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J'étais timide voire réticent à entamer ce roman.
Un titre bizarre, une quatrième plus étrange encore…
Au bout de 30 pages, j'ai eu peur d'une interminable logorrhée.

Mais non, en vérité, c'est un choc, une révélation.
Le récit est féroce, vivant, captivant de bout en bout. A chaque page, on retrouve humour et lucidité cynique sur le caractère inéluctable des évènements que John subit ou provoque, là est la question.
John est cet enfant de Baker, ours sauvage, rejeté par Baker.
Porcs, porcheries, abattoirs, rats d'usine c'est cette bonne bourgade de Baker et sa population de dégénérés, les trolls, dans le comté de Greene, Pennsylvanie je présume. La Corn belt et aussi la bien nommée Rust belt.
C'est dur, âpre, cruel et violent. Glauque. Etrange. le style aussi.
« le Midwest étant la principale pépinière d'auteurs de carnages et de tueurs en série de tout le pays ». Voilà pour le décor. Et encore, Baker est bien pire que cela!

Je me suis surpris à exploser de rire quelques fois, comme les « boueux », les « nègres verts », comme par exemple lors de leur remontée de bretelles par leur nazillon de chef, Kunstler.

C'est à une peinture sociale du Midwest profond que l'auteur nous convoque: saloperie pèquenaude, licenciements abusifs et expéditifs, bagarres d'ivrognes, alcoolisme, violence, maltraitance, perversions…déterminisme et atavisme social. On trouve une charge terrible sur le système éducatif dépassé et malfaisant, l'hypocrisie des bienfaisants méthodistes, l'inhumanité des conditions de travail, la brutalité des travailleurs des bas-fonds entre eux.

Pour comprendre, ou plus humblement voir, ce qu'est l'Amérique profonde, celle de Trump…
Je me suis régalé comme rarement. Incontournable, prodigieux. A lire absolument.
Et un grand merci aux traducteurs qui ont réalisé une prouesse.
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Je ne savais pas que j'avais ce trésor.. Son titre ne m'inspira guère.. Plus 600 pages d'une écriture serrée, une narration à la troisième personne, pas d'histoire d'amour ni de femme dans ce livre sauf une mère et quelques harpies.. et pourtant, et pourtant, une vraie folie, bien écrit, addictif, captivant. C'est l'histoire d'un garçon courageux dans une petite ville américaine, ces petites villes typiques qui s'affichent au début de chaque série tv américaine, qui respirent le communautarisme et font un peu peur…
Ce livre écrit en 1998, refusé signale Wikipedia par plus de 70 éditeurs américains… Il serait intéressant de savoir pourquoi ? critique trop virulente ? pour une grande démocratie on se pose des questions.. heureusement les éditeurs français réparent l'injustice !
Texte d'une grande maturité pour un premier ouvrage, on dit parfois : livre formidable mais très ennuyeux, ce n'est pas le cas ! toute la société américaine y passe décrite avec un humour sans pareil. On parle d'un style à la Steinbeck ou bien Faulkner... possible vu la facilité d'écriture de cet écrivain surdoué.
Le héros : un gentil garçon de 9 ans John Kaltenbrunner vivant avec sa mère veuve, c'est un perfectionniste, il commence par faire un élevage de poules dans leur fermette, puis de moutons et divers animaux, et cela fonctionne du tonnerre, tout lui réussit. Toutefois il trouve peu intérêt au travail scolaire et devient le souffre douleur de son collège. Sa mère tombe brusquement malade, et là s'abattent sur lui toutes les calamités. Arrivent dans leur fermette ces fameuses églises méthodistes américaines qui s'enrichissent en prenant soin des malades, s'accaparent leurs biens et mettent sous tutelle les mineurs, en toute légalité. Notre héros sera l'une de leurs victimes. Sa vie professionnelle adulte sera exemplaire jusqu'au jour où éboueur, avec sa bande de camarades, ils déclenchent une grève (tout à fait justifiée) du ramassage des ordures, dans sa petite ville. Des passages notamment avec le chef de la décharge publique sont à se tordre de rire... bref j'enfonce des portes ouvertes, 80 lecteurs Babeliotes mettent 5 étoiles ! Bien d'accord.




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Attention chef d'oeuvre. Baker est une petite ville du Midwest gangrénée par l'inceste, l'alcoolisme, la violence, le patriotisme forcené, le racisme et l'intégrisme religieux.

John Kaltenbrunner, un enfant du pays fera l'objet de toutes les vexations. Pendant des années de désespoir, cet enfant normal va nourrir sa vengeance jusqu'à provoquer des cataclysmes.

Ce roman est extraordinairement fort. Il décrit cette société sans une note d'indulgence. le héro va subir toutes les incohérences sociales jusqu'au moment où il va se servir de celles-ci pour les faire imploser.
A lire absolument…
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Moui.
ça commence par un prologue que j'ai dû relire trois fois pour bien comprendre (qu'il n'y avait rien à comprendre) tant l'auteur se noie dans un style alambiqué qui n'apporte rien d'autre que d'afficher une intention de se démarquer.
ça continue avec une première partie sur l'enfance du héros. Là, ça devient sympa. C'est drôle, avec un peu de profondeur, ça permet de cerner le personnage atypique, et ça donne envie de poursuivre.
Et puis toute la deuxième moitié... Pfiou... Que c'est lourd ! Bourré d'argot incompréhensible ou mal traduit : les "citrons" pour désigner les mexicains, ou alors les trolls, les rats de rivière, les rats d'usine pour désigner d'autres citadins sans jamais rien préciser d'autre à leur sujet. Quand ça apporte quelque chose à l'histoire ou que c'est expliqué, pourquoi pas. Mais là, non. Il y a dix répétitions de ces termes à chaque page, sans réelle justification. Et l'histoire prend le même tournant. Elle n'est plus réellement centrée sur le personnage découvert au départ. Et l'auteur se noie dans des répétitions (300 pages auraient pu tenir en 50 en gardant le même sens et en racontant les mêmes scènes avec le même niveau de détail...), se perd dans la narration ("alors là il va se passer ça mais d'abord laissez-moi faire une parenthèse inutile qui explique ce que je répèterai à nouveau un peu plus tard parce que ça aura lieu après"), dans des exagérations sur les actions (ça aura pourtant pu sonner vachement réaliste, tout ça, mais pour des effets de style, ça perd toute sa profondeur). Bref, toute cette deuxième moitié a douché l'enthousiasme qu'avait fait naître la première partie. Est-ce que c'est le traducteur qui a raté son coup ? L'éditeur qui a imposé de rajouter des pages ? Ou qui a fait rajouter la première partie (celle que j'ai aimée), tant elle diffère du reste ? En tous cas, pour moi, l'effet est raté.
N'est pas Steinbeck qui veut. Il ne suffit pas de répéter trois mots d'argot dans une histoire de l'Amérique profonde pour être qualifié d'un génie qui a du style. Là, c'est tout juste moyen.
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Livre recommandé par un lecteur sur le site, je l'ai trouvé quelques jours plus tard à la médiathèque.
Emprunté, débuté et dévoré.
Le style est singulier, vif, le récit est prenant, j'ai pris beaucoup de plaisir avec cet ouvrage.
Mon coup de coeur de l'année.
Petit conseil: Zappez la préface, j'ai tenu à la lire, mais elle n'apporte rien et le contenu nébuleux peut dissuader le lecteur.
Attaquez le récit directement, bonne découverte à vous,
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Le Seigneurs des Porcheries ( sous-titré: "Le temps venu de tuer le veau gras et d'armer les justes"), est un récit haut en couleur qui décrit le retour de John Kaltenbrunner à sa ville d'origine (dans laquelle il a tout perdu), ceci dans un esprit de vengeance : il faut que "justice" soit faite.

Le "fils prodigue", selon la parabole, vend tous les biens qui lui ont été donnés en "héritage" et s'envole avec sa nouvelle fortune dans une région éloignée de la présence de son père. Là, il gaspille toute sa fortune dans un style de vie insouciant. "Cet enfant qui était royauté au vrai sens du mot se retrouvait alors affamé, dans les champs, entouré des cochons et désireux de se nourrir de la nourriture que ces animaux impurs mangeaient".

John Kalterbrunner n'a plus de fortune à dilapider, la comparaison s'arrête donc là. Cependant il revient "armer les justes". Et il y parvient.

De ce fait, sa mort évoque celle du Christ. Dans le récit, elle servira à améliorer le statut de ses frères de combat (les apôtres) et Wilbur (St Luc) écrira un "évangile" pour l'époque où " les réécritures d'après la crise commenceraient à s'opérer" . "ET NOUS LUI DEVONS AUJOURD'HUI ENCORE". "Avec le temps nous avions fini par comprendre, ou du moins par CROIRE que dès le début nous avions su que nous serions un jour appelés à raconter cette histoire".

Le prénom de Jean, a une consonance biblique, il est considéré par ses apôtres comme le "Seigneur".
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Tristan Egolf est un sacré raconteur d'histoire. Je n'ai jamais lu pareil écrivain et pareille histoire vous faisant nager dans un monde de détritus (à tous les niveaux). Il vous en met en pleine tronche et de manière récurrente sur l'ensemble de l'ouvrage. Vous êtes d'abord :
- embêté par les très durs premiers pas dans la vie de l'anti-héros de Egolf qu'est John Kaltenbrunner ;
- ensuite fâché après les habitants de Baker qui ont une intelligence de moineau ;
- exaspéré par ces harpies méthodistes fouillant là où çà sent le désespoir et poussant notre John vers l'hystérie ;
- abattu par les cataclysmes qui sévissent dans ce comté de Baker.
Et encore là, vous n'avez lu que 200 des 600 pages de ce livre.
Après, c'est pire...C'est – inimaginable – révoltant – ahurissant...Çà dégueule de partout. Vous vous enfoncez dans des sables mouvants – non là je suis trop gentil – vous vous enfoncez dans la merde jusqu'au cou.
Ce livre, quand j'en parle aux gens de mon entourage est presque irracontable ou alors il faut qu'ils acceptent de m'écouter pendant une heure.
En tout cas, on se rend compte, dans ce récit, que si l'homme se laisse aller, il se fait bouffer par la nature et les animaux, et peut en peu de temps se retrouver à l'égal du rat d'égoût.
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Formidable plongée dans la cambrousse américaine, nous y suivons le parcours d'un héros à la fois vengeur christique, leader d'une révolte de péquenauds et d'une infortune légendaire, le style se distingue par un équilibre parfait entre un registre sophistiqué et un registre presque colloquial. Certains passages s'intéressent à la geste de John Kaltenbrunner, tandis que d'autres, plus généraux, mais non moins passionnants, évoquent les tares des péquenauds de Baker. Dans ces passages, que j'ai particulièrement appréciés, on s'extrait des personnages pour aller dans les grandes lignes de l'histoire de Baker ou bien de la psychologie de ses habitants. le côté picaresque rappelle par bien des points la Conjuration des imbéciles, de John Kennedy Toole, bien que le personnage principal soit moins insupportable pour le lecteur. de façon plus subtile, je tenterais un rapprochement avec la Mélancolie de la résistance, de László Krasznahorkai, qui nous présente également un récit apocalyptique dans une toute petite ville, avec un personnage principal et une fin qui ne sont pas sans présenter des similarités avec celui d'Egolf, en moins optimiste et en moins humoristique. Cette lecture, qui nous montre la vengeance des petites gens, la décadence en marche, et l'explosion finale est complètement jouissive et j'en conseille la lecture sans restrictions. Je remercie le critique littéraire Juan Asensio qui m'a permis de connaître cet auteur.
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On ne peut aborder chaque grand livre avec un élan enthousiaste. Les premières pages sont une broutée à trier, annonçant que certains livres sont à mériter par le lecteur, sachant avoir assez de respiration pour tenir la longueur des phrases . du souffle il en faut aussi pour réussir à se boucher le nez pour cette immersion dans l'écoeurement.
Le prodige de ce récit est de nous tenir en haleine sur la légende d'un homme qui n'aura jamais été en odeur de sainteté et pour lequel l'apologie ne se construit que sur son image inversée d'une société bien en dessous de la médiocrité. le contraste est marquant, entre cet enfant, sachant utiliser comme devise les consignes de bouteilles, parvenant sans aucune distraction à échafauder des plans judicieux, capable de rigoureuse résistance, et cette ville faisant bloc de larves autoparasites.
Certaines images, comme celle faisant penser à une assemblée de sénateurs lâchés en groupe, nus dans la nature, pourraient prêter à rire mais donnent trop à penser à un fond de réalisme. de même pour cette lie de société bavant de plaisir dans l'hallali. Heureusement il y a cette terminaison nerveuse, belle façon de rendre les honneurs à défaut de rendre justice.
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Un petit bijou ... un coup de coeur ...
Je ne savais pas à quoi m'attendre. Même la quatrième de couv' est très mystérieuse mais avec elle au moins au sait qu'on va partir dans une histoire pas banale!
Le seigneur des porcheries, c'est John Kaltenbrunner ...
On sait dès le départ qu'il sèmera le chaos dans sa petite ville du Midwest mais rien ne nous laisse deviner de quelle façon. le roman commence par l'histoire de son père et de ce qu'il va advenir de cette famille. Ensuite le jeune Kaltenbrunner, très intelligent mais pas vraiment sociable va aller de déconvenues en catastrophes jusqu'au chaos final...
Quel rythme! Quel cynisme! C'est improbable et jouissif!
Une douce vengeance pour les opprimés...
John, tu es le héros que je n'attendais pas!

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