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EAN : 9782283023334
192 pages
Buchet-Chastel (30/08/2012)
3.38/5   85 notes
Résumé :
On a beau avoir deux yeux, ils regardent souvent dans la même direction, si bien qu’au lieu de se compléter, ils travaillent en doublon, ce qui est regrettable. Toute considération esthétique mise à part, s’ils pouvaient, chacun d’eux, faire preuve d’un peu plus d’autonomie, si l’un s’occupait de regarder à droite pendant que l’autre regarde à gauche, on aurait sûrement une vision du monde moins parcellaire. On toucherait d’un peu plus près à la vérité des choses.>Voir plus
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Un peu surprise de constater que Libellules était un recueil de nouvelles, j'ai néanmoins adhéré rapidement à la succession de ces textes, qui exploitent des épisodes banals du quotidien, mais revu par Joël Egloff, maître de la dérision, voire de l'autodérision, avec cet art de mettre en mots de façon humoristique de situations familières. C'est d'ailleurs l'auteur qui mène la narration, exprimant de façon très drôle au cours de l'un des textes la solitude de l'écrivain qui coupe les cheveux en quatre alors qu'il a confié les siens ( de cheveux) à une coiffeuse.
Présence de l'enfance, également, que ce soit à travers les souvenirs de l'auteur (très drôle la carabine à patate) ou les interrogations existentielles du rejeton.

On sourit souvent, on rit parfois, même si les premiers textes sont plus propices à éveiller l'intérêt du fait de leur originalité.

Un bon moment de lecture, rapide ( à peine 200 pages), que l'on aimerait imaginer comme un amuse-bouche en attendant un nouveau vrai roman.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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« Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt », voilà le proverbe céleste qui pourrait bien venir se poser sur le coin de votre esprit en refermant le livre de Joël EGLOFF qui paraît en cette rentrée littéraire, « LIBELLULES »… Ne soyons pas idiot, et suivons donc la Demoiselle.
Vingt-cinq battements d'ailes, vingt-cinq nouvelles. Vous vous surprendrez à suivre intensément son vol au-dessus du quotidien. En suivant « Libellules », d'une boite aux lettres défoncée à l'indiscipline d'un sablier, d'une horloge d'un clocher à un avis de recherche trop vite lessivé, aux questions des enfants qui nous serrent le coeur tellement on se sent les aimer, aux petits gestes de la voisine , du bruit magique d'une carabine à patates, au souvenir du temps où les rêves de devenir grand faisaient de nous des géants, des orphelins de la rue que l'on croise chaque matin aux voyages qu'il est si beau d'imaginer, de ces petits riens à ces moments si plein de nous, vous allez vous apercevoir que c'est en observant les libellules que l'on peut découvrir toute la beauté et les curiosités de l'étang.
L'auteur en proie aux angoisses de la page blanche a su très joliment se transformer en belle Demoiselle. Et très égoïstement, on voudrait encore que Joël EGLOFF survole nos étangs tellement son regard est délicieusement et précisément perçant. Un surprenant et très agréable moment de lecture,Remercions les éditions Buchet Chastel de contribuer à la sauvegarde des Demoiselles ! A toutes et tous : excellent vol au-dessus des étangs !
Astrid SHRIQUI GARAIN
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Un petit garçon se pose beaucoup de questions sur la mort, un sablier est mal réglé, un homme se rend à une fête de Noël, un chapeau tombe à la mer, deux gamins achètent une revue érotique, une chaudière lâche dans une station scientifique en Antartique…


Joël EGLOFF pose un regard tendre et décalé sur les gens et les choses, se souvient de son enfance, laisse parfois son imagination s'emballer, dévoile ses idées fixes, laisse apparaître ses inquiétudes, et finalement se livre par petits bouts dans ce joli recueil de nouvelles.
La nostalgie, la douceur et l'humour qui émanent de ces pages font que l'on ressort de cette lecture, à la fois ému, émerveillé et curieusement apaisé, avec l'impression d'avoir partagé un moment d'intimité avec l'auteur.
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"Une petite libellule, c'est assez rare.Surtout ici, en pleine ville".
Des petites libellules volettent de ci de là dans Libellules, le dernier recueil de nouvelles de Joël Egloff (romancier et nouvelliste dont Edmond Ganglion et fils a obtenu le prix Alain Fournier et dont L'étourdissement a reçu le prix du Livre Inter 2005.
Ces libellules sont à comprendre au sens propre: insecte qui se pose sur la fenêtre entrouverte d'un écrivain et l'inspire pour écrire et au sens figuré: ces petits riens éphémères qui s'immiscent dans le quotidien et suscitent une émotion particulière.
Nous retrouvons dans Libellules l'humour cher à l'auteur. On pense à Les ensoleillés, mais en moins déjanté. L' humour est ici léger comme cette "garde alternée" de magazines érotiques par deux ados curieux (le narrateur qui se souvient et son copain du moment). L'instantané se charge alors d'émotion et parle de complicité et d'amitié.
Libellules se compose de petits flashs sur la vie de tous les jours. On pense à Enregistrements pirates de Philippe Delerm. Mais sous des aspects anodins:l'enfant qui questionne parle de vie après la mort, le nom Nouvelles Hébrides relate le "chaos", "le châpeau à la mer" est une vraie perte,le conte de Noël" crie la solitude.....et "l'oiseau mort qui ressuscite" protège l'enfant de ses angoisses d'enfant et l'adulte de ses angoisses de mort.
Libellules est léger et profond à la fois comme l'éphémère de la vie.
Socrate ne disait-il pas: "N'oublie jamais que tout est éphémère,alors tu ne seras jamais trop joyeux dans le bonheur,ni trop triste dans le chagrin".
Ces Libellules seraient-elles philosophes?
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Libellules consiste en une succession de nouvelles qui forment un tout. Il n'y a certes pas de suite chronologique. Mais on se rend vite compte que le narrateur ne change pas et semble, je crois, correspondre à l'auteur lui-même.

Les récits divaguant entre anecdotes et réminiscences, rêvasseries eveillées et questionnements de son enfant sur la mort (sujet difficile, s'il en est, à expliquer à son fils ou à sa fille), souvenirs d'enfance et instantanés de vie.
Joël Egloff met beaucoup d'humanité et de sensibilité dans ses nouvelles. Elles font sourire, parfois un peu jaune; elles nous renvoient à nos propres expériences, à nos petites manies (comme d'inventer des vies à de parfaits inconnus ou de vérifier la fiabilité d'un sablier). Elles occasionnent aussi un pincement au coeur, comme pour ce brave Casimir.
Par petites touches subtiles et intimes, l'auteur réenchante le quotidien. Il se livre également et partage de ces petits moments qui semblent si anodins et pourtant si réjouissants sous la plume de Joël Egloff. Je retrouve dans sa prose quelques similitudes avec la poésie pleine d'une belle et généreuse simplicité de Francis Jammes.

Un recueil à déguster comme un petit-beurre, ou une madeleine, c'est selon les préférence. Joël Egloff offre une lecture fluide, douce et charmante. On se sent complice et même confident du narrateur, en toute confiance et toute simplicité.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Fine équipe

De cet homme qui marchait juste devant moi, sur le trottoir, je ne sais rien, si ce n'est qu' il était " contre le monde", et qu'il tenait à le faire savoir puisqu'il se l'était joliment fait tatouer dans la nuque, en anglais, ou presque: Angainst the world ".Et j'en ai déduit par moi-même qu'il fallait lire" Against" et ne pas tenir compte de ce " n" qui s'était glissé là par erreur, et pour toujours, maintenant.

Moi je n'ai rien contre ceux qui sont contre le monde.C'est même un sentiment que je comprends fort bien, souvent, d'autant qu'il avait sûrement de bonnes raisons d'être en colère.Mais sans préjuger de rien, à lui tout seul, je me demande s'il faisait le poids contre le monde entier, d'autant qu'il n'était pas bien grand, pas bien épais non plus.


( Folio, 2014, p.93 )
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Nous avons commencé par faire semblant de nous intéresser aux journaux qui se trouvaient juste devant nous.....A l'aplomb des revues de tricot, au dessus des femmes emmitouflées de laine de la tête au pied sur fond de chemins d'automne, il y avait celles, moins frileuses, qui nous intéressaient bien davantage, et l'une d'entre elles, tout particulièrement, en couverture, avec qui nous avions fait connaissance la fois précédente et sur laquelle nous avions jeté notre dévolu. Nous n'avons pas eu à la chercher bien longtemps. Elle nous appelait du regard. Je me suis retourné une dernière fois pour m'assurer que personne ne nous observait, puis j'ai tendu la main dans sa direction et l'ai attrapée du bout des doigts. Nous n'avons pas pu nous empêcher de parcourir le magazine comme pour nous assurer qu'elle ne s'était pas rhabillée depuis l'autre jour, sous l'injonction de quelque vieille tricoteuse de passage. Et bien que nous ayons été rassurés aussitôt de voir qu'elle tenait ses promesses, nous nous sommes tout de même attardés sur certaines pages qui nous intriguaient tout particulièrement. De l'anatomie des amphibiens, et de la grenouille en particulier, on avait quelques rudiments, quelques vagues souvenirs de dissetion. Du corps féminin, en revanche, de ses reliefs et de ses abîmes, aucun souvenir, même flous, et ce n'est rien de dire que certains détails demandaient à être éclaircis.
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"Qu'est-ce que ça veut dire: voir la vie en rose?" m'a-t-il demandé en déboulant dans la pièce où je me trouvais.
J'avais à peine commencé à le lui expliquer qu'il m'a interrompu pour me dire que Dark Vador ne voyait pas la vie en rose, lui. "Parce qu'il est du côté obscur", a-t-il ajouté.
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C'était une sorte de bétaillère pour poules. Comment dit-on? Une vollaillère, une poulaillère, peut-être bien. Toujours est-il que c'était un camion plein de casiers pleins de poules, et qu'à coup sûr, à cette allure, là où elles allaient, elles arriveraient plumées - ce qui faciliterait sûrement la tâche aux petites mains du comité d'accueil. Car il fallait voir les choses en face, ce n'était pas pour les emmener picorer à la plage qu'on les avait entassées dans ce camion.

Voyage organisé
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Je n'étais pas dans un grand jour, voilà tout, je l'avais senti tout de suite, à peine installé à ma table. Ce n'avait pas été une très bonne semaine non plus, d'ailleurs, pas plus que le mois n'avait été mémorable. Mieux vaut ne pas parler du trimestre. L'année, globalement, avait été assez brumeuse. J'ai voulu prendre un peu de recul et faire le point. Je me suis mis à compter les signes, les mots et les pages, afin de savoir où j'en étais, à peu près, de ma traversée au long cours. (p.181/182)
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