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EAN : 9782851974556
217 pages
L'Herne (25/09/2013)
4/5   6 notes
Résumé :
Journal Himalayen est un essai littéraire, un roman d’aventures au quotidien. Les aventures de l’esprit et de la chair
survenues de 1928 à 1931, à Calcutta, à un jeune Roumain venu y étudier le sanskrit et la philosophie indienne. S’il ne néglige
pas son travail, il ne dédaigne pas non plus les plaisirs. Il raconte ses amours et celles de ses amis, expose des pensées
contradictoires avec une sincérité qui exclut la pudeur. Des notes de journa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Extraits du journal tenu en Inde par Eliade en 1928-30, voici ses carnets de route, dans lesquels la forme diariste cède le pas au style classique du récit de voyage – avec en prime les verbatims des rencontres avec le grand poète Tagore, avec une femme indienne qui parle de la condition féminine dans son pays et avec un nationaliste remonté contre le colonialisme britannique. Les voyages de Mircea Eliade sont majoritairement inspirés par sa curiosité pour les lieux saints de l'hindouisme et les célébrations religieuses qui occasionnent des pèlerinages ; contrairement à ce qu'indique le titre du livre, ses pérégrinations le poussent de la frontière de l'Afghanistan jusqu'à l'île de Ceylan, du Bengale à l'extrême sud de la péninsule indienne. Il recherche des monuments, des échanges philosophiques avec des saints hommes et des ermites, des aventures qui parfois, vu la guerre d'indépendance naissante, le font même « passer par la case prison ». Les paysages et les climats sont très variés : des hauteurs himalayennes à la jungle, du désert et relative insolation jusqu'à la mousson et cyclone afférent, et le recueil se termine par une battue de chasse au crocodile. Les descriptions sont exubérantes, les compagnons de route éphémères, l'introspection est pratiquement absente et cette Inde en partie déjà comprise par ce jeune Européen qui y a provisoirement élu domicile n'est assurément plus exotique pour lui, mais elle constitue néanmoins, dans son énorme étendue et sa diversité infinie, un réservoir inépuisable de sensations et d'expériences extraordinaires, bouleversantes, extrêmes, à la vie à la mort.
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Ce voyage en Inde, Mircea Eliade l'effectue à la fin des années 20. Il n'est alors qu'un jeune licencié en philosophie de 21 ans, ses travaux sur les religions qui le rendront célèbre sont encore loin.
Il est cependant déjà un jeune homme d'une grande maturité et d'une érudition impressionnante. L'avoir comme guide au long de ce voyage est un privilège.
Dans un style sobre et élégant, Eliade nous emmène loin dans l'espace mais aussi loin dans le temps. Il nous fait partager toutes les senteurs, les couleurs de ces régions reculées. On frémit avec lui quelques fois, le voyage n'est pas sans dangers, mais le plus souvent c'est l'émerveillement qui domine.
Ce que je retiens surtout de cette lecture, ce sont les échanges avec les gens qui croisent la route de Eliade. Parfois cocasses ou édifiantes, souvent étranges, ces rencontres avec des mystiques plongent régulièrement le lecteur dans le dépaysement le plus radical.

Mais ce n'est qu'un journal. Les épisodes sont courts, on souhaiterait parfois prolonger certaines rencontres. Hélas, il faut déjà partir pour la prochaine étape.

C'est une lecture qu'on pourrait conseiller à tout le monde. Moi qui ne connaissais rien de Mircea Eliade, j'ai passé un très agréable moment en sa compagnie et lirai certainement d'autres de ses livres, si du moins ils sont tous aussi accessibles que celui-ci.

Je remercie Babelio pour cette nouvelle découverte grâce à Masse Critique, ainsi que les éditions de L'Herne pour l'envoi prompt de ce très beau livre.
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Ce livre nous plonge dans les profondeurs de l'Inde. Mircea Eliade nous fait voyager avec lui au fin fond de l'Inde et nous transporte de Ceylan à Madras en passant par Rishikesh. Dès la préface, Mircea Eliade nous avertit qu'il ne s'agit là ni d'un récit de voyage ni d'un récit d'aventures, nous avons à faire à la compilation de ses notes prises lors de ses pérégrinations de jeunesse. L'écriture de Mircea Eliade élégante et imagée nous donne à voir une Inde méconnue des simples touristes. Je n'ai pourtant pas l'habitude de lire ce type de récits mais grâce à la superbe écriture de l'auteur je me suis laissée happer par les paysages. Ce livre donne envie de voyager et de partir à la découverte de ce pays!
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Journal himalayen est la compilation des notes de voyage de Mircea Eliade en Inde, à la fin des années vingt. Il a vingt et un ans quand il entreprend ce voyage, est fraîchement diplômé de philosophie et parle déjà plusieurs langues. Il n'a alors pas encore entrepris ce qui deviendra l'oeuvre de sa vie : une vision comparée des religions.
On devine facilement entre ces lignes l'influence qu'auront eu ce voyage et ce pays sur ses choix de recherches ultérieurs. C'est avec une langue riche et superbe qu'Eliade nous décrit la diversité des paysages indiens, un climat fait tantôt de chaleur écrasante, tantôt de vents froids ; on ressent toute la sauvagerie de la jungle et la désolation des déserts d'altitude, le rouge du Rajasthan nous explose au visage et la mousson manque de nous emporter et, comme tout récit ayant l'Inde pour sujet, les innombrables odeurs et les couleurs sont partout présentes. (...)
Lien : http://tagrawlaineqqiqi.word..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
1. « Il ne pleuvait plus, mais à présent ce n'était pas la pluie qui nous terrifiait. J'entendais un étrange bruit sourd, un bruissement. Comme les pas d'un cortège d'ombres sur un tapis de mousse. Mon Dieu, qu'est-ce que ça signifiait ? "Ah ! sherpa, sherpa !..."
Et alors, j'ai compris leur peur. Nous étions descendus trop bas, sur le chemin des sangsues. Et les sangsues avançaient en colonnes serrées, par milliers, par dizaines de milliers.
Je ne les voyais pas. J'entendais seulement leur reptation visqueuse, je distinguais seulement un tremblement de feuilles.
Celui qui a dit que le tigre ou le cobra était l'animal le plus redoutable de la jungle, celui-là ne l'a pas connue au début de la mousson. Ces bêtes compatissantes vous tuent d'un seul coup. Tandis que les sangsues... Elles s'approchent – et on ne peut pas s'enfuir. On les voit – et on ne peut pas les frapper. Si l'on prend peur on est perdu. Car l'homme effrayé se sauve dans la vallée. Or, dans la vallée, l'agonie est longue, et la fin exsangue. » (p. 46)
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3. « La nuit de l'Inde du Sud n'est pas la nuit de la Roumanie, elle n'est pas la nuit des montagnes, elle n'est pas la nuit de l'Italie. Entre elle et celles-ci s'étend l'Arabie. Ici, la contemplation du ciel induit inévitablement des questions et des recueillements étranges. La nuit a partout et toujours été un signe de mystère. Mais il y a une nuit des poètes latins, une nuit des romanciers français, une nuit de Novalis. On pourrait tenter une classification selon le compagnon que nous impose la nuit : Dieu, la femme, l'âme. Voilà pourquoi les poètes et les penseurs de l'Inde nous paraissent tellement singuliers – ils sont restés trop longtemps seuls avec eux-mêmes. » (p. 161)
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Des sensations tactiles inhabituelles me réveillent. J'attrape une des bestioles qui me courent dessus et, dans l'obscurité, je comprends que ce sont des scorpions. Envahi par les scorpions ... Peut-être pas très nombreux, mais suffisamment en tout cas pour m'épouvanter. Sauter du lit, crier, allumer la veilleuse, cela ne réglerait rien. Car, aussi vite que je fasse, un au moins aurait le temps de me piquer. Alors, je suis le conseil de l'un de mes maîtres : "Si des bêtes dangereuses s'approchent, ordonne-leur de s'enfuir." Et, comme je devais m'y attendre, les scorpions se retirent l'un après l'autre. (Les lecteurs instruits sont priés de se scandaliser devant pareille superstition.)
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La liberté des ermites ne porte pas seulement sur les pratiques religieuses, mais aussi sur leur conduite personnelle. Chacun peut faire ce qu'il veut, prie quand il lui plaît et respecte les croyances de quiconque. Nul ne manifeste cette attitude définitive de l'Occidental, qui croit être le seul à avoir trouvé le vrai Dieu et pense que tout autre est un hérétique. Nul ne cherche à convertir.
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On arrive à Dieu par toute voie, me dit un swami, mais la voie la plus simple est aussi la plus sûre. L'ignorant a inventé "la difficulté de trouver Dieu". Pourquoi aurais-je du mal à le trouver, alors qu'il est en moi, alors qu'il est dans mon âme?
Ainsi parle le swami...
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