Encore une fois je me suis fait avoir : rien n'indiquait sur le livre que c'était une saga et qu'il ne s'agissait pas du premier tome. Alors bien sûr chaque roman est une histoire à part entière et peut donc se lire indépendamment, mais il n'en reste pas moins que ça n'est pas toujours évident de comprendre les liens avec des personnages qui ont été développés dans un précédent roman, ou le contexte géostratégique (les relations économiques Etats-Unis-Japon) qui était apparemment au coeur de l'histoire précédente. Heureusement, l'auteur prend le temps de nous donner un minimum d'explications, on arrive donc à suivre l'intrigue, mais je n'ai quand même pas tout saisi. A part ça, l'histoire est bien racontée, notamment l'ambiance réaliste des villes japonaises dans lesquelles on est bien immergé, et, malgré quelques passages trop descriptifs, le roman est vraiment prenant, en particulier lors des scènes de combat haletantes.
Commenter  J’apprécie         60
Le livre d'un tueur à gages que l'auteur veut nous rendre sympathique et presque nous faire plaindre.
Le descriptif des techniques pour ne pas être suivi et pour découvrir si quelqu'un est suivi. Des morts brutales avec des techniques très documentées.
L'auteur connait bien Tokyo mais c'est parfois trop descriptif, il connait bien le Japon et c'est assez intéressant.
Donc je recommande pour ceux qui aiment le Japon et qui ne sont pas rebutés par le descriptif de morts brutales et pour ceux qui veulent connaitre certaines techniques de survie quand on est un homme menacé.
Le titre français décrit bien l'atmosphère du livre. En anglais Hard Rain est un jeu de mot intraduisible car il fait référence au nom du narrateur.
Commenter  J’apprécie         00
Je comprenais très bien l’intérêt de l’Oncle Sam. Il n’était pas indispensable de vivre au Japon pour savoir que les politiciens passaient plus de temps à se démener pour toucher leur part de pots-de-vin sur les travaux publics d’équipement et les commissions réservées aux yakuzas qu’à ressusciter l’économie moribonde. La pourriture se flaire de loin.
Tous les gumi traditionnels faisaient appel à ses services. La légitimité que leur garantissait ce système les rendait moins exposés aux poursuites judiciaires, et plus influents en politique ou dans les salles de conseil. Et donc plus influents dans la société en général. L’une de nos connaissances communes, Toshi Yamaoto, était devenue particulièrement dépendante des opérations de l’haltérophile.
Pour moi, garder l’anonymat au Japon n’était guère facile, vu que mes origines étaient de notoriété publique et m’avaient valu des moqueries dès le jardin d’enfants. Mais aujourd’hui, à moins de le savoir, vous auriez du mal à déceler la moindre origine caucasienne sur mon visage. Ma mère, américaine, ne s’en serait nullement offusquée. Elle avait toujours voulu que je m’intègre dans ce pays et était enchantée que les traits japonais de mon père l’aient emporté dès le départ, dans la lutte que les gènes se livrent pour la domination
Nom de Dieu ! me dis-je en entendant son nom. Je n’arrivais pas à me débarrasser de ces gens-là. C’était comme un cancer. On croit s’en être sorti, mais ça revient toujours.
Contrairement à la capitale, où le centre de gravité financier, culturel et politique est si fort qu’il se dégage parfois d’elle une impression d’autosatisfaction proche du solipsisme, Osaka ne cesse de se comparer à d’autres villes, à commencer par sa grande cousine du Nord-Est, et s’en sort naturellement gagnante dans le domaine de la cuisine, de la sagacité financière et de la bonté humaine en général. Je trouvais quelque chose d’attachant dans cette course à la suprématie ouvertement pugnace.