Il y a un mois, on a vous a dit tout le bien qu'on pensait du roman :
Manhattan Beach qui voyait exploser toutes les facettes de la grande romancière américaine
Jennifer Egan
Juste avant le confinement, soit le 5 mars dernier, les éditions Robert Laffont, qui avaient édité
Manhattan Beach en grand format, ont prolongé notre plaisir en publiant pour la première fois en France, "Ville éméraude", le recueil de nouvelles qui avait fait connaitre la romancière aux USA en 1993.
Un recueil de nouvelles enfin traduit après trente ans et un florilége de nouvelles très différentes dans la forme qui montrait déjà l'étendue du talent de
Jennifer Egan et sa faculté énorme à nous faire entrer en empathie avec des personnages pas forcément très aimables, et ce juste en quelques pages seulement .
Chacune de ces nouvelles brillent par leurs personnages.et le talent immense de caractérisation de son auteur; secret de réussite de toute grande nouvelle.
"Je dois vous faire un aveu, dit il .Jai eu une liaison une seule. en dix huit ans de mariage. Elles le regardèrent ébahis.Il pliait et dépliait sa serviette.le tissu tremblait entre ses doigts." « Puerto Vallarta »,
Les intrigues mettant habituellement en exergue souvent des Américains qui sont en transit à l'étranger (Chine, Espagne, Mexique, etc.) et souvent aussi des adolescents qui voient leurs parents descendre du piédestale sur lesquels ils les avaient mis
Des personnages souvent dans l'incertitudes, des gens plutôt aisés financièrement mais qui éprouvent quelques doutes quelques angoisses voire quelques scrupules, bref des gens pour qui le lecteur ressentira une empathie immédiate.
Ces protagonistes ont souvent une belle manne financière mais savent au fond d'eux que ce n'est pas vraiment cela qui compte.
Nos nouvelles préférées : Peut etre "Pourquoi la Chine? où l'on suit les affres d'un trader américain qui pense retrouver en Chine l'homme qui l'a escroqué et qui hésite entre vengeance et compassion ou « Puerto Vallarta » qui voit une jeune adolescente tomber de haut lorsqu'elle découvrira les mensonges et les faux semblants d'un père qu'elle chérissait tant.
Mais n' oublions pas non plus d'autres récits comme « le coup de la montre», «Lettres à josephine ", "Hiver espagnol, ou encore " une seule pièce" qui valent aussi largement la lecture.
Bref, un recueil de ouvelles comme un idéal de littérature américaine, juste, authentique, élégante et teintée de vérité glaçante. Une vision de l'Amérique, intelligente, palpitante et follement romanesque.
Lien :
http://www.baz-art.org/archi..