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Critique de alouett


Ce recueil est un ouvrage semi-autobiographique dans lequel Will Eisner parle de son expérience en tant que journaliste pour le gouvernement. Les six nouvelles de cet album ne sont qu'une transposition de témoignages entendus durant ses missions ou tirés de sa propre expérience.

En préambule, il explique comment il est devenu rédacteur en chef d'une revue militaire. Il a fait son service militaire en 1942 et durant son incorporation, il travaille au journal du camp qu'il décrit comme une sorte de planque qui lui garantissait de ne pas être réaffecté ailleurs, et notamment sur une zone de conflit. de plus, cela lui permet de recueillir différents propos et/ou d'être le témoin de certains événements. Profitant de son poste au journal du camp et de son affectation au « programme de maintenance préventive » du matériel, Eisner parvient à imposer la BD comme un vecteur pertinent à la communication, LE medium qui convient à cette passation de connaissance.

La bande dessinée était le meilleur moyen de publier des informations quant aux réparations sur le terrain et d'enseigner les réparations de fortune en situation de combat.

En 1950 (début de la Guerre de Corée) Will Eisner est recontacté par l'Armée pour reprendre ses BD et notamment relancer le magazine Army Motors qu'il avait créé à l'époque de son service militaire. le magazine change rapidement de nom pour devenir P.S. Magazine (qui sera publié jusque 1972). le contrat qu'Eisner signe implique qu'il se rende sur le terrain. C'est ainsi qu'en 1954, il couvre un reportage à Séoul et en 1967 il va à Saïgon.

Passée la préface explicative de l'auteur qui contextualise le contenu de ce recueil de 6 nouvelles, l'ouvrage en lui-même contient photos d'époque et illustrations. Il n'oublie pas de faire hommage à l'humour vaseux des militaires, certains se pavanant comme des petits coqs virils face à ce « civil » qu'ils vont accompagner.

Les illustrations s'étalent en pleine page et s'affranchissent totalement des découpages habituels (cases). le jeu de trames habillent les visuels et guident le regard durant la lecture.

Quant aux témoignages en présence, « loin de vanter des exploits guerriers, les six récits proposés sont avant tout des histoires humaines, avec leur cortège de lâcheté, d'aveuglement, de bêtise, de désespoir, d'humour et de courage… » (extrait de la présentation officielle sur le site Delcourt).

Pour le premier reportage, l'auteur (jeune journaliste) est escorté par un G.I. qui vit son dernier jour au Vietnam. Sa mission touche enfin à son terme, s'il est encore là physiquement sur le terrain, ses pensées sont déjà reparties aux Etats-Unis. Il semble brillant, en bonne santé et est visiblement décontracté par cette mission d'accompagnement qu'il juge sans danger. Mais c'est oublier qu'il se trouve en zone de conflit… et le valeureux soldat devient l'ombre de lui-même. Vision rapide de combattants hagards et mutiques…

D'une richesse certaine quant au contenu des propos rapportés, la seconde nouvelle propose quant à elle un regard plus extérieur des journalistes qui – comme Eisner – se rendent en première ligne. le cynisme affleure et leur manque d'objectivité sur cette guerre nous saute au visage. Un discours brut de la part de ces hommes censés respecter la neutralité de leur place d'observateur. Beau portrait des médias et de leur fichue hypocrisie. Cela vient-il écorner l'image que l'on pouvait avoir de ces hommes ? Pas sûre…

(Article complet à lire sur le blog)
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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