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EAN : 9782080256126
240 pages
Editions Arthaud (12/01/2022)
3.17/5   3 notes
Résumé :
Alfred Eibel nous entraîne dans les années 1950 au coeur de la capitale autrichienne : exsangue, déchirée, sous l’emprise de ses quatre occupants, Vienne n’aspire plus qu’à renouer avec son passé féerique. Le théâtre, le cinéma et l’opéra deviennent les planches de salut des Viennois, habités par la volonté d’oublier le nazisme. Les vedettes flamboyantes de l’avant-guerre font leur réapparition, qu’elles aient été compromises par le IIIe Reich ou contraintes à l’exi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Lu dans le cadre de la masse critique Babelio

Un récit qui met en lumière l'Autriche de l'après-guerre, occupées par les Alliés.
L'auteur égrène ses souvenirs, dans un récit teinté de nostalgie - celle la Vienne d'avant guerre pour certains, d'Hitler pour d'autres.
Les victimes du nazisme tentent de reprendre le cours de leur vie, pendant que les anciens partisans de l'Anschluss essayent de se faire oublier.
Il souligne notamment l'importance de la musique dans l'histoire viennoise, qui devient après la Seconde guerre mondiale un moyen d'oublier ou de détourner le regard de choses trop déplaisantes

J'ai trouvé cette lecture intéressante au départ, cependant je m'en suis rapidement lassée malgré le peu de page. le style est fluide, l'écriture est belle, mais je me suis perdue dans la multitude de noms évoqués, n'ayant pas les références pour tout comprendre (un index aurait été utile). Je ne suis pas sûre non plus d'avoir saisi le propos, ni le but de l'auteur en évoquant ces souvenirs.

Me reste une impression d'amertume, qui est peut être à l'image de cette Vienne féerique qui ne peut pas renaître sur les ruines d'une guerre.
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Pour le voyage dans ses souvenirs, Alfred Eibel commence par les odeurs, puis des bribes d'une déambulation mémorielle entre Vienne et Prague, des villes au charme suranné qui ont vu défiler sa vie.
Ce récit en forme d'assemblage ne soutiendra pas une lecture comme celle du polar, non. Dans le récit d'Eibel on prend son temps pour une immersion dans cette vielle Europe avant que tout ne change, pour toujours.
Ces souvenirs viennois semblent si éloignés de nous, seuls les mots peuvent les ressusciter. Bien sûr, Sacher existe toujours et lorsqu'on reviens à Vienne on se remémore le savoir-vivre et on le trouve ici, à défaut de le trouver dans la réalité.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Un cappuccino accompagné d'un verre d'eau, et d'une tarte au chocolat succulente permettaient le tour de force de ne vivre que dans l'instant, à la surface des choses, le plus confortablement possible, en évitant d'approfondir les sujets qui fâchent.
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Après une guerre, est-il possible de retrouver la splendeur d'antan? (...) Il est difficile de se comporter comme si de rien n'était. D'un autre côté, on ne peut non plus se conduire en pénitent. Pour renaître, il faut oublier l'horreur jusqu'à un certain point.
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À Vienne, après guerre, pour abolir le passé, il fallait s'étourdir au théâtre ou aux concerts. (...) Il fallait être recueilli et silencieux, les yeux fermés, immobile, sous l'emprise irrésistible de cette musique envoûtante qui vous faisait regretter de n'avoir pas connu des temps meilleurs, où l'on pouvait encore faire la cour aux femmes sans paraître ridicule, se lancer sur la piste de danse de l'Opéra de Vienne, tenir dans ses bras celle que l'on convoitait, fringant jeune homme, mais pas celle qu'on épouserait.
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Au retour à la pension Opernring, j'avais le sentiment de revenir à un club fermé de bridgeurs impénitents, hantés par l'oubli de l'orage d'acier. Rayer le passé d'un coup de gomme, ne plus jamais en parler, noyé au plus profond de leur intimité, veillant à ce qu'à aucun moment le refoulé ne ressurgisse par inadvertance.
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Cet après-guerre viennois n'étonnait plus personne, dont moi qui n'avais pas connu les années sombres du national-socialisme. Ceux qui refirent surface, naufragés sur une plage déserte, pour ainsi dire, se séchèrent et se rhabillèrent pour se perdre dans la foule, abandonnant aux flots du passé leurs tuniques spartiates.
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Videos de Alfred Eibel (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alfred Eibel
« […] Je ne valais », écrit t'Serstevens (1886-1974) dans Regards vers la jeunesse, « que par des illusions que je n'ai plus, des enthousiasmes qui agonisent, une ardeur mystique qui me portait au-dessus de moi-même. Je préfère mes erreurs et mes sottes impulsions d'autrefois à mon intelligence prudente, à l'esprit critique dont je suis accablé. » […] […] t'Serstevens n'a cessé d'être poursuivi par son double, comme dans les cauchemars. […] La course-poursuite, malgré tout son entêtement, il l'aura perdue : l'horrible vieillard l'aura rejoint, il l'aura serré contre lui, il lui aura souri avec l'air doucereux et indulgent de ceux qui n'aiment plus la vie. […] […] On peut trouver contradictoire, en vérité, l'attitude d'un homme qui a su trouver les accents les plus vibrants pour célébrer la jeunesse, cette jeunesse qui se confond un peu […] avec l'esprit d'aventure, et sa férocité à l'égard de toutes les utopies, qui sont un peu la jeunesse des idées, leur adolescence. Cette contradiction, t'Serstevens en a eu conscience, et il l'a vécue dans le déchirement, du moins dans les premières années de sa vie d'écrivain. […] La tour d'ivoire où prétendent s'enfermer certains littérateurs pour échapper à la médiocrité de leurs contemporains, il n'y voit qu'une prison dérisoire : il lui faut l'air du large, la rumeur des ports, le sourire des femmes, l'odeur des acacias. Oui, ce qu'exprime en profondeur la première partie de l'oeuvre de t'Serstevens, c'est l'horreur de ne croire en rien. Cela n'a rien à voir avec le scepticisme, c'est, précisément, tout le contraire : la douleur de se sentir ballotté dans un monde où l'on ne comprend rien, où l'on n'a aucun repère, où toutes les idéologies s'effritent les unes après les autres […] : amertume ricanante, et non pas scepticisme souriant. […]
Il aura manqué, en somme, à t'Serstevens, d'avoir su se mettre en valeur, ce qui est une faute impardonnable dans notre petite république des lettres, qui oublie facilement les errants, les navigateurs, les ivrognes, les rêveurs, ou, tout simplement, les modestes. […] » (Jean-Pierre Martinet, « Un Apostolat » d'A. t'Serstevens, Éditions Alfred Eibel, 1975)
« Né […] en Belgique d'un père flamand et d'une mère provençale, Albert t'Serstevens, après un voyage en Égypte, s'installe en France en 1910 ; il est successivement employé de librairie, puis secrétaire d'un banquier, avant de publier en 1911 son premier ouvrage Poèmes en prose. […] » (universalis.fr)
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Bande sonore originale : Lacrymosa Aeterna Industry - Je te vois Je te vois de Lacrymosa Aeterna Industry est référencée sous license Art Libre.
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#AlbertSerstevens #PoèmesEnProse #PoésieBelge
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