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Critique de Annette55


J'ai emprunté ce roman par hasard à la médiathèque .

Il emmène le lecteur au coeur d'une contrée lointaine, imaginaire, non nommée : pays africain , sud - américain ? , exsangue , détruite , en cours de reconstruction après une décennie de guerre civile que les habitants avaient crue sans fin .
Pourtant il y avait de la joie et une effervescence d'initiatives au milieu du chaos , un afflux incroyable d'aides au développement , de fonds de reconstruction ,d'étrangers venus évaluer , conseiller , distribuer subventions , pots- de - vin et percevoir des honoraires.

Afin de commémorer l'armistice tant attendu , le gouvernement ordonne la construction d'une route reliant le Sud dévasté à la capitale du Nord victorieux : symbole de la paix des braves .

Deux entrepreneurs étrangers ont pour mission de goudronner en quelques jours cette voie longue de plusieurs kilomètres , après quoi sera organisée une «  grande parade » où les gens du Sud se rendront au Nord en empruntant cette nouvelle route , le Nord et le Sud fraîchement réconciliés …
Les employés étrangers qui asphaltent choisissent un numéro , l'un se nommera Quatre et l'autre Neuf ….

Sans rien dévoiler je dirai simplement que «  Neuf » transgresse tous les codes comme un chien fou, «  Quatre » ne dévie jamais de sa route : tout les oppose , c'est le ressort de l'intrigue .
L'auteur questionne avec talent la valeur des tentatives de reconstruction par ceux qui sont à l'origine du carnage.
Il porte un regard d'une belle acuité sur le monde , dresse des portraits plutôt cyniques .
Brève , dure , percutante , à l'humour parfait , cette fable géopolitique, étonnante , clairvoyante , sans fantaisie , ni suspense , à la morale implacable, au sein d'un monde complexe et douloureux nous pousse à nous interroger sur nos relations avec le tiers monde , notre part d'humanité , notre capacité à ignorer les malheurs du monde .

La fin coup de poing , glaçante , tempère, je dirai même ——- douche nos optimismes définitivement ——-nous fait réfléchir , surprise très douloureuse sur la route immaculée : dure parabole sur l'incommunicabilité entre les hommes !
Ah , le thème de «  La Route » me fait penser à d'autres romans de la même veine ……
Un auteur talentueux que je ne connaissais pas !
Mais ce n'est que mon avis , bien sûr !





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