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EAN : 9782864245483
326 pages
Editions Métailié (02/09/2005)
3.21/5   7 notes
Résumé :
Au moment où il part à Santiago du Chili pour assister à l'enterrement de sa mère, Pablo rencontre au hasard d'une promenade Nelson, le mouchard qui l'a obligé à l'exil. Ce voyage et cette rencontre réveillent ses souvenirs de militant étudiant contre la dictature de Pinochet dans les années 80.
Mauricio Electorat mêle le récit de ses années d'adolescence au difficile dialogue avec Nelson au cours d'une soirée très arrosée, où les deux déracinés qui ont parta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il est plus facile de faire de la résistance à la terrasse du café de Flore que dans le Chili de Pinochet à la fin des années 70. Avec Sartre et la Citroneta (La burla del tiempo), Mauricio Electorat, auteur chilien installé à Paris, met en scène de Paris à Santiago Pablo Riutort, réfugié politique qui va vivre une double épreuve: la mort de sa mère et la rencontre fortuite avec un ancien compagnon de lutte devenu délateur.
Attention, ceci n'est pas un roman de Luis Sepúlveda, dont j'apprécie d'ailleurs beaucoup les romans. Electorat ne fait pas partie de la même génération, il est plus jeune, et avec lui, le constat est noir, cynique et drôle. Pablo Riutort, nourri aux écrits des penseurs de la gauche européenne est encore un jeune étudiant lorsqu'il commence à militer sous la dictature avec des compagnons aussi enthousiastes que lui. Condamnés à être des exilés intérieurs dans leur propre pays, les étudiants, tiraillés entre leurs idéaux et la réalité du militantisme, montent une cellule sans mesurer les conséquences de leurs actes, surtout lorsqu'ils fabriquent de fausses lettres « signées » par de grands noms, afin de faire croire à la presse qu'un complot français est à l'oeuvre contre Pinochet.
Amateurs de pastiches, préparez-vous à savourer du Sartre, du Robbe-Grillet, ou du Sagan à la sauce Pebre. Sartre et la Citroneta est un roman incroyablement vivant, cru, et drôle, en dépit de la violence qu'il dépeint, de la douleur de l'exil, des compromis et de la trahison. Ce récit protéiforme qui mêle récit à la première personne, poèmes, correspondance, dans un espagnol peu académique, le parler chilien, laisse dans son sillage un parfum de cruauté et d'humour. Electorat dit le drame et la violence qui frappent toute une génération, une génération latino-américaine qui s'inspire des écrits produits par une Europe idéalisée, en total décalage avec ce qui se vit de l'autre côté de l'océan. Bref, un festival d'ironie (avec en guests Adjani et Platini) pour faire revivre les années noires du régime Pinochet. Votez Electorat!
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Les qualités narratives de Mauricio Electorat se confirment largement dans ce livre : son écriture, constamment en décalage, combine avec talent et finesse une diversité de registres et modalités discursifs. L'humour, parfois très noir, l'ironie, l'autodérision composent, toujours en contrepoint avec le drame, l'angoisse et le sentiment du tragique. La mémoire et la souffrance avivée par l'exil, l'attente et le choc du retour, le balancement signifiant entre l'ici (Paris) et le là-bas (Santiago), caractérisent une oeuvre qui s'inscrit pleinement dans la littérature de l'éloignement et du déracinement.
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Pablo, le narrateur, sans doute pour une bonne part l'auteur lui-même, est un exilé chilien à Paris, après avoir fui le régime de Pinochet. Alors qu'il s'apprête à retourner au Chili pour l'enterrement de sa mère il tombe sur Nelson, une vieille connaissance : celui-là même qui l'avait dénoncé à la police. Les souvenirs reviennent au cours de la discussion qu'ils ont l'un avec l'autre. Pablo est issu de la bourgeoisie chilienne, plutôt favorable au régime. Étudiant, il milite contre la dictature. C'est cette expérience qu'il va nous conter ici pour l'essentiel, avec ses aspects cocasses et en particulier les fausses lettres d'intellectuels français sensées soutenir l'opposition au régime.
On peut rire de cette caricature. Mais, en toute franchise, quand on connaît la caractère sanglant du régime de Pinochet, et le prix payé par ses opposants, on rit plus au tableau qui est fait des partisans du régime que de celui des résistants.
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Sartre et la Citroneta (2005) est la traduction française du titre original La burla del tiempo (2004), titre que je trouve très beau pour le plus primé des livres d'Electorat : 3 prix, une fois finaliste, mais surtout, cité parmi les 100 meilleurs romans des dernières 25 années par la Revue colombienne Semana en 2007 !
C'est un livre assez mouvementé car la prose d'Electorat et très riche en dialogues ce qui donne une lecture agile.

Dans cette histoire nous avons les déboires d'un étudiant universitaire chilien de gauche, de classe sociale plutôt aisée qui fuit de lui même le pays car il a participé à des manifestations anti-Pinochet. Et l'on sait qu'à l'époque on établissait des listes de tous les manifestants repérés et que l'on savait que à la première incartade ils passaient à la trappe...
Cet étudiant arrivera à Paris où, au fil du temps, il fondera une famille tout en se remémorant ses folles années de contestation, d'exaltation et de folie collective.

Cette lecture m'a un peu exaspéré par moments car le style est très haché. C'est un livre fortement politisé.
La "Citroneta"...ainsi appellaient les chiliens notre Dodoche
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Qu'est-ce que tu as ? a demandé Claudio. Je pense à Dieu. A Dieu ? Éclat de rire de Claudio accompagné d'une tape amicale sur l'épaule, Dieu n'est pas du côté des marxistes, mon vieux. A la vérité, avant ce moment-là, je ne m'en étais pas rendu compte. Marxiste, moi ? Ça sonnait bizarrement. Dans ma famille, on était démocrate-chrétien ou radical, professeur ou avocat, on trouvait même un escroc professionnel, une matrone, un oncle qui n'avait pas très bien réussi, caissier dans un restaurant, un cousin schizophrène, mais marxiste, ce qui s'appelle marxiste, j'étais le premier le crois. Enfin si Claudio le disait, lui qui était juif, athée et fils de communistes, il devait le savoir mieux que moi.
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