L'Orient-Express raconté par les écrivains

Savez-vous que l'Orient-Express, ce célèbre train qui a relié Paris à Istanbul, a été très souvent honoré dans la littérature ? On connaît "Le crime de l'Orient-Express", le non moins légendaire roman policier d'Agatha Christie. Et bien j'ai été fort surprise de découvrir dans ce recueil une multitude d'écrits faisant référence à ce train. Lieu d'intrigues, d'amours passagères, de crimes ou passage obligé pour la découverte de contrées attirantes parce qu'éloignées. Qu'il ait été sujet principal ou simple référence, l'Orient-Express n'a laissé personne indifférent.

Son histoire commence en 1870, grâce à un homme, Georges Nagelmackers, rêvant de créer une compagnie internationale de wagons-lits. le voyage inaugural du train en juin 1883 fut magnifié par la presse, journalistes, politiques et autres voyageurs ayant été cordialement invités par la Compagnie. L'Orient-Express devint très vite LE train à prendre et la Compagnie Internationale des wagons-lits créera par la suite d'autres voies express à travers l'Europe.

Vieux d'un siècle, l'Orient-Express traversera les époques et la littérature cheminera à ses côtés, relatant autant la période faste de la belle époque que le déclin d'après-guerre.

A travers des extraits courts ou longs, on découvre romans, nouvelles, articles de presse, pièces de théâtre ou poésies qui ont contribué à la naissance du mythe et à le faire perdurer.
Cet ouvrage est judicieusement scindé en trois parties : 1883-1914 : Essor et imaginaires, 1918-1939 : A l'épreuve de l'histoire et Après 1945 : Expression d'un déclin. Un plan et une chronologie comparative sont repris en fin d'ouvrage sur l'histoire de la Compagnie, les événements touchant l'Orient-Express et la littérature.

C'est sûr, ce livre à la superbe couverture donne l'envie de voyager, de découvrir le fameux wagon-restaurant et les cabines couchettes, de rencontrer les autres voyageurs, mais aussi d'entrer dans la grande Histoire à travers les paysages qui défilent.

L'orient express pour moi un mythe.
Un bouquin qui me permet de remonter le temps et de découvrir ce qu'il a été.
Tout commença un beau jour le 4 octobre 1883 ... Strasbourg, Karlsruhe, Stuttgart, Vienne, Budapest, Bucarest, Giurgiu, Roustchouk et Varna.
Une plongée sidérante dans ce drôle de monde, exclusivement masculin pour le premier voyage ... trop dangereux pour une faible femme ... ce voyage vécu comme aujourd'hui on imaginerait un départ pour la lune, un endroit où il faut se faire voir, où il faut être vu ... même si l'aventure est vécu comme une visite dans un salon à la mode !
Plus 1914 se rapproche, plus le rôle de l'OE (orient express) se modifie, le train n'est plus le centre du monde, c'est la région qui déborde de conflits, qui lui vole la vedette pour finir en 1914 par baisser le rideau ... la guerre a eu raison de l'aventure de l'OE.
Les années ont passé, la guerre est passée par là, pour ce qui est de lOE, l'itinéraire est modifié, l'Allemagne et l'Autriche sont punis et ne sont plus desservis, le train ne plait plus autant, ce n'est pas pour l'instant l'endroit où il faut se faire voir, les trajets deviennent utilitaires et dévie vers le Sud ... jusqu'à l'arrêt pendant la seconde guerre mondiale.
Après 1945, le train circule dans une Europe séparée par le rideau de fer, la guerre froide sévit et le train se démocratise mais l'automobile et l'avion rendent le voyage en train plutôt ringard.
L'OE ne s'en remettra pas vraiment. Fin du voyage.
Je me suis baladée dans le mythe de l'OE, c'était ce que je m'attendais à faire mais à vrai dire ce ne sont pas les extraits de texte cités ayant rapport avec ce mythe qui m'ont intéressée (je n'ai pas découvert des lectures que j'aimerai faire) mais plutôt l'histoire de cette institution compliquée et j'ai toujours en tête certains extraits de films, certaines scènes d'une autre époque qui m'ont rappelée des histoires de midinettes.
Ne vous attendez pas à partir dans ce train ... vous resterez en gare et vous jeterez constamment un oeil sur la carte pour imaginer à quoi ressemblent les villes citées, vous ne rencontrerez que les passagers échappés de roman et malheureusement jamais les habitants qui vivent dans ces pays traversés par ce train !
Quel dommage !