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EAN : 9782081447462
247 pages
Flammarion (22/08/2018)
3.69/5   8 notes
Résumé :
"Trente ans après sa mort, à ma grande surprise, le nom de Françoise Dolto n'évoque pas grand-chose chez ceux qui sont nés dans les années 1980-1990 ou plus tard. Les trentenaires ne savent pas ce qu'ils lui doivent, alors même que leurs parents sont de la « génération Dolto », qui l'a écoutée à la radio. Comme ils sont en âge aujourd'hui d'être parents, il n'est peut-être pas inutile qu'ils découvrent que tant de choses qui leur paraissent aller de soi n'allaient j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Promis, je ne verserai pas dans la "Doltomania".
Je l'adore, mais elle avait ses failles et ses défauts.
Et heureusement.
Mais je vous recommande néanmoins chaleureusement l'ouvrage "Archives de l'intime", merveilleux livre avec une riche iconographie sur la vie d'une psychanalyste hors norme.
J'adore également l'auteur, Caroline Eliacheff, psychanalyste également, une grande dame, auteure des excellents "À corps et à cris" sur les psychanalyse de nourrissons, et "Mères-filles une relation à trois".
Tout cela concourait à ce que je lise ce livre et grand bien m'en a fait
Car je me suis régalée.
D'une manière très originale, sur une journée de 1979, Mme Eliacheff nous livre toutes les périodes de la vie de Dolto, bien détaillées, et, cerise sur le gâteau, elle nous offre également quelques photos magnifiques.
Elle évoque la célèbre École de la Neuville, ouverte sur les conseils avisés de Dolto, établissement accueillant des enfants momentanement en difficulté, et non un établissement de soins. Ce fut un succès quasi-immédiat.
On apprend que son psychanalyste ne fut pas moins que Laforgue, et qu'elle a fréquenté Lacan.
Dolto a été de nombreuses années superviseur ou si l'on préfère contrôleur, accueillant d'autres psychanalystes pour faire le point régulièrement sur des cas difficiles, ou des transferts et contre-transferts douloureux. Elle les guidait tout naturellement.
Avec les enfants, elle disait l'importance du dessin, qu'elle savait admirablement traduire et décrypter, le dessin qui prend une place primordiale pendant une cure, car les enfants ne savent pas vraiment "dire".
On nous parle souvent de Boris, son époux, et cette référence est tout à fait touchante. Ils se sont aimés malgré les écueils, et cette relation inspire le respect.
Elle a beaucoup écrit Françoise Dolto, et pas seulement sur les enfants, je pense par exemple à son ouvrage sur la sexualité féminine.
Elle a participé longtemps à cette émission de radio "Lorsque l'enfant paraît", qui a aidé de nombreux parents face aux difficultés de leur enfant. On peut d'ailleurs retrouver ses conseils dans des livres du même nom que l'émission.
Et puis bien sûr, n'oublions pas son rêve enfin réalisé de la célèbre Maison Verte, lieu de socialisation, lieu de vie avec son tuteur, père, mère ou autre, afin de mieux préparer l'enfant à des séparations ultérieures comme la crèche ou l'école. Cette idée a été reprise dans d'autres villes comme dans d'autres pays.
Je finirai par ses consultations à l'hôpital Trousseau, magnifique tandem avec Madame Arlette, qui par contre, suivaient les cas les plus difficiles et les enfants les plus abîmés. C'est Mme Dolto qui a inventé la "poupée fleur" qui a aidé tant d'enfants qui ne pouvaient utiliser une poupée classique ou bien des animaux tant leur mal-être était profond.
Voilà.
Je pourrai continuer encore et encore tant cet hommage est superbe, original, très bien documenté et clair, ce qui est souvent rare dans ce genre de littérature.
Françoise Dolto s'est éteinte l'été 1988 d'une insuffisance respiratoire, elle qui, bébé, à failli mourir d'une maladie des poumons.
Elle a dit "Je meurs trop tôt".
Oui, assurément, cette grande dame est partie bien trop tôt.
Pour notre plus grande tristesse.


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Sous la forme d'une journée fictive, Caroline Eliacheff dessine le portrait de Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste connue pour ses pratiques innovantes qui ont révolutionné la vision de l'éducation des enfants. Ainsi au fil des pages se dévoile l'épouse aimante, la mère de trois enfants et surtout la thérapeute attentive à ses patients, la chercheuse infatigable en dépit des guerres de chapelle, la consoeur solidaire.
Si l'ouvrage aborde pour partie les théories psychanalytiques en cours, il s'attache surtout à en mettre en valeur ses débats et la manière dont certaines personnalités ont influé sur le cours des choses. Suivant cette approche, Caroline Eliacheff se concentre sur la trajectoire individuelle de Dolto pour en faire ressortir sa singularité. Il en résulte non seulement un essai intéressant et rigoureux sur le fond, mais aussi un hommage sensible et pudique.
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L'auteur qui est psychanalyste et médecin se spécialise dans les ouvrages de pédiatrie.
Ayant fait des études de psy je n'ai jamais lu un seul livre de Françoise Dolto car il est vrai que ses ouvrages sont peu appréciés dans la psychanalyse contemporaine dans les milieux universitaires.
Personnellement je n'ai jamais trouvé le moindre interet à sa personnalité et à ses ouvrages.
À part le fait que "l'enfant Roi" a généré plusieurs générations d'enfants autoritaires et des parents ayant perdu leur rôle éducatif et que cette autorité perdue néanmoins perdure en créant des enfants déstructurés, croyant tout savoir, arrogants ou stupides. Les parents de ces deux générations perdues ont passé tous leurs caprices à ces bambins et nous avons sous nos yeux' l'éducation Nationale aidant et participant - un panel d'enfants et d'adolescents sans éducations à tous les niveaux.
Cet ouvrage est une sorte de prises de notes anecdotiques sur Dolto, sans intérêt sauf pour les thésards qui en auraient besoin éventuellement. Car c'est une suite interminable, pour le profane, de noms inconnus, d'établissements, de psychanalystes et de medecins et l'on y perd son latin et son temps.
Je n'apprécie donc pas ce livre, je n'aime pas les pédiatres ni les psy qui couronnent toujours l'enfant roi et font se dégénérer les Parents qui ne savent plus éduquer correctement leurs enfants comme "jadis".
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critiques presse (1)
LeMonde
07 septembre 2018
Dans un livre-hommage, Caroline Eliacheff réussit à faire exister au quotidien la pédopsychiatre et psychanalyste, morte il y a trente ans et injustement oubliée.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce n'est pas parce qu'il n'émet pas des paroles que le petit enfant ne les réceptionne pas : si les finesses incluses dans le langage lui échappent encore, il en appréhende le SENS grâce à son intuition directe de la personne qui lui parle, quelque soit la langue qu'elle emploie. Il comprend les langues parce qu'il comprend la langue de la relation affective à sa personne, et des relations de vie ou de mort qui l'entourent. Je crois que c'est principalement ça : l'enfant saisi les relations qui soutiennent la vie ou qui la contrecarrent, celles qui sont dysharmoniques ou qui sont harmoniques.

Françoise Dolto
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Mais, à la toute fin de sa vie, sa redoutable mère semble avoir été charmante... Françoise, de son côté, avait compris pour toujours ce que Laforgue lui avait inculqué : "On peut rendre les gens plus fous ou plus névrosés qu'ils ne le sont en laissant déborder tout, au lieu d'arrêter."
(...)
Laforgue est probablement une exception, parmi les didactitiens d'avant-guerre, qui fasse travailler sur les ravages d'une mère mortifère ceux qui restaient suffisamment longtemps en analyse.
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Longtemps, il y eut Trousseau... (...)
Une ténacité pareille, ça ne trompe pas sur le désir, elle ne s'avouait jamais battue. A la fois solide et vulnérable, elle faisait masse pour les gosses- ceux qui parlaient avec elle, mais aussi les plus dingues ; ceux qu'habitaient les plus effroyables monstres, ceux qui hurlaient sans voir, ceux qui se cognaient le crâne aux murs pour ne plus entendre les bruits intérieurs, ceux qui se jetaient sur elle pour l'étrangler ou labourer ses seins de désespoir. Tout ça, oui, elle était preneur... Mais les bisous, les mimis non, ça ne semblait pas son truc, pas son idée de la vie, de la liberté.

Olivier Grignon, psychanalyste, hommage à Dolto lors de son décès.
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Elle disait aussi qu'"avec les bébés précocement perturbés, il faut s'y prendre très tôt. Il faut dire au bébé le drame dans lequel il a été porté. Et quand on dit à un enfant avec des mots ce qui a perturbé la relation entre sa mère et lui, ou entre lui et lui-même, nous prévenons une aggravation de son état de "mal vivant" et parfois nous évitons l'entrée dans ce état."
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Vidéo de Caroline Eliacheff
Conférence de Caroline EliacheffLe Centre national de la littérature pour la jeunesse, service du département Littérature et art de la BnF, donne la parole à des historiens du livre ou des spécialistes de l'enfance et de la jeunesse pour présenter leurs travaux et offrir un état des lieux des recherches sur la littérature jeunesse et son univers culturel.Caroline Eliacheff, pédopsychiatre et psychanalyste, a relu l'oeuvre complète de la comtesse de Ségur en la confrontant à ses souvenirs d'enfance et à sa pratique professionnelle. Il s'en dégage une idée de l'enfant « ségurien » et de l'éducation fort éloignée des idéaux de son époque mais se rapprochant des nôtres.Conférence organisée par le CNLJ et enregistrée le 21 octobre 2022 à la BnF I François-Mitterrand.
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