Ah ! On en lit des choses avec le Hold My SFFF challenge ! J'avais “
La cité des permutants” de
Greg Egan dans ma PAL depuis un bout de temps : je l'avais trouvé en seconde main en librairie. L'auteur est en effet un grand nom de la science-fiction moderne, spécialisé notamment dans la Hard SF, loin d'être mon sous-genre de prédilection par ailleurs.
Il n'y a pas à dire,
Greg Egan s'y connaît en construction prospective scientifique. le roman est remarquable sur ce point : l'auteur présente un monde qui dévoile une grande complexité. Il donne des détails sur son univers avec une grande précision. Nous sommes dans un futur lointain où il est possible de numériser sa personne pour échapper à la mort, comme une forme de cryogénisation mais en moins pénible et où notre double peut continuer à faire sa vie dans des mondes numériques, voire se re-dédoubler en toute tranquillité. le principe est donc en lui-même très innovant, même si je en suis pas certaine de comprendre tous les tenants et les aboutissants, malgré des éléments très vertigineux. J'ai mis une bonne centaine de pages avant de rentrer un peu plus dedans.
Le récit aborde de manière très approfondie des éléments technologiques comme philosophiques. Est-qu'une énième duplication numérique de soi-même est toujours soi-même. Peut-on créer un monde qui évolue par lui-même sans intervention extérieure ? le roman pose également beaucoup de questions sur l'humanité et son avenir, en particulier dans un monde où les ressources sont finies. Mais le roman met aussi l'homme face à sa propre finalité en proposant un monde où la mort disparait grâce aux copies. le monde est donc pour beaucoup un univers virtuel qui obéit à ses propres règles, peuplées de consciences, ou d'imitations de conscience. L'aspect psychologique des copies est par ailleurs bien détaillée et assez fascinante.
Le principal problème de
la cité des permutants est symptomatique de la littérature hard SF, une tendance à l'explication qui étouffe le côté romanesque. Les lecteurs traditionnels sont facilement décontenancés. Je ne suis pour ma part rentrée que très rarement dans l'histoire, l'ayant lu de manière très fragmentée et souvent dans un état de fatigue très avancé. Eh bien ne faites comme moi, ça ne marche pas. La narration très sèche n'aide pas à l'immersion et
Greg Egan ne nous prend clairement pas la main. Beaucoup d'explications très scientifiques et métaphysiques sont particulièrement verbeuses, et on finit par y perdre le fil des histoires.
D'autant plus que l'auteur s'amuse à détailler plusieurs arcs narratifs en parallèle, mais de manière confuse. Tellement que je n'en ai parfois pas compris l'intérêt. L'ensemble n'aide pas à s'attacher aux personnages, que j'ai trouvés globalement assez froids et peu intéressants. A part peut-être
Paul Durham, qui est un mélange intéressant entre idéalisme, ambition et rigueur scientifique.
Entre vision scientifique et innovante ainsi que des questions métaphysiques profondes,
La cité des permutants est un pari ambitieux. Malheureusement, ces partis pris ne sont pas contrebalancés par une histoire passionnante et bien menée. le roman va donc probablement déstabiliser ceux qui n'ont pas l'habitude de lecture ou en quête de quelque chose de léger. J'ai personnellement pas vraiment accroché, sûrement car la période n'était pas propice à ce type de lecture.
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