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Voici un roman qui nous en offre deux en un !

La première moitié évoquant l'adolescence de Maggie et de Tom, son frère ainé, au sein d'une famille menacée par la ruine, et l'impossible amitié entre Maggie et le fils de l'adversaire de son père … plonge le lecteur dans une idylle à la Roméo Juliette, localisée dans l'Angleterre Victorienne rurale.

La seconde partie, quelques années plus tard, voit Maggie devenue adulte et fort séduisante, capter l'attention des hommes et briser les coeurs « à l'insu de son plein grè ». Riche analyse psychologique, nourrie par la vie de son auteur Mary Ann Evans, obligée de se cacher sous le pseudonyme de George Eliot, pour échapper à l'opprobre dans lequel sa liaison avec George Lewes l'avait jetée.

Les pages décrivant l'exécration familiale et publique blessant Maggie, et par ricochet le pasteur, sont d'une saisissante actualité et font du Moulin sur la Floss un chef d'oeuvre à relire de toute urgence en notre époque de délation virale, de rumeurs et de fake news.

Le dénouement, particulièrement triste, de ces sept cents pages contribue au souvenir inoubliable que laisse ce livre apprécié de Proust et de l'impératrice Victoria.

PS : mon regard sur : Une passion pour George Eliot
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Nous entrons dans la famille Tulliver en 1860 . Le père exploite un moulin sur la Floss, une rivière bien capricieuse mais nécessaire pour le moulin.
Les parents Tulliver ont deux enfants, Tom et Maggie.
Mr Tulliver veut absolument que Tom reçoive une bonne instruction.
Tom et Maggie se chamaillent déjà beaucoup dans l'enfance et se brouilleront pour une très longue période par la suite.
Maggie est une passionnée qui se verra rejetée par la société et par sa famille. Elle sera dans les critiques, comparée à George Eliot elle-même qui menait une existence décriée pour l'époque.
Tom lui, devra abandonner sa belle instruction pour venir en aide à son père, ruiné par un procès qui voulait le priver de l'irrigation par l'eau de la Floss.
Le livre est découpé en sept parties qui constituent des livres à eux seuls.
L'écriture est magnifique mais surtout, George Eliot a de l'humour, dépeint merveilleusement la campagne et le milieu humble de la famille Tulliver, leurs habitudes de vie.
En lisant le livre, j'ai ressenti le même plaisir qu'en observant un tableau de maîtres flamands mais cette fois du XVIIème siècle où on observe les habitants et leurs traditions.
Un très beau roman, très imposant. C'est pour cela que je l'ai lu en plusieurs parties car il me restait encore un exemplaire tout jauni du lycée et je tenais à redécouvrir le roman de façon plus approfondie
Celui-ci, tout neuf, je l'ai reçu des éditions Archipel : Archipoche, envoyé par Mylène que je remercie beaucoup.
Il paraîtra un peu en retard le 4 juin, je crois.

Challenge 19ème siècle
Challenge pavés
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Grand roman, beaux personnages...Pourtant, à la relecture, je me demande où George Eliot a exactement voulu en venir et quel est le thème réel de son texte.
Tout part de l'opposition de caractère entre Tom et Maggie Tulliver, sa soeur. L'un incarne la raison, la justice, le devoir (d'ailleurs, il ne tombe pas amoureux) et l'autre la passion, l'émotion, l'empathie (elle n'arrête pas de tomber amoureuse de tout et n'importe qui, surtout ceux qu'il lui est interdit d'aimer : le fils bossu du notaire qui a ruiné son père, le fiancé ténébreux de sa cousine Lucy, une des seules personnes qui l'aime et la soutient comme une soeur. C'était à prévoir : pendant son enfance, Maggie avait fait exprès de faire tomber Lucy dans la boue, parce que Tom la punissait en ne lui adressant pas la parole et en ne s'adressant qu'à la douce Lucy. On le voit, les deux frères et soeurs sont coriaces à fréquenter.
Ils ont un moulin sur la Floss...Mais les vicissitudes de la fortune et le caractère emporté de Mr. Tulliver les ruine. A me lire, on dirait que les deux zouaves sont des petits démons, mais ce n'est pas du tout ainsi qu'ils sont présentés. Maggie est une héroïne très tourmentée, torturée, consciente de son "devoir", mais emportée par des passions qui la dépassent et qu'elle n'assume pas (à la différence de la Cathy d'Emily Brontë, dans une certaine mesure). Tom est rigide, droit, mais c'est lui qui détient la force dans la famille...Tout cela est embrouillé, car je ne trouve toujours pas le centre magnétique de tout cela. George Eliot aborde la condition des femmes, les préjugés envers elles, qu'elle démonte à force d'ironie, la bassesse et la mesquinerie de la société à travers le microcosme où évoluent les personnages principaux, soumis aux commérages des voisins, à l'avarice et à la stupidité de leurs proches, tous sexes confondus...Elle aborde la nostalgie de l'enfance, la force des passions, la force du devoir...Mais il y a quelque chose qui m'échappe, qui tient à Tom et Maggie, que je ne comprends pas, et qui ne m'avait pas frappée la première fois. Il faudra donc que je le relise, ce qui sera un grand plaisir.
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Comment ne pas s'attacher à Maggie, cette héroïne romantique - et tragique- du 19ème siècle anglais? le pays est en pleine transformation industrielle, enrichissant ceux qui ont le nez creux et laissant sur le chemin les autres. le père et la famille de son père sont de ceux-là, tandis que les soeurs de sa mère, bien mariées, se voient évoluer dans le confort et l'opulence.
Maggie, notre héroïne, a depuis sa plus tendre enfance un caractère émotif, intense et impulsif qui lui apporte beaucoup de malheurs et une mauvaise opinion de la part de ses tantes; Rien pourtant ne la fera céder au conformisme. Particulièrement intelligente et douée, elle souffre de son statut de fille en ce siècle où les femmes se destinent à servir l'homme et le foyer. Sa rencontre avec le fils de l'ennemi numéro un de son père, Philip Wakem, va lui apporter un peu de cette élévation intellectuelle et artistique dont elle a tant besoin, mais aussi de la tendresse et de l'affection. Malheureusement, l'amour qu'elle porte pour son frère Tom, opposé à cette relation au nom de leur père, l'obligera à y renoncer.
On est au coeur d'un drame social et romantique tout au long de ce roman qui déroule inexorablement sa trame tragique. La faute aux convenances, au puritanisme de cette époque? Les personnages de ce roman en sont finalement, tous, plus victimes que coupables d'intolérance.
George Elliot dépeint avec beaucoup de subtilité et de sensibilité ces convictions propres à chacun d'eux qui les poussent à agir; Quant à Maggie, son intégrité, son attachement aux valeurs développées dans son enfance l'entraîneront malheureusement à sa perte.

Malgré quelques interventions empruntées au cours du récit de la narratrice que j'ai trouvées un peu passéistes et maladroites, , j'ai été happée par ce roman social mais aussi profondément romantique.
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Plus connue pour son roman "Middlemarch", George Eliot signe toutefois ici un roman tout aussi complet et fascinant. Difficile de garder à l'esprit qu'il s'agit seulement de son second roman tant le style est affirmé et la construction romanesque sans lacune.

George Eliot est une femme de lettres anglaise plutôt mal connue des lecteurs français mais adulée par les lecteurs britanniques et on ne saurait leur tenir rigueur de ce favoritisme tant la vie et la carrière de George Eliot sont riches de rebondissements et de productions, ces dernières d'une profondeur psychologique louée à la fois par les critiques et les lecteurs.

Le réalisme tant vanté de ses descriptions imprègne ses romans d'une couleur très particulière et l'humour plein de mordant - qui n'est pas sans rappeler Jane Austen - rend ses personnages extrêmement attachants.

Dans "Le moulin sur la Floss", le lecteur suit l'enfance puis la jeunesse de Maggie, enfant mal dans sa peau et incomprise, très dépendante de l'affection de son frère Tom, facétieux et plutôt égoïste. Au fil de leurs deux jeunes existences, les rencontres, les rancoeurs et les événements vont leur tisser un avenir complexe qui ne sera pas simplifié par leurs affections sentimentales.

Le personnage de Maggie m'a irrésistiblement fait penser à celui de Bathsheba Everdene ("Loin de la foule déchaînée", Thomas Hardy) dans son besoin d'indépendance coriace. Une figure féminine superbe et d'une modernité époustouflante pour l'époque, rappelons que "Le moulin sur la Floss" est paru en 1860. D'ailleurs, pour moi il ne fait pas l'ombre d'un doute que George Eliot a inspiré un très grand nombre d'écrivains, à commencer par mon bien-aimé Thomas Hardy.

Je recommande très vivement ce roman, un classique à l'envergure universelle et intemporelle.


Challenge PAVES 2019
Challenge XIXème siècle 2019
Challenge NOTRE-DAME de Paris
Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge ABC 2018 - 2019

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De la même manière que j'ai été éblouie par l'écriture majestueuse de George Elliot en lisant Middlemarch, de la même manière je viens d'être frappée de charme pour Le moulin sur la Floss avec une Maggie paraissant dénaturée par rapport à son époque, car il n y rien de plus valeureux à ses yeux que l'instruction. Une prouesse que je reconnais à cette auteure, c'est qu'elle a cette magie de dresser minutieusement le portrait de ses personnages sans nous entraîner dans une certaine forme de lassitude. On prend le temps de les découvrir, de les côtoyer, de les connaître, forcément on s'attache à eux. L'auteure développe autant de thèmes dans ce livre qu'il se présente au lecteur le véritable tableau de la vie de l'époque, partant de la vie quotidienne à la vie familiale, en passant par la vie en communauté qui peut subir l'incidence de certains tempéraments bouillants, ou de certaine puissance de naissance ou de position.

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Quel magnifique roman ! J'ai été totalement conquise de la première page aux dernières qui sont si bouleversantes !

Le roman débute par l'enfance de Maggie et Tom Tulliver, 9 et 13 ans, qui vivent heureux au moulin de leur père, au bord de cette belle rivière qui prend tant d'importance dans les derniers chapitres.
Maggie, assoiffée d'amour et de reconnaissance, aime sans conditions son frère aîné, dont la nature égoïste la blesse souvent. le coeur à vif, saignant sous les piques fréquentes ou l'indifférence de son frère, toujours compatissante envers les âmes en peine, Maggie grandit sans véritable éducation digne de son nom, comme c'était le cas pour les filles à l'époque. Mais le jour où sa famille est ruinée par l'inconséquence de son père, elle va progressivement s'opposer au froid pragmatisme de son frère qui lutte âprement pour rétablir l'honneur de la famille en remboursant les dettes de son père. Blâmée puis ostracisée par sa famille pour ses choix amoureux, Maggie devient une héroïne tragique dont la vie oscille en permanence entre ombre et lumière, souffrances et renoncement de soi, aspiration d'un idéal.

J'ai particulièrement adoré les pages dédiées à l'enfance de Maggie et Tom. D'une grande puissance évocatrice, elles ont fait résonner en moi le souvenir des disputes enfantines, des punitions et du terrible sentiment d'injustice qui s'ensuivaient, des petits drames entre frère et soeur, qui occultaient l'amour fraternel que l'on se portait enfants mais dont la force et la constance ne se révélèrent qu'une fois adultes. Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà lu des pages aussi réussies sur l'amour fraternel !

Tout le talent de George Eliot éclate brillamment dans la profondeur de ses analyses psychologiques, dans sa façon de décortiquer les raisons cachées des attitudes de ses personnages en explorant leurs pensées, leurs contradictions, les entraves qui les contraignent à agir en fonction des attentes de leur milieu familial, du poids de leur éducation et peut-être plus lourd encore en fonction du joug de la société bien pensante mais si peu compatissante.

Je ne m'attendais pas à trouver autant d'humour dans la description des personnages ou de certains tableaux. Ainsi, le conseil de famille, réuni pour décider du sort des Tulliver et de leurs biens, est un morceau d'anthologie qui serait comique si le moment n'était pas si dramatique : mais le partage des nappes damassées et du service à thé par les soeurs de Mme Tulliver est décrit de manière extrêmement humoristique, amenant un peu de légèreté dans cet instant tragique.

Enfin, sa plume est magnifique, et la superbe et fluide traduction d'Alain Jumeau de ce roman réédité par Folio Classiques nous livre des pages toutes plus belles les unes que les autres, qu'il s'agisse des descriptions des paysages qui entourent les rivières de la Floss et de la Ripple, des analyses psychologiques, ou des critiques de la société victorienne mise à mal par la langue acérée et la fine ironie de George Eliot.

Un livre sublime et profondément marquant !

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Oeuvre magistrale : c'est solidement conçu, modeste, brillant (à force de simplicité apparente) : la complexité d'une époque, d'un milieu, de la recherche spirituelle, des épreuves et des joies des coeurs humains est rendue sans pathos et avec une lucidité bienveillante. Tout fait signe. Les héros sont entre les mains de leur kairos et de leur caractère particulier. Nous les comprenons tous de l'intérieur, nous n'en condamnons aucun, même les terribles tantes Dodson. Ce livre élargit la vue, et le sort des héros peut être envisagé au pied de la lettre dans leur destin particulier, ou pour leur signification symbolique.

George Eliot est une grande.
Je vais relire Middlemarch et lire Daniel Deronda.
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Au bord de la Floss, les Tulliver coulent des jours heureux dans leur moulin, et les enfants, Tom, l'aîné, comme Maggie, la cadette, s'épanouissent chacun selon leur caractère et leur sensibilité, ce que nous découvrons dans une première partie qui les décrit sous toutes les coutures, de même que tout le reste de la famille – père, mère, oncles, tantes… Mais ces jours heureux sont finalement de courte durée : alors que les enfants sont en pension pour parfaire leur éducation – ce qui ne sera pas de tout repos pour Tom, peu porté aux études classiques pour lesquelles son père a investi afin de lui permettre de réussir mieux que lui, au contraire de Maggie, qui en éprouvera plaisir et parfaite complétude -, des mésaventures surviennent, les faisant revenir au foyer, pour le meilleur comme pour le pire…

Roman éminemment victorien, tant par ses thèmes que dans sa construction, mais dans lequel l'on en sent déjà le crépuscule par des interventions parfois ironiques de sa narratrice, le Moulin sur la Floss nous conte avec réussite – bien que la première partie m'ait été assez fastidieuse : il m'a fallu du temps pour m'habituer au rythme très traînant du récit – le destin douloureux d'une fratrie que tout oppose de prime abord, mais que tout réunit finalement. A travers cette fratrie nous seront également contés la vie de Saint-Ogg, village dont fait partie le Moulin, dans ses qualités – la solidarité de certains habitants envers d'autres – comme dans ses défauts – les médisances sans fondement qui ruinent certaines réputations -, et les bouleversements économiques et commerciaux subis par les populations rurales anglaises en raison de la Révolution Industrielle en plein apogée, qui sera bénéfique pour ceux qui font les bons placements, ou au contraire funestes pour ceux qui parient sur le mauvais cheval.

Roman social et roman de moeurs en somme, que ce deuxième opus de George Eliot, mais plus encore roman psychologique, en ce qu'il dépeint avec une grande vraisemblance et une incroyable force les tourments d'une âme face à son destin, face à la contradiction des sentiments et des émotions qu'elle éprouve parfois, et à laquelle elle a bien du mal à se soustraire et à faire face. Que ce soit Tom, Maggie, ou certains personnages qui gravitent autour d'eux, comme Philip Wakem ou Stephen Guest, chacun se voit mis à nu dans sa sincérité la plus troublante et complexe, dans ses faiblesses les plus violentes, tout simplement humaines.

Une première lecture de George Eliot qui ne sera pas la dernière, ayant retrouvé dans ce roman ce que j'apprécie dans mes découvertes romanesques du XIXème siècle.
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1er roman de cette auteure que je découvre avec un vrai plaisir !

J'ai aimé sa plume ! tout en poésie, dans les détails minutieux de la lande anglaise, dans la psychologie de ses personnages, dans le regard acerbe de l'aristocratie anglaise (les tantes sont excellemment décrites dans ce système d'apparence et de matérialisme).

Ces petites phrases emplies de misogynie met bien en relief l'état d'esprit de cette époque, notamment les remarques et comportement de Tom, suffisant et égoïste, ne se surévaluant que grâce à son sexe ... Bon il évolue et a heureusement des qualités qui serviront sa famille.

Le personnage phare reste Maggie, petite fille qui deviendra adolescente, jeune adulte avec ses rêves de culture, de bonheur. Malheureusement, elle subit encore cette inégalité homme-femme du XIXeme siècle. On lui mériterait de naître quelques années plus tard pour pouvoir s'épanouir avec toute son intelligence ...

Totalement charmée par l'écriture de George Eliot !
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Ce roman a été adapté par la BBC en 1991 avec Iain Glen, Susannah Harker et Patsy Kensit :

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