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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Honnêtement, il était peu probable que Alaa El Aswany puisse surpasser la force de son premier roman L'immeuble Yacoubian. Ce qu'il avait écrit depuis, de très bonne qualité, certes, l'avait démontré. Mais en se penchant sur le passé de son pays, la fin des années 40, en l'occurrence, il vient de signer avec Automobile Club d'Egypte, un roman qui fait mieux qu'égaler son chef d'oeuvre. Un ouvrage polyphonique, foisonnant, d'une richesse inouïe qui dresse un tableau complet d'une nation sous tutelle anglaise et gouvernée par un roi, Farouk, fantasque et libidineux. Une époque pré-révolutionnaire, qui en rappelle une autre, évidemment, toute récente, qui prend vie à travers une bonne vingtaine de personnages dont les destins ne cessent de se croiser. Ce pavé de 500 pages, une fois passés les chapitres d'introduction, se dévore avec passion. Comme un Balzac, un Tolstoï ou un Dickens, El Aswany nous fait découvrir toutes les strates de la société cairote : riches et pauvres, maitres et serviteurs, conservateurs et rebelles, égyptiens et britanniques. Automobile Club d'Egypte passe avec une aisance stupéfiante du drame à la comédie dans une veine à la fois politique, sociale, sentimentale, religieuse, etc. le contraire d'un livre fourre-tout, pourtant, l'auteur est un alchimiste qui utilise ses différents ingrédients dans un tempo parfait, sans jamais ennuyer ou perdre son lecteur. Et le souffle du romanesque nous emporte très loin, au bord du Nil et au comble du bonheur. Autrement dit, c'est une pure merveille.
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Tôt le matin, le ballet des serviteurs peut commencer à l'automobile Club d'Égypte, El-Kwo, le chambellan du roi exerce avec une rare perversité son pouvoir sans limites sur le personnel. Tout doit être parfait, le roi viendra sans doute ce soir jouer de l'argent aux cartes avec de riches européens ou aristocrates égyptiens et trouver une belle femme à mettre dans son lit....
Nous sommes en 1945 et l'Égypte est tenue d'une main de fer par les anglais, le directeur du Club, James Wright, est un minable personnage raciste jouissant de ses privilèges avec froideur.
D'une plume alerte, Alaa El Aswany s'attache tout particulièrement à la destinée d'Abdelaziz Hamam, un homme naïf et courageux venu s'installer au Caire avec sa femme et ses quatre enfants après un revers de fortune. Désormais, c'est un serviteur humilié qui travaille dur à L'automobile club d'Égypte pour nourrir sa famille mais dont les enfants suivront des trajectoires bien différentes les uns des autres. Entre misère et opulence, la soumission et la résignation semblent paralyser une société égyptienne corrompue et écrasée par le poids des traditions.
L'automobile Club d'Égypte est le théâtre de drames intimes et nationaux, Alaa El Aswany est un conteur exceptionnel, un écrivain humaniste qui dépeint à travers ce microcosme toutes les contradictions, les douleurs et les espoirs d'émancipation de son peuple.
Dans son roman, il y a beaucoup de fierté et de tendresse pour l'Égypte, ses odeurs, sa cuisine, sa culture et des descriptions inoubliables d'un pays magnifique, on voudrait que le livre ne se termine pas si vite, les personnages et la pays nous semblent familiers tant son livre est réussi.

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Ce roman dense retrace la vie d'une famille égyptienne habitant au Caire entre les deux guerres mondiales sous l'occupation anglaise.

La famille Hamam se situe dans la petite bourgeoisie cairote ruinée et tente de conserver sa dignité. L'auteur construit des trajectoires opposées : le fils aîné traditionaliste manigance pour ses intérêts, Kamel le second étudie le droit et participe à un complot pour mettre à bas la royauté, Saliha la jeune soeur est ballottée entre les deux tendances. le plus jeune frère Mahmoud découvre la sexualité dans les bras de femmes bourgeoises âgées...

Le parcours de cette famille est lié à celui de l'Automobile club d'Égypte où le père puis Kamel sont employés. L'auteur décrit les difficultés des hommes à s'opposer à la tyrannie et l'injustice quand ils ont commencé à en accepter le fonctionnement. Il dépeint les étroites relations entre pouvoir et sexualité et la place prépondérante de la religion dans la société égyptienne.

On ne s'ennuie pas une minute à la lecture de ce magnifique roman haut en couleur. El Aswany nous fait découvrir toutes les strates de la société cairote : riches et pauvres, maîtres et serviteurs, conservateurs et rebelles, égyptiens et britanniques. Chaque personnage sonne juste et notamment les femmes, pleines de sensualité et qui commencent à s'émanciper de cette société qui les enferme. À chaque chapitre le narrateur change, mais tout s'imbrique formidablement.

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Fabuleux, savoureux, Alaa El Aswany est un magicien de la littérature lorsqu'il raconte son pays, l'Égypte!! J'ai lu tous ses livres et je suis tombée sous son charme dès les premières lignes de L'immeuble Yacoubian pour ensuite savourer Chicago et J'aurais voulu être égyptien, entre autre... Mais avec L'automobile Club d'Égypte, Je trouve qu'il a encore développé son talent.
Sa peinture de l'Égypte des années 40, que ce soit du côté de l'occupation britannique et ses conséquences, comme de la société égyptienne en tant que telle, est juste formidable. On y trouve tout le recul nécessaire pour la critique de ce pays qui est le sien mais aussi toute la tendresse qu'il a pour ce même pays et sa population, tiraillée entre la révolte et la soumission parce qu'on ne leur a appris que ça. Je suis bluffée par cette façon qu'il a de traiter les sujets difficiles au travers de la vie d'une famille du Caire, qui a du quitter la Haute-Egypte car le père était ruiné, comme le mariage sans amour que va devoir affronter Saliha, la place de la femme, la tyrannie et le racisme de l'occupant britannique, parfaitement incarné par James Wright, la force de la mère, base de la famille, représentée par Oum Saïd, l'égoïsme de Saïd qui ne pense qu'à asseoir sa position vis à vis des autres, Abdelaziz, le père, qui se bat pour que ses enfants puissent réussir dans leur vie future, Mahmoud, simple d'esprit mais si gentil, qui se laisse dépassé par les évènements de sa vie, et enfin Kamel, l'homme fort de la famille, intelligent, préoccupé par le bien-être de sa famille, mais aussi par le bien-être de son pays.
Et cette famille va graviter autour d'une institution du Caire, l'Automobile Club d'Égypte, dirigée par James Wright, anglais typique de l'époque colonial, arrogant, raciste, qui a une fille Mitsy, tout le contraire de son père et qui trouve dans ce pays tout ce qu'elle cherche, une vie atypique mais si riche d'enseignement. Et à la tête de la cohorte de serviteurs du club, il y a l'horrible El Kwo, personnage ignoble, bras droit du roi d'Égypte et qui n'a aucun respect pour le peuple, surtout pas pour les serviteurs du roi, mauvais et violent, qui dirige à la peur son institution.
Même les personnages "secondaires", tels Abdoune, Odette, le prince Chamel sont si vivants, si vrais...
Je suis vraiment une inconditionnelle de cet auteur, lisez-le, et vous allez voyager avec lui dans cette Égypte magique qui malheureusement traverse encore aujourd'hui des jours bien difficiles .
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Un recit passionnant sur l'Egypte de la fin des années 40,sous tutelle anglaise avec à la tête un roi qui passe son temps entre femmes et table de poker.Un récit polyphonique avec une écriture simple,foisonnant de personnages,ou l'attention est soutenue continuellement avec des chapitres qui alternent divers personnages et divers évènements.J'ai adoré comme tout ses autres livres...
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1946 -L'Automobile Club d'Égypte, club fermé et huppé, à la fois Casino et restaurant, dirigé par un anglais, fréquenté par des aristocrates, par des diplomates, par le roi d'Égypte, qui vient jouer et "s'approvisionner" en femmes jeunes ou moins, sert de cadre à ce roman.
L'Égypte est encore un pays occupé par les Anglais qu'on ne voit qu'au travers de la personnalité du Directeur de l'Automobile Club - ilot de luxe et de corruption au sein d'un pays pauvre. Raciste, il emploie des égyptiens venus de la Haute-Égypte et de Nubie, serviteurs zélés uniquement motivés par les pourboires, leur salaires très faibles ne permettant pas à eux-seuls de faire vivre leurs familles.
Ces serviteurs ont été recrutés par le Chambellan du roi, El-Kwo, homme tout-puissant qui exerce des chantages et les tient sous sa coupe en les battant, en prélevant l'essentiel voire la totalité des pourboires qu'ils perçoivent.
Un père de famille né dans une famille autrefois aisée, travaillant à l'Automobile club, meurt de honte après avoir été giflé publiquement par l'homme de main d'El-Kwo et laisse sa famille démunie. Ses enfants sont donc contraints de travailler, à coté de leurs études, ils sont les principaux acteurs de ce roman riche.
Mariages arrangés, relations anglais-égyptiens, premiers soubresauts des mouvements de décolonisation et de démocratie, filles arrivant vierges au mariage et hommes coureurs, traditions contre modernismes...un roman sur une période pas très ancienne.
Un livre récent, un auteur -menacé aujourd'hui par les frères musulmans - que j'ai découvert avec plaisir et dont je souhaite poursuivre la connaissance
Un gros coup de cœur

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Magnifique ouvrage que ce dernier livre d 'Alaa El Aswany écrit dans une langue riche et colorée.Extrêmement vivant par le foisonnement des personnages très attachants( Saliha,Kamel, Mahmoud) des femmes fortes et fières(la mère,Aïcha,Odette) les couleurs de l'Egypte, les descriptions de la ville du Caire. Ce roman est un mélange de fiction et de réalité.
L'auteur allait petit enfant à l'Automobile Club avec son père et se rappelle des histoires racontées par les serviteurs qui avaient côtoyés le roi Farouk.
Le prince révolutionnaire est inspiré d'un vrai prince qui a étudié à la Sorbonne,le prince rouge (communiste). Les questions posées dans le roman sont des questions toujours d'actualité : les Egyptiens veulent-ils la sécurité ou la liberté ?
L'élément humain est le plus important.C'est un hymne à la vie et à l'espoir malgré toutes les souffrances que subissent les personnages.
La philosophie du livre pour l'auteur est que "la violence n'est jamais justifiée, même si vous êtes privé de vos droits".
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Il est absolument fascinant de voir comment Alaa El-Aswany parvient à traduire l'atmosphère générale d'un pays en racontant la vie d'une poignée de ses habitants. L'Egypte du roi pantomime Farouk est au bord de la Révolution, la société hiérarchisée, basée sur le racisme envers les Egyptiens, ne tient plus debout, seules les apparences persistent, grâce à l'inquiétude de chacun à l'inconnu qui, immanquablement, arrivera. A travers les histoires personnelles des membres de la famille Hamam et des serviteurs de l'Automobile Club, c'est tout un monde révolu qu'on regarde lentement se déliter en cette fin des années 1940.

Déjà conquise par J'ai couru vers le Nil, il y a bien des années, j'étais curieuse de découvrir les oeuvres antérieures d'Alaa El-Aswany en commençant par celle-ci. Il offre toujours un regard d'une lucidité implacable sur la société qui est la sienne, sur les us et coutumes qui lui sont propres et sur les croyances et superstitions qui traversent depuis toujours la terre des Pharaons. Il manie l'humour pour nous amener à comprendre les tenants et aboutissants de l'occupation par les Anglais, le poids qu'elle fait peser sur la population égyptienne et la vie de chacun. On ressort de ce livre en ayant l'impression d'avoir compris un petit bout de l'histoire égyptienne récente, bien moins enseignée dans nos écoles françaises.

Automobile Club d'Egypte n'est pas sans rappeler les grands romans sociaux que l'on retrouve dans la littérature française : ici aussi, c'est à travers l'histoire du peuple que se dessine celui de la Nation, c'est la somme des individus qui constituent la monarchie égyptienne qui va justement l'amener vers sa propre fin. Un grand roman donc, à découvrir absolument !
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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En cette fin des années 1940, l'Automobile Club du Caire, voit se côtoyer l'Égypte des pachas et les aristocrates européens. Régulièrement, Sa Majesté le roi honore de sa présence la table de poker. Dans les communs, une armada de serveurs et d'employés s'escriment à satisfaire les exigences de l'inflexible El-Kwo, le chambellan du roi. L'esclave du monarque est aussi le chef suprême des employés de tous les palais royaux qu'il fait se soumettre. Parmi ses “sujets” : Abdelaziz Hamam, descendant d'une puissante famille ruinée, venu au Caire dans l'espoir d'assurer l'éducation de sa progéniture...

Un ouvrage polyphonique foisonnant et d'une grande richesse qui dresse le tableau de l'Egypte des années 1940, une nation sous tutelle anglaise et gouvernée par le roi Farouk, un être fantasque et libidineux. Si ce roman se passe au milieu du vingtième siècle, il fait échos à des évènements plus contemporains. L'auteur fait se croiser une bonne vingtaine de personnages auxquels on s'attache ou pas. Ce pavé de 500 pages, une fois passés les chapitres d'introduction, se dévore avec passion. El Aswany nous fait découvrir toutes les strates de la société cairote : riches et pauvres, maitres et serviteurs, conservateurs et rebelles, égyptiens et britanniques. 
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Ce formidable roman d'Alaa El Aswany se déroule au Caire dans les années 1945-1950, la période pré-révolutionnaire qui entraînera la fin des dominations coloniale et monarchique, puis aboutira à l'arrivée au pouvoir de Gamal Abdel Nasser. Abdelaziz Hamam est d'une noble famille de Haute Egypte, ruiné, il est obligé de vendre sa ferme, pour subvenir au besoin de sa famille, élever et éduquer ses quatre enfants, il s'installe au Caire et devient serviteur à l'Automobile Club d'Egypte, dirigé par un anglais servile, James Wright et supervisé par l'intraitable Chambellan du roi El Kwo, dans lequel le Roi Farouk passe ses soirées à jouer au poker, boire de l'alcool et rencontrer des femmes. Les enfants d'Abdelaziz vont suivre des itinéraires très différents, Kamel étudiant en droit, s'engage dans l'organisation révolutionnaire, Saïd, l'égoïste, ne pense qu'à son profit, Mahmoud se perd dans la débauche, Saliha, la fille brillante étudiante est mariée sous la contrainte à Abdelberr, pour arranger les affaires de son frère Saïd. A travers l'histoire de cette famille et de tous les personnages qui l'entourent, Alaa El Aswany montre la construction des pouvoirs au sein de la société égyptienne de l'époque, le pouvoir des riches sur les serviteurs, le pouvoir de la puissance coloniale sur le pays, le pouvoir des hommes sur les femmes, et celui du souverain sur les courtisans. le décès d'Abdelaziz qui meurt de l'humiliation que lui fait subir le pervers El Kwo, déclenche le mouvement social des serviteurs pour l'abolition des châtiments corporels qui montrent à la fois leur niveau de soumission et de révolte. La construction du roman est géniale, il commence par une pirouette, l'écrivain est chez lui entrain de relire son manuscrit, lorsque 2 personnes sonnent à sa porte, ce sont les personnages de son roman qui viennent lui dire qu'il n'a pas suffisamment tenu compte de leurs sentiments, donc, il accepte des modifications et leurs donne la parole. Ensuite, pour expliquer pourquoi les européens, s'arrogeaient le droit de diriger l'Automobile Club d'Egypte, l'auteur démarre le roman au XIX ème avec l'invention de la voiture automobile par Carl Benz. Chaque chapitre est construit de tel manière que dans les dernières lignes, le lecteur reste en attente de la suite, mais cette suite n'apparaît que plusieurs chapitres plus loin, car entre temps on suit le déroulement d'événements différents, où la vie d'autres personnages. C'est une succession de situations dramatiques, burlesques, sentimentales, de liens familiaux forts où tendus, de rapports de force entre les différentes couches de la société. En situant l'intrigue de ce roman à la fin des années 40, Alaa El Aswany montre combien la construction de la démocratie pour laquelle il est engagé inlassablement, est difficile et semée d'embûches. 630 pages qui se dévorent, et qui permettent de mieux comprendre l'Egypte, et l'islam d'aujourd'hui.
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