« C’est l’histoire de douze hommes et une femme. La femme est enceinte : douze plus un quatorze. Quatorze personnages qui traversent le grand bleu dans le noir. Quinze avec le petit bateau en bois. Seize, avec la Lune qui les observe de son œil mort. Dix-sept avec la mer dans tous ses états. Dix-huit avec le panier à fruits. Dix-neuf même, en comptant le ver qui embarque à bord d’une pomme. »
"Tous ont le regard fixé sur l’Europe, à quelques vingt kilomètres seulement, là-bas, par-delà le brouillard, et, dans leurs yeux humides, l’image de cette contrée où l’on trouve encore du travail, où les chemins sont pavés d’or et où fleurit l’arbre de la liberté."
Quand le ciel est entièrement bleu, quand il a la couleur de tes yeux, et qu’il se met à pleuvoir quand même, comme ça, sans prévenir, ce n’est pas pleuvoir qu’il faut dire, c’est pleurer.
"L’une des caractéristiques de l’homme est d’oublier qu’il est mortel. L’une des caractéristiques de la mort est de le lui rappeler."
Se consoler en se disant qu’ils sont arrivés après tout, seulement pas du bon coté de la mer, pas du bon coté de la vie.
Omar, toi qui aimes regarder mourir les vagues, tu marcheras le long du rivage et tu me verras renaître sous l'écume.
L’histoire de ces hommes et de cette femme qui ont trouvé la mort, là où ils croyaient trouver la vie.
Tous ces corps mis en image, et qui n'en finiront pas de mourir sous nos yeux. Toutes ces images, pour pas qu'elles disparaissent. (...) Alors parviendrait-on peut-être à comprendre qu'on a regardé des photos, mais qu'on a rien vu.
Non, je ne savais pas que je traverserais ma vie tout entière en une seule nuit, maman.
Et cette mère qui rit encore plus fort que les pleurs, comme s'il n'y avait qu'avec les larmes que l'on pleure. Et le rire dans tout ça ? Juste une autre façon de pleurer ?