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sur 500 notes
« Passion, Participation, et Transparence »

Le voilà, le monde parfait pour l'entreprise « le Cercle » et pour ses employés passionnés, participatifs et transparents !
Mae en fait partie depuis peu et c'est peu dire qu'elle est passionnée par son travail. Son entreprise gigantesque a réuni en un seul compte tous les comptes Internet des usagers. Chacun connait tout sur tous, et y va de son commentaire par-ci, de son like par-là, de son partage par-delà. D'autant plus que les comportements sont quantifiés, donc une compétition s'installe. Plus on est en ligne, plus on répond à tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux, plus on est haut dans la hiérarchie sociale.
La vie privée n'existe plus. Que ce soit au niveau de ses hobbies, de sa manière de vivre, de ses pensées, de la politique, de l'économie, de l'environnement, de l'espace…tout, je dis bien tout est répertorié et public. « Il n'y aurait plus de décisions secrètes, plus d'accords en douce. Tout ne serait que clarté et lumière ».

Le pis de tout, c'est que les gens ont l'air d'adorer ça ! Sauf quelques irréductibles, et non des moindres… « Les réseaux sociaux font croire que les critiques, les commentaires, les commérages, les rumeurs et les conjectures sont la meilleure façon de communiquer. C'est grave. Ce sont comme des calories superflues à l'infini : ça n'améliore rien, ça ne nourrit rien, c'est fait pour tu aies tout le temps envie d'en bouffer »

Quelle utopie…ou plutôt quelle dystopie dans laquelle ce roman très prenant nous emmène ! Et pourtant, nous n'en sommes pas très loin, de cette espèce de totalitarisme !

Je suis très contente d'avoir lu cette histoire, même si elle pèche par excès de longueur et par ses personnages trop peu développés, car elle permet de réfléchir sur son propre comportement face aux réseaux sociaux, même notre préféré, je parle de Babelio bien sûr.
Alors, ne m'en voulez pas si je ne « like » pas votre critique, si je n'ajoute pas de commentaires…J'essaie que Babelio ne devienne pas une drogue, je suis déjà accro aux livres, c'est assez !
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Voici un roman que j'ai trouvé très intéressant à plusieurs égards! Dire que j'ai aimé, pas tant que ça, mais il a le mérite de m'avoir fait réfléchir au monde qui m'entoure directement, aux outils que j'utilise quotidiennement ainsi qu'à ceux qui se développent à un rythme tel qu'on finit par y être indifférent. Et pourtant...
Pour commencer, je parlerai du personnage principal, une jeune femme, Mae, originaire d'une famille modeste américaine, qui a l'honneur d'entrer dans le prestigieux Cercle grâce à son amie Annie. Prise à contrepied, Mae est un personnage insupportable par son attitude, son absence de scrupules, incapable de se remettre en question, irrespectueuse, ne pouvant s'empêcher encore et encore de retourner vers celles et ceux qui l'utilisent, l'exploitent à cause de son inconstance. Et :non, on ne s'attache pas à elle. A aucun prix. D'ailleurs, si le propos du roman n'avait pas été malgré tout si prenant, j'aurais arrêté ma lecture car vraiment, Mae mais aussi la plupart des autres personnages sont tout simplement exécrables. On s'attend d'ailleurs, tout de suite, à ce qu'elle refuse ce qu'on lui impose en entrant au Cercle: partager le contenu de son portable sur le serveur de l'entreprise, photos, vidéos et compte-rendus médicaux inclus. Mais non: elle comprend tout-à-fait cette demande de transparence.
Alors le Cercle: kesako? Je dirais une secte de la taille d'une multinationale, une sorte d'entreprise Google où tous les salariés sont endoctrinés, à qui ont a répété et répété qu'ils étaient les avant-gardes d'un nouveau monde idéal, représenté par cette sorte de campus géant auto-suffisant, dans lequel on travaille, vit, fait du sport, s'amuse, jour et nuit sous le regard bienveillant des uns et des autres; Mae est une nouvelle recrue docile et zélée, tellement heureuse de faire partie du Cercle; elle est très vite repérée par les trois gros Boss, Bailey l'idéaliste, Stenton le pragmatique ambitieux, et caché par là, Ty, le génie autiste qui a fondé le Cercle. Mae monte rapidement les marches majestueuses de la renommée pour devenir "les yeux" permanents de ce qu'il se passe aux Cercle de millions de followers dans le monde.
Pendant ce temps, au Cercle, on développe des outils technologiques pour un monde plus démocratique, où les enfants ne pourraient plus être maltraités, où il n'y aurait plus aucun danger ni aucun secret, où tout serait visible, partagé, accessible.
Tout ce que décrit Dave Eggers dans ce roman s'inspire totalement de ce qui existe déjà dans notre monde, , il suffit de travailler dans une entreprise connectée, utilisant des systèmes de messagerie et des plateformes ou serveurs internes pour s'en convaincre, tout comme un simple retour en arrière de 25 ans (une poussière) nous permet de voir à quel point nos modes de communication ont changé.

Ca reste une dystopie où ces technologies de communication et de surveillance sont poussées à l'extrême, mais ça fait réfléchir. Vers quoi court-on? Jusqu'à quand sera-t-il encore temps de dire stop, on va trop loin? Et avec Internet, ses moteurs de recherche et ses réseaux sociaux, jusqu'à quel point est-on encore invisible, et libre?
Un roman dérangeant, oppressant et très subtil au niveau de l'écriture. Je ne conseille pas cette lecture à celles et ceux qui étouffent déjà dans ce monde ultra-connecté.
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Quand Mae, vingt-quatre ans et folle de joie, franchit le portail du campus du Cercle pour y travailler, j'ai eu d'emblée l'impression de passer le seuil de l'Enfer. D'ailleurs, Cercle, Enfer... Dante et ses géographies infernales semblent bien proches.

Le roman de Dave Eggers traite de l'industrie des réseaux sociaux et du développement des nouvelles technologies. Cette vaste entreprise, le Cercle, prône un management qui place l'humain au centre de la relation professionnelle. Tout le monde sourit et répète les mantras gravés un peu partout sur les pavés des chemins et les murs. Comment ne pas voir là des caractéristiques d'une secte? Et ce n'est que le premier jour de Mae.
Son travail consiste à répondre aux clients du Cercle, dans le service Expérience Clients (service clients doit être devenu trop terre à terre). Mais également à participer de façon active et enthousiaste sur Zing (l'équivalent de Tweeter) et sur les profils des autres membres de la secte... pardon du Cercle. le tout étant chiffré, analysé, enregistré, partagé...

Le Cercle pousse un chouïa notre société actuelle déjà ultraconnectée vers le pas supplémentaire. L'omniprésence des réseaux sociaux et d'Internet évolue vers leur omnipotence. C'est terrifiant, angoissant et pose quantité de questions sur la transparence et ses limites, le droit ou non à la vie privée, à la confidentialité, le libre arbitre, etc. Avoir des millions d'amis sur son compte qui envoient des tonnes de smileys, des commentaires à chaque zing ou post du genre "Ouah", "Trop bien"... bienvenue dans l'ultracommunication limitée!

C'est clair que le roman m'a beaucoup interpelée. Refusant Facebook, Tweeter, Instagram et autres, le propos du livre m'apparaît d'autant plus inquiétant. Il y a néanmoins pas mal de longueurs dans le développement. Et le personnage de Mae m'a énervée assez souvent. Maintenant, dilemme : faut-il se demander SI l'intrigue se réalisera dans la vraie vie ou QUAND elle deviendra vraie?
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Le Cercle est le portail qui a absorbé Facebook, Twitter et Google grâce à son innovation majeure : TruYou, le « vrai moi ». L'internaute n'a plus qu'un seul compte, un seul mot de passe, un seul système de paiement. Mais surtout il apparaît sous sa véritable identité. Tout est désormais public et enregistré : ses commentaires, ses achats, son activité sur les réseaux sociaux. Les fondateurs du Cercle souhaitent aller plus loin et parvenir à une transparence totale. L'idée est que seuls ceux qui ont des choses à se reprocher ont besoin de l'anonymat. Consulteriez-vous des sites pornographiques si votre historique de navigation était public? Accompliriez-vous une mauvaise action si votre comportement était observé par des dizaines de caméras et des centaines d'internautes? La société multiplie les innovations et cherche à atteindre la complétude du cercle : il faut tout voir et tout savoir. Nous rentrons dans les arcanes du Cercle en suivant l'intégration de la jeune Mae Holland au sein du "service client" de l'entreprise. Il lui faudra partager, commenter et évaluer en permanence. Elle se doit d'être active et réactive face à un flot intarissable de sollicitations. Ce personnage sera le prisme au travers duquel seront dénoncés l'écrasement de l'intime et de la vie privée. le virtuel prend le pas sur le réel, l'être humain est saturé de sollicitations en tout genre et de bienveillance stérile. le roman nous questionne sur les conséquences perverses que pourraient avoir l'invasion des nouvelles technologies sur nos vies privées et nos libertés individuelles. Ce n'est certes pas une oeuvre sans défaut, on peut notamment lui reprocher des personnages plats et une intrigue sans surprise - mais c'est assurément un roman et invite à la réflexion dans la lignée de la série "Black Mirror".
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Mae n'en revient pas : elle travaille au Cercle, l'endroit le plus in et le plus influent de la planète ; une tech-company qui fait rêver tout un chacun et traite ses employés comme des rois. Elle ne cesse de remercier Annie, son ex colloc de fac qui l'y a fait rentrer. Si Mae montre dès les premiers jours de l'enthousiasme à travailler, elle met toutefois du temps à s'habituer aux us et coutumes de la boîte, centrée sur le partage. Il ne lui faudra pas longtemps pour s'intégrer parfaitement et faire tout ce qu'on lui demande, sans se rendre compte qu'une transformation s'opère en elle...

Si vous avez lu et aimé 1984 (Orwell), le Meilleur des mondes (Huxley) ou encore Fahrenheit 451 (Bradbury), il faut compléter avec le Cercle, tout aussi ambitieux, d'autant plus qu'il est complètement ancré dans le monde numérique moderne qui nous entoure et gère notre vie depuis qu'internet est devenu accessible au grand public et que les réseaux sociaux ont émergé.
Le Cercle, c'est une compilation contemporaine et revue au goût du jour du pire que l'humanité avec ses grandes idées puisse nous réserver.
Le Cercle, c'est une allégorie même pas cachée du pouvoir que les géants de l'informatique tels Facebook et Google détiennent aujourd'hui ; pouvoirs sur l'information (et a fortiori la désinformation), sur la vie privée (et a fortiori ce qui ne le sera plus jamais vraiment), sur la liberté d'expression (ou pas) et la personnalité propre en fonction du regard d'autrui (comme si on était les mêmes IRL et online...).
Dave Eggers nous présente une société fictive aux relents bien réels installée sur un campus californien aux airs paradisiaques calqué que le modèle des tech-companies de la Silicon Valley, comme Facebook à Palo Alto (qui zyeute grandement sur Menlo Park et une future expansion de la taille d'une ville), Apple et son tout nouveau Apple Park à Cupertino (déjà trois campus dans la région, pourquoi s'arrêter là ?), ou même le Googleplex à Mountain View de Google, qui ne cesse de croître et vient encore d'acheter des milliers de mètres carrés à San Jose. Des villes dans des villes (et je ne vous parle pas du gravissime problème de logement qui court actuellement dans la Bay Area à cause de ça, généré entre autres par une politique depuis vingt ans d'acceptation de construction d'entreprises mais pas de logements, bref une toute autre histoire... ou pas). Ces entreprises, on le sait (et l'on pourrait aussi citer Amazon), ont ce qu'on appelle le monopole dans leurs marchés respectifs. L'auteur ne fait qu'à peine exacerber cette capacité d'un groupe unique à concentrer tous les pouvoirs et toutes les informations, et a ainsi, seulement cinq ans avant le drame Cambridge Analytica, dénoncé le fait que ces géants ne faisaient que bouffer nos données personnelles, les compiler, les analyser, les décortiquer pour mieux les utiliser, les revendre à prix d'or, pour mieux cibler, viser, attaquer de manière insidieuse les pauvres victimes consentantes malgré elles que nous sommes. Parce que nous aimons ces gadgets ; nous sommes devenus, volontairement ou non, des dépendants insouciants et imprudents.
Eggers ne fait, dans cet ouvrage, que pousser à peine des limites déjà atteintes et souvent déjà repoussées. Sous couvert à chaque fois de bonnes intentions comme le but d'éradiquer les violences familiales, les enlèvements d'enfants ou le crime en général, les personnages responsables de la firme développent les dernières technologies capables d'enlever toute liberté individuelle, se préparant derrière une pluie de smileys à une tyrannie globale qui de loin n'en a pas l'air mais que personne ne pourra jamais combattre.
Sans jamais dire que derrière toutes ces innovations censées régler tous les malheurs du monde il y a des atteintes graves et supplémentaires à l'indépendance, le lecteur comprend toutefois très vite les enjeux et problématiques que suscitent de tels "progrès". On écarquille les yeux, on lâche des "oh, purée" d'hallucination tant on ne serait probablement pas d'accord qu'un pas en avant vers la sécurité nous ramène trois pas en arrière vers une autorité despote et l'hégémonie, que tout le monde puisse voir à n'importe quel moment où on est et ce qu'on fait, ce qu'on a mangé, ce qu'on pense, si on est endetté, si on a voté aux dernières élections et surtout pour qui, si notre cholestérol a augmenté voire même si on a des criminels dans la famille, idées toutes développées dans ce livre (d'ailleurs, aurions-nous tout autant halluciné en 1990 si on nous avait dit qu'un jour on partagerait nos photos et notre vie à des inconnus qui peuvent interagir avec nous en un clic ? Et aurions-nous été d'accord que ces plateformes soient utilisées pour nous bombarder de publicités, nous inciter à l'achat jusque dans notre maison, collecter nos données personnelles tout en sachant que n'importe qui, même à 10 000km et sans s'être jamais vus, pourrait critiquer ce qu'on fait et ce qu'on dit, jusqu'à même qui on est et tous les pauvres détails qui peuvent emballer une photo ou un commentaire, ou nous traiter de tous les noms sans justification ? Aurions-nous dit "oui" à une telle société ?).
Le Cercle, c'est purement et simplement une secte. Ses employés, incités à ne jamais quitter le campus qui dispose de tout (pratique, non ? Oui mais...), sont tous complètement façonnés et moulés dès leur arrivée, sont tous des disciples inconscients d'une organisation qui se cache derrière la technologie et le fric, derrière les cadeaux, la bouffe gratuite, l'abonnement à la gym inclus, les massages fournis, la boutique sur place et le gîte/couvert offerts. Les trois grands patrons se font nommer rien de moins que "les 3 Sages", qui d'ailleurs eux ne participent pas franchement à toute la "transparence" qu'ils réclament de leurs collègues et de la population mondiale. On y reconnaît en outre l'empreinte d'une société telle que celle de l'Eglise de Scientologie, dont le but scandé est la création "d'une civilisation sans folie, sans criminel et sans guerre, dans laquelle les gens capables peuvent prospérer et les gens honnêtes peuvent avoir des droits, et dans laquelle l'homme est libre d'atteindre des sommets plus élevés", mais dont les méthodes sont loin de rejoindre leur candide slogan, et pour qui la pression, l'intimidation, le chantage, l'interdiction de circuler hors du cocon et la pensée totalitaire sont de mise. Exactement comme au Cercle, qui pense aussi avoir une mission, celle de rendre le monde transparent, accessible à tous, car le savoir est la propriété de tous. Car rappelons-le, au Cercle : Partager, c'est aimer ; garder pour soi, c'est voler". Notons d'ailleurs, entre brèves parenthèses, qu'à leur système nommé TruYou (qu'on pourrait traduire par "le vrai soi") on pourrait simplement ajouter une lettre et obtenir ThruYou ("à travers soi", dans le sens "je vois tout de toi"), une simple distorsion orthographique et phonétique qui veut pourtant tout dire...
Quant à ce qu'ils exigent de leurs employés qui bossent chacun avec neuf écrans d'ordinateur, deux bracelets électroniques et un casque audio qui parle tout le temps, ça peut s'assimiler à de l'asservissement, de l'abus de pouvoir, de l'esclavagisme pur et simple que les pauvres brebis pas errantes du tout (et c'est ça le pire) se voient contraintes d'accepter, parce que ça a l'air normal, que c'est comme ça que ça marche ici, qu'on le demande avec le sourire et parce qu'on leur a bien fait comprendre qu'ils faisaient partie d'une communauté, d'un avenir en marche, qu'on leur a servi le blabla de la chance d'être un écrou dans le changement imminent de l'ordre mondial (prenez "ordre" dans les deux sens) et que sans eux le Cercle ne serait rien et que le Cercle, bien sûr, les aime.
Et puis toute la notion du regard de l'autre. Des autres, de la communauté. du monde. Les exigences relationnelles, le pouvoir d'un pouce levé, d'un commentaire. L'influence, les followers, le reflet de soi dans les écrans des autres. le harcèlement de l'image. La perte de son identité propre soumise au jugement de la masse...
Ce livre, qui n'est pourtant pas écrit dans une prose phénoménale, il faut l'avouer, fait néanmoins immensément réfléchir à notre condition actuelle, notre nouveau moi face au monde virtuel, à ce que le monde informatique peut aussi bien nous offrir que nous voler.
C'est de l'anticipation ? Non, c'est demain. C'est maintenant.
Brillant.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Je sors à l'instant de ce roman qui m'a profondément scotché et secoué. Je ne sais pas si ce live possède la valeur littéraire de 1984 ou du Meilleur des mondes, mais je sais en revanche qu'il m'a fait réfléchir comme jamais sur certains traits de votre époque.
Mae Holland, une jeune et jolie femme est embauchée au Cercle, une société de la Silicon Valley qui fait irrémédiablement penser à Facebook, Google ou Apple, ou même plutôt comme à une sorte de mélange des trois. Elle découvre une société highTech telle qu'on l'imagine, bureau très classe, Open Space, surcharge écrasante de travail, confusion vie privée et boulot etc...Puis peu à peu, en montant dans la société elle est associée à des projets de plus en plus excitants. Si elle ne comprend guère tous les problèmes qu'impliquent les technologies auxquelles elle contribue, ce n'est pas notre cas à nous lecteurs qui comprenons qu'elle est en train de plonger dans un cauchemar totalitaire. Et avec elle tout le reste de la population soucieuse de transparence. Sous couvert d'améliorer la société, le monde devient proprement terrifiant. Plus de jardins secrets ou d'intimité dans ce nouveau monde high tech et tout cela bien sûr pour notre bien. Dans un récent article du monde un journaliste s'interrogeait sur un enfant qui dès le CM1 voulait non pas un téléphone mais un smartphone, avec dès cet âge un volume horaire incroyable accordé aux réseaux sociaux. Pas de doute, si ce monde terrifiant imaginé par Dave Eggers doit arriver, alors il a peut-être commencé.
le problème est que le monde décrit dans ce livre brillant qui se dévore ressemble furieusement eu notre.
Je ne suis pas prêt d'oublier certaines scènes du livre que je m'en voudrais de spoïler. La force du livre est de se placer du côté de cette jeune femme qui ne perçoit que la séduction de ce monde factice qui devient son seul monde, à l'exclusion de tout autre.
C'est vraiment un livre qui m'a terrifié. Il pourra rappeler certaines choses à ceux qui ont pu regarder cette superbe série Black Mirror. le livre a toutefois précédé la série et possède sa propre force.
Comment ne pas s'interroger sur la force et la puissance d'attraction de ces réseaux sociaux fussent-ils littéraires qui conduisent un inconnu à écrire une critique pour des inconnus et d'autres inconnus à la lire ? L'auteur semble nous dire qu'il serait peut-être temps de s'effacer de tous les réseaux sociaux, mais en aurons-nous la force ?
On ne ressort pas tout à fait indemne de cette lecture qui nous interroge toutes et tous. En tout cas si nous ne le faisons pas, un jour il sera trop tard.
le fait d'avoir choisi une héroïne totalement aveugle à ce à quoi elle contribue m'a paru après coup fort pertinent. Elle, c'est nous.
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Le Cercle ou la perversité d'un monde digitalisé et dominé par les réseaux sociaux. On y retrouve une société régie par le numérique poussé à son paroxysme, la recherche permanente de la popularité.
Etre embauché dans le Cercle ? le rêve absolu, la consécration !

Nos Google, Facebook et autres gadgets devenus aujourd'hui notre quotidien sont très facilement reconnaissables et ce roman dystopique nous montre sans trop de difficulté leur face cachée et la perversité dans laquelle on aura tôt fait de tomber (si ce n'est déjà fait) si on laisse faire.

Voici le sujet de ce roman. Original et bien construit à la base, j'ai eu la sensation gênante que l'auteur lui-même s'est laissé entraîner et est tombé dans son propre piège via des personnages lisses, manquant de consistance, un scénario qui s'alambique au fil des pages. Bref, déçue par ce coté un peu trop prévisible...

Il est vrai que dans ce registre, passer derrière une Servante écarlate et un 1984 n'est pas chose aisée et peut-être aurais-je dû lire ce roman avec 20 ans de moins ??
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The circle", le film réalisé par James Ponsoldt, adapté du roman d'anticipation Dave Eggers sorti en salles en france le 12 juillet dernier après avoir connu un échec cuisant aux USA, et ce, malgré la présence d'Emma Waston et de Tom Hanks au générique.

En dépit de la présence d'Eggers comme coscénariste du film, l'adaptation cinématographique n'est pas aussi forte et convaincante que le livre original, et cela certainement du à des concessions et un besoin de la production de rendre le film plus grand public, public d'Emma Waston oblige.

Avec ce livre qui a connu un beau succès aux Etats Unis, l'auteur imaginait une terrifiante mais très juste dystopie dans laquelle une entreprise, ressemblant à s'y méprendre à Google, prend le contrôle de nos vies.

Une critique glacante et particulièrement pertinente des réseaux sociaux et de la façon dont ils s'immiscent dans la vie de tout un chacun.

Bref, une version contemporaine et un peu moins abrupte du 1984 d'Orwell, où la coercition se fait non pas par une milice, mais par la pression du collectif et de la nécessité d'être toujours bienveillant - comme l'est en surface le patron de la boite joué par un Tom Hanks plutôt étonnant en léger contre emploi- même si cela entrave notre intimité.

Dave Eggers vise juste, en trouvant un équilibre entre le crédible et ce qui est encore de l'anticipation et particulièrement terrifiant.

En suivant Mae, jeune provinciale fraîchement embauchée, on découvre un gigantesque campus dédié aux salariés du Cercle, lieu de travail idyllique où tout le monde est souriant et attentionné, où les supérieurs sont soucieux du bien-être de leurs subordonnés, où tout, enfin, est fait pour que vous vous sentiez accueillis à bras ouverts.


The circle, le film comme le le livre, aborde avec pertinence et perfidie la thématique des effets néfastes des réseaux sociaux et de la sur-consommation d'écrans dans notre quotidien, comment les multinationales utilisent les informations qui nous échappent, Uet comment de belles intentions au départ entraine une violation de la vie privée voire le libre choix des individus.

Cependant, ce qui était assez clair et prenant dans le livre d'Eggers l'est moins dans le film de James Ponsoldt, à cause d'une narration qui supprime quelques passages et personnages importants du livre, rendant certaines décisions de l'héroïne difficilement compréhensible, notamment dans une seconde partie pas franchement convaincante et un dénouement tellement abrupt qu'il en devient abscons.

De nombreux ingrédients du livre ont été retirés ou transformés, ce qui a contribué à changer le sens et le discours de l'oeuvre et le rendre plus confus et diffus.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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LE CERCLE de DAVE EGGERS
Mae avait été étonnée par l'amitié que lui portait Annie mais elle fut encore plus surprise quand elle l'aida à se faire embaucher par le Cercle l'entreprise la plus novatrice, la plus en pointe dans le secteur de l'internet. Dirigée par un triumvirat, Ty, Bailey et Stenton, c'est la société qui fait rêver. Dès son arrivée, Mae est subjuguée par les conditions de travail, les outils mis à sa disposition et l'aide de tous pour s'intégrer. Des jeux, des cours de cuisine, une piscine, badminton, tennis, des chambres pour ceux qui travaillent tard, tout est pensé, étudié, réfléchi pour que tous les employés donnent le meilleur d'eux mêmes. Mae travaille à L'Experience Client, elle doit les renseigner, et en contrepartie elle reçoit une note de leur part, 100 étant la perfection. Elle doit aussi consacrer du temps à un réseau interne, assister à des réunions, des fêtes, toutes ces activités qui créent du lien entre les employés et les gens qui les suivent sur internet, les Followers. de nombreux projets sont présentés qui visent surtout à mobiliser les gens connectés pour rendre le monde plus sûr, moins de viols, moins de meurtres, moins d'enlèvements d'enfants.. Pour arriver à cela, des caméras se développent dans l'espace public et dans les maisons et à un moment il devient évident qu'il faut s'attaquer à la sphère politique pour progresser, le but étant la transparence totale pour tous…
Utopie, dystopie, c'est un livre qui explore ce que pourrait être le futur sur la base des technologies déjà existantes. Écrit en 2013, le Cercle envisage l'extension de ce qui existe aujourd'hui à l'état embryonnaire avec des outils déjà utilisés volontairement mais qui seraient étendus par une sorte de contrainte issue du Réseau Social tout puissant qui par ses notations forcerait la main à tous. Autre aspect largement évoqué par la vie de Mae, c'est l'entreprise qui devient le seul et unique centre d'intérêt, la famille peu à peu mise de côté puisqu'on peut dormir au travail et tous les loisirs sont disponibles et gratuits.
Malgré quelques bavardages et des longueurs, c'est un livre très intéressant qui renouvelle les visions entre aperçues dans 1984 ou le Meilleur des Mondes mais avec les outils du 21 ème siècle.
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J'ai trouvé que ce livre était une anticipation intéressante de ce que pourrait devenir notre société, avec l'influence des réseaux sociaux et l'impératif de dévoiler/partager son intimité avec tous. On imagine que The Circle pourrait être Google. On pense à 1984 et "Big brother is watching you".

C'est bien pensé, mais à peine assez bien écrit pour me donner envie de le recommander.
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