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Critique de Folfaerie


J'avoue que cette lecture m'a laissée perplexe. C'est à peu près ce à quoi je m'attendais, un gros roman dense et totalement déjanté, une fable, une satire où le lecteur navigue entre scènes apocalyptiques, humoir noir et constat désespérant sur la nature humaine.

Quand le journaliste Owen Brynmor revient dans sa ville natale qu'il ne porte guère dans son coeur, c'est pour y semer la zizanie. Un fait divers, outrageusement amplifié par ses soins, fait ressurgir la légende du Kornwolf, le loup du maïs, autrement dit un loup-garou, qui va semer la panique dans ce coin perdu de Pennsylvannie, le fameux démon de Blue Ball qui ravagea récoltes, bétail, biens, etc.

C'est un véritable jeu de massacre, tout le monde en prend plein la tête : la communauté Amish, la police locale, les braves citoyens adeptes des centres commerciaux, etc. On côtoie le milieu de la boxe, celui du journalisme bref des univers variés. Sans doute l'un des points faibles du roman, ce foisonnement de personnages qu'on tente de suivre dans leurs pérégrinations, entre flics corrompus, groupes de jeunes décérébrés, membres éminents de la communauté des Gens Simples, Habits Rouges... lesquels se narguent, se méprisent, s'affrontent, se craignent dans un ballet hystérique.

Religion et bonne santé mentale sont apparemment incompatibles. le souffre-douleur de cette abracadabrante histoire est le jeune Ephraïm Bontrager, flanqué d'un père immonde et d'une famille maudite sur plusieurs générations. C'est sur lui que se focalisera la peur et la haine du bon peuple, enivré de bières, d'anciennes croyances et de principes de vie quelque peu moyennâgeux.

On ne ressort pas indemne de cette lecture où abondent les scènes crues et violentes (la scène du Sabbat avec les jeunes et la "punition" du flic, l'affrontement entre la tante et Ephraïm, les transformations du loup-garou et la scène finale, impitoyable et ahurissante chasse à l'homme...) qui m'ont bien souvent soulevé le coeur.

Je dois avouer que je ne sais pas ce que je retiendrai vraiment de cette lecture. Un règlement de comptes entre l'écrivain et sa patrie ? Une satire de la classe moyenne tournée en dérision, en fable fantastique, un jugement sans concession sur les Hommes, leur faiblesse, leur lâcheté, leur veulerie ? ou tout simplement le portrait d'une Amérique dégénérée que Tristan Egolf a fini par quitter. Pour de bon.

Cela n'a pas été une lecture plaisante, ni facile mais je suis contente d'avoir exploré une autre facette de la littérature américaine.

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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