Le vieil homme et l'officier commence par ce qui semble être un malentendu. Un directeur d'école retraité s'impose auprès du major Borza pour bavarder, se rappeler le bon vieux temps. Mais voilà que l'officier en question ne se rappelle pas de lui malgré des souvenirs vaguement ressemblants qui lui reviennent à la
mémoire. Une filature et un interrogatoire amènent le vieil homme, Zaharia Farâma, à raconter son histoire et, par le fait même, celle de quelques uns des élèves de son école (dont le jeune Borza), jadis, autour des années 1912-1917. Une période troublée, marquée par la première guerre mondiale mais surtout troublée par des événements en apparence anodins (un garçon juifs qui se noit dans une cave vide, un autre qui veut prendre sa place mais qui disparaît après la guerre, etc.). Des histoires compliquées imbriquées les unes dans les autres.
Cet interrogatoire, qui se déroule dans les premières années du communisme en Roumanie, est peut-être une critique du régime stalinien (totalitaire). Après tout, pourquoi des ressources policières importantes sont déployées pour éclaircir l'histoire ordinaire d'un directeur d'école retraité ? Mais, en même temps, cette histoire est-elle aussi banale qu'on le croit ? Plus Zaharia Farâma déballe ses souvenirs du passé, plus ceux-ci semblent constituer un enchevêtrement d'anecdotes et de faits aux ramifications plus importantes qu'il n'y paraît. Et s'il était au coeur d'une conspiration ? Je dois admettre que, de temps à autre, je commençais à m'y perdre dans tous ces détails, un vrai labyrinthe. L'ennui menaçait de me prendre à tout moment. Heureusement, le roman n'est pas trop long et la finale, inattendue et magistrale, vient tout ramasser.