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Drôle d'impression en refermant ce roman graphique...

Je n'avais jamais lu le travail de Will Eisner jusqu'à présent et je me suis décidée à lire celui-ci car il faut bien l'avouer, parler du Protocole des Sages de Sion, en dehors des Nazis et des spécialistes des complots, peu le font.

C'est un sujet très personnel, qui touche son auteur de très près, et cela se ressent sur chaque planche. Ambiance presque film noir. Will Eisner a une façon très américaine d'aborder l'histoire de cette supercherie, l'une de celle qui a le mieux marché dans l'Histoire et alimente toujours les conflits religieux - la fin de la Seconde Guerre mondiale n'y a rien changé, c'est dire que c'est fort !
Le lecteur suit les évènements de manière chronologique, ce qui permet de voir la naissance de ce texte à des fins stratégiques : manipuler le tsar (déjà pro-pogroms!) afin qu'il prenne l'ampleur de la menace révolutionnaire qui plane sur la Russie au tournant du siècle. Heureusement une poignée de petits malins plus zélés que d'autres trouvent un super textes à plagier (Dialogues aux Enfers entre Machiavel et Montesquieu), changent deux trois petits détails histoire de laisser leur patte et assaisonne le tout à coup de Juifs qui dans leur QG (un cimetière) planifient comment ils vont conquérir le monde. C'est tellement énorme qu'on se demande comment des êtres humains censés et (techniquement) dotés d'un cerveau on pu croire à une chose pareille. Et pourtant si ... et ils y croient encore !

Au final je ne sais pas ce qui est le plus désolant dans cette affaire. Difficile en tout cas d'avoir une vision optimiste de l'être humain et de sa capacité à transcender sa peur primaire de l'Autre et de l'avenir dans une société moderne dont il se sent exclut...
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Lettre E du challenge ABC en version BD.
Il faudrait que les gens qui ont des idées toute faites sur la BD, comme étant un médium vide de sens (c'est ce qu'il m'est arrivé de lire dans certaines critiques) lisent ce livre.
J'ai appris énormément de chose.... en fait j'ai tout appris. Tout d'abord je ne connaissais pas l'existence de ce "fameux" "protocoles des sages de sion"... alors évidemment je ne pouvais pas savoir qu'il s'agissait un faux, assez grossier au vu des exemples fournis dans cette BD. Et donc je ne connaissais pas son histoire de son apparition à aujourd'hui.
c'était une lecture très instructive que je ne regrette pas.
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Will Eisner reste pour moi l'auteur du Spirit, découvert adolescent et qui est pour moi le seul héros de Comics que j'apprécie. J'adore le trait d'Eisner. J'adore son sens du récit, cet humour, ce cynisme...

Ici, Eisner déjà fort âgé (il mourra peu de temps après) s'attaque aux Protocoles des Sages de Sion, ce document qui "montre" que les 12 tribus d'Israël se sont rencontrées à la fin du XIXé siècle afin de se partager le monde, d'asseoir leur pouvoir sur le monde, en l'occurrence sur le capitalisme. Ce brûlot antisémite est un faux avéré.

Will Eisner va reprendre la genèse du document, créé de toutes pièces à partir des Dialogues entre Machiavel et Montesquieu, écrits par Joly contre Napoléon III. Ce sont les services secrets russes qui s'y collent. L'Okhrana, dans sa division parisienne, pour être précis. Cela expliquera que la Russie sera un des derniers pays (parmi les plus grands) à admettre officiellement la nature frauduleuse du pamphlet.

Will Eisner reprend des passages très longs des Dialogues et les compare aux Protocoles. CQFD dirais-je. 50 ans séparent les deux textes et pourtant il est clair que les Protocoles sont une réécriture des Dialogues.

Et c'est là qu'Eisner frappe un grand coup de plus. Il défend (avec justesse et brio) l'idée qu'Umberto Eco développe dans la préface. Les Protocoles ne cesseront jamais de proliférer... car "les gens ont besoin de justifier une conduite dont ils pourraient avoir honte plus tard"... Ces Protocoles crystallisent la résistance de certaines couches de population au changement social. Ces personnes (comme en ce moment aussi) qui perdent leurs repères suite à l'évolution de la société. Eisner nous le dit, et je le crois fermement. Les gens ne sont pas antisémites parce qu'ils ont lu les Protocoles, ils croient aux Protocoles parce qu'ils sont antisémites. Ils vont rationnaliser leur haine du juif, et de l'autre en général. Ils ont besoin d'un mensonge auquel croire. Sur l'air du "des parties sont vraies", ou "il n'y a pas de fumée sans feu", etc. on peut justifier l'innommable, l'injustifiable. Trump, Bolsonaro et leurs fans ne font rien d'autres...

Lecture nécessaire, lecture utile. Lecture militante, lecture érudite. Pour pouvoir rectifier les nombreuses personnes qui pensent encore que ces Protocoles sont vrais... les dernières pages de la démonstration d'Eisner montrent que rien n'est gagné sur ce plan. A chaque fois que les Protocoles ont été épinglés, que leurs défenseurs ont été condamnés, on peut voir que ces Protocoles ont connu une nouvelle jeunesse.

A lire.
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Will Eisner retrace l'histoire secrète des Protocoles des Sages de Sion, un document créé de toutes pièces au début du 20ème siècle en Russie pour attiser l'antisémitisme et écarter du tsar Nicolas II un conseiller (juif) trop réformiste pour les conservateurs. de sa rédaction à nos jours, cet opuscule prétendument écrit par des dirigeants juifs et relatant avec précision la façon dont ces derniers projettent de diriger le monde a suivi un chemin tortueux et reste une source d'inspiration majeure pour les antisémites de tous poils malgré les éléments indiscutables prouvant qu'il n'est qu'un faux grossier.

Depuis sa première publication, le texte n'a cessé d'être diffusé et traduit. En Italie et en Argentine dans les années 30, en Égypte, en Inde, en Espagne, aux États-Unis et en Angleterre dans les années 70. Et encore aujourd'hui, partout dans le monde, des islamistes au Ku Klux Klan, des catholiques aux néofascistes italiens. A chaque fois, malgré l'évidence de son caractère fallacieux, on encourage les lecteurs des protocoles à découvrir « la vérité sur les juifs ». A chaque fois, malgré la preuve de l'imposture, rien ni fait. Comme l'hydre de Lerne qui se multiplie quand on lui coupe la tête, les protocoles ne cessent de resurgir pour développer un antisémitisme galopant que rien ne semble pouvoir arrêter.

Précis, étayé, grapgiquement très lisible, le propos d'Eisner est aussi limpide qu'imparable. Et l'on referme ce livre terrifiant de lucidité en ayant compris, comme le dit si bien Umberto Eco en introduction, que « ce ne sont pas les Protocoles qui produisent l'antisémitisme : C'est le besoin profond de désigner un Ennemi qui mène les gens à y croire. »
Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Entre BD et récit graphique, une enquête sur l'origine des "Protocoles des Sages de Sion" (pourquoi est-ce que je mets des majuscules à de telles inepties ?).
Ce livre décortique l'origine de ce pamphlet antisémite (l'origine française à la base contre Napoléon III est une grande découverte pour moi) et s'interroge sur la persistance de l'existence de ce faux alors même que les preuves de sa création de toute pièce se multiplient.
Intéressant. Pas tjrs facile à suivre. Personnellement j'ai appris bcp de choses.
A conseiller.
J'ai refermé la BD avec un sentiment d'atterrement et de dégoût dvt la stupidité humaine (si cette stupidité restait à ce stade ça irait encore mais malheureusement elle est à l'origine de la Shoah....)
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Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome, parue la première fois en 2005. Elle bénéficie d'une introduction d'Umberto Eco.

En 1864, Maurice Joly (1829-1878), un citoyen français doté d'une conscience politique, écrit un ouvrage intitulé Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, un livre dirigé contre la politique de Napoléon III et qui dénonce les méfaits du pouvoir de la finance sur la société française de l'époque. Quelques années plus tard, Mathieu Golovinski (un russe exilé à Paris) rédige à la demande de ses supérieurs de l'Okhrana (police secrète tsariste) un ouvrage destiné à convaincre le tsar d'abandonner sa politique libérale. L'ouvrage s'intitule "Les protocoles des sages de Sion" (abrégé en "Protocoles" dans la suite de commentaire) et il est présenté comme contenant les secrets d'une réunion de chefs juifs pour subvertir les pouvoirs en place dans chaque état et pour gouverner le monde. Il s'agit d'un faux éhonté dont la véritable nature a été dévoilée dès 1921 par le quotidien anglais Times, mais qui continue d'être utilisé comme outil de propagande antisémite de nos jours.

Dans sa préface, Will Eisner indique qu'il recherchait des exemples de faux pour préparer une bande dessinée sur le sujet quand il a découvert ce texte et a décidé d'en faire l'objet de son récit. Eisner explique qu'il souhaite apporter sa contribution à la dénonciation de cette supercherie sous la forme d'une bande dessinée, ouvrage facile à lire et divertissant grâce aux images.

Il faut dire que Will Eisner est un illustrateur exceptionnel qui sait camper chaque personnage en quelques coups de crayons qui semblent presqu'une simple esquisse, et qui pourtant rend chaque individu unique. le lecteur peut regarder n'importe quel individu et déduire de ses vêtements, de sa posture, de son expression du visage une quantité d'informations sur sa position sociale et ses traits de caractère. Pour cette bande dessinée très particulière, il a choisi une mise en scène théâtrale dans laquelle les personnages semblent souvent évoluer sur une scène et surjouent légèrement leurs émotions pour mieux les faire passer.

Il faut dire que Will Eisner a construit son récit comme un historien souhaitant donner un point de vue assez large sur les Protocoles. La rédaction effective du document n'intervient qu'en page 56 (sur 124). Il commence par expliquer le contexte de l'écriture des Dialogues aux enfers, puis il donne quelques éléments biographiques de la vie de Golovinsky. La suite du récit comprend 17 pages mettant cote à cote des extraits du Dialogue aux enfers et leur transcription dans les Protocoles, avec les réactions d'un journaliste du Times à chaque fois. La suite montre le processus de diffusion des Protocoles pendant le vingtième siècle, leur rôle dans la formalisation de la doctrine nazie, et les différents procès établissant qu'il s'agit d'une supercherie.

À un premier niveau de lecture, cet ouvrage démonte pas à pas la supercherie des Protocoles, les différentes utilisations qui en ont été faites (et donc son pouvoir de nuisance) et montre la nécessité de rappeler sans cesse la preuve du faux. Will Eisner effectue un travail d'historien, il cite ses sources, il utilise plusieurs angles d'approche pour rendre compte des différents points de vue. Dans le cas de ce texte incitant à la haine d'un peuple, tous les éléments sont évidemment à charge.

À un deuxième niveau de lecture, cette histoire est imprégnée de l'humanisme de l'auteur qui ne condamne que rarement les individus. Il les dépeint en train d'effectuer leur tâches quotidiennes, sans se rendre compte des conséquences à long terme de ce qu'ils font. Par contre, il met en évidence les conséquences de l'ignorance, de la bêtise et des intentions de nuire à autrui (de construire l'unité d'un peuple contre un ennemi plus faible, ici les juifs).

Ce récit vaut aussi par d'autres thèmes abordés en filigrane. La mise en images d'événements historiques provoque à chaque fois la même interrogation : par rapport à ce que je contemple, quelle est la part de "réel" et quelle est la part romancée ? Au fur et à mesure des procès ayant pour objet d'établir officiellement et publiquement la nature de contrefaçon, le lecteur s'interroge également sur les caractéristiques qui permettent de reconnaître une source fiable, une autorité légitime en matière de savoir. Enfin, la barrière morale en matière de désinformation devient difficile à cerner. Finalement Maurice Joly écrivait un dialogue fictif mettant en cause Napoléon III, sous couvert d'une satire ayant la forme d'une fiction politique. Il critiquait les intentions du monarque et ses actions politiques avec un outil à cheval entre l'information et une anticipation des conséquences probables. Son ouvrage s'attaquait à un individu à une époque. Les Protocoles font croire à l'existence d'un complot juif pour dominer le monde, dans lequel les comploteurs s'expriment comme des méchants d'opérette. Ils attaquent le peuple juif d'une manière plus général. À travers l'histoire des Protocoles, Will Eisner aborde également l'existence d'une haine des juifs (Judenhass) d'envergure mondiale. Et sa conclusion est d'une terrible noirceur devant le retour de l'antisémitisme et la rémanence des Protocoles, alors que la preuve du faux est accessible partout et à tout le monde (Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.).

Cet ouvrage constitue une vulgarisation admirable de la supercherie des Protocoles des sages de Sion. Il aborde également bien d'autres thèmes complexes. Will Eisner a mis ses techniques narratives au service de son récit, il subsiste quelques passages où le texte prend le pas sur la narration séquentielle en images.
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Je découvre seulement maintenant l'oeuvre du regretté Will Eisner qui fut l'un des dieux de la bande dessinée américaine. Après La Valse des Alliances qui a titillé ma curiosité, voilà donc que j'aborde "le complot".

L'auteur nous explique comment un faux document a pu être à la base de tant de haine et d'horreur. le Protocole des Sages de Sion serait l'explication d'un complot juif pour conquérir le monde. Adolph Hitler l'a cité maintes fois dans son livre « mein Kampf ». C'est une arme de propagande qui a également été utilisé par le KKK.

Ce n'est pas tant le sujet abordé de manière historique qui m'a convaincu. C'est la façon de procéder à la manière d'un journaliste sérieux et neutre : bref, une réalisation quasi-parfaite telle une démonstration de force. Je dois reconnaître beaucoup de talent. Les récits historiques sont souvent traités de manière académique et pompeuse. Ici, il n'en n'est rien. C'est absolument convaincant.

Au passage, je n'étais absolument pas au courant du "Protocole des sages de Sion" et de cet usage de faux qui a eu des conséquences terribles. Cela m'a instruit sur cet aspect de propagande utilisé par des pouvoirs haineux.

Il est curieux tout de même que cette bd est éditée par Grasset qui ne fait pas dans la bd généralement. Pourquoi je fais cette remarque ? C'est Grasset qui publia en France pour la première fois en 1921 ce Protocole… Une manière de se rattraper.

Note Dessin: 4/5 - Note scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
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Will Eisner, peut être un des plus grands auteurs de bande dessinée, a quasiment inventé le genre du roman graphique et a traité à peu près tous les sujets (j'avais même acheté -et hélas perdu- ses livres sur la cuisine ou les plantes).

Ici, il mélange le dessin, l'analyse et l'investigation au service d'un sujet ancien, "Le Protocole des Sages de Sion". Pour ceux qui n'auraient jamais entendu parler de ces "Protocoles", il faut savoir que ce texte totalement inventé en 1905, prétendait apporter la preuve d'un complot juif mondial (réunions secrètes de chefs juifs pour prendre le pouvoir et gouverner la planète).

Eisner rappelle, preuves à l'appui, que ce document est un faux grossier et il retrace son origine et son inspiration (rédigé par un arriviste opportuniste russe, Mathieu Golovinski à partir notamment de "Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu" du Français Maurice Joly qui s'en prenait alors à Napoléon III -"le Petit").

Mais l'intérêt du livre d'Eisner est également ailleurs, dans la réponse qu'il apporte à la seule question qui vaille : comment se fait-il que ce faux maintes fois dénoncé, resurgisse inlassablement sur tous les continents et à toutes les époques ? L'auteur en fait même une espèce de "running gag" puisque des personnages à la fin de chaque démonstration de la supercherie, se disent que cette fois, c'en est bien fini de ces "Protocoles...". Mais à chaque fois...

Pour Eisner, comme pour Umberto Eco qui introduit ce livre, la motivation est identique chez tous ceux qui utilisent "Les Protocoles..." à titre de propagande : à partir du moment où ce texte raconte ce qu'ils veulent croire, il en acquiert un parfum d'authenticité rétroactive. C'est au fond, une version pervertie de la célèbre maxime de "L'Homme qui tua Liberty Valance" : quand la légende est plus "belle" que la vérité, on imprime la légende". Les "Sages" n'ont jamais écrit ça ? Qu'à cela ne tienne : ils auraient pu le faire ou mieux encore, ils se sont sûrement inspirés de ce faux pour accomplir leurs méfaits.

Je n'ai qu'une réserve, qui concerne la fin de la démonstration. Eisner indique que "Les Protocoles ..." continuent de se vendre aujourd'hui et dessine une synagogue qui brûle et des coupures de journaux qui signalent des actes antisémites. Il s'agit d'un raccourci bien sûr, mais ce parallèle ne me convainc pas totalement et je crois pour ma part que la situation au moyen orient alimente davantage ces actions, que "Les Protocoles...". En clair et même s'il y a des liens, je pense que les actes d'antisémitisme actuels, sont davantage en relation avec la bêtise indélébile des racistes ou la politique israélienne d'aujourd'hui (sur laquelle je ne porte pas de jugement ici), qu'avec la croyance en un complot juif mondial telle que véhiculée par "Les Protocoles". Mais il est vrai que depuis quelques années, l'antisémitisme décomplexé refait surface.

Quoi qu'il en soit, en moins de 130 pages, Eisner démonte ce processus un peu à la manière d'un Joe Sacco , présentant chaque personnage, le resituant dans le contexte...avec le talent immense qui est le sien.

Un livre formidable.
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Ici le propos historique a failli me décourager dans les premières pages mais j'étais curieuse d'en apprendre un peu plus sur ces Protocoles des Sages de Sion dont j'avais dû entendre parler dans un débat ou l'autre sans trop savoir de quoi il s'agissait.

Will Eisner a réussi à retracer l'origine de ce qui s'avère être une affaire de propagande et un énorme mensonge créé à la fin du XIXème sicèle en Russie et qui court encore de nos jours malgré de multiples démentis et procès en diffamation ! L'auteur explique cette persistance à travers le monde par le fait que les gens croient ce qu'ils ont envie d'entendre que ce soit vrai ou pas.


Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Excellente lecture.
L'auteur nous relate le montage du mythe
du complot juif à l'échelle mondiale. Mythe, rappelons-le, qui continue d'aller bon train au XXIeme siècle. La bêtise n'a pas de date de péremption. C'est si peu dire!
Au départ, un brave qui sort un livre pamphlétaire contre Napoléon III. Les deux (l'auteur et le bouquin) tombent dans l'oubli. L'ouvrage sera déterré des années plus tard puis adapté aux besoins de la propagande anti-juive.

Durant l'entre deux guerres des journalistes ont beau démontrer, preuves à l'appui, que le protocole des sages de sion est une supercherie, rien n'y fera... La mode est à l'antisémitisme, les moutons de Panurge suivront.

Cette BD est absolument passionnante et dramatique. On dirait avec humour qu'elle est absurde si toute cette machinerie n'avait pas provoqué la mort de millions de juifs.

Une BD à mettre entre toutes les mains.
Toute ma reconnaissance à l'auteur Will Eisner (défunt) qui a passé des décennies à parfaire ce travail.
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