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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
TW : Viol, pédophilie, violence conjugale.

Will Eisner, comme dans "Prix Eisner", comme dans "Le plus prestigieux prix récompensant les comics américains". Il est aussi l'un des premiers théoriciens de la BD, ainsi que l'inventeur du terme "roman graphique".

Tout ça pour dire, mes attentes étaient élevées. Surtout que Contract with God est sa grande oeuvre.

La trilogie entière se veut comme la biographie non-linéaire d'une rue fictive du Bronx. Les personnages vont et viennent, on y aborde l'immigration, le racisme et surtout la lutte des classes.

C'est en ce sens que le livre est difficile à noter, puisque l'on voit très bien en quoi l'oeuvre était forte, sérieuse, originale et profonde à une époque (1976) où les comics de superhéros avaient le monopole de la BD en Amérique.

Pourtant, ça n'a pas nécessairement bien vieilli. le roman tente de mettre en scène le cercle vicieux de la misère, en montant de quelle façon des comportements déplorables sont les symptômes des inégalités sociales.

On nous demande donc d'être empathique du violeur, du pédophile, du batteur de femmes... Sans jamais réellement nous demander d'éprouver la même sympathie pour leurs victimes. Victimes qui, finalement, doivent souffrir de la catharsis des hommes en plus des mêmes maux sociétaux qu'eux.

Pire, les victimes sont souvent les complices de leur malheur. La fillette (11 ans) tente volontairement le pédophile pour lui soutirer de l'argent. La femme battue trouve séduisante la virilité violente de son homme, et la cause donc à dessein. La femme violée est ravis de voir son appétit sexuelle finalement rassasié. Etc.

Bref, un livre important pour comprendre l'histoire des comics américains, mais dont le commentaire social est légèrement dépassé.
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Attention…

Premier roman graphique de l'histoire… en tout cas premier album défini comme tel. le texte est encore dense et domine de beaucoup le volume accordé aux illustrations. Toutefois, on décèle quand même une vague ressemblance avec les romans graphiques tels qu'on les connaît aujourd'hui -le format reste simplement un peu plus austère. Mais, ne serait cette innovation du « roman graphique », se souviendrait-on encore aujourd'hui, avec une mémoire aussi vive, de ce Pacte avec Dieu ?

L'album regroupe plusieurs histoires dont le point commun est de nous présenter la vie de familles juives vivant dans le Bronx des années 30. Vie souvent misérable, parfois ponctuée de bonheurs fugaces, plus certainement d'une mélancolie latente. Will Eisner cherche à atteindre ses personnages dans toute leur humanité et met en avant leurs failles, leurs doutes et leurs espoirs, sans pathétique mais avec un goût certain pour le tragique et le désespoir. le graphisme, en noir et blanc, ne tend pas de fausses promesses, et restitue une monotonie et une grisaille d'autant plus justifiées qu'elles ne cherchent pas à amplifier leurs contours plus qu'il ne l'est nécessaire.

En plongeant ainsi dans le destin d'individus anonymes, en cherchant toutefois ce qui les transforme plus profondément en êtres singuliers, Will Eisner justifie sa qualification de créateur du premier « album graphique ». Si la forme aura encore le temps d'évoluer, l'intérêt pour la psychologie des personnages restera une constante dans ce genre littéraire.
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Je crois que je rangerais cette BD dans la même veine que ce que j'ai découvert avec New-York trilogie, c'est-à-dire un auteur pionnier du genre Roman graphique, qui a su attirer un nouveau public américain vers une forme de bande-dessinée hors-norme pour l'époque. Mais aussi un auteur qui me semble moins pertinent vu depuis notre terre d'outre-Atlantique, où ce genre de forme est plus courant et que je me retrouve donc "seulement" face à une Bd qui a des bons atouts mais qui ne sort pas particulièrement du lot.

C'est un peu le souci que j'ai avec les différentes BD de Will Eisner que je lis en ce moment : je les trouve biens, très biens même, avec ce dessin qui est toujours fluide, très souple dans les postures et les attitudes, avec des planches aux compositions originales et des recherches graphiques parfois bien trouvées. Mais également un auteur dont les histoires me semblent souvent sympathiques sans grand plus, et efficaces plutôt que marquantes. Elle ne sont pas niaises ni trop courtes, mais pour la réputation de l'auteur je me retrouve face à quelque chose de moins impactant que je ne l'aurais cru.
Et ce qui me dérange, c'est que j'ai au final l'impression de critiquer un travail que j'ai apprécié. Mais c'est surtout dû à l'aura que Will Eisner continue de dégager dans le monde de la BD (surtout Américaine) et que je n'arrive pas à trouver si fantastique que ça. C'est un auteur de talent, un auteur qui a des belles trouvailles, surtout visuelles, mais cette BD ne me laisse pas un souvenir impérissable. Je continuerai cependant de lire sa bibliographique qui m'a l'air toujours aussi attrayante.
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