Dorothéa et Celia sont orphelines. Elles vivent à
Middlemarch chez leur oncle, l'étourdi M. Brooke.
Dorothéa entière, généreuse, pleine d'idéaux, pense trouver en M. Casaubon, le mari parfait pour elle, même si le triste sire, de près de 30 ans son ainé, n'a rien pour plaire.
Très vite elle s'aperçoit qu'elle s'est trompée, que son mari ne fait rien pour l'impliquer dans sa grande tâche, un recueil qui synthétiserait toutes les mythologie. D'ailleurs, s'avouera-t-elle que la grande tâche en question n'aboutira jamais, qu'elle est vaine ?
Celia, quant à elle, accepte d'épouser Sir James Chattam que Dorothéa avait repoussé. Elle vit heureuse et s'inquiète beaucoup du sort de sa soeur qu'elle voit vite s'étioler aux côtés du triste bonhomme Casaubon.
Au même moment, s'installe à
Middlemarch, le Dc Lydgate. Ambitieux, moderne, il s'attire très vite des rancunes par ses principes, ses méthodes qui vont à l'encontre des habitudes de soins traditionnelles.
Quand il tombe amoureux de la belle mais superficielle Rosamund on devine qu'il va souffrir. Son épouse ne pense qu'aux fanfreluches, aux diners, à s'élever dans la société et très vite le ménage adopte un train de vie bien au-dessus de ses moyens.
Il reste un couple à suivre.
Fred Vincy, le frère de Rosamund, est amoureux de Mary Garth. Si la jeune femme est qualifiée de « pas très jolie » elle a indéniablement de la séduction car Fred après des paris risqués, gagés par le bon M. Garth, craint de l'avoir perdue à jamais et voit d'un mauvais oeil le révérend Farebrother sous son charme.
Comment vont se dénouer toutes ces histoires auxquelles il faut ajouter la présence si gênante aux yeux du sinistre Casaubon de son jeune cousin, le beau Will Ladislaw, subjugué par la beauté de Dorothéa ?
Les langues vont bon train à
Middlemarch. Tout le monde commente les évènements, le mode de vie adopté par les uns, les choix fait par les autres. Chacun prend parti.
Voici un roman que je voulais lire depuis un temps certain.
Je dois bien admettre que j'ai eu bien du mal à entrer dans cette petite société
middlemarchienne. L'intrigue est très longue à être posée. Certains passages du début sont bien longs.
Lu dans la cadre d'une lecture commune, je dois avouer que les encouragements et l'enthousiasme de certaines, et oui que des femmes, m'ont motivé à poursuivre… et grand bien m'en a pris car ce roman est d'une grande richesse de style, de psychologie des personnages. Tous sont fouillés à l'extrême.
Certains sont détestables à souhait. Les égoïstes d'abord avec Casaubon bien sûr mais aussi l'inconstante Rosamund et son aplomb à n'en faire qu'à sa tête.
Le banquier Bulstrode m'a particulièrement répugné. Que la religion soit son pilier, grand bien lui fasse. Qu'il passe son temps à faire la morale et à juger leurs moeurs de ses voisins : voilà qui est fréquent. Mais les révélations sur les origines de sa fortune m'ont fait apprécier son déshonneur.
D'autres sont très attachants. Si Dorothéa m'a semblé un peu trop « sainte » pour me plaire vraiment, Lydgate un peu trop rigide, j'ai eu un attachement particulier pour Fred et Mary, pour Will, mais en fait ce sont surtout des personnages « secondaires » qui ont eu ma faveur. M. Brooke et ses tics de langage, ses résumés à l'emporte-pièce, la bonté et la modestie de M. Garth, le couple Cadwallader…
Une oeuvre séduisante par son côté so british, suranné.
Merci à @Gaphanie à @Thrinecis à @Qu_est_ce_je_lis à @Bidule62 à @Ptitmousse et à @Pas-chacha de m'avoir accompagnée dans cette lecture.