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Critique de summerday


J'ai lu Daniel Deronda sans rien connaître de la polémique qu'il avait pu créer dans la carrière de l'écrivaine George Elliot. J'ai été agréablement surprise par l'originalité de l'intrigue et j'ai apprécié les personnages mais certains détails m'ont gêné, notamment le dénouement.

Daniel-Deronda.jpgLe personnage de Daniel Deronda, honnête, droit, investi d'une farouche envie de découvrir la vérité sur ses origines, m'a touché. En tout cas jusqu'à un certain point. le destin de ce jeune homme dont le coeur balance entre deux femmes aussi opposées, Gwendolen la frivole et cruelle, Mirah la chanteuse discrète m'est apparu captivant. Les révélations qu'il reçoit à Venise sont un très beau passage aussi.

La révélation et la découverte de sa culture juive me semblaient d'abord secondaires. J'imaginais de simples retrouvailles avec sa famille. Je n'ai donc pas tout à fait apprécié son choix et l'idée qu'au fond il ne pouvait être fait que pour Mirah, juive comme lui, comme s'il avait deviné ce lien dès leur rencontre.

Malgré le dénouement étonnant, le départ du couple et la remise en question de Gwendolen qui décide de se comporter enfin en blanche colombe, j'ai apprécié les passages où Daniel rencontre la communauté juive londonienne, qui contraste de façon évidente avec la société anglaise qu'il côtoie depuis son enfance. Les histoires qu'il découvre, les visions de Mordécaï, tout cela est plutôt émouvant.

Enfin, le plus intéressant est sans doute le personnage de Gwendolen. Belle, aristocrate, elle attise l'envie de tous les hommes. Mais sa famille est ruinée et elle accepte d'épouser un homme cruel. Plus intéressée par l'argent et les conventions sociales que par d'autres valeurs, elle se rend rapidement compte que ce mariage est un échec et qu'elle est profondément malheureuse. Elle trouve un grand réconfort auprès de Daniel et ils entretiennent un rapport de patient-thérapeute qui m'a finalement lassé. A la fin du roman la jeune femme décide de se consacrer à des choses plus simples pour élever son âme. Ce qui m'a gêné à un certain moment c'est que Daniel apparait comme un véritable prêcheur à qui il ne manquerait plus qu'un col blanc ou un livre sacré. Gwendolen devient dépendante du jeune homme et je ne trouve pas que ce soit une réelle évolution pour elle. Elle semble passer de la destruction à l'illumination, ce qui est un fossé.

Il y a énormément de choses dans ce roman. Un regard sur la communauté juive et la kabbale parfois fascinants, surtout lorsqu'ils contrastent avec des passages de dîners mondains. le regard que l'auteur porte sur cette société anglaise est aussi intéressant, de même que tout ce qu'elle dit du monde de l'art et du chant. En effet Mirah et Gwendolen ne s'opposent pas que dans le coeur de Daniel, mais aussi dans l'art du chant. Les valeurs de travail et d'humilité sont mises en avant dans tous les domaines, et de façon encore plus évidente dans celui-ci.

Bref, une lecture passionnante mais déroutante.
Lien : http://summerday.hautetfort...
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