de l'univers par une bulle apparue on ne sait trop comment, une secte apocalyptique qui fait régner la terreur, et des industries ultra-puissantes pour qui tous les moyens sont bons pour se faire un peu plus d'argent. A priori, on était plutôt dans le genre « techno-thriller de gare », qui était assez éloigné des attentes que j'avais de l'auteur.

Après 150 pages toutefois, Egan revient sur son terrain favori, la hard-science. La transition est d'ailleurs brutale, toute l'intrigue construite au début du roman est poussée sur le côté sans ménagement, et on en entendra pratiquement plus parler. À la place, on se torturera les méninges avec certains paradoxes de la mécanique quantique. Je pense que j'étais le bon public : juste assez de connaissances pour saisir de quoi on parle, et pas assez pour me laisser emmener là où le veut l'auteur sans discuter.

Le coeur du roman et le côté hard science que j'affectionne chez Egan continuent à me plaire, mais la structure du roman en général me paraît assez bancale. Mon verdict final sera un « mouais » sans conviction.
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Extrait de ma chronique :

"A quoi reconnaît-on un classique de la science-fiction ? A ce qu'il n'a pas vieilli d'un iota plus de trente ans après sa première publication ? A ce qu'il a amorcé un tournant décisif dans l'histoire du genre, synthétisant l'oeuvre de ses prédécesseurs (Dick, Gibson, Lem, voire le King de Dead Zone) tout en suscitant bon nombre d'épigones ?


Ce deux critères suffiraient à eux seuls à rendre indispensable Isolation de Greg Egan (ouvrage lu en service de presse, dans la réédition du Bélial'), roman par lequel "un enfant du cyberpunk" (comme l'a qualifié avec raison Feyd Rautha, nous le verrons) scellait l'alliance (pas si improbable que ça) entre polar et hard science.


Le trait structurel le plus frappant d'Isolation (repéré aussi bien par Apophis que Bruno Para), c'est justement cette (apparente) dichotomie entre l'intrigue policière de la première partie (chapitres 1 à 4, soit un tiers du livre) et l'intrigue scientifique de la deuxième (chapitres 5 à 13, soit deux tiers du livre, même si l'explication scientifique proprement dite n'intervient que dans le chapitre central, le 7) – je dis "apparente", parce que bien sûr cette dichotomie est aussi trompeuse que celle entre onde et particule, nous le verrons."
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Ce livre est passionnant mais, comme il s'agit de Hard SF, il est à proscrire totalement à toute personne n'ayant jamais entendu parler (ou abhorrant) la physique quantique et surtout les casse-tête à partir de règles à la base très simples mais pouvant donner lieu à nombre de variations très, très complexes.

Il est structuré en trois strates étroitement intriquées :
- l'aventure en elle-même, qui n'a rien d'extraordinaire dans le monde physique mais sert de support aux couches supérieures ; quelques interactions avec d'autres (rares) personnages
- La vie "intérieure" du héros qui nous place dans sa tête, dont l'état mental est assisté et modifié par des "mods" ; c'est très intéressant et donne lieu à un premier niveau d'émerveillement et de sueurs froides quand on imagine combien nos cerveaux pourraient être manipulés. Aparté : cela rejoint le principe de base de mon roman en finalisation "L'Enfer à deux doigts" qui pousse l'anticipation à une connexion permanente de nos esprits et des "agents" qui nous assistent dans notre crâne.
- le niveau quantique, et c'est là tout l'intérêt du livre. C'est probablement la moitié du texte, distillé au fil des pages, qui permet de se familiariser avec les notions et les postulats utilisés (beaucoup d'exposés, certains étant sous forme de dialogue et heureusement que le héros n'est pas une bille car il comprend très bien). Nous sommes à l'ultime niveau d'émerveillement, tant les situations sont extraordinaires.

Le style est très fluide et l'ensemble se lit très facilement. Il peut être utile de revenir sur certains paragraphes pour vérifier qu'on a bien compris. Je le répète ici : il n'y aura aucun plaisir si l'on ne s'accroche pas un peu ou si l'on n'a pas le niveau minimal pour suivre. Il est donc indispensable de bien entrer dans le sujet dès les premières complications. C'est mieux qu'un casse-tête : c'est suivre et comprendre la résolution d'un casse-tête.

Il y a une histoire, tout de même, mais nous sommes plus dans l'exposé d'un délire qui se complique sérieusement dès qu'on sort de notre monde terre-à-terre où les règles de base de la personnalité sont assez simples si l'on ne cherche pas trop loin : nous existons (plus ou moins), un point c'est tout !

L'objet n'est pas de déterminer si le tout est plausible, nous sommes dans de la SF.
Je reconnais que j'ai été un peu perdu sur la fin et… suis resté sur ma faim. Et l'épilogue n'y pourra rien.
L'auteur ayant ouvert la boîte de Pandore, tous les possibles pouvaient advenir et le livre se finit d'une manière soit trop diffuse (mais ce n'est pas l'impression qu'il donne) soit claire (auquel cas il aurait fallu mieux expliquer au lecteur).

C'est tout le paradoxe : autant les explications étaient longues et parfaites au début, autant elles sont floues plus on avance. Ca fait partie du jeu de l'histoire "quantique" mais on peut imaginer que l'auteur commençait aussi à se perdre !

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Imaginez recevoir comme thème, l'expérience imaginaire et très ésotérique suivante :

"Un chat est enfermé dans une boîte avec un flacon de gaz mortel et une source radioactive. Si un compteur Geiger détecte un certain seuil de radiations, le flacon est brisé et le chat meurt. Selon l'interprétation de Copenhague, le chat est à la fois vivant et mort. Pourtant, si nous ouvrons la boîte, nous pourrons observer que le chat est soit mort, soit vivant." (http://fr.wikipedia.org/wiki/Chat_de_Schrödinger)

La plupart d'entre nous aurai bien du mal à sortir autre chose une essai aussi incompréhensible qu'indigeste.

Greg Egan, lui en tire un pur bijou.

Si vous êtes amateur de Sf Hard-science, vous vous délecterez de ce jeu ou l'observation modifie la réalité.
Si vous êtes fan de cyberpunk, vous apprécierez l'ambiance un peu glauque, un peu blues avec tout plein d'implants dans la tête
Si vous aimez une belle histoire, vous retrouverez avec plaisir un détective blessé par la vie engagé par un mystérieux client.

Un livre un peu complexe, plusieurs niveaux de lecture, cinq étoiles, pas moins !
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Depuis près de vingt ans, le Bélial nous permet de découvrir Greg Egan, connu comme l'un des maîtres de la Hard-SF. Après nous avoir proposé trois recueils de nouvelles (Axiomatique, Radieux, Océanique), deux novellas (Cérès et Vesta, A dos de crocodile) et plusieurs romans dont l'emblématique Diaspora, la maison d'édition Seine-et-Marnaise réédite Isolation, premier roman de l'auteur australien (en fait le second mais l'auteur, lui-même, a renié sa première oeuvre !) paru en 1992.

Isolation débute comme un polar cyberpunk classique : Nick, un ancien flic, bardé de mods (implants neuronaux permettant de modifier le fonctionnement du cerveau) et affublé de nombreux gadgets technologiques, est engagé pour retrouver Laura, une handicapée mentale sévère qui se serait échappée de l'hôpital dans lequelle elle séjourne. le cadre lui est un peu moins traditionnel, nous sommes en 2067, trente-trois ans après que le Système Solaire a été prisonnier d'une "Bulle" d'origine inconnue qui lui occulte les étoiles.

Après cette mise en place, Greg Egan entre en jeu et avec lui les concepts de physique quantique dont le principal est la réduction consciente du paquet d'onde. le récit prend une tout autre tournure, explorant les conséquences d'un monde quantique à échelle macroscopique. Véritable cours de vulgarisation scientifique (assez accessible) qui nous plonge dans ce monde probabiliste où l'observateur pourrait choisir parmi les futurs possibles celui qu'il voudrait voir être réel.

Greg Egan parvient à lier l'ensemble : la disparition de Laura, la Bulle et la réduction du paquet d'onde en une seule et même histoire autour de grandes questions scientifiques et métaphysiques. Rendre compréhensibles des concepts aussi exotiques est du grand art. Certes certains passages restent particulièrement complexes voire abscons et je serais bien présomptueux de dire que j'ai compris toutes les abstractions mises en jeu, ou que j'ai saisi tous les tenants et aboutissants. Mais les grandes lignes sont claires et le voyage est merveilleux. En outre, Isolation n'est pas qu'un précis de physique quantique, c'est surtout un roman qui nous amène à nous interroger sur notre monde et sur la notion de libre-arbitre ou à nous questionner sur notre identité...

Rares sont les romans cyberpunk de plus de trente ans à toujours être d'actualité ou à ne pas être démodés. Isolation est de ceux-là et restera encore longtemps une lecture extraordinaire, certes ardue mais qui apporte outre du plaisir, un véritable enchantement.

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Et c'est parti pour cette chronique du premier roman de l'auteur paru en 1992 réédité d'une magnifique manière chez le Belial. Avertissement aux amateurs du genre, nous sommes bien ici dans de la Hard SF, celle qui remue un peu les méninges et qui demande du calme pour assimiler toutes les subtilités du récit. J'ai été pour ma part emporté dans cette intrigue, dans cet univers très réaliste du début à la fin. Je ne peux que vous conseiller de découvrir l'auteur à travers ce titre (la mienne fut peut être plus abrupte avec le recueil de nouvelles Axiomatique). Place aux détails de cette lecture:

La palme revient sans hésiter à l'univers. Très immersif, vous serez plongés dans les années 2060 durant lesquelles les humains sont naturellement tous augmentés grâce à des nanotechnologies présentes dans le corps humain et ayant des applications différentes. L'auteur les appelle les mods, facilement reconnaissables puisqu'ils se démarquent en gras dans le texte (cela me rappelle ma précédente lecture « Sweet Harmony » que je vous recommande les yeux fermés). J'avoue, j'ai passé la première partie du récit à observer comment Nick, notre protagoniste principal, interagissait avec son monde à travers ses mods. Certains sont propres à son métier de détective privé (nommés P1 à P6) et lui permettent de se transformer en « boy scout zombie » lorsqu'il est amorcé. Les autres sont des programmes supplémentaires rendant quelques services utiles à notre camarade Rick (pour lesquels l'auteur n'hésite pas à donner les prix du marché lol). Tout se complique à partir de la deuxième moitié où un mod un peu spécial (permettant de « forcer » le destin) fait son apparition, mais je n'en dirai pas plus. La plume et la traduction française sont remarquablement bien réalisées et nous permettent de nous extirper de notre réalité (bienvenue dans la littérature de l'imaginaire).

Pour un premier roman, je dois dire que l'histoire est vraiment prenante. Nous suivons donc Nick qui enquête sur la disparition de sa chambre d'hôpital d'une jeune femme plongée dans le coma depuis presque 30 ans. Cette énigme l'amènera dans la nouvelle Hong Kong où il se fera enlever par une organisation menant des recherches pour élucider le mystère de la Bulle (celle qui entoure la Terre et la coupe de l'univers depuis une trentaine d'années). Cela fait beaucoup à encaisser je sais, mais cela donne tout de suite le « la » au récit. Vous l'aurez compris, on part dans un premier temps sur un polar et tout est aisément compréhensible pour le lecteur. Ce n'est qu'une fois les notions de physique quantique et de probabilité que vous commencerez à vous faire des noeuds au cerveau (mais pas trop quand même). Retenez simplement qu'à un instant T, il existe des milliards de combinaisons possibles de notre avenir et qu'avec un peu de volonté (et un bon mod) nous pouvons choisir la voie que l'on souhaite. Toute la suite va être une question de jeux de pouvoir, de character-building de Nick pour aboutir à une fin laissant libre cours à votre interprétation. Je ne dirai qu'une seule chose, l'ensemble de la lecture fait bien réfléchir à notre situation, à nos objectifs dans la vie, Nick (et son histoire) étant le point focal du récit.

Ne vous laissez pas impressionner et faites vous plaisir en découvrant la Hard SF avec ce premier titre de l'autre, référence du genre du 21eme siècle. 310 pages de voyage, de réflexions, de plaisir tout simplement: dépaysement garanti.
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Nick Stavrianos vit dans l'Australie de 2067, trente-trois ans après le Jour de la Bulle, le moment où le système solaire a été recouvert d'une membrane qui l'a isolé du reste de l'univers. Ancien inspecteur, Nick a quitté la police après le décès violent de sa femme Karen. Devenu détective privé, il vient d'être embauché par un employeur resté anonyme pour enquêter sur la disparition mystérieuse de Laura Andrews. Il va vite découvrir que cette femme, atteinte d'un retard mental, a déjà tenté par deux fois de sortir de l'Institut Hilgemann, un hôpital psychiatrique ultra-sécurisé où elle était jusqu'ici en résidence...

Malgré les apparences (titre court, couverture de Manchu, pitch assez banal), ce roman de Greg Egan est loin d'être simple. Parce que cette première partie d'histoire va vite se transformer (muter ?) en tout autre chose, c'est déjà une manière pour l'auteur Australien de dérouter le lecteur. Ensuite, l'arrivée de notions de physique quantique va ajouter une couche de complexité à la lecture. En effet, étant une accumulation de strates que le lecteur devra découvrir au fur et à mesure de son "parcours initiatique", Isolation est un roman qui se mérite.
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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J'avais déjà fait une tentative d'incursion dans l'univers de Greg Egan sans succès. Il s'agissait d'un recueil de nouvelles dont le titre m'échappe et dont le propos m'avait alors paru si incompréhensible que j'abandonnai au premier récit. Mais comme j'aime bien donner une seconde chance aux gens, je décidai de tenter une nouvelle expérience avec ce roman.
Au début, tout était parfait. le style était clair et je comprenais non seulement tous les mots mais aussi toutes les phrases, l'un ne conduisant pas forcément à l'autre. de plus, le récit s'avérait très prenant et j'avoue que ce mélange, réussi, de polar et de science-fiction avait tout pour me plaire. Puis, le ton change.
Et là, c'est le drame... Greg Egan, comme s'il ne pouvait s'en empêcher, introduit dans son récit l'un des concepts les plus difficiles à comprendre pour un néophyte, donc à mon avis 99 % de ses éventuels lecteurs, je veux parler de la physique quantique. Il s'agit là d'un domaine de la physique non pas tant complexe (un peu quand même) que contre-intuitif. Moi-même, bien qu'ayant parcouru quelques ouvrages abordant le sujet, j'avoue n'avoir pas compris tout ce que me disait l'auteur. Je n'ose imaginer la difficulté pour quelqu'un sans une once de connaissance dans le domaine. Pour paraphraser le génial physicien Bohr : si vous avez compris la physique quantique, c'est qu'on vous l'a mal expliquée.
Maintenant, pour être tout à fait honnête, lorsqu'on a à peu près compris où Egan veut en venir, après un bon mal de crâne, l'idée développée est assez séduisante si ce n'est très réaliste (autant que je puisse en juger compte tenu de mon faible bagage). Je veux bien tenter de vous expliquer ce que j'ai compris mais, si vous lisez la suite de ce paragraphe, c'est à vos risques et périls. En mécanique quantique, donc dans le monde de l'infiniment petit, c'est à dire l'atome, en gros, il est admis qu'il est impossible de déterminer la position d'un électron à un instant donné. Tout juste existe-t-il une probabilité qu'il soit à tel endroit plutôt qu'à tel autre. Pour ce qu'on en sait, l'électron peut même se trouver à des millions d'endroits en même temps. En revanche, dès que l'on observe la position de l'électron, toutes les possibilités de présence en tel ou tel endroit sont en quelque sorte annihilées, à l'exception d'une seule. C'est ce qu'on appelle la réduction du paquet d'onde ou l'effondrement quantique.
Ça va ? Vous êtes toujours là ? Greg Egan extrapole cette particularité et imagine un être humain capable d'extraire d'une multitudes de possibilités la seule qui l'intéresse. Autrement dit, entre des milliards de futurs possibles, il s'arrange pour ne faire exister que celui qu'il souhaite. C'est un peu comme si, achetant un billet de loterie il laisse "vivre" des millions de copies de lui-même ayant acheté un billet perdant jusqu'au moment des résultats où il ne permettrait de rester qu'à celui qui aurait acheté le billet gagnant. Anéantissant du même coup tous les autres. C'est sympa, mais appliquer au monde macroscopique les réalités du monde microscopique sont tout simplement utopistes. Mais admettons.
En revanche, j'ai plutôt bien aimé son idée des mods qui sont des modifications neurales permettant d'améliorer considérablement les facultés du cerveau. le héros, en bon détective, en est truffé. J'aime l'humour avec lequel il cite les noms et fonctions de ses différents mods sans omettre d'en indiquer le fabricant et le prix. On ne sait jamais.
Voilà ! Un bon roman sans nul doute mais que vient gâcher cette manie (plutôt anglo-saxonne) de rendre le propos inintelligible pour qui n'a pas bac + 12 dans une filière scientifique. Désolé, mais cela ne laisse pas de m'agacer à chaque fois.
Pour ceux qui souhaitent (essayer de) comprendre la physique quantique, je ne saurais trop vous conseiller l'excellent ouvrage La physique quantique (enfin) expliquée simplement de Vincent Rollet.
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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J'ai démarré Avril autour de la SF avec ce roman de Hard-SF court mais plutôt ardu! le début du roman s'apparente à un polar avec une intrigue assez banale. Nick est détective privé. On fait appel à lui car une jeune femme a disparu d'un hôpital psychiatrique. Elle n'aurait pas pu le faire physiquement et mentalement. Nick se lance alors sur ses traces et va découvrir une autre réalité, une autre manière de penser le monde. C'est là que les choses se corsent pour notre personnage et pour le lecteur, dans la seconde partie du livre.

La physique quantique va alors faire son apparition (coucou!) et ne plus lâcher vos neurones! Punaise, que c'était dur. Mon cerveau a vraiment eu du mal à suivre les explications et les circonvolutions de notre personnage! Il faut prendre le temps d'ingérer et de digérer toutes les infos que l'on nous donne puis se laisser guider pour enfin comprendre, Eurêka! Dans ce monde où les humains sont bardés de technologies implantées dans le cerveau (les mods), où une bulle est venue nous séparer du reste du système solaire, nous privant de la lumière des étoiles, on va vite comprendre que tout est lié.

Je ne vous cache donc pas qu'il faut s'accrocher dans cette lecture car c'est parfois très technique et philosophique mais Greg Egan nous permet de toucher du doigt des concepts très complexes. La question de l'identité et du libre-arbitre est d'ailleurs au coeur du roman.

Isolation est un roman de Hard-SF qui se mérite, une lecture parfois ardue mais qui porte son lecteur vers des interrogations toujours d'actualité!
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Dans un futur proche, les humains, pouvant contrôler leur personnalité à l'aide de Mods, se retrouvent isolés du reste de l'univers par une barrière d'origine inconnue enveloppant le système solaire. Nick, un ancien policier, est chargé de retrouver une handicapée mentale ayant disparue de l'institut médical dans lequel elle séjournait. Sa date de naissance correspond à l'age de la bulle....

Greg Egan débute son roman comme un Polar SF teinté de cyberpunk. Nick peut contrôler ses états d'âme grâce aux Mods (l'un d'eux lui permet de ne jamais ressentir d'ennui et d'être toujours vigilant, un autre génère une image mentale de sa femme décédée...) et est équipé de divers gadgets technologiques lui permettant d'espionner et d'infiltrer certains groupes ou bâtiments. Malgré tout, l'auteur ne tombe jamais dans la facilité et ne fait pas de son personnage un « James Bond » suréquipé, Nick se retrouvant confronté à des gens utilisant les mêmes armes que lui.
La seconde partie du livre, quant à elle, laisse tomber le polar et revient sur la bulle privant le ciel de ses étoiles. Je ne vais pas vous dévoiler la surprise, mais sachez que ça y cause physique quantique, étalements et autres réductions de paquets d'ondes. Bref, on se retrouve à nager en pleine Hard SF, Greg Egan nous proposant un concept fascinant et développant ses thématiques comme un véritable fou furieux. Notre cerveau fume et on se prend plein de Sense of Wonder dans la tronche, c'est juste génial !

Gros chef d'oeuvre !
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