Un polar breton lu dans le cadre de la dernière Masse Critique Mauvais Genres. Merci encore à toute l'équipe de Babelio et aux Editions
Alain Bargain
Avec Jean Landrezac, dit Jeannot, un brave paysan retraité un peu candide, me voici donc réquisitionnée pour le traditionnel Tro Breizh. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un Tour de Bretagne, un pèlerinage pour prier les sept saints fondateurs de la région, une boucle qui relie sept villes dont Vannes, Quimper, Saint-Malo, Tréguier, Saint-Brieuc... Ce Tro Breiz, Jeannot l'avait promis à sa femme Francine décédée récemment à la suite d'une chute mortelle dans les escaliers. Il va donc se mettre en route sur son vieux tracteur poussif, en compagnie de Francine, en photo dans un cadre, et de son chien Camembert. Un curieux équipage qui va sillonner les routes de Bretagne, connaître quelques mésaventures et faire de nombreuses rencontres aussi pittoresques qu'insolites.
Un détail sordide cependant, chaque ville visitée par Jeannot va être le théâtre d'un meurtre. Qui peut être le ou les meurtriers ? Pour quel mobile ? Serions-nous en présence d'un « serial killer » ? Quels liens entre ces différents crimes ? Autant de questions que se posent le commandant Johnny Rosko et la détective privée Géraldine Buisson. L'enquête va être longue, laborieuse et ménagera certaines surprises.
Tel est donc ce drôle de Tro Breizh qui aurait pu être à l'origine d'un polar palpitant, qui donne des sueurs froides, et que malgré tout on n'a pas envie de lâcher. Hélas ce n'a pas été le cas pour moi, je n'ai pas vraiment accroché à ce roman, que j'ai jugé décevant. Je ne m'attendais pas à de la "grande littérature", plutôt à un roman distrayant, sans prétention. Mais j'ai trouvé les personnages très primaires et traités de façon superficielle, l'intrigue finalement assez conventionnelle voire bâclée. Quant au style d'écriture de l'auteur, il m'a beaucoup gênée tout au long de ma lecture. Il est simple et familier, avec beaucoup de bavardages et d'apartés, il se veut humoristique, mais c'est un humour de bas étage. Je conçois parfaitement que
Jean-Jacques Egron, donne la parole à Jeannot, homme de la terre peu instruit, joyeux luron abusant de la "dive bouteille" mais il n'était pas obligé de tomber dans un style ordinaire, à la limite de la grossièreté et de la vulgarité. Cela n'apporte rien.
Néanmoins j'accorde 2 * à ce roman qui même s'il ne pas convaincue, fournit des informations intéressantes sur la Bretagne et ses saints fondateurs.