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Silas Marner est un modeste et honnête tisserand du Nord de l'Angleterre. Injustement accusé dans sa jeunesse du crime de vol, il quitte sa ville natale, ses amis et sa fiancée, et installe son métier à tisser dans les carrières de Raveloe, bourgade où on le marginalise assez vite puisque étranger mais sans pour autant le rejeter. Silas est un homme solitaire et avare qui ne se mêle pas à la communauté, échaudé par ses déboires passés. Le jour où son magot lui est dérobé, il croit que sa vie n'a plus de sens. C'est alors que la rédemption se présente à lui sous la figure d'une petite orpheline blonde de deux ans qui pourrait bien devenir un trésor plus précieux que son or disparu.

L'entrée dans la lecture n'est pas facile et j'ai eu un peu de mal à situer les personnages dans un premier temps car Silas Marner vit au sein d'une secte religieuse donc les codes m'ont échappé. Et puis, une fois qu'il s'installe à Raveloe et qu'entrent en scène des personnages plus "traditionnels" du roman rural victorien, tout devient plus fluide et j'ai apprécié ma découverte. J'ai même eu la surprise et le plaisir de trouver dans ce roman de George Eliot les mêmes accents que dans certains romans de Thomas Hardy, l'un de mes auteurs fétiches. Nul doute que celui-ci a lu George Eliot et j'aime à croire qu'elle fut pour lui une source d'inspiration. La même douceur et la même précision se dégagent de leurs narrations.

J'ai aimé l'histoire de Silas Marner, la simplicité de sa personne, son humanité ; son parcours m'a touchée. La plume de George Eliot m'a procuré ce plaisir ineffable si caractéristique de la période. L'auteure fouille davantage ses personnages que ses descriptions ; il en résulte un roman court et rythmé, à l'opposé de son célèbre et tout aussi talentueux "Middlemarch".


Challenge XIXème siècle 2018
Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge PLUMES FÉMININES 2018
Challenge ABC 017 - 2018
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Quelle étrange histoire que celle de Silas Marner, un homme qui pour répondre aux cruauté des hommes n'a choisit que le silence et la solitude. Mais seule la providence saura lui faire gagner le sourire!
Un merveilleux roman que j'ai lu avec émotion, comment ne pas s'attacher à Silas Marner ou encore aux autres personnages comme Eppie, la petite fille qui en pleine neige, se retrouve miraculeusement entre les mains de Silas Marner, Godfrey, le jeune homme dont la destinée joue des tours à volonté, Nancy, cette belle jeune fille, plus jolie que sa sœur Priscilla qui devra être jugée de sa vraie nature de féminité après des années, Dunstan dont la malhonnêteté fait disparaître sans que personne ne s'en inquiète, Mrs Winthrop qui, à force de trop bavarder, a fini par sortir Silas Marner de sa solitude, et bien d'autres...C'est dire que George Eliot nous éblouit par le portrait de ses nombreux personnages...
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++++ Lu en VO ++++

Un joli roman de George Eliot, pas aussi puissant qu'Adam Bede, mais il vaut tout de même le détour ne serait-ce que par le personnage marquant de Silas Marner. Par certains aspects ce roman a, par ailleurs, des allures de conte, de fable morale.

Nous sommes au tout début du 19ème siècle et Silas Marner est tisserand de son métier, tisserand de lin. Il vit depuis toujours dans une communauté évangélique calviniste, presque coupée du monde. Après avoir été injustement accusé de vol et trahi par son meilleur ami, il en est banni et s'éloigne de la communauté pour arriver dans la petite localité de Raveloe où il s'installe.

C'est un homme assez curieux d'apparence, avec une pâleur peu commune, de gros yeux myopes exorbités et il est sujet à des attaques de catalepsie pendant lesquelles il est aussi immobile et étranger au monde qu'une statue. Cela suffit à rendre méfiants les gens de Raveloe qui le laissent à l'écart, à une époque où la superstition est répandue, d'autant plus que Silas Marner ne fréquente pas l'église locale. Cependant il est très bon tisserand, ses affaires prospèrent, il mène une vie frugale, si bien qu'il amasse de l'or. Ce trésor, il le compte et le contemple tous les soirs puis le range dans sa cachette. C'est pour ainsi dire sa seule compagnie.

Un jour qu'il rentre chez lui après une livraison, il découvre que son trésor lui a été dérobé ce qui l'emplit de désespoir et de tristesse. Mais un soir de Noël la Providence (la notion de providence est alors très en vogue à l'époque) lui donne une enfant. C'est alors que sa vie va prendre un tout autre tournant.

Silas Marner est le troisième roman de l'autrice, c'est aussi l'un des plus courts et s'il n'est pas aussi abouti que le Moulin Sur la Floss ou Middlemarch la caractérisation des personnages y est très juste et très minutieuse, en particulier celui de Silas Marner. L'autrice sait à merveille décrire la vie provinciale et rurale de l'époque. En parallèle des petites gens elle y évoque le système des classes, les hobereaux, les petits notables et aussi les changements amorcés par l'industrialisation. C'est en partie ce qui rend ce roman attachant et prenant même si la fin est un peu prévisible. Un classique de la littérature anglaise avec lequel aborder l'oeuvre de George Eliot.
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Ayant perdu la foi après une triste expérience communautaire, Silas Marner s'est installé loin de son premier foyer. Isolé et indifférent à la société, l'homme solitaire n'a que deux activités : tisser et thésauriser. « Dans son coeur simple et sincère, même la cupidité et le culte de l'or qui allaient croissant ne pouvaient engendrer aucun vice qui portât un préjudice direct à autrui. » (p. 86) Après 15 ans d'une existence monotone et laborieuse à Raveloe, il est pris sans le savoir dans les affaires douteuses de Godfrey et Dunstan Cass, les fils du squire. Dépouillé et de plus en plus souvent accablé de crises de catalepsie, il se rouvre finalement à la compagnie des hommes en trouvant un autre trésor, bien plus précieux que les guinées qu'il cachait sous son métier à tisser.

S'il faut trouver une morale à ce court roman, c'est qu'aucun méfait ne reste éternellement impuni et que tout acte de générosité se voit rendu au centuple. Silas Marner a des faux airs de Jean Valjean, mais le récit de sa pitoyable existence m'a moins enthousiasmé que Middlemarch, mais je salue une fois encore le talent de l'autrice pour dépeindre la modeste vie provinciale et ses habitants gentiment toqués. Et je cherche maintenant l'adaptation avec Ben Kingsley dans le rôle-titre.
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Après un début un peu rébarbatif (difficile pour nous lecteurs modernes peu habitués à cette entrée en matière quasi exclusivement narrative), l'histoire s'anime et devient très vivante. Une fort jolie histoire d'ailleurs romancée de main de maître avec des portraits touchants ou savoureux et une ambiance bien brossée, qui fait de ce roman un ouvrage bien agréable à lire et qui laisse une jolie impression d'humanité.
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C'est un de ces livres un peu à part, qu'on ne classe généralement pas dans les grands romans d'un auteur mais qui restent très populaires. On fait parfois le parallèle avec George Sand par exemple. L'histoire est un peu à l'eau de rose, elle présente un vieil homme égoïste transfiguré par l'adoption d'une enfant. Mais je l'ai reconnue avec surprise en regardant je ne sais plus quel téléfilm et j'ai lu le livre à l'époque en "Penguin popular classics", ce qui en dit long. Et je reconnais l'avoir lu facilement (en anglais!) et c'est loin d'avoir été le cas avec tous les best sellers que j'ai eus entre les mains.
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Mary Ann Evans, alias George Eliot, femme et écrivaine d'une rare complexité, surprenante et déroutante, pas toujours aimée, souvent boudée, toujours reconnue, par les plus grands, comme une fine plume, un bel esprit.
Le XIXe siècle, un monde qui vacille entre le passé et le futur, entre le monde ancien et celui qui arrive au galop avec comme cadeau l'industrialisation et toutes ses conséquences, dont l'argent qui devient roi, et le restera, nous en sommes témoins.
Silas Marner, le tisserand dont l'histoire n'est pas un long fleuve tranquille, vit dans ce monde. Ironie terrible, cet argent qu'il accumule et garde précieusement, disparaît brutalement par les soins des voleurs. L'argent en moins et la tension avec sa communauté en plus. Il la fuit pour finalement affronter d'autres tensions, vivre d'autres épreuves.
Ainsi va sa vie, d'un gris à un autre, jusqu'au jour où la lumière jaillit et met de la couleur dans la vie de Silas, et lui offre la richesse suprême que l'argent ne pourra jamais acheter : l'amour pour sa fille adoptive qu'elle lui rend au centuple.
Une très belle analyse de Mona Ozouf dans son L'autre George, que j'embrasse et fais mienne : l'amour est une volonté d'être à la hauteur, de ne pas décevoir, ce sentiment c'est une oeuvre car il appelle l'action, il appelle un long travail.
La qualité profondément humaine du roman est enrichie par les observations et les réflexions de George Eliot sur l'homme et la vie avec une bonne dose de sérieux, une bonne compréhension de la vie rurale, et un humour saupoudré, sans débordement, tout comme le charme, tout comme l'émotion des sentiments et les personnages très peu démonstratifs, il y a une réserve, un seuil qui ne se franchit pas. L'écriture, posée, équilibrée, est toute dans la compréhension, dans l'intérêt et l'observation, sans trop d'intimité.
George Eliot, femme de lettres, fort intelligente, d'une grande culture, personnalité complexe, forcément contradictoire, exprime son fort désir d'égalité et de respect des uns pour les autres, dont la balance est dans l'amour de la différence même.
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Silas Marner, humble tisserand, homme ardent, a été contraint de quitter sa communauté, exclu de l'église dissidente dont il était membre pour une faute qu'il n'a pas commise, et trahi en cela par un ami et coreligionnaire qui ajouta l'affront à l'injustice en lui ravissant sa fiancée à la faveur de l'opprobre publique. L'homme rendu solitaire par le tord qu'il a subit, s'établit à Raveloe, où les crises de catalepsie dont il est sujet, ses connaissances des herbes et des simples et de leurs usages, son caractère renfermé et les rumeurs le qualifiant d'avare couvant jalousement son avoir, le désigne à la méfiance des habitants. Et les commères avaient raison, Marner à force de travail acharné dans lequel il s'est plongé comme un désespéré ayant perdu foi en Dieu et aux hommes, et à la faveur d'une vie des plus parcimonieuse a thésaurisé un joli magot qu'il regarde à la nuit tombée comme ultime et vaine consolation. Mais un jour, le sort, qui a déjà été fort cruel pour lui, le frappe à nouveau, en la personne d'un vaurien, fils du squire de Raveloe, qui lui vole ses économies. Mais à quelque chose malheur est bon, et cet or qu'il a perdu, il le retrouvera, transfiguré, dans la chevelure d'une orpheline que le destin a voulu placer sur son chemin, et ce coeur, durement éprouvé, cette âme qui menaçait de se racornir dans une mesquinerie stérile et la misanthropie, vont renaître dans les joies inespérées de la paternité.

George Eliot évoque une Angleterre rurale avec ses moeurs paisibles et bonhommes, non encore rongée par les fourneaux de la révolution industrielle. Sa prose est entraînante, la mécanique narrative bien rodée. C'est avec une bienveillance, une ironie discrète, qu'elle donne vie à ses personnages simples et colorés. Ce classique de la littérature victorienne avec sa charge émotionnelle et par sa valeur littéraire prend, dans son intemporalité, et son universalité, l'aspect d'une belle parabole.
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Tisserand, Silas Marner a été trompé par son ami le plus cher. Blessé, il décide de partir et de s'installer à Raveloe un petit village de la campagne anglaise. Solitaire, il travaille et accumule de l'argent auquel il voue un attachement. L'or le rassure, ses pièces gagnées lui procurent satisfaction et bonheur. Godfrey le fils aîné du notable de Raveloe se trouve dans une situation peu confortable. Il s'est marié à une fille de la rue avec qui il a eu une bébé et son frère Dunsey le fait chanter. Or le père de Godfrey attend impatiemment q'il fasse sa demande en mariage à Nancy Lammeter. Dunsey tue par dans un accident le cheval de son frère qu'il a déjà vendu et vole l'argent de Silas Marner. Lorsque ce dernier s'en rend compte, personne ne pense imaginer que Dunsey étant fils de notable soit à l'origine de ce vol. Silas Marner fait son entrée pour ainsi dire dans le vie de village. Peu de temps après, un soir, le tisserand trouve devant sa porte un bébé...

L'intrigue n'est pas l'élément le plus important de ce roman qui dresse le portait de l'Angleterre du XIX siècle, une Angleterre rurale avec ses classes sociales. Si je me suis laissée porter par le charme suranné de ce livre, il n'en demeure pas moins que les considérations religieuses et morales m'ont assommée. Et il y a en a. Beaucoup. de trop même. Et près avoir tourné la dernière page, je suis restée sur ma faim...

Au final, j'ai envie de dire tout ça pour ça. Mouais...
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Défi ABC 2019-2020

Un tisserand (bon, pour les symboles, reconnaissons que George Eliot n'y va pas de main morte) est trahi par son seul ami. Sa communauté religieuse (une secte?) l'abandonne lâchement: injustice divine. Changement de décor, solitude profonde, Silas ermite n'a qu'un réconfort: ses pièces d'or. Et bien sûr, un vol (l'identité du voleur est connue du lecteur, mais inconcevable évidemment pour ce malheureux et les villageois). Et la rédemption arrive, sous la forme d'une enfant innocente. Comment diantre avec une intrigue aussi cousue de fil blanc George Eliot parvient-elle à garder l'attention?
L'intrigue évidemment n"est que prétexte à description d'un milieu, critique de la société (plus discrète que celle d'Elisabeth Gaskell dans Nord et Sud m'a t il semblé), digressions morales, politiques et religieuses. Un peu d'espoir, et la campagne anglaise.
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Ce roman a été adapté par la BBC en 1991 avec Iain Glen, Susannah Harker et Patsy Kensit :

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The Mill on the Floss (Le Moulin de la Floss)
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