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Critique de Henri-l-oiseleur


C'est un massif livre d'art, admirablement illustré, mais si lourd et si peu maniable pour la lecture qu'on aura besoin d'un lutrin pour le lire, ou d'une table sur laquelle se pencher. Contre-indiqué pour qui souffre du "Mal du Lecteur", la Lombalgie.

C'est un peu dommage car le texte de ce volume est au moins aussi intéressant que l'image. Pour nous, l'art maya, celui des stèles, des fresques et des sculptures, est inintelligible. A première vue, on se heurte à un fouillis de lignes et de formes entrelacées, d'où émergent quelques figures incompréhensibles : nos habitudes esthétiques de lecture de l'image, héritées de la Grèce et de l'Italie renaissante, sont complètement inopérantes ici, et il nous faut donc un texte explicatif qui nous montre clairement quoi voir, comment le voir, et comment reconstruire mentalement la scène représentée. Seule l'architecture est plus aisément concevable, car au moins nous sommes familiers des pyramides.

Les essais historiques alternent dans ce volume avec l'étude des représentations artistiques du sacré et du pouvoir. Nos connaissances de l'histoire maya sont floues, car elles dépendent uniquement des sources locales, rédigées ou fabriquées par un peuple pour qui l'histoire n'avait pas le même sens, ni la même importance, que pour nous. L'étrangeté de ce peuple précolombien est frappante : nous comptons le temps et tenons des annales comme les Babyloniens, concevons l'histoire depuis Hérodote, Thucydide et leurs disciples romains, comme une succession d'événements qui s'expliquent les uns par les autres. Il n'en est rien chez les Mayas.

L'étrangeté mentale et esthétique de cette grande civilisation fait toute sa difficulté d'accès, mais aussi -- la difficulté surmontée -- son exotisme et son étrange beauté.
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