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Citations sur Le pervers narcissique et son complice (29)

Racamier insiste sur la perversion de la pensée dans les familles des schizophrènes, consistant dans une ambiguïté insoutenable, une logique « élastique » qui se plie et se déplie aux contingences externes comme le reflet de ces mêmes inter-relations (pseudo-mutuelles et superficielles), dont les membres de la famille ont une perception contradictoire ou paradoxale. Ils se disent solidaires et unis, alors qu'ils ne le sont pas. La logique paradoxale offre un camouflage parfait à la perversion narcissique. Les membres de la famille peuvent vivre avec des points de vue totalement inconciliables, en les pensant conciliables et en le faisant croire aux autres. Si par hasard leur véracité est mise en doute par quelqu'un, celui-ci pourrait se voir désigné comme fou.
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[K. Abraham] confirme une espèce de double fatalité à toute thérapie de la psychose maniaco-dépressive, à la fois l'inévitable progression du patient, et la consternation de celui-ci devant le fait de ne plus pouvoir régresser : il ne peut plus « produire une dépression authentique » ou une vraie manie. Les progrès, loin de satisfaire le patient, l'empêchent d'utiliser une voie de sortie connue, un refuge familier comme celui de la rechute symptomatique qui lui servirait, par exemple, à prendre de la distance par rapport au thérapeute, proximité vécue parfois comme très excitante. Toute aggravation chez un patient au cours d'une psychothérapie peut être comprise alors comme un phénomène nécessaire à son économie.
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Les individus qui utilisent les mécanismes pervers narcissiques (mécanismes p.n.) sont ceux qui, sous l'influence de leur soi grandiose, essaient de créer un lien avec un deuxième individu, en s'attaquant tout particulièrement à l'intégrité narcissique de l'autre afin de le désarmer. Ils s'attaquent aussi à l'amour de soi, à la confiance en soi, à l'auto-estime et à la croyance en soi de l'autre. En même temps, ils cherchent, d'une certaine manière, à faire croire que le lien de la dépendance de l'autre envers eux est irremplaçable et que c'est l'autre qui le sollicite.
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Le farceur et le mystificateur, des caractères [...] proches du pervers-narcissique, présentent trois traits spécifiques.
1. « Besoin d'inspirer de la panique ou de l'angoisse chez les autres. »
2. « Gratification agressive et sentiment de pouvoir qui naissent de la réalisation de la mystification. »
3. « Plaisir de révéler la mystification. »
Autrement dit, leur plaisir est double devant l'humiliation de la victime, une première fois en la trompant, une deuxième fois en lui signalant son erreur. Ils ont une très forte tendance au jeu, à créer un scénario fantasmatique dans lequel l'angoisse de castration est momentanément soulagée, du fait de son apparition chez quelqu'un d'autre
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La fragilité narcissique et le masochisme moral sont si fréquents parmi les névrosés qu'il ne doit pas nous étonner que les pathologies du narcissisme et celle du masochisme expliquent l'allongement des analyses (O. Kernberg, 1976 ; B. Grunberger, 1954). S. Freud en parle à plusieurs reprises pour signaler les difficultés à traiter ces noyaux pathogènes, bien que l'impression générale laisse pressentir qu'ils sont pour nombre de névrosés un aménagement de leurs conflits plus qu'une cause. La plainte permanente, le sentiment d'échec ou d'inutilité, la complaisance dans leur propre malheur, les revendications quérulentes cherchant l'éveil du rejet de l'environnement, sont souvent l'expression névrotique du fonctionnement psychique handicapant. Le gain de bonheur ou de santé qu'implique une analyse réussie est aussi difficile à supporter.
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La perversion narcissique dépasse largement le champ de la clinique du caractère. P.-C. Racamier (1978) l'avait déjà précisé lorsqu'il avançait qu'en dehors des tableaux organisés, deux autres figures étaient à retenir :
— la perversion narcissique se manifeste par des traits isolés, même chez les personnes les plus normales ;
— elle apparaît aussi de façon plus nette dans des moments charnières de l'existence : intervalles entre deux âges, lorsque l'activité pulsionnelle déborde la topique stabilisée du moi [...].

Nous avons également trouvé que les deuils, la régression due à la cure, potentialisent l'émergence de ces mouvements pervers narcissiques que nous situons tantôt comme des mécanismes de défense contre la détresse, tantôt comme des résidus pervers enkystés dans le moi, jadis très actifs et qui reviennent en force.
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Marqué par un narcissisme pathologique, qui le pousse à l'acting out pervers, le pervers narcissique peut « ignorer » son objet. Il peut aussi se sentir envieux de la vitalité, de la pensée autonome, de l'intensité émotionnelle et de la créativité qu'il constate chez son complice, ce qui exacerbe sa possessivité et le conduit à se lancer « à la conquête du territoire psychique de l'autre ». Il l'envahit et veut retirer toutes les gratifications et les récompenses narcissiques de la relation. Ce fonctionnement n'est pas rare chez les patients narcissiques qui, dans des situations d'instabilité, vont se sentir poussés à agir ainsi, afin de retrouver l'équilibre que leur soi exige. Ce soi ne supporte en rien d'être mis en cause dans « son caractère grandiose ».
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Le cas de la perversion de caractère étudiée par J. Bergeret (1975) rappelle le tableau de la perversion narcissique. L'exemple clinique rapporté est celui d'un homme « égocentrique, exigeant et conflictuel » opérant « de sensibles falsifications de la vérité qu'il serait très sévère de qualifier de mensonge, et encore moins de construction délirante ; ces attitudes répondent simplement à son besoin d'ignorer ce qui peut aller à l'encontre de son intérêt narcissique et étroit [...]. Tout lui est dû, il critique tout le monde, n'admet aucune mise en cause et aucun reproche. »
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Les « pervers de caractère » sont peu supportés par l'entourage, leur besoin de nier la réalité de l'autre est trop grande : ils réclament fébrilement des gages immédiats et une reconnaissance totale ; ce que le pervers narcissique demande aussi, mais celui-ci sait attendre, puis « organiser » une stratégie relationnelle, qui viendrait confirmer ses fantasmes.
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Si le pervers de caractère utilise un discours revendicatif irritant, le pervers narcissique sait créer un élan positif envers lui, en prenant soin de se présenter en victime, sans le dire, sans culpabiliser à la lumière du jour.
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