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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a les « page-turner » et il y a des livres comme celui-là, du « slow reading » (comme le slow food s'oppose au fast-food).

Un écrivain dans la solitude d'une maison en bord de mer en Islande. Il ne se passe pas grand-chose, parfois un b qui se coince dans sa vieille machine à écrire Olivetti au ruban trop usé.

Il ne se passe pas grand-chose, seules les saisons passent. Des jours tranquilles et parfois des rêves dans la nuit.

La paix? Oui, mais pas tout à fait. Jonas est aussi rongé par une peine d'amour. Il écrit des lettres qu'il n'enverra jamais et brûle celles qu'il reçoit.

Et son roman qui n'avance pas, ses personnages qui n'arrivent pas à comprendre…

Un livre lent, mais la magie de l'écriture fonctionne. Si on prend le temps, on devient, pour un moment, un auteur islandais, seul sur son rivage.
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La fenêtre au sud se présente comme une suite de réflexions, consignées dans une sorte de journal intime, sur 4 saisons. le protagoniste est un écrivain solitaire, qui a peu de contacts avec ses voisins, et qui se retrouve encore plus isolé quand arrivent les premiers froids et qu'il ne reste plus qu'une supérette comme commerce ouvert. Autant que romancier, l'islandais Gyrdir Eliasson est poète et cela se sent dans son style et dans sa manière élégiaque de décrire la nature qui l'entoure et les petits faits du quotidien. L'auteur nous dit tout de son vertige de la page blanche et des caprices de sa machine à écrire (ruban à bout de souffle, lettre b récalcitrante ...). le ton de l'écrivain est à la mélancolie, à l'ironie et à l'humour dans des considérations brèves et souvent profondes aussi bien à propos de lui-même et de ses condisciples que de la population ovine ou de la marche chaotique du monde, qu'il perçoit à travers les nouvelles de la radio. A la fois anachorète, individu asocial et philosophe, le narrateur de la fenêtre au sud révèle aussi quelques bribes de son passé, de l'enfance à la femme de sa vie, qui l'a quitté déjà depuis plusieurs années. Si l'on ignore si le texte est d'essence autobiographique, le personnage du livre est en tous cas très touchant, dans le sens où malgré la richesse de sa vie intérieure, il est clair qu'il a fondamentalement raté sa vie et trouvé dans la solitude et l'écriture des manières un peu désespérées de ne pas totalement partir à la dérive.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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La fenêtre au sud est une sorte de journal intime, une succession de réflexions et d'anecdotes de vie quotidienne. le narrateur est écrivain et peine sur une nouvelle histoire, qu'il tape sur sa machine à écrire Olivetti. L'encre pâlit, la lettre b tente de se faire la malle et l'homme solitaire regarde passer les jours. Quatre saisons s'écoulent dans cette maison coincée entre mer et montagne, isolée parmi quelques autres sur un bout de côte islandaise.

Ces pages dégagent un charme certain. Il ne s'y passe rien ou si peu et pourtant entre deux promenades jusqu'au phare et les nouvelles du monde à la radio, on y pense à la condition humaine, à la souffrance animale, on évoque l'amour et la création, les relations entre les êtres. le narrateur est touchant dans sa manière vaillante et pudique de surmonter ce qui semble être un ratage complet de sa vie, en tous cas à l'heure qu'il est. On lui devine une rupture ancienne mais pas cicatrisée, l'inspiration lui fait défaut, il se terre, solitaire. Et néanmoins il continue non sans humour à dérouler le fil du quotidien de ses jours.

Gyrdir Eliasson a une plume poétique à l'islandaise, un peu bourrue. Je me suis trouvée vraiment bien dans ces pages. La fenêtre au sud a été une excellente découverte et j'ai maintenant envie d'en lire plus de cet auteur. Deux autres de ses romans sont édités aux éditions la Peuplade, j'en ai repéré un à la médiathèque et l'autre d'occasion. A suivre.

« Mais bien sûr, ce n'est pas la longueur entre les maisons qui détermine la distance entre les hommes. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Un roman difficile à décrire car finalement il ne se passe pas grand chose. Un auteur, vivant isolé, s'assoit devant son Olivetti et tente d'écrire son roman. Il nous fait part de ses réflexions, de ses rêves, sorte de méditation et aussi contemplation. Les liens avec l'extérieur sont les informations données par la radio, son café pris de temps en temps. On sent que la vie passe et que ce livre aura bien du mal à s'écrire. Il faut être dans un certain d'esprit pour lire son roman. Il faut être patient, serein, sinon on pourrait vite passer à côté.
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J'ai découvert cet auteur l'an dernier avec "Au bord de la Sandá" et c'est avec confiance que je me suis lancée dans ce nouveau roman. le narrateur, un écrivain en manque d'inspiration, s'est réfugié dans la maison d'un ami, dans un village de pêcheurs assez isolé, en Islande.

Rédigé plutôt comme un journal intime, le narrateur nous fait part de ses réflexions solitaires sur tous les sujets possibles. D'abord sa difficulté à reprendre un roman en panne sèche. Il a laissé un couple dans un hôtel à l'étranger et il ne sait plus quoi en faire. A mettre peut-être en lien avec l'évocation régulière d'une femme aux yeux gris qui a visiblement beaucoup compté dans sa vie, mais qu'il n'a pas su garder.

Nous suivons l'auteur sur quatre saisons, dans la maison de son ami. Il se promène jusqu'au village, prend un verre au café, contemple la mer, recherche parfois la compagnie et finit toujours par la fuir. Il peut reste oisif aussi pendant de longues heures, écouter les bruits, regarder un plafond.

Il se dégage un charme profond de ce texte où l'action est quasiment absente. le narrateur saute du coq à l'âne dans ses réflexions, son humeur varie rapidement, mais il y mêle un humour discret qui fait mouche. Il y ajoute un petit grain de bizarrerie comme savent le faire les Islandais. Il se moque régulièrement du monde littéraire et de ses prétentions, y compris les siennes.
Il écoute parfois la radio, pas longtemps, les nouvelles du monde le désespère et ne l'aide pas à retrouver l'inspiration." Si c'était la radio qui faisait la loi, l'univers ne serait qu'un brasier de conflits. C'est peut être le cas en réalité. C'est malgré tout difficile à croire, quand on contemple par la fenêtre la mer tranquille et les boutons d'or du jardin qui inclinent leur corolle dans l'ombre".

Je me suis sentie bien dans ce roman, transportée dans un paysage et un univers autres et dans la vie d'un homme entre parenthèses. L'écriture est superbe.

Ce roman est le deuxième d'un tryptique sur la solitude, le premier étant "Au bord de la Sandá". Je ne manquerai pas le troisième.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Nous sommes au printemps, un écrivain, seul au bord de la mer, nous raconte ses journées, comment il essaie d'avancer dans l'écriture de son roman. Il écrit aussi des poèmes de temps en temps.
Il refuse d'utiliser un ordinateur et tape à la machine à écrire avec un ruban usé. Si usé que les lettres sont presque invisibles.
Il habite à Reykjavik mais préfère écrire dans cette maison près de la mer, prêté par un ami.
Il reçoit de temps en temps des coups de fil de sa soeur, de sa mère, de son éditeur ou du propriétaire de la maison, mais laisse souvent son téléphone éteint. Il faut dire qu'il est assez solitaire et renfermé. C'est un homme assez atypique, intrigant.
On dirait qu'il fuit une femme, une histoire d'amour malheureuse. Il tape de longues lettres « à celle qui me tient à coeur » mais ne les poste jamais. Et quand il en reçoit, il les brûle directement sans les lire.
En allant faire ses courses au village, il rencontre un homme :
« - T'es écrivain ?
- Faut croire.
- Les écrivains sont des bons à rien.
- Tout à fait.
- Absolument nuls.
- Je ne saurais mieux dire. »
« Il me regarde, stupéfait que j'acquiesce à ses propos. J'ignore pourquoi il s'est senti obligé de me dire ce que j'ai toujours su. »
Quand il se rend au café ou à la librairie, c'est aussi l'occasion de scènes décalées et drôles.
Les chapitres sont entrecoupés de titres de journaux, comme par exemple sur les attentats de Kaboul.
Il parle de temps en temps de son enfance ou de ses parents. On devine à demi-mots certaines choses.
Il s'agit donc d'un roman lent, où il ne se passe pas grand-chose, si ce n'est les saisons qui défilent et modifient le paysage et les habitudes de l'écrivain. Si vous aimez la poésie et les beaux paysages, la nature, il devrait vous plaire.
Ce livre fait partie d'un triptyque sur la solitude. le premier roman de ce triptyque paru en 2019, que je n'ai pas lu, est « Au bord de la Sanda ».
Gyrdir Eliasson est un romancier et poète islandais, bref tout ce que j'aime !

Lien : https://joellebooks.fr/2021/..
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Voici un roman qui s'étale au gré des quatre saisons. Un homme écrit ou plutôt tente de coucher sur le papier l'histoire d'un couple qui part en vacances. Il est au fin fond de l'Islande mais on ne sait pas vraiment où. Il est dans une maison qui n'est pas la sienne avec une machine à écrire et de quoi survivre quelques mois.

A la manière d'instantanés, le récit s'égrène en paragraphes qui remodèlent une vie parcellaire, comme figée dans un temps qui continue de s'écouler ailleurs. le narrateur écoute les infos et assiste impuissant aux grands drames internationaux : le séisme de Fukushima, l'assassinat de Ben Laden, la guerre en Syrie. Il est un spectateur stupéfait de cette réalité qui se déverse en flux continu.

Il est érudit et lit beaucoup ce qui cisèle encore plus ses observations du quotidien. Elles sont le sel de son monologue intérieur.

Vous aimez prendre votre temps, regarder par la fenêtre un monde en mutation ? Vous aimerez ce livre !
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J'avais lu " Entre ciel et terre ", étrange. Je n'ai pas fait le rapprochement au début, au fil du livre, j'ai compris pourquoi le style me rappelait des souvenirs de lecture. Que dire ? J'ai visualisé ce village perdu, pas le bon sans doute, dans un souvenir personnel. Un village des fjords de l'Est, cul de sac, un café, une épicerie, un musée et quelques maisons ainsi qu'un cimetière. J'y aurais bien vu un écrivain en mal d'inspiration, seul dans ces paysages qui n'ont besoin de personne pour exister, avec ou sans les hommes. Quelles sont les questions posées, car il y en a, par l'écrivain en perdition, en voie de désocialisation dit-on aujourd'hui, perdu, tournant en rond autour d'un cerveau qui se vide de toute sensibilité. le contact humain semble l'ennuyer, il le recherche toutefois mais les autres sentent une réticence, ne nouent aucune relation . Ecrivain, quelle idée !
Il pensait en venant là pouvoir s'affranchir des nouvelles du monde, trouver un isolement propice à la création, un silence propre à la concentration nécessaire à l'écriture. Ces personnages restent figés, manquent de vie, peinent à exister, tout comme son outil, d'un autre âge, machine à écrire qui n'imprime que très peu, ruban à l'agonie, le "b" devient rebelle, un livre sans "b", comme Georges Perec sans "e". Comme Paul Auster et sa machine à écrire. Il n'est ni P.Auster, ni G.Perec, mais au final, un livre est sorti, 160 pages de quête, de ronds dans l'eau, promenade existentielle, recherche de sens dans un pays qui s'y prête, seuls ici, les éléments dictent leur loi, saisons qui se succèdent, météo changeante, à surveiller.
Concrètement, soleil, pluie, neige et vent sont les seules certitudes qui habitent ce texte, rythmant les jours et les nuits, avec ou sans ...
Si vous voulez, se lit rapidement.
Bonne journée
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Très beau récit, certaines citations sont vraiment très belles.
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Par petites touches, le long d'une année, le personnage de ce roman nous livre ses pensées et les petites anecdotes de son quotidien. L'automne puis l'hiver venant, il couvre ses feuilles de papier de caractères qui deviennent illisibles, la neige recouvre le paysage, et le roman se feutre lui aussi dans une ambiance brumeuse. Deuxième volume indépendant d'un triptyque consacré à la solitude, La fenêtre au sud n'en fait pas nécessairement une apologie dans l'absolu : si la solitude peut être bonne, souhaitable même, elle n'est pas forcément une finalité en soi. Au contraire, derrière son air de vieil ermite, si le personnage met en exergue nos difficultés à vivre ensemble, à faire communauté, c'est pour mieux défendre ces valeurs. Comme dans Au bord de la Sandá, le volume précédent, l'écriture témoignage d'une grande richesse poétique, mais, la puissance d'évocation de ce deuxième volume, à mon avis, est légèrement moindre.
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