AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 39 notes
5
3 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Dans la carrière de l'auteur, ce tome est paru entre Peuple invisible (1993) et Affaires de famille (1998). La première édition date de 1995. L'histoire comprend 170 pages de bandes dessinées en noir & blanc. le tome s'ouvre avec l'introduction rédigée par Will Eisner pour l'édition originale de 1995. Il évoque l'objectif qu'il s'était fixé : raconter l'histoire d'un quartier au fil des décennies, en faisant apparaître que ce qui fait son identité sont les personnes qui l'habitent. Il ajoute qu'il a effectué des recherches sur l'histoire du Bronx, confirmant que le quartier en question se situe bien dans le Bronx, le plus au nord des 5 arrondissements de New York. Cette histoire a été rééditée avec les 2 autres se déroulant dans le même quartier dans The Contract with God Trilogy – Life on Dropsie Avenue.

Au début, il n'y avait que quelques maisons implantées à proximité du croisement de plusieurs routes. En 1870, il a commencé à se former un voisinage au sens propre du terme, essentiellement des fermes héritées de vieilles familles hollandaises. Dans une de ces demeures, la famille Dropsie (le mari, la femme, le frère et la fille) constate qu'il y a régulièrement de nouveaux habitants qui font construire leur maison, essentiellement des immigrés britanniques. En plus, ils ont l'art et la manière d'obtenir de meilleurs prix pour leurs récoltes. Un soir, le frère bien bourré décide d'aller incendier le champ d'un anglais. Il entraîne avec lui la fille du couple qui essaye de l'arrêter. La fille périt accidentellement dans les flammes. le père sort et abat son frère d'une balle dans la tête. Les parents sombrent dans la dépression, alors que le voisinage continue de se transformer, les maisons empiétant sur les terres agricoles, jusqu'à toutes les occuper. En 1890, le mari laisse se consumer une bougie le soir qui met le feu à la maison la nuit. Les époux périssent dans l'incendie, la destruction de la demeure libérant la dernière parcelle du quartier. Quelques semaines plus tard, la parcelle est achetée par un couple d'irlandais dont le mari a fait fortune dans la construction. Il souhaite s'établir dans un quartier huppé pour attester de leur réussite sociale.

L'une des familles du voisinage décide de vendre sa propre maison et de déménager pour ne pas avoir à croiser des irlandais dans la rue, ni les avoir sous le nez depuis leur fenêtre. Leur femme de ménage va rapporter l'information dans sa famille. le père, un chef d'entreprise (de livraison par charrette à bras) y voit l'occasion lui aussi de mettre un pied dans la bonne société en achetant la demeure ainsi libérée. Dans la famille irlandaise, la mère se plaint que leurs voisins anglais refusent de répondre à ses invitations pour des soirées. le fils apprend le piano au grand dam de son père qui veut qu'il reprenne son affaire de construction. La fille sort tous les soirs. Un jour le pasteur O' Leary rend visite au chef de l'entreprise des charretiers, handicapé suite à un accident, et il lui apprend qu'il se rend chez les O'Brien dont la fille vient d'être arrêtée pour prostitution, ce qui provoque une forte hilarité chez le patron. Chez les O'Brien, le choc de la nouvelle est trop fort pour la mère qui décède d'une crise cardiaque. le fils va verser la caution de sa soeur au commissariat, mais le proxénète l'a déjà fait et il compte bien repartir avec la fille. Il s'en suit une bagarre au cours de laquelle le mac est tué, et le fils décide que sa soeur doit fuir au Canada séance tenante. Il rentre ensuite à la maison pour découvrir que son père a également succombé à un arrêt cardiaque. Peu de temps après, Miss Brown, une institutrice, emménage à Dropsie Avenue.

Dans son introduction de 2 pages, Will Eisner se montre particulièrement explicite quant à son objectif (raconter l'histoire d'un quartier), sa motivation (rendre compte de l'importance du voisinage pour les habitants) et de l'absence de précédent en bande dessinée. Il évoque les difficultés inhérentes aux limites de la bande dessinée pour réaliser une telle entreprise, ainsi que les forces du médium qu'il a utilisées pour réussir. Effectivement, la bande dessinée se prête très bien à la narration de récit faisant vivre des personnages, et ne semble pas a priori à même de rendre compte d'un phénomène associant Histoire, urbanisme et sociologie. Pourtant… le lecteur retrouve tout ce qui la force narrative de l'auteur : sa capacité à insuffler une vie complexe dans ses personnages, chacun étant unique, à l'opposé d'un dispositif narratif réduit à l'état de coquille vide, ou d'un stéréotype prêt à l'emploi sans personnalité propre. Au fil des décennies, le lecteur fait connaissance avec plusieurs dizaines d'individus tous mémorables.

Will Eisner retrace l'histoire de cette avenue Dropsie pendant un peu plus d'une centaine d'années. Il y a donc un prologue situant le début en 1870 et amenant au nom de Dropsie. Puis les habitants donnent une âme à ce voisinage, en font un organisme vivant qui évolue au gré des populations l'animant. L'artiste est toujours aussi surdoué pour la direction d'acteurs et les costumes. Comme à son habitude, il n'hésite pas à user d'une touche d'exagération dans les postures et les mouvements pour mieux rendre visible un état d'esprit ou une émotion. Sous réserve qu'il y prête attention, le lecteur peut voir que les personnages se conduisent parfois comme des acteurs de théâtre en faisant des grands gestes un peu appuyés, ou des mines dramatiques insistantes. Mais dans le fil de la lecture, cela fait surtout passer les émotions avec une justesse épatante, générant une empathie irrésistible qui donnant la sensation d'être dans leur tête. Il en va de même pour la qualité des tenues vestimentaires. Will Eisner fat bien sûr le nécessaire pour que la reconstitution historique soit authentique. Il sait comme personne montrer s'il s'agit de vêtements neufs ou usés, d'une tenue de tous les jours choisie pour sa praticité ou d'une tenue d'apparat dans laquelle l'individu est un peu engoncé. Là encore, le naturel des dessins est tel que le lecteur absorbe ces détails sans avoir à y prêter attention.

Cette justesse dans les personnages va jusqu'à savoir montrer à quelle classe sociale ils appartiennent, leur conscience de leur place dans la société et leur acceptation ou leur rébellion contre cet état de fait issu de leur naissance. le lecteur voit donc passer des fermiers plus ou moins travailleurs, un chef d'entreprise issu du monde ouvrier, une maîtresse d'école, un chef de projet de ligne de métro, une fleuriste en fauteuil roulant, un jeune homme vivant de cambriolages, des policiers honnêtes, des policiers ripoux, des pasteurs, un chiffonnier de rue, un rabbin, un avocat, un vétéran de la guerre du Vietnam, des dealers, un afro-américain avec sa fille, etc. Au fur et à mesure que se succèdent les habitants de ce voisinage au fil des décennies, le lecteur voit évoluer la société américaine, les métiers, les habitudes, le multiculturalisme, etc. de la même manière, il voit l'évolution de l'urbanisme de ce quartier. Bien évidemment il sait en son for intérieur que New York n'a pas toujours été une mégalopole de près de 10 millions d'habitants. Mais c'est autre chose que de le voir. C'est également autre chose de voir qu'au début ce n'était pas des gratte-ciels, ni même des immeubles de quelques étages. de ce point de vue, Will Eisner utilise avec habileté les possibilités de la bande dessinée pour les reconstitutions historiques montrant l'évolution de ce territoire bien délimité depuis les champs de la fin du dix-neuvième siècle, jusqu'au milieu urbain vertical très dense.

Le tour de force de ce récit monte encore d'un cran avec sa composante sociologique. À aucun moment, le lecteur ne ressent que l'auteur a construit des personnages de toute pièce pour qu'ils correspondent pile poil à ses besoins : historiques et sociologiques. Il éprouve la sensation contraire : ce sont bien les individus qui dictent les évolutions du voisinage, même s'il sait sur le plan intellectuel que Will Eisner a fait la démarche inverse. Avec une échelle d'un peu plus d'un siècle, l'auteur fait apparaître des évolutions insensibles à l'échelle de quelques années, généralement perceptibles par des adultes ayant vécu plusieurs dizaines d'années s'ils font l'effort de se concentrer sur la question, s'ils ont vécu au même endroit pendant un nombre d'années significatifs par rapport à cette période. le lecteur retrouve tout l'humanisme de Will Eisner dans le parcours de vie de ses personnages (certains étant suivis pendant plusieurs dizaines d'années), et sa connaissance de la nature humaine qui peut parfois donner l'impression d'être du cynisme, voire de la cruauté. Dans la vision du monde de Will Eisner, tout le monde n'est pas beau et gentil, mais pour autant il ne condamne pas les uns ou les autres. Il sait que tout le monde est issu d'un milieu socio-culturel avec ses caractéristiques et a une histoire personnelle qui détermine son comportement. Cela lui permet aussi de faire émerger les lois sociologiques qui président à l'évolution du voisinage de Dropsie Avenue : les vagues d'immigration, les échanges capitalistes pour la recherche du profit, la peur et la haine de l'autre, l'aspiration à une vie meilleure, l'avidité et la voracité, les économies de bout de chandelle, la capacité à éprouver du contentement avec ce que l'on a, etc.

Avec ce tome, Will Eisner se donne un défi : réaliser une étude sociologique et urbanistique d'un quartier, en bande dessinée. S'il n'a pas cette perspective en tête, le lecteur peut regretter que le récit semble sauter du coq à l'âne en ce qui concerne les personnages, donnant parfois une sensation un peu décousue. S'il l'a en tête, il plonge dans une reconstitution historique de haute volée, dans une comédie dramatique d'une richesse extraordinaire, dans un tableau vivant des forces qui façonnent un quartier et la société humaine.
Commenter  J’apprécie          90
Dropsie Avenue, c'est une rue imaginaire nourrie des souvenirs d'enfance de Will Eisner à travers 4 siècles d'immigration durant lesquels Hollandais, Anglais, Irlandais, Juifs, Afro-Américains et Portugais ont construit l'identité américaine.

Nous suivons ici l'évolution d'un quartier en mutation permanente. L'auteur retrace la trajectoire sociale de la mythique avenue depuis 1870 alors qu'elle n'était qu'un vaste carrefour du Bronx délimité par quelques fermes.

Ce n'est pas une Amérique glorifiante que Will Eisner décrit mais celle qui souffre dans les rues miséreuses. Une vérité historique saisissante que cette survie en milieu urbain. C'est un véritable regard humaniste que pose l'auteur avec une sensibilité qui le caractérise. le scénario semble s'effacer car ce qui compte c'est de découvrir l'évolution de ce quartier et ce qui forge son identité. L'auteur s'affranchit du format des cases: c'est d'une véritable audace graphique!

Cet album est le dernier d'une trilogie commencée en 1978 par Un Pacte avec Dieu. Suivra plus tard le combat existentiel d'un Jacob le Cafard. J'ai pris du plaisir à découvrir cette trilogie dressant le portrait d'une Amérique multiculturelle de la fin du XIXème siècle à nos jours. Vous également, vous le serez !

Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Commenter  J’apprécie          70
L'histoire d'un quartier sur un siècle.
Un roman graphique sur un siècle ça donne une histoire en vitesse rapide. On survole L Histoire et les gens à partir de 1870.
Du coup, ça met en évidence des choses différentes que si on avait une histoire sur une seule décennie. On ne s'attache pas vraiment aux personnages mais plutôt aux pierres. Intéressant.
Pour ma part, je retiens l'explosion démographique.
Je retiens les éternels conflits qui opposent les ethnies, le dernier arrivé étant toujours le plus récriminé.
Je retiens la fréquente envie de quitter ce quartier d'origine parce que ce n'est plus comme avant.
Je retiens l'Amérique raciste.
On croise dans l'ordre chronologique, Hollandais, Anglais, Irlandais, Allemands, Italiens, Juifs, Latinos, Afros.
Vous remarquerez que les premiers habitants sont déjà des immigrés, ça ne les empêche pas de détester la vague suivante d'immigrés d'origine différente. Et ainsi de suite...
Ce roman graphique ne laisse pas entrevoir le visage avenant des États-Unis. S'il existe...
Ce côté négatif est peut-être accentué par le noir & blanc exclusif de ce comics.
Le coup de crayon est, lui, précis et détaillé. J'aime ça.

Par contre une fois terminé cette biographie d'une rue du Bronx, j'ai découvert qu'il s'agit d'un troisième volume de la trilogie du Bronx ! Je n'ai aucune idée si la lecture dans l'ordre est conseillée ou pas !
Commenter  J’apprécie          50
Le portrait d'une rue imaginaire mais très représentative de la réalité américaine.
L'histoire commence en 1870 et voit (presque) chaque décennie un changement de population et chacun se croit plus légitime que celui qui arrive. le racisme dans toute sa splendeur. Heureusement il y a quelques personnages un peu plus solidaire.
Une BD en noir&blanc, extremement bien dessinée. J'ai beaucoup aimé
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman graphique présente un intérêt sociologique certain avec l'étude de ce quartier américain. L'histoire débute en 1870, on suit la fin des dernières fermes, les débuts d'un beau quartier fréquenté par les anglais. Puis au fil des ans et des migrations, les populations changent, les ethnies aussi. Pour ce qui est du dessin, noir et blanc; j'ai eu du mal à suivre, car les visages ne sont pas précis, presque caricaturaux.
Commenter  J’apprécie          30
L'avenue de la discorde

Publiée en 1995, cette bande dessinée au propos politico-social est finalement toujours d'actualité et permet en tout cas, de (re)mettre en perspective certains comportements, réactions ou phénomènes sociaux que l'on perçoit encore parfois aujourd'hui.

Dropsie Avenue, c'est l'histoire, comme son titre l'induit, d'une avenue au cours des siècles, et plus précisément, en parallèle de son histoire du bâti, de son évolution matériel et physique, de la mutation de la vie sociale et culturelle qui l'entoure. C'est donc l'histoire des individus qui occupent ou ont occupé cet espace, des successions de communautés y ayant résidées et cohabitées ainsi que leurs interactions.
Prosaïquement, l'ouvrage montre que cette rue a vu défiler de manière successive des communautés nationales et culturelles différentes. D'abord les hollandais, puis des anglais, irlandais, allemands, afro américains ou encore des individus d'Amérique Latine. C'est enfin, d'une certaine manière, un certain pan de l'histoire de “l'immigration” en zone urbaine voire de l'histoire étasunienne (ou du moins une partie) qui s'incarne dans ce roman graphique.

Ce qui marque d'emblée à la lecture de l'oeuvre, c'est bien cette difficulté (aporie ?) dans la cohabitation de populations d'histoire(s) et de cultures différentes. Chaque groupe est méfiant et/ou rejette les autres groupes. On a ainsi le droit pour chaque “épisode” au lot de caricatures et propos discriminants, xénophobes, à connotation raciste, sur chaque population-type. C'est d'une certaine manière, les soubresauts du “vivre ensemble” qui y sont portraiturés.
Peur de l'autre, crainte du remplacement, sensation de ne plus être “chez soi” (entre-soi ?) dans « sa » communauté. Finalement, comme une réaction d'anticorps face à une présence étrangère. Comme si le corps social réagit à la façon d'un corps biologique.

Ces situations font d'ailleurs échos à l'histoire de nos grands ensembles, ayant accueillies à l'origine une population blanche de “classe moyenne”, qui sont au fur et à mesure devenus des lieux de paupérisation-ghettoïsation ayant accueillis une population plus pauvre mais aussi diversifiée. A l'inverse on a pu observer un phénomène de “fuite” de ces classes moyennes blanches corrélée à l'arrivée d'un (ou plusieurs) nouveau(x) groupe(s) sociaux différents, soit, des individus aux assises financières moindres et d'une autre sphère culturelle, ce qui a pu créer, du coup, un double sentiment de différenciation (“ethnicité” et pauvreté) pour ces populations préalablement installées dans ces zones urbaines.
Du point de vue des échos, Dropsie Avenue renvoie aussi à la lecture de l'ouvrage (et sans doute bien d'autres) collectif La misère du monde, qui débute d'ailleurs par un entretien avec un couple de blancs résidant dans un quartier multiculturel et qui met bien en exergue les difficultés de cohabitation, mais d'abord de compréhension de l'autre. Dans un genre annexe, on pourrait surement faire de nombreux rapprochements avec la série Show me a hero de David Simmons (le créateur de The Wire) questionne aussi le rapport à l'autre dans cette ville où un maire doit faire face à la décision de construire des logements sociaux qui profiteront à des afro-américains au sein d'un quartier blanc.

Tous ceux qui travaillent dans le secteur de la politique de la ville peuvent constater au quotidien ce qui semble être un être un des fils rouge de Dropsie Avenue, ce rapport au passé, idéalisé pourrait-on dire, sans cesse vu comme un modèle et qui semble devenir au fil du temps une légende, un mythe, une destinations idyllique inatteignable. Finalement, cette sempiternelle phraséologie passéiste déjà ferment de l'identité romaine trouve ici une nouvelle incarnation-illustration.

Même si l'auteur n'efface pas les individus et les trajectoires personnelles (quelques individus aux complicités, solidarités voire plus entre groupes), on sent bien que pour lui, le cadre social reste le plus solide contraint globalement les quelques comportements différenciés du groupe. C'est là toute la force des infrastructures et des superstructures.

En définitive, Dropsie Avenue, c'est une fresque sociétale dure, parfois violente, désabusée (réaliste ?) mais aussi touchante, poignante, et surtout, toujours d'actualité, et qui semble-t-il, le sera encore longtemps.

PS : J'ai oublié d'en parler, mais artistiquement et techniquement l'oeuvre est superbe, c'est superbement rythmé et régulièrement ponctué de pages qui assènent un coup de poing au lecteur. Grande maîtrise.
Commenter  J’apprécie          20
Quatrième de couverture : Dans ce troisième et denier volet de la trilogie du Bronx, Will EISNER retrace avec humour et sensibilité le paysage social de la désormais mythique "Dropsie Avenue". A travers quatre siècles d'émigration, durant lesquels Hollandais, Anglais, Irlandais, Juifs, Afro-Américains et Portoricains ont construit l'identité américaine, ce maître de la narration lègue aux futures générations une partie vitale de son oeuvre. Avec "Dropsie Avenue", Will EISNER clôt le récit complet de la trilogie du Bronx (volume 1 : "Un Pacte avec Dieu", volume 2 : "Jacob le cafard") et dresse le portrait d'une Amérique survivaliste et multiculturelle au cours des années 30.
Commenter  J’apprécie          20
Histoire d'un quartier à travers 4 siècle d'immigration. Les évolutions d'un quartier chic qui au fil des années va se dégrader, se diversifier et évoluer jusqu'à la décrépitude totale. Beaucoup de rejet, d'intolérance, de racisme, de délinquance, de violence. Des bribes de l'histoire américaine. Un peu complexe pour les jeunes, plutôt pour 3e ou lycée. Beaucoup de personnages, d'évolutions qui nous perdent un peu mais on trouve bien le climat de tout un peuple d'émigrants qui a construit l'Amérique.
Commenter  J’apprécie          10
La "grande histoire" vue de la rue Dropsie, qui, des premiers migrants hollandais va voir défiler des cortèges de nationalités différentes, chacune faisant la désapprobation de celle qui l'a précédé. Eisner nous permet d'observer les mutations d'un quartier du Bronx à travers les histoires de familles, les guerres, on voit se construire l'identité américaine. le dessin très en mouvement, les visages frôlant la caricature ajoutent à l'ambiance dramatique. Une saga magistrale.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (62) Voir plus




{* *}