Cette comédie sentimentale à l'écriture résolument assurée donne un coup de fouet aux genres de la littérature sentimentale ou de la romance contemporaine. Les personnages sont attachants et nous embarquent dans une tranche de vie au coeur de Nice, ville que l'auteure semble bien connaitre. Couple improbable, amour impossible, amour complexe, coup de coeur... Femmes indépendantes ou amour des hommes, de l'Homme, ce roman questionne sur la vie de couple après 40 ans. Comment surmonter ses peurs : la peur de vivre, la peur de la solitude, la peur de l'autre, la peur d'aimer, la peur du rejet... Comment donner un sens à sa vie ? Au travers de ce roman parfois sentimental, parfois érotique pour notre plus grand plaisir, on se découvre un nouveau souffle.
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Je pense souvent à cette image, celle du premier couple de l’Histoire, comme si la promesse d'une rencontre imaginée contenait déjà la déception d'une rupture. Pendant ce temps, les paroles de ma meilleure amie bourdonnent dans ma tête :
« Quand on aime, on est obligé de se mettre au diapason de quelqu’un d’autre. Que faire si ce quelqu’un s’avère être un poids ? M’a un jour confié Manon, l’une des rares personnes de ma connaissance qui soit mariée depuis plus de douze ans et heureuse de l’être. « Plus tu vieillis, plus tes chances d’établir une relation s’amenuisent ; il faudrait un cataclysme pour te secouer, comme la mort de tes parents, par exemple. »
J’ai toujours apprécié ses raccourcis et ses métaphores tout en nuances.
À propos, je m’appelle Marie. J’ai aussi cogité sur le mode d’emploi entre les sexes. Je suis en mesure de confirmer : le seul milieu capable d’offrir de l’amour et du romantisme après quarante ans est la communauté gay. La lumière s’est faite dans mon esprit quand un de mes collègues a divorcé de sa femme, pour convoler avec un homme plus jeune. Encore un hétéro de moins dans le cheptel ! me suis-je dit (Frustration, vous avez dit frustration…) Preuve de ce retour de flamme chez les quadras ? Une kyrielle de photos postées sur Instagram, bras dessus bras dessous avec son minet, nageant dans le bonheur.
À Nice, la base des relations amoureuses ? Le détachement, trop de choix tue le choix. On se lie d’amitié, on fait des affaires ; il n’est pas question d’amour. On a des amis, des collègues, mais pas d’amants à proprement parler, même si on a couché ensemble. Alors comment s’attache-t-on quand le moment est venu ?
Il faut que je vous dise, j’ai honte de moi. J’ai menti à ma meilleure amie. Ai prétexté un vague rendez-vous de boulot pour décliner son invitation à déguster un petit noir. Sous le soleil exactement. J’avais besoin d’être seule, le nez dans mon café, assise en terrasse, à regarder les passants. Pas envie de partager ce petit coup de mou. Quand je suis seule à penser, j’écris le fil de ma « vie », dans mon journal. J’ai le stylo qui me démange... alors, j’écris un petit peu.
Pauvre Manon, elle était chagrinée. On est complices depuis la faculté, en dépit de tout. Si on ne s’était pas connues à dix-neuf ans, on aurait adoré se détester. Nos modes de vie, nos valeurs, à première vue, le désaccord parfait. Ce qui vient immédiatement à l’esprit quand on l’observe, son bel enthousiasme, mêlé à je ne sais quoi d’espiègle. Elle est étanche au mal. Elle offre son intelligence féconde, sans se soucier des effets secondaires. Toujours du côté de la vie, elle accueille l’imprévu comme un cadeau, alors qu’un faux pas dans l’obscurité me terrifie. Hum, l’inventaire de mes défauts serait bien trop long. À quoi bon le cacher ? Je me réveille tous les matins, bridée par un sentiment d’insécurité. Le manque de tout laisse des marques. N’allez pas croire que je suis la doublure de Cosette pour autant.
Bon, reprenons, où j’en étais ? Non ça je le sucre, je voulais l’exprimer autrement. Pas simple de consigner ses pensées intimes dans son journal. Inutile de caviarder certains passages. Où j’ai posé ce foutu stylo ! Mouscaille ! Qu’est-ce qui cloche chez moi ? La crise de la quarantaine et sa caravane de questions sans queue ni tête, j’imagine. Pourquoi je me suis défilée à mon rendez-vous avec Manon ? Comme de coutume, elle voulait explorer mon âme au téléphone : « Si tu avais droit à un vœu, ce serait quoi ? », quelle paralysie m’a gagnée, j’ai bredouillé une pauvre réponse : « m’évader sans doute, aimer certainement. Ma foi… » ; j’avais peur qu’elle noircisse le trait, qu’elle égrène ses perles de sagesse. Une certitude demeure, mon cœur s’ankylose. Je supporte de moins en moins les années perdues. Même sous le soleil, l’heure des bilans a sonné. Pour mener à bien cet état des lieux, je me demande si remonter le temps ne serait pas une bonne idée. L’art est de savoir se souvenir. Bien entendu Marie. Tout a commencé comme d’habitude, c’est-à-dire plutôt par un besoin de courir droit devant soi.
Côte d'Azur. Mardi 1er décembre.
Flâner dans la vieille ville de Nice vous émoustille tous les sens.
On reçoit les couleurs comme une fête. On y entend l'accent nissart. On respire les fleurs du cours Saleya et les épices.
Nichés en hauteur ou masqués entre deux murets, on découvre de véritables trésors, indécelables au premier regard.
Dans la ruelle obscure qui donne sur le marché, vous ne trouverez pas de poisson, mais une maison devant laquelle passent les touristes sans lever les yeux.
C'est une vieille maison dont une partie de la façade a été peinte, comme souvent au Moyen Âge et à la Renaissance. Une fresque datant de 1584 subsiste encore. Les Niçois y sont très attachés.
Si j'avais droit à un vœu ! Un livre que je vous recommande , pleins d’espoir et de positivité que j'ai dévoré , tellement je me suis identifié à Marie .
Un livre qui peut toucher chacun d'entre nous, car nous avons tous un souhait, une envie un vœu dans notre cœur que nous souhaitons voir se réaliser .....
Alors on franchi le pas ?? ou pas ...