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Samuel Todd (Traducteur)
EAN : 9782070786893
640 pages
Gallimard (27/08/2009)
4.23/5   102 notes
Résumé :
Valentino n'a pas 8 ans lorsqu'il est contraint de fuir Marial Bai, son village natal, traqué par les cavaliers arabes, ces miliciens armés par Khartoum. Comme des dizaines de milliers d'autres gosses, le jeune Soudanais va parcourir à pied des centaines de kilomètres pour échapper au sort des enfants soldats et des esclaves. Valentino passera ensuite plus de dix ans dans des camps de réfugiés en Ethiopie et au Kenya, avant d'obtenir un visa pour l'Amérique. Ironie ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Mon cher Achab, comment as-tu fait pour rester fier et debout, après tout ce que tu as enduré ? le grand quoi raconte à travers le portrait de Valentino Achab Deng, le sort de nombreux enfants dit « les enfants perdus » qui se sont lancés dans une longue marche pour fuir la folie meurtrière des hommes. Eggers se fait le passeur de mots d'un garçon qui a vu et vécu l'horreur au quotidien. Nombre de ces amis sont tombés, tués par la bêtise humaine, par une nature inhospitalière, par la maladie. Toi Achab, « ta bonne étoile » t'as maintenue en vie. Ton récit est douloureux, ta foi dans la vie magnifique. Pourtant même après ton départ de Kakuma pour les Etats Unis, la violence de rattrapera mais une nouvelle fois, ta force intérieure te sauveras. Permets- moi de joindre à ton histoire tes amis Achor, Moses, Tabitha l'amour de ta vie, Noriyaki qui a cru en tes talents , la famille Gop qui t'a accueillit comme un fils.
Je terminerai par tes mots qui en disent plus long que n'importe quel discours.
« Je raconterai ces histoires à des gens qui écouteront et à ceux qui ne veulent pas les entendre, aux gens qui me le demanderont et à ceux qui me fuiront. Et tout le temps, je saurai que vous êtes là. Comment pourrais-je prétendre que vous n'existez pas ? Impossible. Ce serait comme si vous affirmiez que je n'existe pas ».
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Ce titre énigmatique fait référence en définitive au sens de la vie, que nous sommes tous condamnés à bricoler tout au long de notre existence. le sous-titre, « Autobiographie de Valentino Achak Deng » est beaucoup plus explicite. C'est lui qui va entièrement prendre la parole dans ce récit romancé par Dave Eggers.

Né dans l'ethnie dinka dans le sud du soudan au début des années 1980 Achak assiste tout jeune au massacre de son village par des cavaliers, commandités par Khartoum. Ils prendront possession des terres de leurs victimes et réduiront en esclavage les femmes et les enfants qui n'auront pas été tués. Il en réchappe de peu, contraint de fuir à travers les déserts avec des dizaines d'autres garçons de son âge.

Ils cherchent refuge en Ethiopie où un camp de réfugiés s'est installé à Pinyudo, près de la frontière. Mais quatre ans plus tard ils doivent à nouveau fuir les forces éthiopiennes qui se sont retournées contre eux. Leur nouvel eldorado sera situé au Kenya. Un gigantesque camp de réfugiés naît à Kakuma. Achak (appelé aussi du prénom Valentino ou Dominic) y passera dix ans avant d'obtenir un ticket d'émigration vers les Etats-Unis, juste avant le 11 septembre 2001…

Nous savons dès le début du roman que les difficultés ne manquent pas dans ce nouveau pays. Achak a eu du mal à s'adapter à la mentalité et au mode de vie américain, même s'il est chrétien.

Ce gros roman généreux, prix Fémina étranger 2008, se lit avec avidité. Achak survit à toutes ces épreuves, grâce à une grande part de chance et à une grande volonté de vivre. Il mesurera très tôt à quel point la vie est fragile. Beaucoup de ses compagnons d'infortune mourront de faim et de soif, de maladies ou bien tués par leurs nombreux ennemis. Pourtant, sans l'exagérer, le ton un peu rigolard d'Achak enrichit le roman qui aurait pu se contenter d'enchaîner les scènes de bravoure macabres.

Je ne savais rien de cette guerre civile du Soudan dans ces années-là. La création d'un état indépendant du Soudan du Sud en 2011 n'a apparemment pas suffi à régler tous les problèmes. La région est à ce jour encore la proie de troubles fréquents. La malnutrition y fait de nombreuses victimes malgré les revenus liés au pétrole.
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Un livre passeur-de-mémoire.
Des pages pour dire le combat de milliers d'êtres humains que la guerre civile au Soudan a meurtri au plus profond de leur chair et qui ont vécu des épreuves ô combien inimaginables.
Des mots qui heurtent, émeuvent, témoignent de la violence inouïe et la folie effroyablement incontrôlable des hommes.
Le récit-temoignage inoubliable d'un Enfant perdu, pour ne pas que l'histoire se répète.

« Au Soudan, mourir est un jeu d'enfant, surtout pour un enfant. »

Le microsillon est abîmé. Car inlassablement, elle semble se répéter, pourtant.

« Que tout ceci soit arrivé est criminel. C'est aussi un crime d'avoir laissé faire. »

Un livre nécessaire, incontournable, d'une grande force, brillant, savamment construit.

« Ce livre est le récit romancé de ma vie : depuis le moment où j'ai été séparé de ma famille à Marial Bai, jusqu'aux treize années passées dans des camps de réfugiés en Éthiopie et au Kenya, et à ma rencontre avec les foisonnantes cultures occidentales, à Atlanta et ailleurs.
En le lisant, vous en saurez davantage sur les deux millions et demi de personnes qui ont péri pendant la guerre civile soudanaise. Je n'étais qu'un gamin quand le conflit a éclaté.
[...]
Même aux heures les plus sombres, je pensais qu'un jour viendrait où je partagerais mes expériences avec vous, lecteurs, pour éviter que ces atrocités ne se répètent. Ce livre est une forme de combat; une façon de rester vigilant et de poursuivre la lutte. Lutter pour renforcer ma foi, mon espoir et ma croyance en l'humanité. Merci de lire ce livre. Et que Dieu vous garde. »
Valentino Achak Deng, Inig & cung as Atlanta, 2006
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LE GRAND QUOI de DAVE EGGERS
C'est l'histoire romancée de Valentino Achak Deng, garçon d'à peine 8 ans quand il quitte son village du Sud Soudan, il marchera pendant des semaines et des mois, se retrouvera dans des camps de réfugiés au Kenya et en Éthiopie. Puis après une très longue et incertaine attente il obtiendra un visa pour les États Unis, Atlanta. Dave EGGERS a interviewé Valentino très longuement, a romancé lorsque les souvenirs étaient absents. le conflit du Sud Soudan a fait à ce jour 2,5 millions de gens déplacés, les enfants soldats, l'esclavage et les viols, la mise en place de la charria, Valentino raconte l'horreur au quotidien vue par un enfant isolé de ses parents et de sa famille. Son village sera brûlé, une trentaine de personnes exécutées , il mettra des années à connaître le sort de ses parents. le visa tant espéré le verra débarquer à Atlanta ou d'autres difficultés vont l'attendre, il va retrouver des réfugiés comme lui, aussi divisés qu'au Soudan. Sans compter le vol dont il sera victime dans son appartement.
Un livre témoignage sur un conflit à la fois ethnique et religieux attisé par la découverte de pétrole. Lecture dure et intéressante, EGGERS s'attache aux pas de Valentino sans recherche de pathos, il rend compte sans jugement.
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DAVE EDGERS – LE GRAND QUOI – GALLIMARD
Dans ce long roman Valentino, jeune réfugié Somalien aux Etats-Unis, raconte sa vie.
Enfant, il fit partie de ces milliers « d'enfants perdus » qui ont traversé la Somalie à pied, jusqu'en Ethiopie, fuyant les combats, le massacre et l'agonie de leur peuple. Une marche dans le vide et la cruauté sur des milliers de kms.
Une longue route sur laquelle ils voient tomber nombre de leurs compagnons d'une troupe qui grossit tous les jours, croisent des hordes de soldats ne sachant plus parfois les ordres, aidés par des mirages leurs seuls vrais compagnons d'arme, se réfugient pour 1 heure dans le giron d'une mère sans enfants, marchent parfois plusieurs jours sans dormir, sans manger ni boire, devant âprement négocier et monnayer la moindre graine. Quand ils trouvent finalement leurs premiers camps de réfugiés, ceux-ci s'avèrent de véritables réservoirs d'embrigadement, et la troupe doit fuir.
Au bout du compte, il passera 13 ans de sa vie dans des camps, d'où il pourra grâce à des programmes humanitaires émigrer vers les Etats-Unis. Il faillit ne jamais pouvoir s'envoler, son avion devant partir le 11 septembre 2001. Finalement, avec le soutien sans faille d'un parrain, il reconstruit peu à peu sa vie.

C'est un livre profond, où l'on voit un enfant se battre mentalement pour sa survie, y compris aux Etats-Unis quand il faillit mourir dans un cambriolage raciste.
Une construction originale, avec des AR entre le passé et le présent, où l'on reçoit la parole de Valentino en pleine figure quand il s'adresse mentalement aux gens qu'il croise et raconte sa vie.
C'est ainsi le moyen de sa survie : il parle silencieusement aux autres, une manière de les regarder droit dans les yeux.

C'est un livre que l'auteur a construit avec le vrai Valentino, dans le cadre de longs entretiens. Pratiquement une biographie donc, mais dont la part romancée a une importance fondamentale car elle nous permet à nous lecteurs un retrait salvateur.
Valentino existe vraiment et a créé une fondation d'aide à la reconstruction de la Somalie et du Darfour, également aux réfugiés soudanais aux Etats-Unis.
« Losrque Dieu a créé la terre, il nous fit d'abord, nous le peuple des Monyjang. Il fit du premier homme la plus grande et la plus forte créature de la terre. Il lui donna une femme magnifique, la plus belle sur terre. Quand Dieu en eut terminé et que les Monyjang furent sur terre à attendre ses instructions, Dieu s'adressa à l'homme : « Maintenant que tu es là, sur la plus sacrée et la plus fertile des terres je peux te donner encore une chose. Une créature : une vache. Dieu donna donc à l'homme le bétail, un troupeau magnifique, exactement comme le souhaitaient les Monyjang. L'homme et la femme l'ont remercié du cadeau : ils savaient que les bêtes leur procureraient du lait et de la viande ainsi que la prospérité. Mais Dieu n'en n'avait pas fini. Il ajouta : « Choisis entre ce troupeau, qui est mon cadeau, et le Grand Quoi. »Le premier homme leva la tête vers Dieu et demanda ce que pouvait bien être ce grand Quoi. Dieu répondit à l'homme : « je ne peux pas te le dire mais il faut que tu choisisses entre le bétail et le Quoi ». L'homme et la femme avaient le troupeau sous les yeux. Ils savaient qu'avec ces bêtes il vivraient bien. Que pouvaient-ils espérer de plus ? L'homme et la femme trouvaient stupide d'abandonner ce troupeau pour le Quoi. L'homme opta pour le bétail. Dieu testait l'homme pour voir s'il se rendait compte de qui lui avait été donné, s'il savait se satisfaire de cette générosité plutôt que de l'échanger avec une énigme. »
Mais qu'est ce que le grand Quoi ? Quel est le dessein de Dieu pour Valentino ? Des questions qui, au bout du compte, hantent tout le roman et auxquelles nous lecteurs cherchons à répondre sans relâche
Anabelle
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Mon garçon, il y avait de la vie dans ces villages ! Il y a de la vie ! Malgré les apparences, environ quinze mille âmes. Si tu voyais des clichés d'un village pris d'avion, tu serais sans voix face à l'apparence misérable des habitations et des activités humaines. Le sud du Soudan ressemble à une terre brûlée, mais ce n'est pas non plus un désert sans fin. C'est aussi une terre de forêts et de jungles, de fleuves et de marais, où vivent des centaines de tribus, des milliers de clans. Des millions de gens.
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J'avais beau savoir qu'on allait bientôt traverser la frontière d'un pays en paix, cette fois je ne rêvais plus de saladiers remplis d'oranges. Le monde était le même partout, je le savais. Les variations sur l'échelle de la souffrance d'un endroit à un autre étaient infimes.
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On était jeunes et on pensait avoir tout le temps de s'aimer. Quelle erreur. Attendre d'aimer, ce n'est vraiment pas une façon de vivre.
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C'est plus facile pour un Arabe de tuer un Dinka, ou le contraire ?
- Avec la même balle, les deux meurent. La balle s'en moque. 
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Que tout ceci soit arrivé est criminel. C'est aussi un crime d'avoir laissé faire.
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Videos de Dave Eggers (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dave Eggers
Philippe vous présente deux coups de coeur ! - le premier est La parade de Dave Eggers aux éditions Gallimard A retrouver sur notre site : https://bit.ly/3p6CcMf - le second est Au nord du monde de Marcel Theroux aux éditions Zulma A retrouver sur notre site : https://bit.ly/3uDFDLn
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