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Régis Hanrion (Traducteur)
EAN : 9782080811837
192 pages
Flammarion (04/01/1999)
3.64/5   203 notes
Résumé :
Qui n'a jamais entendu parler d'Albert Einstein ? De ses grandes découvertes ? Son génie a fait l'unanimité, son nom a été mis sur le même plan que celui de Descartes, de Galilée ou de Newton. Mais il aura fallu la tragique apparition du nazisme, la Seconde Guerre mondiale et toutes ses conséquences, pour laisser entrevoir, derrière la grande figure du savant, un homme d'une humanité exemplaire, partisan de l'entente entre les peuples, observateur attentif du monde.... >Voir plus
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Dans cette époque troublée et incertaine, faite de Covid et de réchauffement climatique, j'étais curieux de relire ce livre lu il y a longtemps, et bien apprécié sur ses aspects philosophiques et sociétaux. Il rassemble des écrits d'Einstein dans différents domaines, d'abord son rapport à la religion, la morale, l'éducation, la politique, puis ses prises de position sur le pacifisme dont il était un ardent partisan, la question juive et le sionisme. Enfin, il y a des écrits scientifiques concernant essentiellement son domaine, la physique théorique.

J'ai retrouvé avec plaisir les textes où Einstein explique sa "religiosité cosmique", une position très spinoziste, d'un Dieu qui se trouve dans le fonctionnement merveilleux de l'Univers, et non un Dieu qui juge et qui punit.
Passionnants aussi sont les textes dédiés à l'éducation, et à méditer encore plus de nos jours, où tout pousse à l'immédiateté et à l'absence de réflexion.

Les opinions d'Einstein sur les "politiques" sont incroyablement d'actualité, notamment dans ses rapports avec la science, et l'impérieuse nécessité pour l'homme de science de rester libre et en dehors du champ médiatique. Un certain nombre de nos soi-disant "savants" devraient s'en inspirer.
On peut aussi y lire, pour cet homme dont les travaux (le fameux E=Mc2, dramatiquement vérifié), parmi d'autres, ont ouvert la voie à l'arme nucléaire, le constat du drame vécu par l'homme de science après 1945.

Les positions pacifistes d'Einstein sont touchantes et pleines d'humanité. Sa critique de la guerre et de l'armée est sans concession. Celles sur la question juive et le sionisme montrent un homme à la fois enthousiaste, nuancé, mais aussi bien utopiste quand il propose une autorité partagée entre juifs et arabes, ...ce qui n'a jamais vu le jour, bien sûr, et je pense qu'il serait bien triste de voir la situation actuelle en Palestine.

Enfin, il a les textes scientifiques, que je n'avais su comprendre autrefois. Mais, comme je me suis accroché, depuis ma retraite, à essayer de comprendre ces fichues théories de la relativité restreinte et générale, et un peu de l'organisation de la matière, j'ai pu cette fois les aborder. Et je dois dire que j'ai été émerveillé par les quelques pages dans lesquelles ce génie nous explique, de façon lumineuse, ce qui l'a amené à la théorie de la relativité générale. Et découvrir avec une certaine satisfaction, que ce que ce cher Albert m'explique en quelques mots, est bien, ô miracle, ce que je pensais avoir compris, après des heures de lecture d'ouvrages de vulgarisation.

Le reproche que je fais cependant à ce livre, et Einstein n'y est pour rien, je crois, c'est qu'aucun des textes n'est daté ni contextualisé, et tous nous sont livrés en quelque sorte bruts de décoffrage. On aurait aimé avoir quelques lignes pour expliquer quand ces textes avaient produits, et aussi quelques notes biographiques sur les actions d'Einstein dans le domaine du pacifisme, de la question juive et du sionisme. Ainsi qu'une petite biographie de l'auteur.
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Voici un livre que je voulais lire depuis longtemps, pour diverses raisons, toutes liées à cette curiosité et cette soif de comprendre insatiables qui me donnent la force de vivre.
Mon avis sur ce livre reste malgré tout mitigé, mais version grand-écart : à la fois déçue et enthousiasmée.

Commençons par ce qui m'a le plus énervée : je n'ai pu me détacher que très difficilement d'un sentiment d'être « manipulée » tant l'agencement des textes paraissait construit dans un but précis. Ce but n'étant pas forcément celui qu'aurait souhaité l'auteur ; la dernière remise en forme ayant été faite après son décès, le but initial peut très bien avoir été travesti.
Ceci aurait grandement pu être évité, voire contrebalancé, en redonnant à chaque texte tout ce qui aurait pu aider à le ré-inclure dans un contexte personnel à l'auteur, sociétal et historique. Pour moi, ces textes sont comme ces citations que certains aiment tant à placer dans leurs discours : ils sont dénaturés. On peut faire dire tout et son contraire à n'importe qui simplement en dissociant des paroles d'un texte plus général, lui-même dissocié de son « contexte général ». Je pense que j'aurai préférée une version, voire des versions différentes, validées par Einstein à un moment donné et daté.

En-dehors de ce détail, j'ai vraiment trouvé ce livre passionnant, enrichissant, sujet à questionnements multiples, à réflexions prospectivistes. Je pense que ce livre, ou du moins des passages de ce livre, devraient être étudiés conjointement dans différentes matières (des Lettres aux Sciences en passant par l'art de débattre et les sciences sociales ou l'histoire).
Ces réflexions, bien qu'elles manquent de « contextes » trouvent encore leur terreau de nos jours alors que nous vivons dans la société « descendante » de celles dans lesquelles l'auteur a vécu et s'est questionné tout au long des diverses ré-éditions qu'il a validées. Ces réflexions remises dans leur contexte de l'époque seraient à mettre en regard avec la société telle qu'elle est aujourd'hui.

J'ai adoré, dévoré, régurgité et remastiqué la troisième partie constituée d'un échange de lettres écrites en 1933 : je l'ai trouvé on ne peut plus vivante, vivifiante même. Sans parlé de tout le texte intitulé « Aphorismes pour Leo Baeck », le dernier de la section sur les « problèmes juifs ».

Quant à la dernière partie sur les « études scientifiques », elle m'est restée en grande partie inaccessible par son côté purement mathématique et physique. Par contre, j'ai vraiment pris plaisir à frôler le côté « constructif », « multi-tête » sur plusieurs générations d'une idée scientifique, ses évolutions et ses errements. Cela m'a fait penser à Théorème Vivant de Cédric Villani, d'une certaine façon.

Ce livre reste, à mes yeux, un témoignage important sur une société en transition et sur une pensée en construction perpétuelle. Malgré son principal défaut, je ne peux que le recommander chaudement à tous, quelque soit votre niveau de culture générale (le mien sentant bon le zéro!), car vous en retirer toujours l'essentiel : le questionnement.
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Voici un recueil de lettres, de discours, d'articles écrits par Albert Einstein entre 1930 et 1935. Nous découvrons la vision du monde, les analyses, les réflexions d'un physicien de génie sur des sujets politiques, sociaux, économiques et bien sûr scientifiques (j'avoue d'ailleurs ne pas avoir lu cette section de l'ouvrage bien trop ardue pour mon petit cerveau). Nous découvrons un penseur humaniste, ardemment anti-militariste et pacifiste (Einstein militait pour la suppression du service militaire obligatoire, pour le désarmement général et plaidait pour une Cour internationale d'arbitrage en cas de conflit). Nous découvrons aussi qu'Einstein était un fervent sioniste mais qu'il souhaitait régler de manière juste la cohabitation avec les Arabes.

Cet ouvrage est très intéressant car il stimule notre réflexion et de nombreuses pensées d'Einstein sont criantes d'actualité. Néanmoins on peut déplorer l'absence presque totale de contextualisation de la part de l'éditeur. On aurait bien aimé connaître les dates de rédaction de chaque texte, les circonstances dans lesquelles les discours ont été prononcés, quelques informations sur telle personne évoquée, etc.
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J'ai trouvé ce livre assez décevant : c'est une compilation de textes et d'articles, mais sans informations sur le contexte, et il n'est pas toujours évident de comprendre à qui Einstein répond ou à quel évènement il fait référence. Il est aussi difficile de connaître son opinion sur certains thèmes (sa vision de l'état, de la religion), ses avis paraissent parfois contradictoires.

La partie sur la physique n'est accessible que si l'on possède quelques bases sur les différents concepts, ce qui n'était pas mon cas.
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Dans cet ouvrage on retrouve les idées d'Albert Einstein sur la société, l'économie, la religion, la guerre et la paix. Il parvient à travers une série de propos à communiquer sur ses valeurs et c'est donc un autre aspect de l'homme qu'on découvre, celui d'un individu inséré dans son temps qui a des vues et des positions qui dépassent le champ de la science et qui défend un idéal. Il n'hésite pas aussi à partager ses doutes sur la démarche scientifique. On apprend que selon lui il n'est pas si évident que ça de définir le terme de vérité scientifique. Mais si ce terme prend sens dans son travail grâce à la recherche scientifique qui en encourageant le raisonnement et l'exploration causale réduit la superstition, celui de vérité religieuse lui semble encore moins évident. Ainsi pour apporter une clarification il distingue plusieurs types de religion et rejoint l'idée que la science doit néanmoins éveiller et conduire à une religiosité cosmique. Un des thèmes du livre est donc l'esprit religieux de la science. Qu'est ce qui peut donner la force de rester fidèle à ses objectifs même dans l'insuccès ? Qu'est ce qui fait qu'on peut maintenir vivantes des connaissances précieuses en dépit de problèmes et d'obstacles importants ? Si vous vous posez ce type de questions, ce livre est fait pour vous.
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Citations et extraits (107) Voir plus Ajouter une citation
Je ne fonde plus une opinion, une habitude ou un jugement sur autrui. J'ai expérimenté l'homme. II est inconsistant.
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Combien singulière est notre situation, de nous autres mortels. Chacun de nous n'est sur la terre que pour une courte visite ; il ignore pourquoi, mais il croit maintes fois le sentir. Sans réfléchir davantage, on connaît un point de vue de la vie journalière ; on est là pour les autres hommes, tout d'abord pour ceux dont le sourire et le bien-être sont la condition entière de notre propre bonheur, mais aussi pour la multitude des inconnus, au sort desquels nous enchaîne un lien de sympathie. Voici à quoi je pense chaque jour fort souvent : ma vie extérieure et intérieure dépend du travail de mes contemporains et de celui de mes ancêtres et je dois m'efforcer de leur fournir la même proportion de ce que j'ai reçu et que je reçois encore. J'ai besoin de mener une vie simple et j'ai souvent péniblement conscience que je demande au travail de mes semblables plus qu'il n'est nécessaire. J'ai le sentiment que les différences de classe sociale ne sont pas justifiées et, en fin de compte, reposent sur la violence, mais je crois aussi qu'une vie modeste est bonne pour chacun, pour le corps et pour l'esprit.

Je ne crois point, au sens philosophique du terme, la liberté de l'homme. Chacun agit non seulement sous une contrainte extérieure, mais aussi d'après une nécessité intérieure. Le mot de Schopenhauer : ''Sans doute un homme peut faire ce qu'il veut, mais ne peut pas vouloir ce qu'il veut'' m'a vivement pénétré depuis ma jeunesse ; dans les spectacles et les épreuves de la dureté de l'existence, il a toujours été pour moi une consolation et une source inépuisable de tolérance. Avoir conscience de cela contribue à adoucir d'une manière bienfaisante le sentiment de responsabilité si aisément déprimant et fait que nous ne nous prenons pas trop au sérieux, nous-même ni les autres ; on est conduit ainsi à une conception de la vie, qui en particulier laisse une place à l'humour.

Se préoccuper du sens ou du but de sa propre existence et de celle des autres créatures m'a toujours paru, au point de vue objectif, dépourvu de toute signification. Et pourtant, d'autre part tout homme a certains idéals, qui lui servent de guides pour l'effort et le jugement. Dans ce sens, le bien-être et le bonheur ne m'ont jamais apparu comme le but absolu (j'appelle même cette base de la morale l'idéal des pourceaux). Les idéals qui ont illuminé ma route et m'ont rempli sans cesse d'un vaillant courage ont été le bien, la beauté et la vérité. Sans le sentiment d'être en harmonie avec ceux qui partagent mes convictions, sans la poursuite de l'objectif, éternellement insaisissable, dans le domaine de l'art et de la recherche scientifique, la vie m'aurait paru absolument vide. Les buts banaux que poursuit l'effort humain, la possession de biens, le succès extérieur, le luxe, m'ont toujours, depuis mes jeunes années, paru méprisables.
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L'Etat est créé pour les hommes et non l'inverse (...) la tâche essentielle de l'Etat consiste bien en ceci : protéger l'individu, lui offrir la possibilité de se réaliser en tant que personne humaine créatrice. L'Etat doit être notre serviteur et nous n'avons pas à en être les esclaves. Cette loi fondamentale est bafouée par l'Etat quand il nous contraint par la force au service militaire et à la guerre. Notre fonction d'esclave s'exerce alors pour anéantir les hommes d'autres pays ou pour nuire à la liberté de leur progrès.
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En revanche, des idéaux ont suscité mes efforts et m'ont permis de vivre. Ils s'appellent le bien, le beau, le vrai. Si je ne me ressens pas en sympathie avec d'autres sensibilités semblables à la mienne, et si je ne m'obstine pas inlassablement à poursuivre cet idéal éternellement innacessible en art et en science, la vie n'a aucun sens pour moi. Or l'humanité se passionne pour des buts dérisoires. Ils s'appellent la richesse, la gloire, le luxe.
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"Puis-je commencer par une profession de foi politique ? La voici : l'État est fait pour les hommes et non pas les hommes pour l'État. On peut dire pour la Science la même chose que pour l'État. Ce sont là de vieilles formules, gravées par ceux qui considèrent la personnalité humaine comme la valeur la plus précieuse de l'humanité J'aurais honte de les répéter, si elles
n'étaient pas sans cesse menacées de tomber dans l'oubli, surtout à notre époque d'organisation et de clichés. Comme mission la plus importante de l'État, je vois celle de protéger l'individu et de lui offrir la possibilité d'épanouir sa personnalité créatrice."
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Videos de Albert Einstein (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Albert Einstein
Dans le cadre de la Semaine PhiloMonaco 2023
Présenté par Raphael Zagury-Orly Avec Mara Goyet, écrivaine Cécile Ladjali, enseignante Judith Revel, philosophe
«Apprendre est une expérience: tout le reste n'est qu'information», disait Albert Einstein. Expérience complexe, en vérité, au sens où elle met en jeu les facultés de chacun(e), les savoirs et la volonté, les besoins et les désirs, les émotions, tantôt propulsives (curiosité, satisfaction, joie de la découverte) tantôt répulsives (fatigue, ennui, désintérêt, sentiment d'échec), sinon la personnalité entière de ceux et celles qui sont là pour apprendre, et qui d'une manière ou d'une autre transmettront à d'autres les connaissances dont ils acquièrent la maîtrise, et ceux et celles qui sont là pour enseigner, et qui d'une manière certaine continuent, en le faisant, à apprendre. Ce qui est certain, c'est qu'apprendre ne s'accomplit jamais sous la contrainte, la peine ou la punition, et ne peut être que «philosophie», amour du savoir – car on n'apprend rien s'il n'est aucune appétence, aucun goût pour savoir, si l'on n'éprouve aucune joie à élargir le champ de ce qu'on sait. Arriverait-on à inculquer de force quelques connaissances chez l'enfant ou l'élève, qu'elles disparaitraient progressivement si elles n'étaient alimentées, ensuite, et toute la vie durant, par le goût, l'envie, le désir, le plaisir, la volonté de continuer à apprendre. Mais comment créer cette faste «prédisposition» si elle n'existe pas, si elle est enterrée sous l'ennui, la distraction, la démotivation, des sollicitations autres, sources d'inattention? de quels atouts disposent parents et éducateurs pour faire naître l'envie d'apprendre?
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